417 km parcourus du 13 au 18 novembre 2019

43 121 km parcourus depuis le départ

Mercredi 13 novembre 2019 :

Notre séjour en péninsule indochinoise, au Vietnam se poursuit. Avant de quitter la capitale Hanoï où nous venons de passer quelques nuits, il est temps d’aller faire des courses alimentaires car les placards sont vides. Nous nous rendons en Tiny au marché de Dong Xuan. Par chance, malgré la circulation très dense et les petites rues, nous parvenons à trouver une place pour nous garer.

Nous faisons le plein de fruits, légumes et légumes secs. Depuis quelques temps, nous utilisons les sacs à vrac en tissu que nous a cousus la maman d’Audrey. Un petit geste pour l’environnement, une goutte d’eau dans cet océan déjà saturé de déchets mais c’est toujours quelques poches plastiques qui ne termineront pas dans la nature. Car oui au mieux, les poubelles sont ici brûlées à l’air libre. Au pire, elles terminent dans un fossé. Les commerçants ont parfois du mal à comprendre qu’on ne veuille pas d’emballage plastique. Pour l’anecdote, l’autre jour dans une supérette, je redonne le sac plastique à la caissière qui venait d’y mettre une plaquette de beurre. Au lieu de s’en resservir pour le client suivant, elle le met à la poubelle. Bon, on n’a pas encore la même conscience écologique.

Nous roulons vers l’Est. Les paysages changent radicalement avec ce qu’on a vu jusqu’à présent en Asie du Sud-Est. C’est plat. Notre regard se perd à l’horizon dans ces grandes plaines. Les abords de la route sont marécageux. Des petits villages avec des clochers d’églises se distinguent. On se croirait presque dans notre chère Charente Maritime. Il y a même les carrelets ! Bon d’accord, en Charente-Maritime, il n’y a pas de champs de bananiers, de rizières et encore moins de mangrove.

Nous arrivons à Haïphong. Comme je vous l’expliquais dans un précédent article, trois navires de guerre français bombardaient ce port le 23 novembre 1946, faisant des milliers de morts. Cet événement marquait le début de la Guerre d’Indochine, qui durera sept ans et demi. Haïphong, ville de plus d’un million d’habitants, est située dans le delta du fleuve Rouge. Elle joue le rôle de port maritime principal pour la région nord du pays. C’est l’un des trois grands ports du pays.

Ça y est, nous retrouvons la mer. La dernière fois que nous l’avions vue, c’était à Bandar Abbas sur le Golfe Persique dans le sud de l’Iran. Depuis, 7 mois ont passé et plus de 24 000 km ont été parcourus dans des paysages incroyables et tellement variés ! Et puis, nous retrouvons ainsi l’océan Pacifique dont cette mer fait partie. Nous avions laissé le rivage de ce majestueux océan la dernière fois au Pérou au sud de Lima en avril 2016, en compagnie de mon papa et de mon beau-frère Alexandre. C’est quasiment de l’autre côté du monde à environ 19 000 km à vol d’oiseau (la longueur de la ligne équatoriale étant de 40 075km) de là où nous sommes aujourd’hui. Nous l’avions tellement suivi lors de notre première aventure au bout du monde entre Ushuaia et le nord de l’Équateur.

Nous voici donc sur les bords de la Mer Méridionale de Chine dans le golfe du Tonkin. Cette mer et ses îlots font l’objet de revendications de souveraineté concurrentes par les nations limitrophes. Cette concurrence se traduit par la diversité des noms utilisés pour les îlots et pour la mer elle-même. Deux de ces archipels, les îles Paracel et les îles Spratley font l’objet d’un conflit entre les riverains : Chine, Taïwan, Philippines, Malaisie, Brunei, l’Indonésie, et Vietnam, à la fois pour des raisons nationalistes, économiques (des gisements faibles de pétrole et de gaz s’y trouveraient) et stratégiques (elles se trouvent sur une route maritime fréquentée).

C’est par un petit ferry (7,50€ l’aller) que nous traversons un petit passage entre les ports de Cát Hải et de Bến Phà Cái Viềng pour nous rendre sur l’île de Cát Bà. C’est l’endroit que nous avons choisi pour venir découvrir l’une des 7 nouvelles merveilles de la nature : la Baie d’Halong, cette vaste baie naturelle d’eau marine de plus de 43 000 hectares. Ses 120 km de côte littorale, son panorama marin naturel préservé spectaculaire et exceptionnel de 1600 (jusqu’à 2000 selon les sources) îles karstiques calcaires immergées, et la richesse biologique de son écosystème tropical lui valent d’être inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est classée parmi les plus belles baies du monde. Mais c’est évidemment une des plus importantes destinations de tourisme au Vietnam et de tourisme du monde avec plus de 2,5 millions de visiteurs annuels. Nous voulons donc au maximum éviter la foule et choisissons de ne pas visiter cette baie au départ de la ville de Halong au nord de la baie mais de venir dans ce parc national, un peu à l’écart des hordes de touristes. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? un téléphérique est en construction pour passer ce petit détroit que nous traversons en ferry. La route qui rejoint l’unique ville de l’île est en plein travaux d’élargissement. Et puis vous verrez plus tard dans cet article les hôtels en construction. Sans nul doute que ce petit coin de paradis risque d’être d’ici peu dénaturé comme nous l’avons également observé dans la région de Sapa. Les chinois arrivent par l’autoroute directement ici.

Arrivés dans le parc national sur l’île de Cát Bà, qui appartient à une réserve de biosphère de l’UNESCO et qui abrite un parc national de 280 km², nous roulons vers la ville éponyme située au sud-est de l’île en longeant le littoral.

Cát Bà est assez touristique et avons du mal à trouver un stationnement. Nous terminons sur le parking d’un hôtel-resto. Nous n’avons aucune vue depuis le parking sur la baie mais à quelques mètres, depuis les différentes terrasses du bar, la vue sur la baie est magique. D’autant plus qu’elle donne plein ouest au soleil couchant. Nous passons plus de 3 heures sur la terrasse et profitons de faire plusieurs Whatsapp avec la famille et les amis. Puis nous partageons un moment avec une famille française de backpackers, Sabine, Thierry et leurs enfants Ted et Théo.

Nous réservons pour demain une croisière d’une journée dans la baie de Lan Ha.

Jeudi 14 novembre 2019 :

Nous sommes venus ici pour éviter la foule de la baie d’Halong au départ de la ville de Halong d’où partent la plupart des touristes. Mais paraît-il que là-bas, c’est un peu l’autoroute sur l’eau. Cette baie est en fait une région découpée en 3 zones : la baie d’Halong, la baie de Bai Tu Long et enfin la baie de Lan Ha. Les paysages se ressembleraient dans ces trois baies d’après tout ce qu’on a pu y lire. Voici une carte du secteur et sur la deuxième photo l’itinéraire en tracé rouge que nous allons faire aujourd’hui.

Un taxi passe nous chercher à la Tiny et déjà le chauffeur nous annonce que le programme change par rapport à ce qui est prévu et que nous ne visiterons pas l’île aux singes mais qu’en échange, nous aurons un bateau plus luxueux. Arrivés au port d’embarquement de Bến Bèo, notre guide va payer pour nous le droit d’entrée dans le parc national inclus dans notre tarif de l’excursion et là je vois que le prix est deux fois moins cher pour les enfants alors qu’en achetant nos billets, le tarif était le même pour tous. Je le vois récupérer nos 4 billets et de l’argent liquide qu’il se met dans sa poche… Je m’explique avec lui. Il me rend la différence. Bon, la journée s’engage mal… Et puis, le port est rempli de touristes. Bien entendu, on ne s’attendait pas à être seuls mais il y a quand-même beaucoup de monde. Mais la tension retombe quand nous embarquons sur notre bateau. Effectivement, le bateau est bien luxueux, et nous ne sommes que 10 touristes dessus ! Nous prenons place sur les deux ponts, sur les chaises longues ou dans le chouette salon. Accueil par un petit verre de bienvenue. Le personnel est super sympa et nous annonce qu’ils ajoutent une activité au programme qui n’était pas prévue, la visite du village de Việt Hải. Bon, on oublie vite ce qui s’est passé ce matin. La journée s’annonce super bien. Le temps n’est pas au grand soleil et le ciel est un peu voilé. Comme ça, on ne brûlera pas sous le soleil…

Rapidement, nous traversons un village comprenant environ 300 maisons flottantes, où les familles vivent principalement de la pêche et de la pisciculture.

Puis nous commençons la navigation en slalomant à travers les pics karstiques. Nous en avions déjà vus déjà des très jolis à Yangshuo en Chine et à Vang Vieng au Laos mais là ces centaines de pics immergés sont tout juste incroyables. En raison du relief vertigineux, la plupart des îles sont inhabitées et non perturbées par l’homme.

Nous débarquons au petit port de Bến Tàu Việt Hải. Un petit bus électrique nous attend pour nous faire parcourir les 4 km nous séparant du village de Việt Hải. La végétation est dense. Petit village d’environ 400 âmes vivant dans 80 maisons, Việt Hải rassemble une communauté de pêcheurs et n’a été reliée à l’électricité qu’au début des années 2010. Le tourisme s’y développe, bien que ce village soit isolé et uniquement relié par le port distant de 4 km ou par un difficile chemin de randonnée de 8 km.

Dégustation de fleurs d’hibiscus et de rượu rắn, une boisson alcoolisée dans laquelle on fait macérer un cobra. L’alcool de serpent est né au Vietnam et s’est répandu dans la région de l’Asie du Sud et au Sud de la Chine. Les serpents sont largement considérés comme possédant des qualités médicinales, pouvant guérir par exemple la perte de cheveux. Je vous tiendrai au courant si ça fonctionne.

Un peu plus loin, nous trempons nos pieds dans un bassin et nous faisons sucer les pieds par des petits poissons.

Retour sur notre bateau et nous continuons à nous émerveiller de cette beauté de la nature. Les paysages nous paraissent irréels tellement ils sont beaux.

Nous passons à table et passons un agréable moment à échanger avec un couple de jeunes, Alexandra et Julien. Le repas est délicieux et ne pensions pas que nous aurions une telle qualité de service. Pour info, cette journée ne nous coûte que 13€ par personne, tout compris !

La navigation est toujours aussi paisible et nous adorons cette forêt de pitons karstiques.

C’est dans une petite baie, que nous mettons pied à terre ou plutôt pied sur un petit port flottant. Celui-ci est habité.

Nous embarquons à bord de kayaks biplaces. Durant une bonne heure, nous naviguons dans des endroits inaccessibles en plus gros bateau. C’est magique de pagayer dans ce cadre, au milieu de cette baie d’Halong, dont le simple nom nous faisait rêver depuis des décennies ! Et ça y est, nous y sommes et avons le bonheur de vivre et de savourer ce moment avec Anaïs et Victor.

Retour sur notre joli bateau, bien qu’il y ait encore plus beau. De nombreuses jonques et bateaux de croisières organisent des tours dans cette baie. Mais nous n’avons aucun regret d’avoir choisi cette excursion car franchement, ce n’est pas l’autoroute sur l’eau. Nous croisons bien entendu d’autres embarcations touristiques mais elles restent très espacées. Nous voyons également le travail des pêcheurs.

Plusieurs fois au cours de cette merveilleuse journée, nos enfants viennent nous voir pour nous remercier de leur offrir ces beaux moments… Nous avons vraiment l’impression de rêver chaque journée de cette aventure que nous vivons. Et tellement heureux de voir que nos enfants s’épanouissent et sachent apprécier tout ce qu’on découvre au quotidien, que ce soit un temple, un musée, une difficile rando, une longue marche dans une ville à faire une quinzaine de kilomètres… Jamais, ils ne se plaignent.

Puis, c’est dans une autre baie que notre capitaine jette l’ancre pour que nous profitions de cette eau assez chaude pour prendre plaisir à barboter.

L’activité qui devait être annulée au départ de ce matin a finalement lieu et nous débarquons sur Monkey Island, l’île aux singes. Rien d’extraordinaire en ce qui concerne ces animaux qui font l’attraction sur la plage des touristes. Mais l’intérêt est de gravir le très difficile et assez dangereux chemin nous permettant d’accéder à un promontoire d’où nous embrassons une incroyable vue sur la baie de Lan Ha.

Retour à Cát Bà en retraversant le petit village flottant de pêcheurs. Nous sommes ravis et comblés de notre journée.

Vendredi 15 novembre 2019 :

6h30, Anaïs et Victor terminent leur nuit. Avec Audrey, nous sommes déjà attablés au bar à déguster un petit café et à savourer ce paysage de ouf ! Je me mets, dans ce cadre majestueux, à l’écriture et la mise en ligne du précédent article de blog alors que Mamantresse retourne à la Tiny s’occuper de l’école des enfants pour une grosse matinée de travail.

Nous avons la visite d’une famille que nous avions déjà rencontrée il y a quelques jours à Sapa. Comme le hasard vaut mieux qu’un rendez-vous, nous nous retrouvons alors que nous n’avions pas eu le temps de beaucoup discuter. Ils nous proposent de manger ensemble. Nous nous dirigeons vers un resto sympa avec à disposition pour nos enfants billard, baby-foot et piscine. Merci pour ce sympathique moment Gaëlle, Corentin, Anouk et Jeanne et bonne suite de voyage en backpack !

Nous partons marcher sur le bout de cette île et découvrons une jolie plage dans une petite baie. Le cadre est agréable. Mais malheureusement, la côte est en train d’être bétonnée. Pas de loi littoral ici. Il est certain que ce petit coin de paradis n’aura plus le même charme d’ici peu de temps.

Allez, une dernière petite bière Saigon au bar qui nous héberge. Nous ne nous lassons pas de cette vue d’un côté sur la ville et surtout de l’autre côté sur la baie et le port de pêcheurs. Comme ils ne nous demandent rien pour le stationnement alors que nous y sommes depuis 3 nuits, nous nous sentons bien obligés de consommer… Bon je vous rassure, on ne se force pas trop… surtout à 0,80€ la conso d’autant plus avec une telle vue en terrasse alors qu’Anaïs et Victor enchaînent les parties gratuites de billard !

Samedi 16 novembre 2019 :

Après avoir bien profité du joli cadre de cette baie d’Halong, nous quittons l’île de Cát Bà. Juste avant d’embarquer sur le ferry, nous achetons 2 kg de palourdes pour seulement 4€. Nous les dégustons alors que le ferry traverse le petit détroit.

A l’arrivée, nous saluons nos amis les Hakuna Matata qui prennent le ferry en sens inverse. Nous roulons d’abord sur l’autoroute puis sur le réseau secondaire pendant 140 km en traversant les provinces de Thái Binh, Nam Dinh et Ninh Binh. Mais la route n’a vraiment rien d’agréable aujourd’hui. C’est vraiment moche et sans aucun charme. Les villages et villes se succèdent. Nous sommes gênés par ces publicités agressives, ces panneaux de couleur rouge et jaune polluant la vue et surtout pas ces concerts de klaxons qui ne s’arrêtent pas.

Comme au Laos, nous voyons des barnum se monter sur le bord de la route. Il s’y organise des mariages directement à 1 mètre des voitures et des camions qui passent ! Un petite estrade avec du gazon synthétique, de la musique à fond et un grand écran TV (certainement pour du karaoké) !

Les deux-roues sont toujours étonnamment chargés.

Enfin, j’arrive à trouver de l’huile de la qualité que je cherchais car la prochaine vidange ne va pas tarder. Enfin également, nous trouvons un distributeur de billets ne prenant pas (beaucoup) de commission fixe à chaque retrait. Nous avons bien différentes cartes bancaires rattachées à des comptes de banques en ligne (Boursorama, N26) qui ne prennent pas de frais sur les paiements et les retraits à l’étranger mais depuis quelques temps, en Chine, au Laos, et maintenant au Vietnam, les banques locales prennent des frais assez importants à chaque retrait. Et il nous est impossible de payer en carte bancaire nos dépenses, les commerçants n’acceptant que du cash.

Enfin, les paysages deviennent beaux après la ville de Ninh Bin. Nous arrivons au cœur de la Baie d’Halong terrestre. Nous bivouaquons sur le parking du site de Tràng an.

Dimanche 17 novembre 2019 :

Nous venons enfin de passer une nuit calme, ce qui est très difficile au Vietnam. Les locaux sont très bruyants et adorent chanter tard à tue-tête au karaoké et se lever très tôt…

Le Complexe paysager de Tràng An est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il comprend trois aires protégées, à savoir l’ancienne capitale d’Hoa Lu, le paysage panoramique de Tràng An et la forêt d’Hoa Lu. Couvrant 6226 hectares au sein du massif calcaire de Tràng An, le bien est encerclé par une zone rurale cultivée de rizières pour l’essentiel de plus de 6000 hectares. Seulement 14 000 résidents vivant pour la majorité de l’agriculture. La majeure partie du bien est donc inhabitée et dans son état naturel.

Situé sur la rive méridionale du delta du fleuve Rouge, Tràng An est un paysage de pitons karstiques sillonné de vallées, pour certaines immergées, et encadré de falaises abruptes, presque verticales. De bon matin, à la première heure, avant que des milliers de chinois n’arrivent, nous sommes les premiers touristes à embarquer sur une petite barque, appelée sampan.

Nous naviguons durant trois heures au sein d’un paysage karstique constitué de pitons et tourelles calcaires. Toutes ces formations géologiques sont interconnectées par un complexe réseau de cours d’eau souterrains, dont certains sont navigables. Aujourd’hui émergée, la région est unique car elle a plusieurs fois été envahie par la mer lors d’un passé géologique récent. Les formes tourmentées des roches sont nées du processus d’érosion.

La région compte un total de 100 grottes inondées dont 50 atteignent une profondeur de 10 mètres et relient 30 petites vallées. Nous avons la chance d’être la première embarcation de la journée et profitons ainsi de ce paysage d’une extraordinaire beauté et tranquillité. Nous traversons 9 grottes inondées dont la plus longue mesure 320 mètres dont les noms sont les suivants :  Hang Toi, Hang Sáng, Hang Niau Ruou, Hang Ba Giot, Hang Seo, Hang Son Duong, Hang Khong, Hang Tran et enfin Hang Quy Hau. Il nous faut baisser la tête pour ne pas nous cogner dans les stalactites. L’éclairage est parfait, juste quelques ampoules de temps en temps pas trop agressives sublimant l’intérieur des parois et des concrétions des grottes. A chaque sortie, nous avons des vues et des reflets magiques sur les prochaines vallées.

La végétation est magnifique et nous voyons de nombreuses fleurs de lotus qui est la fleur sacrée dans le Bouddhisme. Nous avons eu l’occasion de manger déjà en Asie le rhizome (la tige souterraine) de la fleur de lotus. Petite parenthèse : voici un superbe dessin au fusain d’une fleur de lotus qu’Audrey avait réalisé pour sa maman il y a quelques années. Quel talent !

Nous avançons dans un silence absolu, juste bercés par le clapotis de l’eau cristalline sur l’embarcation. Notre rameuse, bien que son âge paraisse un peu avancé, tient bon le rythme. Cela fait plaisir de voir un site aussi propre. Il y a bien longtemps que nous n’avions pas vu cela. Certainement que le classement au patrimoine mondial y est pour quelque chose.

A trois reprises, nous mettons pied à terre pour visiter des temples uniquement accessibles par l’eau. Cela n’empêche pas les fidèles de venir faire des offrandes et allumer les encens. Dans l’ordre, nous visitons le Trinh Temple, le Trân Temple (vieux de 700 ans) enfin le Phủ Khống Temple et sa petite pagode voisine Chùa Báo Hieu. L’intérieur des temples est superbe avec de la marqueterie de nacre dans les bois des poteaux et charpentes.

Qu’est-ce que nous apprécions ce moment seuls au monde ! Quand on voit la dimension des quais, on les imagine bien totalement pris par les barques collées les unes aux autres.

Anaïs offre à la dame une jolie aquarelle qu’elle a dessinée durant la balade.

La boucle se termine bientôt et nous nous retrouvons sur les dernières centaines de mètres à contresens des centaines d’embarcations de touristes, dont beaucoup de chinois. Certains ont même embarqué de la musique qu’ils écoutent durant leur balade. Ils sont incroyables ces chinois. D’autres viennent faire leurs photos de mariage dans ce joli cadre.

Voici les photos du début de notre balade où nous étions les premiers et la même pause 3 heures plus tard… On a bien fait de se lever tôt !

A présent, il est temps de rentrer faire l’école…

Début d’après-midi, nous visitons à seulement quelques kilomètres le site de Hoa Lu qui était la capitale de trois dynasties féodales du Vietnam : Đinh, Tiên Le et Lý aux 10ème et 11ème siècles. Aujourd’hui, l’ancienne citadelle n’existe plus, mais nous visitons deux temples (Đinh Tiên Hoàng et Lê Đại Hành) reconstruits au 17ème siècle en l’honneur des premiers empereurs du Vietnam. Les temples sont construits autour de bassins et de beaux portiques.

Une salle d’expo abrite des vestiges archéologiques de l’ancien palais royal du 10ème siècle.

Le Cờ Ngũ Hành flotte dans l’air comme dans beaucoup d’édifices religieux au Vietnam.  Ce drapeau des 5 couleurs dont chacune a un lien avec les 5 éléments de la philosophie chinoise.

Nous continuons vers notre visite de demain et bivouaquons à Bái Đính sur le parking de la pagode. Et quelle pagode ! Audrey et les enfants sont attirés par les éclairages nocturnes de ce majestueux édifice étant le plus grand du Vietnam. Ils partent tous les trois l’explorer de nuit, alors que tout est désert et silencieux.

Lundi 18 novembre 2019 :

La Pagode Chùa Bái Đính est un complexe de 700 hectares de temples bouddhistes, composé d’un ancien temple et d’un nouveau temple dont la construction a débuté en 2003 et a été inaugurée en 2010. Très populaire au Vietnam, il est le plus grand complexe de temples bouddhistes en Asie du Sud-Est. La pagode trône sur le versant de la colline Ba Rau, face au lac Dâm Thi et à la rivière Hoàng Long mais malheureusement, nous faisons la visite sous la pluie et nous ne pouvons pas apprécier la vue sur l’environnement à sa juste valeur. Par contre, nous en prenons plein les yeux rien qu’avec cet immense complexe, cette pagode de tous les records.

Nous commençons la visite en montant de 13 étages par un ascenseur qui nous donne accès en haut d’une pagode d’où nous nous rendons compte de l’étendue du site.

Nous redescendons et allons voir de plus près la statue du Bouddha Maitreya de 100 tonnes. Elle domine le site.

La pagode de Tam Thê mesure 34m de hauteur, 60m de longueur, 40m de largeur avec une superficie de 3000m². Elle abrite les trois statues de Bouddhas en bronze (chacun pèse plus de 50 tonnes) représentant le passé, le présent et le futur. Elles sont impressionnantes par leur taille. La pagode est construite à base de 4 gigantesque piliers en bois dont chacun mesure près de 14 mètres de hauteur, 0,85 mètre de diamètre et pèse 10 tonnes. 10 grandes statues des gardiens de Bouddha dont chacune pèse 12 tonnes et mesure 5,5 mètres de hauteur entourent les trois gigantesques statues.

Après, on pénètre dans la pagode Phap Chu ou trône une statue de Bouddha en bronze de 100 tonnes. C’est la plus grande d’Asie. Il est entouré d’un millier de niches habitées de petits bouddhas.

500 statues d’arhats (fidèles ayant atteint le plus haut degré de la perfection bouddhiste) sont installées le long des deux couloirs, mesurant chacun 1 700 mètres et menant les visiteurs depuis le portail principal jusqu’au sanctuaire des Bouddhas du passé, du présent et du futur. Ces statues ont été sculptées dans de la pierre bleue. Chacune, qui mesure entre 2 et 2,5 mètres de haut et pèse entre 2 et 2,5 tonnes, a une forme, une expression différente, montrant tous les états d’âme de l’homme : la joie, la colère, la satisfaction, la frustration, etc. Au pied de chaque statue, on trouve le nom de l’arhat en question.

Il y a également des centaines de mètres de couloirs dont les murs sont couverts de niches de milliers de bouddhas.

École sur le parking du site où comme d’habitude, de nombreux locaux et touristes français viennent nous saluer. « Oh mais vous êtes immatriculés en 17, j’habite à Royan… mais vous êtes venus par la route ? »…

Puis nous nous déplaçons vers les pagodes de Bích Động à côté de Tam Cốc. Elles font partie du site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO de Tràng An. Les pagodes n’ont rien d’exceptionnel en elles-mêmes mais l’environnement dans lequel elles sont construites est vraiment magnifique car elles ont été édifiées dans une grotte en 1821. Une centaine de marches assez abruptes séparent les pagodes entre elles. Les fumées d’encens enveloppent l’intérieur des pagodes. On aime beaucoup ce lieu.

Route vers Phát Diệm pour y visiter une cathédrale atypique. La cathédrale Notre-Dame-Reine-du-Rosaire est le plus grand ensemble architectural catholique du Vietnam. Elle a été construite à la fin du 19ème siècle dans une zone de marécages. De grands travaux ont permis d’assécher les marais, en enfonçant sur plusieurs dizaines de mètres des pierres et des millions de bambous. Son originalité tient du fait qu’elle s’inspire du style architectural des pagodes vietnamiennes. Elle évoque à la fois une pagode et un palais impérial. L’intérieur de la cathédrale est principalement en bois. Le haut plafond voûté repose sur 52 piliers en bois de 11 mètres de haut, 2,60 mètres de circonférence et d’un poids de sept tonnes.

L’ensemble architectural comprend, outre le bâtiment principal, cinq chapelles, deux grottes, un campanile, deux portiques et un calvaire.

Voilà encore une journée bien remplie mais avant d’entamer une grosse journée de route demain de 400 kilomètres, bien qu’il fasse déjà nuit, je me lance dans la vidange du moteur de notre vaillante Tiny. Elle mérite bien un peu d’entretien !