116 km parcourus du 30 août au 5 septembre 2020

59 079 km parcourus depuis le départ

Dimanche 30 août 2020 :

Nous n’en avons pas beaucoup eu des journées aussi tristes que ça ! Je parle bien entendu du temps qu’il fait… Mais nous sommes cependant bien heureux près de notre poêle à bois qui crépite dans la Tiny dégageant une agréable odeur de feu de bois, et qui nous fait surtout gagner de précieux degrés. Un mélange de bois donné par notre ami Olivier des CROODS et de morceaux de charbon récupérés en Suisse sur le bord de la route ! La dernière fois que nous l’avions allumé, nous étions à plus de 4000 mètres d’altitude sur la Pamir Highway au Tadjikistan. Dehors, il neigeait. Il y  avait des yacks en liberté autour de nous. Aujourd’hui, nous sommes dans les Dolomites dans le nord de l’Italie, au sud-ouest de Cortina d’Ampezzo. Les températures et le vent ne sont pas aussi glacials qu’en Asie centrale mais il y a une sacré humidité. Il pleut très fort sans arrêt depuis hier après-midi. En plus, on a eu la bonne idée de faire quelques machines à laver hier. Du coup, le linge encore humide a du mal à sécher. Et notre batterie de cellule s’est bien déchargée, après une heure de machine à laver et à essorer, et évidemment il n’y a pas de soleil pour la recharger. Et le temps est annoncé maussade pendant quelques jours…

Je laisse donc Audrey et les enfants à l’école auprès du feu de bois et je pars dans le refuge des remontées mécaniques du parking sur lequel nous bivouaquons pour recharger les batteries des ordinateurs. J’en profite pour mettre en ligne le dernier article du blog tout en savourant ce si bon café italien au goût si délicieux. Les Italiens sont réputés pour torréfier le meilleur café au monde ! La serveuse me sert un caffè corto. A peine 2 cm dans la petite tasse expresso mais quel délice. Je me régale aussi d’écouter les serveuses et les rares clients qui parlent fort, et qui font plein de gestes avec les mains pour s’exprimer. J’adore entendre les Italiens parler cette langue si chantante. Tellement plus agréable à entendre que l’allemand que nous avons beaucoup entendu parler jusqu’ici, en Suisse, au Liechtenstein, en Autriche et en Allemagne, qui nous paraît si imprononçable et si disgracieuse. Bref, je me sens bien dans cette ambiance latine. Je commande un deuxième café. Le blog est terminé. Il ne reste plus qu’à Audrey à le relire pour corriger et à le mettre en ligne. Déjà 78 articles ! en plus des 60 que nous avions déjà faits paraître lors de notre première aventure en Amérique du Sud

Dehors, ce sont des trombes d’eau sans discontinuer. Notre météo assez précise annonce une petite fenêtre cet après-midi. Nous en profitons pour partir randonner autour du petit complexe montagneux des Cinque Torri. Le parcours commence en traversant la forêt de sapins.

Puis nous arrivons après 423 mètres de montée au pied des cinq tours : Torre Grande (la plus grande), Torre Seconda (composée de trois cimes appelées Torre Lusy, Torre del Barancio et Torre Romana), Terza Torre, Quarta Torre (formée par deux dents rocheuses de tailles différentes), et Torre Inglese. Une fois arrivés au pied de ces imposantes et grandioses tours, un orage passe mais il ne dure pas longtemps, juste le temps de nous tremper. Le circuit bien balisé, Giro delle Torri, nous fait passer au pied de ce superbe massif et nous permet de réellement contempler les Cinque Torri sous tous les angles. Quelques grandes tours se sont effondrées laissant un amas de rochers impressionnant. Certaines tours se sont coupées très nettement en tombant.

Historiquement, cette région fut le théâtre de conflits entre les troupes italiennes et austro-hongroises pendant la Première Guerre mondiale.

Le massif de Tofane culmine à 3243 mètres. Il est superbe. Toutes les montagnes autour également.

Bon, l’avantage d’un temps maussade est qu’on est tout seul sur la balade de 7,4 kilomètres. Nous ne croisons personne ! à part un berger qui rouspète après ses moutons.

La redescente se fait par un chemin détrempé. Malgré nos chaussures bien étanches, elles sont trempées une fois que nous arrivons à la Tiny.

Heureusement, les quelques rayons de soleil de cet après-midi ont suffi pour recharger nos batteries grâce à nos 700 watts de panneaux solaires, mais également pour bien réchauffer la Tiny.

Lundi 31 août 2020 :

Déjà le dernier jour du mois et un défi toujours pas réalisé… Encore un… Mais nous avons la bonne excuse qu’avec le Coronavirus, il n’était pas prudent « d’inviter 4 inconnus à manger dans la Tiny ». C’est quand-même pas de chance que ce défi tombe ce mois-ci avec tous les inconnus qu’on a déjà invités depuis le début de notre cavale !

Les enfants dorment encore mais nous roulons une demi-heure vers le centre de Cortina d’Ampezzo pour être certains d’avoir une place de libre sur l’un des seuls parkings gratuits de la ville.

Une fois arrivés, je remets en route le poêle à bois qui permet de gagner 6 précieux degrés dans la Tiny et de sécher nos chaussures de rando.

Après trois bonnes heures d’école, nous partons marcher dans Cortina d’Ampezzo, la capitale du massif des Dolomites. Elle est située à 1210 mètres d’altitude dans la combe d’Ampezzo. C’est une station d’hiver et d’été. Aussi sa rue principale et commerçante aligne nombre de boutiques. La ville n’est pas désagréable mais ce n’est pas le coup de cœur non plus.

Retour à la Tiny où nous proposons aux enfants d’y rester tranquillement cet après-midi alors que nous allons marcher en direction du Lac de Pianozes. Nous traversons d’agréables paysages parsemés de crocus d’automne et de jolis hameaux. La balade est facile et ça fait du bien à nos mollets ! Bon, arrivés au lac, ce n’est pas aussi paradisiaque que sur les cartes postales car les pluies des derniers jours ont rempli le lac à ras bord d’une eau marron à la place de l’eau cristalline et turquoise d’ordinaire. Qu’importe, ce n’est pas grave, ça fait aussi du bien une balade en amoureux…

Nous retrouvons nos sages enfants et roulons vers le point de départ de rando de demain pour être certains d’avoir une place sur le parking. Arrivés sur place en haut du col Passo Tre Croci à 1809 mètres, le parking est fermé pour travaux et nous trouvons difficilement une place en bord de route relativement à plat. Nous sommes dominés par le majestueux massif du Monte Cristallo, une longue crête dentelée avec quatre sommets supérieurs à 3000 mètres.

Mardi 1er septembre 2020 :

Comme chaque premier jour du mois, traditionnellement depuis le début de notre cavale, nous ouvrons le nouveau défi du mois à réaliser. Déjà le 24ème ! Aujourd’hui celui de mon papa : « Ne pas utiliser pendant tout le mois les mots suivants dans l’écriture du blog : magique, superbe, indescriptible, fascinant, incroyable, paradisiaque, charmant, beau, élégant, fabuleux, saisissant, étonnant, passionnant, envoûtant, wahouuuu, intéressant, exceptionnel, agréable, joli, mignon, magnifique, impressionnant, mémorable, adorable, séduisant, grandiose, somptueux, sympathique, imposant, fameux, curieux, énorme, lumineux, luxuriant, spectaculaire, immense, étrange, coloré, gigantesque, majestueux, diversifié, éblouissant, mythique, enchanté, admirable, lunaire, reposant, fantastique, merveilleux, étourdissant, sensationnel, mystérieux, remarquable, rafraîchissant, époustouflant, surréaliste, calme, exubérant, abondant, bucolique ». C’est bien la première fois qu’on ouvre un défi aussi compliqué en se disant que c’est quasi perdu d’avance ! Comment ne pas utiliser ces 60 adjectifs dans l’écriture de mon blog, ces 60 adjectifs qui rythment notre quotidien depuis 1 an, 10 mois et 24 jours. Même durant nos galères, certains ont eu leur place… Il est vrai qu’ils reviennent régulièrement dans mes articles. Mais comment vous décrire autrement tous ces paysages, ces rencontres, ces imprévus qui rythment notre cavale ! Mais bon, je suis joueur et je vais essayer durant les quatre prochains articles… Et puis après tous les derniers défis déjà ratés que vous pouvez retrouver ici, nous n’avons plus le droit à l’erreur.

Ce matin, alors que tous les petits copains reprennent la route en France de l’école et du collège, c’est notre première journée de repos après 8 jours consécutifs d’école. Les enfants ont bien mérité une pause. Nous leur offrons… une randonnée ! Je blague mais c’est loin d’être une punition pour eux. Ils sont partants à chaque fois et ni la distance, ni le dénivelé ne les affolent maintenant. Bon, cette fois, on ne leur dit pas qu’on part pour 13 km avec plus de 900 mètres de dénivelé positif ! On ne le sait pas non plus car on pense partir pour une rando plus facile au départ…

C’est parti par un chemin au milieu des hauts sapins. Les précipitations tombées cette nuit ont recouvert les sommets d’un petit manteau neigeux sublimant ces roches des Dolomites.

Mais les fortes pluies des derniers jours ont également emmené des bouts de sentiers nous obligeant à passer dans des lits de rivière.

Le chemin est bien aménagé et est équipé de filins en guise de main courante voire même de marches pour certains passages plus délicats.

Ne pouvant utiliser de superlatifs pour vous décrire les paysages, je vous laisse admirer les photos qui parlent d’elles-mêmes ! Enfin, elles parlent d’elles-mêmes, mais elles ne rendent pas compte de la hauteur vertigineuse des falaises qui nous surplombent. C’est splendide (oui, j’ai le droit à cet adjectif, vous pouvez vérifier).

Puis, c’est l’arrivée au Lac de Sorapís. Et là, je dois m’avouer déjà vaincu. J’ai perdu mon défi ! Enfin, je ne sais pas mais vous en pensez quoi de ce lac ?

Je pense que tous les adjectifs interdits pourtant s’appliquent à ce premier lieu que nous visitons ce mois : magique, superbe, indescriptible, fascinant, incroyable, paradisiaque, charmant, beau, élégant, fabuleux, saisissant, étonnant, passionnant, envoûtant, wahouuuu, intéressant, exceptionnel, agréable, joli, mignon, magnifique, impressionnant, mémorable, adorable, séduisant, grandiose, somptueux, sympathique, imposant, fameux, curieux, énorme, lumineux, luxuriant, spectaculaire, immense, étrange, coloré, gigantesque, majestueux, diversifié, éblouissant, mythique, enchanté, admirable, lunaire, reposant, fantastique, merveilleux, étourdissant, sensationnel, mystérieux, remarquable, rafraîchissant, époustouflant, surréaliste, calme, exubérant, abondant, bucolique… Bon voilà, quitte à la perdre ce défi, autant le perdre pour de bon ! Le Lac de Sorapís fait partie des plus beaux endroits qu’on ait vu. Un air même de Patagonie et des paysages du sud du Chili. La beauté indescriptible de ce lac à la couleur turquoise et laiteuse nous abasourdit. Quelle magie de Dame nature !

Difficile de croire que la couleur est naturelle et pourtant cette splendeur turquoise est due à l’origine glaciaire du lac. Nous sommes à 1923 mètres et le Doigt de Dieu culmine à 2603 mètres au-dessus du lac. Impressionnant de voir le glacier recouvert de cailloux qui entoure le lac.

Un endroit de rêve sur lequel nous ne sommes pas seuls. Le site est envahi de touristes et c’est la raison pour laquelle nous préférons ne pas revenir par le même chemin 215 et choisissons de bifurquer à gauche sur un autre chemin sur lequel nous ne croisons quasiment personne. On va vite comprendre pourquoi. Ça grimpe très fort par un chemin très accidenté. En 2,5 km, nous prenons 400 mètres d’altitude. Il nous faut surmonter notre vertige par endroit.

La vue sur les montagnes, les glaciers et le lac en contrebas est sublime.

Nous passons au pied de la Cime del Laudo (2670 m). Un de ses sommets voisins s’est effondré, créant un important éboulis de pierres que nous traversons. Il a certainement perdu quelques dizaines de mètres de hauteur il n’y a pas longtemps vu la couleur encore toute blanche de la roche. Là encore, certains passages sont à l’aplomb du vide.

Puis c’est le dernier effort pour arriver au sommet à Forcella Marcuoira à 2307 mètres d’altitude où nous donnons enfin à manger à nos enfants. Il est 13h30. Nous marchons depuis 9h ce matin et nous n’avons fait qu’une seule pause de 40 minutes auprès du lac.

Mais le temps passe et il nous faut entamer la descente que des Italiens que nous avons croisés en sens inverse nous ont annoncée comme dangereuse. On pensait avoir fait le dernier effort en arrivant à ce petit col mais en fait non, il nous faut descendre en 300 mètres de distance environ 150 mètres de dénivelé sur un sol qui ne tient pas du tout sous nos pieds. Soit 50% de pente ! Il nous faut descendre au pied des sapins qu’on voit sur la première photo. A chaque pas, nous faisons rouler des pierres et manquons de dégringoler. Ouf, soulagés d’arriver en bas.

La fin de la rando se fait tranquillement en traversant la forêt de pins. Les enfants marchent toujours d’un bon train et font des pauses pour nous attendre. Victor ne perd pas deux minutes et on le retrouve à chaque fois avec son couteau suisse en train de tailler un morceau de bois. Nous arrivons à la Tiny tellement heureux de notre rando de 930 mètres de dénivelé positif et 14,3 km. Bravo les enfants pour cette belle performance !

Le Monte Cristallo nous domine mais cette fois, il est bien dégagé.

Nous roulons quelques kilomètres vers les hauteurs de Misurina.

Nous sommes au pied du Massif des Tre Cime di Lavaredo et nous bivouaquons sur le dernier parking gratuit au bord du Lago d’Antorno. L’accès au parking situé 4 km plus haut coûte 45€ ! pour en plus seulement 24 heures sur place… et 15€ la nuit supplémentaire… Notre parking est défoncé avec d’énormes nids de poule mais nous parvenons à trouver une place à plat et sans 30 cm de boue en descendant de la Tiny. Nuit bien au calme bercée par les cloches des vaches.

Mercredi 2 septembre 2020 :

Le temps est conforme à ce qu’avait prévu la météo et la pluie tombe sans discontinuer pendant le temps de l’école. Le poêle à bois une nouvelle fois est bien apprécié car il fait 5°C dehors et 14°C au réveil dans la Tiny. Juste quelques tout petits morceaux de bois suffisent à réchauffer notre cocon.

Cet après-midi, Audrey seule a le courage de sortir randonner une dizaine de kilomètres pendant une petite fenêtre météo. Elle descend jusqu’au Lac de Misurina.

Elle revient juste avant de grosses gouttes de pluie et nous retrouve Victor et moi en train de dessiner sur l’ordinateur des plans de Tiny House. Un futur projet pour notre retour ? En tout cas, un doux rêve… Anaïs a passé son temps à faire ses si belles et minutieuses créations artistiques.

Jeudi 3 septembre 2020 :

Le réveil sonne de bonne heure pour que nous nous préparions à aller faire une belle rando mais le beau temps annoncé aujourd’hui n’est pas au rendez-vous que nous lui avions fixé. Le ciel est bouché et on est dans une mer de nuages. Nous décidons de repousser notre rando car le temps est annoncé vraiment très beau demain. Du coup, on fait école !

Et puis, nous nous réjouissons en apprenant l’heureuse nouvelle de la naissance de la déjà si mignonne petite Elsa, la fille de Pascale et Alexandre, le petit frère d’Audrey. Nous sommes tellement émus. Que les mois vont nous paraître longs avant de pouvoir faire sa connaissance ! Elle marchera certainement.

L’après-midi, le temps s’est bien dégagé. Nous partons en amoureux randonner. Jolie traversée de forêts de mélèzes comme il y en a tant dans les Dolomites.

Puis, ça se met à grimper sec. Sur notre gauche, la Cima Ciadin dei Toce (2283 m) et la Torre Wundt (2517m) nous dominent majestueusement. Nous arrivons au col de Passo dei Tocci et marquons une pause au refuge Fonda Savio à 2367 mètres d’altitude après 500 mètres de dénivelé positif. Jolie vue et bon cappuccino nous redonnent des forces.

C’est une descente abrupte et bien instable qui nous fait passer par le chemin Bonacossa dans le Vallon del Nevaio. La vue est superbe et nous sommes seuls au monde dans ce parc naturel unique ! Autour de nous de monumentales et d’imposantes montagnes déchiquetées, dentelées. Un véritable assemblage de rocs abrupts et majestueux. Mais que c’est beau !!

La descente continue et nous retrouvons de la verdure et des sapins. Le long du Rio di Rinbianco, au pied d’un chaos de rochers tombés de la falaise, je passe un agréable moment avec des chevaux à l’estive en liberté qui semblent bien aimer l’odeur de solution hydro alcoolique sur mes mains que je me suis appliquée au refuge !

C’est le retour au Lago d’Antorno et à la Tiny.

Vendredi 4 septembre 2020 :

Nous ouvrons nos rideaux dès que le réveil sonne. Le ciel est bleu. Pas un nuage à l’horizon. L’une des plus belles journées depuis que nous sommes dans les Dolomites ! Nous réveillons les enfants. Il y a bien longtemps qu’on n’a pas eu un rendez-vous mais ce matin, il faut qu’on soit prêts à 8h34 pour prendre le bus qui va nous emmener au départ de la randonnée, ce qui nous évite de payer le péage pour accéder au pied des Tre Cime di Lavaredo.

8h50, le bus passe mais ne s’arrête même pas car il est déjà bondé… Bon, ben pas d’autres choix que d’y aller à pied !

4 km plus loin, nous voici au départ de la rando avec déjà 400 mètres de dénivelé dans les pattes. On annonce à Anaïs et à Victor qu’on commence la rando de 10 km. Ce qui ne semble pas les offusquer. Mais avec Audrey, dans notre tête, on a bien envie de vouloir faire le grand tour de 14 km…

A partir du Refuge Auronzo, nous récupérons en marchant 2 km sur un chemin plat dominé par la face sud du Massif Tre di Lavaredo. L’endroit est paradisiaque bien que saturé de marcheurs car si facilement accessible par la route. Les trois montagnes emblématiques des Dolomites, La Cime Ovest, la Cima Grande et la Punta di Finda chatouillent les 3000 mètres d’altitude et nous dominent donc de plus de 700 mètres. C’est énorme.

A Forcella Lavaredo, nous arrivons à un point de vue exceptionnel sur les deux vallées. Nous sommes dans l’axe des trois cimes. Le Parc Naturel Tre de Cime di Lavaredo est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. La lumière de cette journée exceptionnelle accentue les contrastes.

Voici l’itinéraire de notre randonnée pour ceux qui veulent suivre plus précisément.

Nous contournons le massif et surplombons le Lago dei Piani. La majorité des marcheurs se sont arrêtés au dernier refuge et nous ne croisons plus que des randonneurs sur cette partie du parcours.

Les enfants réclament à manger. Nous acceptons car il est 12h30 et on a déjà 9 km dans les jambes. L’arrêt n’est pas trop prolongé car on sait qu’il y a encore du chemin !

Nous surplombons un incroyable lac aux eaux turquoise.

Puis, c’est une raide montée vers le col Forcella Pian di Cengia d’où une nouvelle fois la vue récompense notre effort. Heureusement, un petit cours d’eau permet de remplir nos 4 gourdes d’eau vides.

Nous voyons encore une fois quelques vestiges de la Guerre 14-18, nous rappelant que ces cimes alpines ont été des endroits de dures luttes de territoire.

Encore 250 mètres de descente nous permettent d’accéder au Lago di Cengia. Une marmotte crie à quelques mètres de nous certainement pour nous alerter de sa présence. Nous nous observons mutuellement.

De ce côté-ci de la rando, le plus difficile, il n’y a quasiment plus personne. On se sent seuls au monde au milieu de grandioses paysages. Décidément, les Dolomites nous ravissent de jour en jour ! C’est notre dernière rando dans le secteur mais on en profite à fond. Partout, des montagnes spectaculaires et acérées avec des crêtes dentelées.

Longue montée au point de vue Forcella Lavaredo où nous étions déjà passés tout à l’heure. Avec Audrey, nous sentons les enfants capables de marcher encore et du coup, nous décidons après une pause goûter d’allonger la rando et de contourner par la face nord, le massif des Tre Cime.

Elles sont un peu dans l’ombre mais les 3 cimes sont encore plus impressionnantes que de l’autre côté. L’endroit nous offre des vues somptueuses au pied de ces trois colosses qui s’élèvent de plus de 800 mètres de hauteur au-dessus de nous. Un panorama de dingue sur le Tre Cime que nous contemplons.

La dernière montée nous fait grimper au Col de Mezzo. Normalement, à partir de maintenant ce n’est que de la descente jusqu’à la Tiny. Car oui, nous avons terminé notre randonnée en forme de « 8 » autour du massif qu’on avait prévu mais il nous faut retourner à la Tiny. Anaïs et Victor ne réalisent pas trop la considérable rando qu’on est en train de faire. Dans leur tête, ils en sont autour de 12 ou 14 km. Mais dans les jambes, ils ne le savent pas qu’ils en ont bien plus ! Et il reste encore 440 mètres de dénivelé négatif et 4 km ! Allez, un petit caramel au beurre salé (offert par une sympathique étudiante française rencontrée hier soir partie faire un Erasmus en Roumanie avec sa voiture) redonne de l’énergie.

Nous arrivons à la Tiny dix heures après l’avoir quittée. Nous annonçons à nos enfants que nous avons marché 23,2 km avec un dénivelé de 1285 mètres positifs et autant de négatifs ! La plus grosse randonnée de notre voyage… Nous sommes tellement fiers d’eux.

Rien que dans les Dolomites, nous aurons en 5 randonnées, tous les 4, parcourus 60 km de sentiers de rando avec 4000 mètres de dénivelé positif ! Audrey et moi, avec les deux randonnées faites en amoureux, en avons fait 18 de plus.

Au total, cet été dans les Alpes, nous arrivons tous les 4 à un cumul de 21 randonnées, 197 km avec 12 200 mètres de dénivelé positif ! Et je ne compte que les randonnées alpines et pas toutes les petites promenades et les visites de ville (Bern, Fribourg, Innsbruck) où on a aussi vite fait de faire quelques dizaines de kilomètres !

Bref, toutes ces randonnées nous ont fait adorer les Alpes aussi bien en Suisse, au Liechtenstein, en Allemagne, en Autriche ou en Italie avec un très gros coup de cœur pour les Dolomites qui nous ont rappelé tant de paysages, de couleurs que nous avons eu la chance d’observer en Patagonie chilienne ou argentine lors de notre premier voyage. Sûr que ces sublimes cimes vertigineuses resteront imprimées au fond de nos mémoires. Elles font partie des plus beaux paysages que nous ayons vus.

Nous n’avons vraiment pas eu de chance d’ouvrir ce si difficile défi dans les Dolomites mais je pense qu’on sera vite excusés et que tous nos lecteurs comprendront qu’il était bien irréalisable compte tenu de ces si fascinants paysages que la nature nous a offerts !

Une fois arrivés à la Tiny, nous ne veillons pas tard et tombons vite dans les bras de Morphée pour cette quatrième nuit consécutive sur le même parking.

Samedi 5 septembre 2020 :

Notre séjour se termine aujourd’hui dans le nord de l’Italie. Après la rituelle grosse matinée d’école, c’est une après-midi intendance avec plein d’eau, grosse lessive et gros plein de courses au Lidl.

Puis sur la route, une dernière fois, les Dolomites nous offrent un somptueux panorama sur les Tre Cime.

Nous roulons vers l’Autriche pour notre troisième entrée dans ce pays depuis le début de notre cavale. Mais cette fois, les douaniers nous arrêtent pour contrôler méticuleusement tous nos papiers. Un docteur habillé en cosmonaute arrive et après un petit questionnaire, nous prend à tous les 4 notre température frontale. C’est bon, nous sommes autorisés à entrer de nouveau en Autriche !

Nous bivouaquons ce soir sur un parking sur la commune de Forchach quelques kilomètres après Lienz.

 

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