720 km parcourus du 6 au 15 avril 2021

70193 km parcourus depuis le départ

Mardi 6 avril 2021 :

Notre séjour tanzanien touche à sa fin. Nous avons bivouaqué hier soir devant une école de la ville de Mbeya. C’est par les rires et cris des enfants que nous sommes réveillés ce matin. Les écoliers n’arrivent jamais tard à l’école, souvent avant 7 heures du matin. Notre roue avant droite bien enfoncée dans le sol meuble ne pose finalement pas de problème pour sortir en marche arrière. Le tout dans un nuage de fumée noire car je dois accélérer à fond alors que le moteur est encore froid.

Aujourd’hui est une grosse journée qui se prépare comme toutes celles où nous passons des frontières. Mais nous nous dirigeons d’abord vers l’usine de remplissage de bouteilles de gaz de Mbeya pour remplir l’une des nôtres qui est vide. Les points sont assez rares en Afrique et c’est la raison pour laquelle nous n’avons pas dormi loin hier soir de cette usine. Mais arrivés sur place, déception car il faudrait sortir les bouteilles de leur emplacement dans la soute et ce n’est pas évident avec notre système de remplissage au GPL. C’est faisable mais la priorité du jour est vraiment le passage de frontière. Tant pis pour ce coup-là, nous tenterons dans le prochain pays où nous avons aussi deux ou trois adresses.

Nous roulons vers la frontière entre la Tanzanie et la Zambie, distante d’une centaine de kilomètres. Mais la route n’est pas en super état et il nous faut plus de 3 heures de route pour parcourir cette distance. A ce temps, il faut ajouter celui passé de nouveau avec la police. Pour la 19ème fois en 15 jours, nous nous faisons arrêter… Alors oui, j’ai (encore) commis une infraction car j’ai doublé sur une ligne continue. Mais j’ai craqué derrière ce poids-lourds qui montait péniblement une longue côte à la vitesse de 7 km/h. Alors que j’avais une parfaite visibilité, j’ai commencé à doubler. Évidemment en haut, un flic se met au milieu de la route. Difficile de discuter et de négocier dans ce cas mais bon, comme ça a déjà marché 4 fois la semaine dernière, nous essayons encore de négocier l’amende de 30 000 shillings en nous confondant en excuses… Mais là, la policière, bien que très souriante et pleine d’humour, reste intransigeante. Elle me reproche de plus de conduire en claquettes, ce qui est aussi verbalisable. Nous continuons à pleurer, à sourire, à faire de l’humour, et à re-pleurer. Je lui lance 30 fois des « sorry, sorry ». Je lui propose pour la distraire un peu, de lui faire visiter l’intérieur de la Tiny. Elle me répond « OK, mais je vous mettrai quand-même la contravention… ». Petite visite. La négociation continue, sous les yeux des enfants qui n’ont qu’une envie d’éclater de rire (quelle éducation !!)… Et encore un miracle, elle accepte de nous dire de partir sans payer… Ouf… Nous filons vers la frontière…

Nous adorons observer la vie africaine autour de nous. Et comme on ne roule pas vite, on a bien le temps d’en profiter ! Alors oui, nous ne faisons pas beaucoup de visites en Tanzanie, mais rien qu’à regarder ce qui se passe autour de nous est un véritable voyage en soi et un tel dépaysement. Nous aimons ces femmes aux vêtements bien colorés portant sur leurs têtes du gros tas de bois à l’élégant sac à main, ces enfants pourtant bien jeunes s’occupant de leurs jeunes frères et sœurs, ces personnes passant des heures à faucher les bords de route ou travaillant dans les champs, ces Africains marchant des kilomètres sur le bord des routes…

Et puis, il y a aussi tous ces chargements sur les deux roues…

Et enfin, ces traversées de villes et villages où ne savons plus où poser notre regard tellement tout est intense.

Dans cette région, les maisons sont construites en briques et couvertes de toits métalliques en bon état. Nous avons traversé beaucoup de régions où les tôles toutes rouillées étaient souvent du réemploi d’anciennes habitations.

La région est bien cultivée. Beaucoup de champs de maïs et de toutes petites parcelles de tournesol.

Dernier plein de gasoil pour solder notre petite monnaie en shillings tanzaniens et refaire les pleins d’eau. Comme souvent, les enfants nous aident à faire les allers et retours avec les bidons de 5 litres pour remplir les cuves.

Direction le poste de frontière de Tunduma / Nakonde. Des dizaines de personnes nous sautent dessus pour nous servir de facilitateur pour effectuer les démarches douanières. Nous déclinons. Nous achetons par la fenêtre des dispositifs réfléchissants à coller à l’arrière de la Tiny, obligatoires en Zambie. Pour 3€, on ne va risquer de prendre une contravention. D’autant plus qu’un policier tanzanien nous a déjà fait remarquer qu’on devrait avoir ces bandes à chevrons orange et jaunes collées à l’arrière du véhicule.

Pour la première fois depuis plus de 15 jours, nous remettons un masque sur notre visage.

Finalement, une fois n’est pas coutume, nous décidons de faire confiance à l’un des facilitateurs qui nous semble un peu plus officiel que les autres. Effectivement, Bright connaît bien les lieux et tout le personnel des deux côtés de la frontière. Voici en détail notre marathon douanier :

  1. Premier bureau où nous devons payer une taxe de Council Fee: 5000 shillings (1,80€).
  2. Dans un autre bureau, nous présentons aux Customs notre Carnet de passage en douanes pour sortir la Tiny de Tanzanie. Nous devons aussi fournir le permis d’importation temporaire (TIP ou Temporary Importation Permit) qu’on nous avait fourni à l’entrée dans le pays et sur lequel il y avait une erreur de saisie dans le numéro d’immatriculation. Je fais donc mine de ne pas avoir eu ce document. Mais le douanier insiste et d’un coup, je le retrouve. Heureusement, il ne pose aucun problème.
  3. Nous nous rendons au poste sanitaire d’entrée en Zambie. Nous devons fournir un test PCR pour entrer dans ce nouveau pays. Nous aurions dû le faire dans la précédente ville et attendre le résultat 24 à 48 heures et surtout payer 50 € par personne. Mais nous avons entendu, par notre réseau de voyageurs, qu’on pouvait le réaliser directement à la frontière pour une somme allant de 0 à 20 dollars. Nous avons décidé de venir ici, au risque de se faire refouler et de devoir retourner le faire à 90 km derrière nous. Mais avant tout, nous tentons de présenter le résultat négatif de nos tests réalisés au Kenya il y a 17 jours. Mais le douanier n’accepte pas et souhaite un résultat inférieur à 14 jours.
  4. Il nous demande alors de nous rendre sous une petite tente pour réaliser sur place gratuitement ce test PCR ! Cool, 200€ de gagnés ! Mais en arrivant sur place, notre facilitateur de mèche avec le personnel médical de la douane nous propose de payer 10 000 shillings par personne (un peu moins de 4€) et de nous fournir directement un faux test négatif, sans avoir à se voir enfoncer dans le nez leur coton tige désagréable. Nous refusons.
  5. Retour au poste sanitaire avec le petit coupon justifiant de notre test. Ils n’attendent pas le résultat. Nous serons contactés par téléphone si nous sommes positifs.
  6. Guichet voisin, immigration tanzanienne pour se faire tamponner notre passeport de la sortie. Mais avant, le douanier veut s’assurer que la Zambie nous délivrera bien notre visa d’entrée.
  7. Guichet en face, en fonction de notre nationalité, l’agent zambien regarde sur son ordinateur et nous garantit que nous aurons notre visa.
  8. Retour au guichet en face pour se faire tamponner la sortie de Tanzanie, après avoir rempli à la main un formulaire.
  9. Guichet en face, nous obtenons nos visas pour l’entrée en Zambie en échange de 50 dollars en liquide par adulte. La bonne surprise, c’est qu’il est gratuit pour les deux enfants. Encore 100 dollars de gagnés ! Je crois que c’est la première ou l’une des rares fois que nous avons les visas gratuits pour les enfants. Ça y est, nous sommes officiellement en Zambie pour une durée de 30 jours, que nous pourrons faire prolonger jusqu’à 90 jours dans un bureau d’immigration.
  10. Les démarches pour l’importation temporaire de la Tiny commencent. A l’étage, bureau pour payer la Road tax, calculée en fonction de notre itinéraire prévu en Zambie et en fonction de notre véhicule. Mais quand je montre la photo de la Tiny au douanier, celui-ci est bien surpris et ne sait pas dans quelle catégorie nous mettre. Après concertation auprès de son chef, le montant à payer est de 20 dollars. J’apprécie la présence de mon facilitateur qui connaît le personnel et qui me fait passer devant la quinzaine de routiers entassés (sans masque) dans ce bureau.
  11. Dans la cour, direction le guichet de la banque pour payer cette taxe. Mais une longue file d’attente décourage mon facilitateur. Nous marchons une centaine de mètres vers une arrière-boutique un peu glauque qui ressemble à tout sauf à un guichet de banque. Le couloir est obscur et sent l’urine. Dans le mur, une minuscule ouverture par laquelle je suis invité à payer les 20 dollars de la Road Tax en échange d’un reçu officiel… étonnant.
  12. Je profite de cette attente pour changer auprès d’un gars des dollars et ce qui me reste en shillings tanzaniens contre des kwachas zambiens. Le taux n’est pas top comme rarement dans ce genre d’endroit mais j’ai besoin de monnaie locale pour payer les prochaines étapes. Je négocie et arrive à gagner quelques kwachas de plus.
  13. Achat dans une petite camionnette où une femme barbue au menton carré, maquillée comme un pot de peinture, me vend une assurance third party, soit une simple responsabilité civile obligatoire, à 350 kwachas pour un mois que je négocie à 170 kwachas (6,45€) pour 3 mois.
  14. Retour dans le bâtiment des douanes au bureau de la Road Tax. Nous obtenons notre certificat officiel de la Road tax. A priori, il nous servira à nous dispenser de payer quelques péages routiers.
  15. Direction le bureau de la Carbon Tax à payer. Le montant est calculé en fonction de la cylindrée de notre véhicule. Pour nous (2850 cm3), le montant à payer sur place est de 480 kwachas (18,20€).
  16. Changement de bureau pour payer la Council Fee pour la Zambie de 100 kwachas (3,80€).
  17. Encore un dernier bureau pour se faire tamponner le Carnet de Passage en douanes.

Délivrance ! nous sommes en Zambie et la Tiny aussi… Je ne regrette pas l’aide de notre facilitateur que je remercie en lui glissant cinq dollars. Il nous a fait gagner beaucoup de temps et baisser notre dose de stress. Nous ne sommes pourtant pas des puceaux du passage de frontière. On en est au 45ème depuis qu’on cavale sur les routes d’Amérique, du Moyen Orient, d’Asie et d’Afrique, avec à chaque fois les formalités à réaliser dans le pays de sortie et le pays d’entrée. On en est donc à 90 fois. Et je ne compte pas les pays d’Europe mais simplement les frontières qui nécessitent des formalités plus poussées. Et pourtant, on continue à stresser à chaque fois et à avoir la boule au ventre comme si c’était la première fois. Mais c’est tellement différent à chaque fois, aucune n’est organisée de la même manière. On a toujours peur de la corruption, toujours désagréable et qui entraîne des discussions à n’en plus finir, bien qu’on n’ait globalement assez peu rencontré ce problème (dans trois ou quatre pays seulement). On ne sait jamais si les sommes qu’on doit payer sont officielles ou des bakchichs ou autre pot-de-vin. Bref, ce passage s’est finalement bien passé en environ 2h30 de formalités à travers 17 bureaux…

La Zambie est un pays d’Afrique Australe enclavé entre la Tanzanie, la République démocratique du Congo, l’Angola, la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, le Mozambique et le Malawi. Elle est plus grande que la France mais la densité n’est que de 20 habitants au km² (105 habitants au km² en France).

Nous faisons nos premiers kilomètres dans la ville de Nakonde. Comme partout dans le monde, les villes frontières n’ont rien d’agréable. Rien ne se dégage de cette ville à part l’envie de vite en sortir. Mais avant, il nous faut acheter des cartes SIM pour nos deux téléphones. Encore une petite heure pour en acheter chez l’opérateur Airtel (25 Go pour environ 7,50€).

Nous roulons sur une piste comme nous en avons rarement vues sur des axes principaux. Elle est DEFONCEE ! Des énormes trous de la profondeur d’une demi roue. Heureusement, le temps est sec, et je peux choisir le trou le moins profond pour y faire rouler la Tiny qui se tort dans tous les sens. Euh, à quoi elle sert la Tax road qu’on a payée ??? Bien entendu, nous ne sommes pas seuls et des dizaines de camions font comme nous. Les voitures berlines avancent encore plus péniblement que nous, arrachant leur bas de caisse dans les trous.

Au bout de 6 km, nous décidons de quitter cet axe qui continue dans le même état sur plusieurs dizaines de kilomètres. Nous bifurquons sur la D1 sur un joli bitume bien roulant… Quel soulagement ! Mais la fatigue commence à se faire sentir après cette intense journée mais nous ne trouvons pas de parking facilement.

Nous tentons de nous arrêter sur un parking de ce qui ressemble à un petit dispensaire médical désert. Audrey part demander l’autorisation à une voisine si on peut rester là pour la nuit. Pas de problème et le gardien veillera même sur nous toute la nuit !

Nous nous rendons compte sur notre téléphone que nous avons changé d’heure et que nous sommes de nouveau à la même heure qu’en France bien que nous soyons à 7000 km de notre Charente Maritime. Il n’est que 19 heures quand je me couche et je ne tarde pas à trouver le sommeil…

Mercredi 7 avril 2021 :

La nuit a été des plus calmes et vraiment reposante. L’école reprend après une journée sans hier. Les locaux qui viennent consulter au dispensaire sont vraiment très discrets à notre égard. De simples sourires et gestes de la main pour nous saluer mais ils ne viennent pas trop vers nous.

La mise en ligne du précédent blog m’occupe comme chaque semaine environ 3 bonnes heures. J’y passe en plus, toujours avec autant de plaisir, chaque jour le même temps entre le tri des photos, la sélection des 250 à 300 qui iront dans le blog et l’écriture de 7 à 10 pages sur Word.

Le début d’après-midi est déjà là et le violent orage qui arrive ne nous invite pas à bouger aujourd’hui. Certainement le contre coup de la fatigue d’hier mais surtout des 1100 km que nous avons enchainés en 5 jours.

Du coup, nous restons sur ce petit parking bordé d’un champ de maïs à faire des jeux de société, à manger des crêpes, à regarder un film et surtout à préparer notre parcours en Zambie car nous n’avons encore ouvert aucun guide, ni carte routière. Nous relisons les blogs récents des Un tour à cinq, de Nat et Jean, des Africacy et d’autres plus anciens comme ceux des Doudz, des Chamaco ou des Sanagustin… Il va falloir qu’on fasse aussi avec la météo car le nord de la Zambie est encore sous l’influence de la saison des pluies et beaucoup d’axes non asphaltés ne sont pas praticables. Nous allons donc devoir assez vite descendre de quelques centaines de kilomètres plus au sud dans ce pays. Nous complétons par des recherches sur Internet. Le croisement de toutes ces infos nous permet de dessiner une ébauche d’itinéraire.

Jeudi 8 avril 2021 :

Matinée habituelle d’école et de blog. Puis vers 11 heures, nous levons notre camp. Ah ben non, ce n’est pas possible. La roue arrière gauche patine. Le sol est pourtant plat mais avec les pluies d’hier et le poids de notre véhicule, la roue s’est enfoncée de quelques centimètres dans le sol un peu meuble fait d’un mélange de sable dur et de boue très collante. Je descends pour diagnostiquer le problème. Deuxième tentative avec l’aide d’Audrey qui pousse. La Tiny s’enfonce un peu plus…

Troisième essai avec l’aide d’Audrey et de gentils Zambiens, toujours en vain. La Tiny est bien tanquée. Pas d’autres solutions que de sortir les plaques de désenlisement que je n’avais pas sorties depuis la Mongolie. Mais avant tout, il me faut creuser dans cette boue collante et lourde pour dégager la roue. On essaye de nouveau de pousser en reculant, mais la roue n’arrive pas à agripper sur les crampons des plaques. Il me faut encore plus creuser pour mieux glisser la plaque sous la roue. Je peine. La pelle est lourde et je creuse presque plus efficacement avec mes mains en enlevant des poignées de boue.

Nouvel essai toujours avec l’aide des Zambiens, dont celle du docteur du dispensaire avec sa tenue blanche qui n’hésite pas à prendre la pelle pour creuser aussi. La Tiny agrippe enfin mais c’est à présent la roue arrière droite qui s’enfonce de plus en plus. L’essieu arrière touche le sol. Je sors le cric pour lever un peu le châssis, ce qui me permet de mieux positionner mes plaques.

Enfin, au bout d’une heure, nous parvenons à faire bouger la Tiny de deux mètres, mais de nouveau elle s’enfonce dans ce sol meuble. Je remets de nouveau les plaques Maxtrax et enfin, la Tiny est délivrée ! Mais nous avons pourri le parking du dispensaire avec deux grosses ornières. Tous les quatre, nous mettons 30 minutes à reboucher les trous.

Nous faisons une petite donation pour le dispensaire bien appréciée par Meblo, l’infirmière qui avait accepté qu’on dorme ici.

Nous roulons quelques kilomètres et nous nous arrêtons pour enlever cette glaise collante de nos plaques dans un fossé pendant que les enfants cuisinent un petit repas car il est déjà 14 heures.

Nous roulons vers le nord sur une belle route avec quelques nids de poule tout de même. Les limitations de vitesse paraissent mieux indiquées qu’en Tanzanie. 40 ou 60 en ville et 80 ou 100 le reste du temps. En 140 km parcourus depuis la frontière, nous n’avons pas vu une seule fois la police, contrairement au dernier pays où on les voyait à chaque village.

Pas une seule ville ou même village traversé depuis 100 km. La région est pourtant habitée mais nous sentons les Zambiens autonomes en vivres. Ils cultivent de jolis jardins fertiles autour de leurs petits hameaux. Les maisons sont construites en briques de terre et couvertes de tôles ou bien de branchages et de paille. Autour des 4 ou 5 petites habitations d’un même hameau, un espace de vie commun servant de lieu de cuisine ouverte également. Elles sont bien arrangées avec de nombreux pots de fleurs. Pas d’eau courante ni d’électricité, mais des puits communs et des petits panneaux solaires certainement juste suffisants pour alimenter une ampoule en soirée. L’environnement est souvent très propre. Presque aucun déchet ne traîne généralement autour des maisons.

Il y a très peu de transports en commun de type matatu ou dala dala comme on en voyait au Kenya ou en Tanzanie. Les locaux n’ont pas de voitures et très peu de motos. Du coup, ils parcourent de très longues distances à pied sur la route, quelques fois à vélo.

Nous retrouvons en fin d’après-midi nos amis Noémie et Julien et leurs trois enfants sur un bivouac dans une carrière d’une entreprise de TP. La vue sur la vallée est bien agréable. Belle soirée en leur compagnie à se raconter nos dernières expériences passées en Tanzanie.

Vendredi 9 avril 2021 :

Bien que nous soyons isolés dans un petit coin de la carrière, quelques locaux se posent à une quinzaine de mètres de nos deux véhicules et nous observent durant toute la matinée. Ils sont très discrets. Quand nous allons discuter avec eux, la barrière de la langue limite un peu nos échanges.

Nous roulons vers le nord sur un bel axe bitumé et peu troué, un peu quand-même. Un péage est étonnement présent sur cette route peu passagère. 40 kwachas soit 1,50€.

Nous apercevons le Lac Tanganyika en direction duquel nous nous dirigeons. Au fur et à mesure que nous descendons vers cette immensité lacustre, nous gagnons quelques degrés.

Arrêt dans la ville de Mpulungu pour se ravitailler en bières. Mais comme au Kenya ou en Tanzanie, ces petits centres-villes où s’alignent des boutiques ne vendant pas grand-chose, n’ont rien d’agréable. Dès qu’on s’arrête, nous sommes entourés de plusieurs personnes excitées autour du camion. Il y a toujours des gars alcoolisés qui rendent l’instant pas sympathique. Ils s’accrochent aux fenêtres, y compris des enfants à l’arrière et n’hésitent même pas à faire des déclarations à Anaïs. Cette ville est encore moins agréable que les autres car c’est une ville frontière et ce genre de villes n’a rien de glamour, et est très busy… De ce port (le seul du pays) du Lac Tanganyika, partent des ferries pour la Tanzanie voisine ainsi que le Burundi et la RDC (République démocratique du Congo / ex-Congo belge et ex-Zaïre).

Nous posons notre bivouac dans une ancienne carrière surplombant ce magnifique lac à 800 mètres d’altitude. Ce fameux lac chanté par Michel Sardou : « Où vont les eaux bleues du Tanganyika ? »… La réponse est dans l’Océan Atlantique.

Ce lac de tous les superlatifs. Les chiffres de cette mer d’eau douce intérieure sont impressionnants. Il est le deuxième lac le plus profond au monde (1500 mètres de profondeur) après le Lac Baïkal. Il est le deuxième plus grand lac d’Afrique après le Lac Victoria. Sa superficie est approximativement équivalente à celle de la Belgique. Il est le troisième au monde par le volume après la Mer Caspienne et le Lac Baïkal et contient 18 % du volume d’eau douce libre de surface (hors nappe phréatique) du monde. Il est le plus long lac d’eau douce du monde (677 km de longueur et 60 km de largeur). Sa formation remonte à 20 millions d’années lors de la création de la vallée du Grand Rift dont je vous avais déjà parlé dans mes précédents articles au Kenya. La Zambie ne possède que 7% des eaux du lacs, le reste appartenant à la Tanzanie à l’Est, à la RDC à l’Ouest et au Burundi à l’extrémité nord.

Ces eaux sont très poissonneuses, en particulier de spécimens colorés faisant le bonheur des aquariophiles à travers le monde.

Un bateau datant de la Première Guerre mondiale construit en Allemagne et acheminé ici en pièces détachées, continue à traverser le lac chaque semaine. Il a résisté aux bombardements mais fut sabordé par les Allemands eux-mêmes pour qu’il échappe aux Anglais. Mais ces mêmes Anglais le renflouèrent en 1924.

La nuit, le lac s’illumine des lampes à pétrole que les pêcheurs mettent sur leurs bateaux pour attirer les sardines. En frappant sur un côté de la barque, les poissons effrayés se précipitent dans le filet.

Nouvelle soirée passée en compagnie de Kika et ses 5 bergers autour de quelques bières avec un somptueux panorama.

Samedi 10 avril 2021 :

Bon, c’est décidé, il faut faire quelque chose. Cela fait plusieurs nuits que Victor et moi, nous nous faisons dévorer la nuit par des insectes ou on ne sait quoi… Avec Audrey, nous vidons la Tiny, nous démontons les lits, déplions chaque vêtement rangé sous les lits, auscultons méticuleusement chaque petit recoin… Outre quelques pelles de poussières, nous trouvons trois nids de punaises de lit. Nous passons plusieurs heures à pulvériser de l’insecticide derrière le lambris de la salle de bain, mitoyenne de la chambre de Victor, et à attendre que les bébêtes sortent pour les éclater. Elles sont toutes pleines de sang…

Pendant que nous terminons, Anaïs et Victor partent marcher avec Noémie, Julien, Noam, Lucie et Billie près du lac. Puis, Audrey passe du temps à lire l’histoire en français de petites marmottes et à la traduire en anglais à un petit groupe de gamins zambiens très mignons et très attentifs.

Soirée à refaire le monde avec nos amis autour d’une souche à laquelle nous mettons le feu.

Dimanche 11 avril 2021 :

Nous décidons de rechanger d’heure et de retarder nos montres d’une heure et de retrouver l’heure de la Tanzanie, pour profiter pleinement de nos journées, car sinon il fait nuit dès 18 heures.

Premier café matinal face à ce magnifique lac, en profitant des jolis oiseaux autour de nous.

Pas d’école ce matin et Anaïs et Victor profitent de jouer avec nos compagnons de bivouac et avec les petits Zambiens qui affluent autour de nos camions. Petit atelier scoubidous et jeu des 4 coins.

Nos amis les Kaquet sortent Kika leur mascotte de voyage faisant référence à leur métier de berger en France. La marionnette en bois admirablement réalisée par Julien fait son effet auprès des petits Zambiens.

Puis en fin de matinée, nous partons tous les 9 au lodge voisin sur les rives du lac distant d’une demi-heure de marche. Les gamins du village nous accompagnent pour cette marche. Nous passons devant des petits hameaux de maisons construites en terre avec leur espace cuisine commun au milieu. L’ensemble est toujours bien arrangé avec des pots de fleurs, des petites terrasses bien propres.

Nous arrivons au Tanganyika Science Lodge, un petit coin de paradis, inaccessible en véhicule, à part en 4×4. Nous sommes les seuls clients du jour et Célestine nous accueille avec un grand sourire. Pendant qu’elle termine de préparer notre repas, nous passons un long moment à barboter dans l’eau, à observer tout un tas de petits poissons colorés très jolis. Nos coups de cœur vont aux petits poissons noirs à points bleus et aux poissons bleus électriques avec deux filaments se terminant par une petite boule jaune. L’eau de ce lac d’eau douce est à 25°C et est translucide. Du bonheur !

Par contre, comme nous l’avions observé au Lac Victoria ou au Lac Baringo au Kenya, ce lac ne fait pas exception à la montée des eaux que subit la région des Grands Lacs d’Afrique de l’Est. Sur le Lac Tanganyika, depuis l’an dernier, le niveau des eaux monte en saison des pluies mais ne redescend pas, inondant les villages et déplaçant les populations en particulier au Burundi et en RDC. L’eau frôle les terrasses et a déjà inondé quelques chambres du lodge. Si elle monte encore de quelques dizaines de centimètres, le lodge sera inexploitable.

Pas de crocodiles ni d’hippos visibles mais tout un tas de petites bêtes.

Nous passons un bon moment avec nos amis et nous nous régalons du poisson et du poulet délicieusement préparés par Célestine, pour moins de 2€ la portion.

Retour à notre bivouac où la fin d’après-midi se passe entourés de quelques dizaines de gamins.

Mais sous l’effet de groupe et notamment de deux ou trois gamins un peu plus durs, l’instant devient moins sympathique et nous nous réfugions dans nos camions. Dommage, mais peu parlent anglais et ils ne comprennent pas qu’on aimerait juste se retrouver entre nous. Autant les moments ont été sincèrement chouettes hier et encore ce matin, quand ils étaient moins nombreux, autant là c’est un peu trop !

Puis, quand ils partent enfin à la tombée de la nuit, nous pouvons enfin sortir les tables et les bières et profiter du joli coucher de soleil derrière les montagnes du Congo.

Mais à présent c’est le vent qui se lève soulevant des nuages de poussière et nous empêchant d’allumer le feu en toute sécurité et de profiter pleinement de notre soirée. Tant pis, on se rattrapera plus tard.

Lundi 12 avril 2021 :

Nous n’arrivons pas toujours à comprendre si notre présence est totalement la bienvenue. Les enfants et ados viennent vers nous, mais hormis cet homme bourré, aucun adulte n’est venu nous voir. Des femmes et des hommes nous saluent de loin mais n’approchent pas. Timidité liée à la barrière de la langue ou autre chose ? Une voiture de police arrive dans la matinée pendant que nous faisons l’école. Nous craignons qu’ils viennent nous demander de partir mais non, pas du tout, après nous avoir posé quelques questions, ils nous disent même qu’on peut rester plus longtemps alors que nous venons de leur dire que nous avons prévu de partir aujourd’hui de ce bivouac.

Nous prenons la route et traversons de nouveau la ville frontière de Mpulungu. Comme à l’aller, il y a une telle effervescence dans les rues que nous n’avons aucune envie de nous arrêter. Nous recevons des sourires, des saluts amicaux, mais aussi des gestes sans équivoque, la main se portant de la bouche au ventre. Régulièrement, on nous demande de la nourriture, de temps en temps de l’argent.

Nous roulons vers la ville de Mbala à une quarantaine de kilomètres. Les locaux sont beaucoup plus agréables. Pas de sifflement à notre passage. De larges sourires pour nous accueillir et nous guider dans la ville quand nous demandons où nous pouvons retirer de l’argent ou acheter des bières.

Lorsque nous nous arrêtons pour faire des courses, Anaïs reste dans le camion comme souvent. Dans ce genre d’endroit où on trouve des supermarchés, ce n’est pas pour elle un moment de plaisir car beaucoup de personnes (quelques unes alcoolisées) viennent s’accrocher aux fenêtres. C’était le cas au Kenya ou en Tanzanie. Mais ici, les Zambiens restent des gens biens et très discrets.

Nous aimons bien les enseignes peintes.

Audrey va faire quelques achats au « supermarché » dans lequel on ne trouve que quelques produits secs. Pas de rayons de frais. Le lait reste un produit de luxe et est même vendu en briques de quart ou de demi litre. Pas d’autres laitages.

Avec Victor, je pars faire le plein de légumes au marché de l’autre côté de la route. Les prix sont vraiment dérisoires. Pas de vente au poids mais par petits lots à 5, 10 ou 20 kwachas (tomates, oignons, patates, poivrons…) ou à la pièce pour les plus grosses pièces (avocats, choux…). Pas de fruits autres que des bananes vendues à la pièce à 1 kwacha.

Route vers le sud pendant une bonne centaine de kilomètres sur une route bitumée mais trouée.

Nous nous arrêtons dans un joli endroit isolé. Un emplacement plat, non poussiéreux, avec une jolie vue sur le bush et surtout sans que personne ne vienne nous voir ! Le luxe… de pouvoir profiter des transats ou bien de pouvoir regarder par la fenêtre sans être observés par quelqu’un qui reste figé pendant des heures… C’est rageant ce sentiment ambivalent à la fois de soif de rencontres et ce besoin de se retrouver seul. Petits bricolages. Victor fabrique avec ses outils un couteau à beurre. Anaïs écoute de la musique sur Deezer et termine son bracelet. Collage des adhésifs pour être en règle pour circuler en Zambie et dans les prochains pays (bandes réfléchissantes rouges à l’arrière et blanches à l’avant, autocollant LHD – Left Hand Driver) . Petite bière. Parties de pétanque et de Yahtzee. Soirée ciné tous les 4 dans notre lit.

Mardi 13 avril 2021 :

Bon, notre bivouac est tellement calme qu’on décide de rester pour la journée complète. École, blog, jeux de société, pétanque, bricolages, cafés, transat, administratif, préparation de la suite du parcours en Zambie et déjà c’est la fin d’après-midi et l’heure de l’apéro…

Nous recevons la visite de petits et moins petits Zambiens, au départ assez discrets et timides restant assez loin de la Tiny et au fur et à mesure, avançant de quelques pas vers nous. La timidité s’efface vite et ils ne décollent plus de notre bivouac. Ils s’exercent avec Anaïs aux balles de jonglage, au bâton du diable. Ils nous demandent de prendre des photos d’eux et adorent se regarder sur l’écran de l’appareil.

64 % de la population vit sous le seuil de pauvreté en Zambie. Avec un PIB par habitant de 1500 dollars, la Zambie compte parmi les pays les plus pauvres, classée 150ème sur 169 États. Le taux d’alphabétisation ne dépasse pas 70% et la scolarité n’est pas obligatoire. Seulement environ 30% des enfants de 12 à 18 ans sont scolarisés. L’espérance de vie est de 61 ans. Plus de 14% de la population est contaminée par le VIH. La pauvreté chronique et l’insécurité alimentaire ont entrainé une certaine partie de la population dans le désespoir. Très souvent, ces familles sont obligées de compter sur le travail des enfants pour leur survie.

L’extrême pauvreté se ressent en particulier par rapport aux tenues des enfants. Certains portent des vêtements en lambeaux et très sales. C’est la première fois qu’on le voit mais tous n’ont pas de chaussures. Certains nous demandent à manger mais nous ne pouvons donner à chacun car la situation se répète plusieurs fois par jour. Nous ne sentons pas non plus les enfants dénutris et affamés mais certainement qu’ils ne mangent pas à leur faim et encore moins des repas variés.

Nous roulons vers la ville de Kasama. Il est temps car nous n’avons plus d’argent liquide, nos réserves d’eau sont à sec de même que notre réservoir de gasoil. Enfin, nous trouvons un distributeur de billets qui fonctionne et qui nous délivre des kwachas au taux de 1€ pour 26,58 ZMW. Très peu de pièces en circulation sachant que le plus petit billet de 2 kwachas équivaut à 0,08€.

Audrey achète au marché quelques légumes. Ici, pas de prix spéciaux pour les blancs comme en Tanzanie. Avec un grand sourire, la jeune femme parlant un peu anglais, lui remplit son panier, n’hésitant pas à lui offrir quelques carottes et oranges en plus. Ici aussi, les légumes ne s’achètent pas au kilo, mais au petit tas ou à l’unité. Je pars à la boucherie. Je choisis le morceau le plus cher, et achète de jolis steaks à 2,60€ le kg.

Nous roulons une trentaine de kilomètres pour nous rendre aux Chutes de Chishimba. Nous sommes au début de la route des cascades mais nous ne visiterons que celle-ci car l’état de la route est encore approximatif en fin de saison des pluies.

Arrivés sur le site, nous parvenons à négocier de moitié le prix d’entrée que nous trouvons trop excessif. Les locaux payent 0,30€ l’entrée et les étrangers payent 12€ par adulte et moitié prix pour les enfants. Nous leur expliquons qu’il est hors de question que nous payons 40 fois plus cher que les Zambiens et proposons 400 kwachas. Finalement pour 500 kwachas soit moins de 19€, nous avons nos 4 tickets d’entrée plus le droit de rester dormir sur le parking.

La rivière Luombe alimente une centrale hydro-électrique en amont de la première des chutes. Elles portent le nom de Chutes de Mutumuna et mesurent 20 mètres de hauteur. Mais nous ne pouvons trop les approcher et une belle pluie tropicale tombe sur nous juste à ce moment-là.

Nous longeons la rivière par des chemins bien aménagés (mais un peu trop bétonnés) dans une forêt tropicale offrant de somptueux points de vue sur les rapides de Kayela.

Nous arrivons aux Chutes de Chishimba, mesurant elles-aussi 20 mètres de hauteur.

Le peuple Bemba qui peuple la région considère ces chutes comme l’un des lieux de pouvoir les plus sacrés. Aucune insulte, malédiction, parole de vengeance ou de haine ne peut être prononcée à proximité de la grotte.

Nous bivouaquons sur le parking du site. Soirée et nuit très calmes car en raison de la nature sacrée des chutes, aucun rapport sexuel n’est autorisé à proximité des chutes.

Mercredi 14 avril 2021 :

Nous profitons d’un robinet d’eau claire pour faire notre lessive. On arrive à tenir une bonne dizaine de jours. Du coup, cela fait une belle longueur de fil à linge. L’une des femmes qui est en train de balayer les feuilles du parking hallucine en voyant la quantité de linge que nous avons, et encore on n’a que deux tee shirts, un short, chacun… Elle nous demande qu’on lui donne des vêtements. Euh ben non, car après on n’aura plus qu’un seul tee shirt.

Nous profitons de retourner voir les mêmes cascades qu’hier tellement nous avons aimé l’atmosphère de ce lieu. Aujourd’hui, la luminosité est plus jolie.

Puis nous reprenons la route vers le sud. Une longue route où il est difficile de s’arrêter. En même temps, les points d’intérêts sont rares. Nous avons repéré un monument aux morts qui commémore la cessation définitive des hostilités de la Première guerre mondiale, trois jours après l’armistice en Europe. Pas exceptionnel d’après les photos glanées sur Internet mais c’est l’occasion de parler un peu d’Histoire aux enfants. Sauf que, arrivés près de l’entrée, nous découvrons que ce monument national se visite lui aussi en échange de 10 dollars par personne. Pas question de payer tant pour voir un simple monument aux morts.

Nous avons envie de nous arrêter près d’une maison pour tenter une belle rencontre mais comme je vous ai déjà expliqué, les Zambiens n’ayant pas de voitures, aucun accès ne mène à leur maison en retrait d’une cinquantaine de mètres de la route. Nous sommes surpris des distances qu’ils parcourent à pied ou bien à vélo. Étonnant aussi pour nous de voir ces gamins aller à l’école avec leurs machettes longues de plus de 50 cm. Nous les voyons souvent dans la journée, sur le temps scolaire, entretenir les terrains autour des écoles et faucher les herbes.

Nous tentons de nous garer alors devant une petite salle qui ressemble à un espace de vie communautaire, mais à peine la Tiny garée sur le parking, les roues commencent à s’enfoncer dans le sol trop meuble en cette saison humide.

Finalement, c’est devant une gare à Chambeshi que nous demandons l’hospitalité à deux gars. Aussitôt, ils acceptent qu’on passe la nuit sur le parking. Bon, ce n’est pas une grosse gare car seulement deux trains passent par semaine ici. Les bâtiments sont occupés par des policiers. Petits échanges sympas avec eux.

Audrey passe encore quelques heures à préparer la suite de notre visite de la Zambie en tentant de trouver un compromis entre routes praticables par notre maison roulante qui n’est pas 4×4, tarif des visites, site ouvert en période Covid… Elle se plonge dans les blogs d’autres voyageurs, les applis et sites Internet, les guides touristiques, les cartes routières…