275 km parcourus du 10 au 14 mai 2021

72 850 km parcourus depuis le départ

Lundi 10 mai 2021 :

Dernier réveil en Zambie après environ 5 semaines passées dans notre premier pays d’Afrique australe. Nous sommes à Livingstone dans le sud du pays, la ville associée aux Chutes Victoria qui nous ont régalés la semaine dernière. Nous garderons aussi en souvenir de cette ville la formidable rencontre d’une famille de la communauté Tonga que je vous avais racontée dans le précédent article.

Aujourd’hui, nous en avons donc fini avec la Zambie et c’est une journée consacrée à un nouveau changement de pays qui s’annonce. Première étape, nous avons rendez-vous à 10 heures pour récupérer les résultats de nos tests PCR réalisés hier à l’hôpital. Non pas que nous ayons un doute sur le fait d’être contaminés, mais simplement que cette formalité est obligatoire aussi bien pour sortir de Zambie que pour entrer au Botswana. Nous sommes ponctuels mais on nous annonce que les résultats ne seront pas prêts avant 13 heures. Grrr… nous aurions préféré commencer les longues formalités douanières qui nous attendent plus tôt.

Du coup, nous allons visiter le Musée de Livingstone. Un peu poussiéreux. Il retrace l’Histoire du pays depuis l’Âge de pierre et présente aussi différentes salles sur l’archéologie, sur l’art, sur l’ethnographie et sur l’histoire naturelle avec de vieilles carcasses d’animaux empaillés. Mais la salle la plus intéressante est celle sur la vie de l’Écossais David Livingstone qui fut le premier Européen à découvrir l’existence des Chutes Victoria bien qu’elles étaient déjà connues des populations locales. Les enfants sont très intéressés par des originaux de lettres écrites par l’explorateur et par de nombreux effets personnels.

13 heures, nous sommes ponctuels au deuxième rendez-vous. « Ah non mais on vous dit 13 heures comme ça, mais les résultats seront peut-être prêts plus tard dans la journée si vous êtes chanceux ».

Mais finalement, un peu avant 14 heures, nous obtenons les sésames, heureusement négatifs. C’est parti pour la frontière distante d’une soixantaine de kilomètres sur une très bonne route.

Nous arrivons à Kazangula, ville frontalière sur le fleuve Zambèze qui marque la limite entre les pays. Nous redoutons un peu cette frontière à laquelle nous arrivons pour passer de la Zambie au Botswana. Effectivement, quand nous arrivons au portail, des dizaines de fixers, ou facilitateurs, nous accrochent en insistant péniblement pour nous aider dans les formalités administratives. Un à un, je m’en sépare mais ils s’énervent se faisant passer pour des agents officiels des douanes et qu’il nous arrivera des problèmes si nous refusons de coopérer avec eux. Ce n’est pas évident effectivement de savoir qui est qui, entre ceux qui ont des faux badges accrochés au cou, ou des fausses tenues les faisant passer pour de vrais officiels. Au bout de 20 minutes, dans un capharnaüm sans nom pour savoir où me garer, nous commençons, avec les vrais agents cette fois-ci, nos démarches douanières : fourniture du test PCR, prise de température, passage à l’immigration, passage aux Customs pour faire tamponner le Carnet de Passage en douanes pour la Tiny. Le tout dans un nombre incalculable d’allers et de retours pour trouver la bonne personne qui veut prendre la responsabilité de tamponner le CPD, ou plutôt qui sait comment on le tamponne. Mais bon, nous arrivons tout seuls comme des grands à passer cette nouvelle douane.

Nous reprenons notre véhicule, franchissons le portail et nous mettons dans la file d’attente pour le ferry. Les douaniers nous font passer devant les nombreux camions qui attendent. Mais c’est l’heure de la pause et pas de ferry à l’heure du déjeuner. Nous faisons la rencontre de Sophie et de Nicolas, un couple de Français installés depuis 25 ans en Namibie, qui a déjà vu sur YouTube la vidéo des Marioles trotteurs sur notre aventure. Ils nous invitent avec gentillesse à passer les voir chez eux à Windhoek dans quelques semaines.

Nous sommes à la frontière de quatre pays ! C’est le seul endroit au monde où 4 pays se rejoignent : la Zambie, le Zimbabwe, la Namibie et le Botswana. On appelle cela un quadripoint en géographie. Bon, c’en est presque un car en fait 150 mètres séparent réellement la Namibie du Botswana. Mais cette particularité géographique n’en reste pas moins étonnante. Nous sommes à la confluence de la rivière Chobe dont nous reparlerons plus tard et du Zambèze.

Le Zambèze se traverse par un ferry ou du moins se traversait par un ferry jusqu’à aujourd’hui car un pont enjambant le fleuve, en travaux depuis des années, est inauguré aujourd’hui par les officiels et les présidents des différents pays, d’où la présence de nombreux policiers et militaires depuis quelques jours dans la région. L’évènement est très attendu et retransmis en direct sur les chaines de télévision locales car il va désengorger le trafic des pays enclavés et faciliter la circulation routière et ferroviaire. Mais en arrivant à la douane, on apprend que le pont n’ouvrira finalement que demain. Les travaux de ce pont d’un kilomètre de long menés par un groupe français depuis 8 ans ont même été interrompus alors que la Zambie était en défaut de paiement en 2019. Le pont a une forme de courbe pour éviter de passer au Zimbabwe et en Namibie. Il est tracé en jaune sur la carte ci-dessous, et le trajet du ferry en noir.

Nous embarquons sur le ferry dont le plancher est défoncé. Il y a une rampe pour monter la haute marche mais que pour un seul côté. La Tiny est un peu secouée pour monter ce dénivelé d’une vingtaine de centimètres sur cette barge d’un autre âge et dont l’entretien a peut-être été réduit ces derniers temps en vue de l’ouverture du pont sans cesse repoussée depuis des mois. La traversée ne nous coûte que 100 shillings (3,65€) mais franchement vu l’état du bateau, ça ne vaut pas beaucoup plus cher. Elle nous rappelle d’autres bateaux pourris que nous avons déjà pris pour traverser le Lac Titicaca au Pérou ou bien le fleuve Mékong au Laos.

Joseph, l’un des employés, semble déjà nostalgique de faire sa dernière journée de travail sur ce ferry. Demain, le pont entrera en service et il n’aura plus de travail ici et sera muté il ne sait pas où, peut-être au Congo. La barge sera quant à elle découpée en deux pour être transportée en camion puis remise en service à un autre endroit en Afrique.

Nous mettons pied à terre au Botswana et commençons les démarches douanières de ce côté-ci de la frontière.

Ici, pas de rabatteurs insupportables et tout se passe en douceur entre les différents guichets. Nous payons 321 pulas, l’équivalent de 25€, ce qui comprend l’assurance pour le véhicule, le Road transport permit et la National Road Safety Fund. Nous donnons notre test PCR mais nous sommes néanmoins obligés de réaliser un nouveau test antigénique, dont le résultat arrive de manière surprenante en à peine 5 minutes, ce qui nous laisse douter sur la fiabilité du test. Qu’importe. Nous sommes dispensés de visa. Cool, c’est la première fois en Afrique. Et ce sera pareil pour la Namibie et l’Afrique du sud.

Nous lisons sur un panneau qu’il est interdit d’entrer au Botswana avec des produits frais (fruits, légumes, viande, œufs…) alors que nous venons de faire un gros plein de courses hier. Zut. Audrey commence à vouloir les cacher mais une préposée du contrôle sanitaire, curieuse, au même moment jette un œil par la fenêtre. Tant pis, on verra bien si on se fait confisquer quelque chose. Le passage au contrôle sanitaire arrive. Un gars nous fait signe de nous arrêter et nous demande ce que nous transportons à l’arrière. Je lui réponds « mes enfants ». « OK, vous pouvez passer ».

En trois petites heures, cette nouvelle frontière est donc passée, finalement assez facilement une fois que nous nous sommes débarrassés des rabatteurs côté Zambie.

Mais pourquoi sommes-nous au Botswana alors qu’il existe un poste frontalier directement entre la Zambie et la Namibie où nous voulons nous rendre ? Et bien parce que la route menant à cette frontière de Katima Mulilo est pourrie sur une bonne centaine de kilomètres avec d’énormes nids de poule. Nous avons donc préféré faire un petit crochet par le Botswana juste pour faire un transit de 80 km entre la Zambie et la Namibie.

Et du coup, pourquoi ne pas profiter plus du Botswana quitte à y être ? et bien parce que ce pays a encore un tourisme réservé aux touristes fortunés, comme en Tanzanie ou au Kenya. La majorité des intérêts touristiques sont des parcs animaliers, où nous ne pouvons pas accéder avec notre Tiny car le pays est très sablonneux, et du coup où nous devons en plus de l’entrée dans les réserves ou les parcs nationaux payer les services d’un guide en 4×4. Alors oui, on pourrait bien faire une ou deux petites folies et dépenser 100 ou 200 euros pour faire des excursions, mais quand on voit le prix des parcs en Namibie, on va d’abord aller à moindre coût se faire plaisir dans ce prochain pays et si on a encore faim d’animaux après la Namibie, nous reviendrons peut-être nous faire plaisir en août au Botswana avant d’entrer en Afrique du Sud. Et puis le fait de passer peu de temps dans ce pays nous évite d’avoir à refaire un test PCR pour entrer en Namibie car ce dernier pays demande un test de moins de 7 jours. Donc, nous n’allons passer que quelques jours au Botswana, juste le temps de profiter du Parc National de Chobe.

Nous voici donc arrivés à Kasane. Essai infructueux pour acheter une carte SIM. Mais avant de filer vers la Namibie, nous décidons sur les bons conseils de nos amis Isa et Manu, de faire un aller-retour sur une route qui descend dans le sud du pays sur un axe prenant le nom de Corridor des éléphants. Nous longeons la frontière du Zimbabwe. Sur une cinquantaine de kilomètres, alors que c’est la fin de journée et l’heure à laquelle les animaux sortent, nous ne voyons « que » un troupeau d’éléphants (de loin) et un buffle. Bon, il s’agit quand-même de deux des Big Five !

Nous nous arrêtons bivouaquer près d’un point d’eau autour duquel les animaux sont censés venir s’abreuver. L’endroit est magnifique.

Nous faisons le tour du bivouac et nous voyons beaucoup de traces d’animaux sauvages et des énormes crottes d’éléphants. On ne va pas trop sortir ce soir…

Une fois couchés, nous assistons à un incroyable spectacle. Un spectacle sonore. Il fait nuit noire et nous ne voyons donc rien par les fenêtres mais un nombre important d’animaux viennent rôder non loin de notre Tiny. Nous sommes entourés d’une riche et variée faune sauvage. Et vraiment sauvage contrairement à là où nous avons déjà pu voir des animaux, essentiellement dans des parcs nationaux. Nous entendons des barrissements d’éléphants, des pas, des rugissements, des ronflements et des grognements d’autres animaux que nous ne savons distinguer mais très certainement des félins. Chacun des bruits en pleine nuit noire est surprenant et amplifié et fait presque peur, celui des craquements des branches, celui des mouvements d’eau et des herbes qui bougent au passage des animaux… Difficile de s’endormir dans cette ambiance irréelle. Les premiers voisins humains sont à plus de 50 kilomètres !

Les grosses bêtes se calment et ce sont des plus petites qui vont maintenant nous occuper. Les punaises de lit, une à une commencent à sortir et me maintiennent éveillé presque trois heures cette nuit. Je les éclate au fur et à mesure qu’elles sortent. Soit je les écrase au doigt, soit je les découpe avec une lame de couteau quand elles sont dans les interstices des lames de lambris.

Quand je suis sur le point de m’endormir, c’est un barrissement d’éléphant qui m’en empêche… Quelle vie ! Blague à part, autant c’est une magie d’être entourés de ces pachydermes rodant à quelques mètres de la Tiny, autant c’est un calvaire de lutter contre ces punaises de lit.

Mardi 11 mai 2021 :

Le réveil sonne à 7 heures, non pas car nous avons un programme chargé aujourd’hui, mais juste pour profiter des premières lueurs du jour et espérer voir des animaux sauvages. Je déplace la Tiny de quelques mètres pour avoir un meilleur point de vue sur le point d’eau. Et là, c’est le festival. Une véritable Arche de Noé alors que nous terminons notre petit déjeuner. Des singes par dizaines.

Puis un troupeau de mâles impalas (les femelles n’ont pas de cornes) vient s’abreuver au point d’eau. Ces gazelles cohabitent bien avec les babouins. On assiste à leur jeu où les mâles se font un petit combat amical.

Nous nous mettons à l’école quand soudain Anaïs doit interrompre sa séance de littérature sur René Barjavel et Victor sa séance de français sur les fabliaux du Moyen-Âge.

Récréation forcée pour observer une harde de 11 éléphants qui viennent au même endroit pendant de longues minutes. Incroyable !!! Quelle chance nous avons…

Par quoi ont-ils été dérangés, on ne le sait pas, peut-être qu’un courant d’air leur a transmis notre odeur, ou alors ils nous ont repérés mais en quelques secondes, ils sortent en courant de l’eau boueuse. Ces animaux sont beaucoup plus sauvages et craintifs que dans des parcs nationaux où ils sont habitués à la présence humaine.

Puis quelques heures après, c’est un mâle solitaire qui vient boire au trou d’eau.

Le Parc national de Chobe est mondialement connu pour sa population d’éléphants spectaculaire, plus de 50 000 à ce jour, ce qui représente la plus forte concentration d’éléphants d’Afrique. Le Botswana accueille 130 000 pachydermes sur les 415 000 du continent. Mais qu’il est difficile d’imaginer que ces animaux ont de nouveau le droit d’être chassés au Botswana depuis 2019. La saison de chasse a ouvert au mois d’avril dernier. 287 permis de tuer (vendus aux enchères) ont été délivrés à de richissimes chasseurs internationaux en quête de trophées.

Les heures chaudes arrivent au fur et à mesure que le Soleil monte dans le ciel, les animaux se font plus rares. Nous continuons d’observer, en quête d’une éventuelle girafe, d’un buffle, d’un zèbre, ou même d’un félin. Mais rien. Cependant, quelle magie de passer des heures à scruter chaque mouvement d’herbes, à regarder les arbres quand une branche craque…

Puis à l’heure du café après le repas, une nouvelle harde de seize éléphants approche de l’eau. Whouah !! Incroyable tous ces animaux en réelle liberté, sans clôture, sans garde parc… On ne peut éviter de penser à leurs cousins asiatiques, où dans de nombreux parcs au Laos ou en Thaïlande les éléphants sont enchainés. Heureusement, nous avons vu en Asie du sud-est de belles initiatives comme au Mekong Elephant Park.

Les éléphants ont une force incroyable et déracinent ou cassent la cime des arbres pour manger les feuillages.

Nous décidons de prolonger d’une deuxième nuit le plaisir de ce bivouac incroyable en plein milieu du bush. Mais nous nous écartons d’une cinquantaine de mètres du trou d’eau car nous sommes garés sur le passage des éléphants.

Victor, qui aime cuisiner, passe un long moment à nous préparer des pancakes et une préparation de champignons, oignons, crème fraiche ! Merci mon trésor…

Mais ce soir, alors que la nuit noire est là, les animaux sont plus discrets qu’hier soir. Nous entendons « juste » le barrissement d’éléphants et l’eau qui s’agite de par la présence de gros animaux dans l’eau sans pouvoir les distinguer.

Mercredi 12 mai 2021 :

Enfin une vraie nuit sans interruption pour écraser les punaises de lit. Elles se sont certainement amusées à nous narguer mais nous avions tellement d’heures de sommeil en retard que nous n’avons pas ouvert l’œil. Mais pas de piqûres pour autant.

Réveil de nouveau à 7 heures ce matin pour retrouver notre place d’observation face au trou d’eau. Les enfants nous rejoignent pour le câlin matinal dans notre lit d’où nous avons une vue panoramique par les fenêtres. Nous observons tout en sirotant notre café. Les températures se rafraîchissent car nous arrivons bientôt dans la période de l’hiver austral mais il fait encore 20°C au réveil dans la Tiny.

Pas d’animaux à part de très jolis oiseaux et trois canards. Mais c’est aussi cela la magie de passer des heures à observer patiemment un éventuel animal sauvage. Se dire qu’à tout moment peut surgir un lion ou un léopard. Et c’est aussi bien de se dire qu’on a eu certainement beaucoup de chance de voir tous ces animaux sauvages hier et que quand on est à l’affût d’animaux, rien n’est gagné d’avance car on n’est pas dans un zoo…

Le premier et le seul à se montrer est un magnifique phacochère. Mais cet animal est l’un des plus craintifs et dès qu’il nous aperçoit, il fuit.

Nous reprenons notre courte cavale au Botswana en reprenant la même route qu’à aller en longeant la frontière zimbabwéenne mais ce sont les heures les plus chaudes de la journée et les animaux sont bien cachés à l’ombre.

Nous arrivons à la ville de Kasane, tout au nord du Botswana étendue le long de la rivière Chobe et aux portes du Parc National de Chobe. Avec ses 11 700 km² (l’équivalent de toute l’Île de France), il est l’un des plus grands sanctuaires de faune du continent africain et le parc le plus diversifié du Botswana.

Nous réservons pour un départ dans trois heures une excursion sur un bateau sur la rivière Chobe pour aller y observer, si on a de la chance, la faune sauvage caractéristique de ce parc.

Mais déjà en attendant le bateau, nous sommes surpris de voir autant de phacochères en ville. Comme en Europe, ces cochons n’ont pas peur de s’approcher des villes. C’est encore plus étonnant ici, car les phacochères, en état sauvage sont vraiment craintifs. Celui de ce matin qui nous a aperçus alors qu’on était à plus de 50 mètres a détalé en deux secondes. Ici, dans Kasane, ils se déplacent sur les trottoirs, sur les parkings et font les poubelles. Du coup, ils sont énormes.

Des Vervets à fesses bleues et des babouins ne sont pas non plus farouches et envahissent la ville. L’un d’eux grimpe sur la Tiny et se regarde dans le rétroviseur, tout en mettant ses doigts sur la glace pour essayer de se toucher.

Le parc est divisé en différentes zones et nous sommes dans celle de Serondela. Il s’agit d’une immense plaine inondable luxuriante. Les rives de la rivière Chobe sont recouvertes de forêts d’acajous, de tecks et d’autres feuillus mais qui ont nettement été réduites à cause de la forte densité d’éléphants. Nous sommes en début de saison sèche et c’est la période où les animaux migrent vers ces points d’eau. Les paysages sont magnifiques alors que nous sommes à la frontière entre la Namibie et le Botswana, la rivière Chobe servant de limite naturelle.

Et de la chance, une nouvelle fois, nous en avons. Tout d’abord avec cet immense crocodile du Nil que nous pouvons approcher à seulement deux mètres. Selon le guide, on ne craint rien et on le croit malgré ses 4 mètres de longueur.

Puis, nous observons un grand koudou mais cette femelle est un peu cachée par la végétation.

De nouveau, deux crocodiles nagent autour du bateau.

Un gros varan du Nil se prélasse au soleil sur la rive.

Puis le guide reçoit un appel téléphonique d’un de ses collègues et soudainement met les gaz à fond. Nous comprenons alors qu’on se dirige vers un animal un peu exceptionnel. Et nous ne sommes pas déçus en arrivant devant un petit bosquet de végétation à l’abri duquel s’est réfugiée une lionne !! Mais elle est bien cachée et fait la sieste. Nous restons un moment mais elle ne bouge pas. Mais l’instant est cependant magique d’être à une dizaine de mètres de ce félin.

Non loin, sort de la végétation un éléphant des savanes qui vient marcher longuement le long de la rivière.

Nous revenons voir si la lionne a bougé mais non, elle reste encore à l’ombre. On la devine tout de même un peu mieux.

Les singes restent bien en hauteur perchés dans les arbres pour ne pas faire partie du prochain repas du roi des animaux.

Puis, c’est un impala qui vient s’abreuver à la rivière.

Juste après, la chance nous sourit encore, quand nous voyons des buffles. Au même moment, l’éléphant pose pour la photo entre deux autres buffles. Whouah, deux des Big Five sur le même cliché !

Nous suivons la progression de l’éléphant des savanes qui s’asperge de boue et de sable.

Nous contemplons également de superbes oiseaux comme (dans l’ordre des photos à suivre) le martin-pêcheur, le blanc-vanneau couronné, le rollier à longs brins avec son plumage irisé bleu, vert et violet, le pluvier forgeron, le jacana à poitrine dorée, la pintade de Numidie ou un bien encore le pique-bœuf à bec jaune qui enlève les parasites d’un buffle.

Le festival continue avec à présent des hippopotames. Le guide nous explique qu’on a beaucoup de chance de les voir à cette heure-ci en dehors de l’eau.

Puis c’est l’extase en observant un long moment un éléphant nageant dans la profonde rivière pour rejoindre sur l’autre rive un espace marécageux. Incroyable ! Par moment, il disparait puis nous voyons un bout de trompe, un bout de défense puis il revient à la surface.

Il arrive sur un petit îlot d’herbes pour manger mais la grosse bête prend peur de la petite. Un varan fait fuir le pachyderme de 4 tonnes de nouveau dans l’eau.

Puis, ce sont de nouveau des hippopotames amphibies que nous observons en plein milieu des nénuphars. J’ai forcément une affectueuse pensée à ce moment-là pour mon ami Daniel et ma petite cousine Patty ! Le grognement de ces animaux si dangereux est impressionnant alors que nous ne sommes qu’à quelques mètres d’eux.

Retour vers les rives de la rivière Chobe en accompagnant de nouveau la longue traversée d’éléphants nageant dans l’eau. Nous n’en revenons pas de la chance que nous avons ! Quelle sortie !!

La lumière décline, le Soleil est en train de bien descendre sublimant les couleurs des paysages, de ma bière offerte par un des passagers du bateau et des animaux, comme ces buffles que nous retrouvons sur la berge sablonneuse.

Dans les arbres, toujours à l’abri des prédateurs, des singes sont en train de s’enlever mutuellement les parasites. Les pintades de Numidie prennent aussi un peu de hauteur.

Puis, nous assistons à un coucher de Soleil qui restera longtemps dans nos mémoires en voyant ces éléphants complètement immergés s’approcher de nous. Tel un périscope d’un sous-marin, leur trompe remonte à la surface régulièrement. Ils s’en servent de tuba pour respirer par leurs deux narines.

De nouveau, notre guide fait un détour pour retourner voir si la lionne a bougé. Et non, elle est toujours là, allongée dans le fourré. Et comme par magie, elle se relève juste au moment où nous sommes là pour l’observer. INCROYABLE ! à la limite de l’orgasme. Durant 4 minutes qui nous paraissent une éternité, nous suivons sa progression le long de la Chobe avant qu’elle ne disparaisse dans la végétation.

Comme dans le parc d’Amboseli au Kenya, nous avons eu la chance d’observer cette lionne juste avant de quitter le parc ! Ce sera ma dernière photo de la journée parmi les 750 prises en trois heures… J’aurai du tri à faire demain…

Jeudi 13 mai 2021 :

Nous quittons notre bivouac pas très heureux mais pratique dans le centre de Kasane. Cela nous a évité d’avoir à rouler de nuit après le retour de l’excursion hier soir. Et puis avec le couvre-feu nocturne instauré au Botswana, la nuit a été bien calme bien qu’on soit garé en bordure de route principale. Les mesures de lutte contre le Covid sont d’ailleurs très bien respectées ici et c’est bien la première fois qu’on voit en Afrique les habitants portant très bien le masque protégeant parfaitement le nez et la bouche et pas que le cou comme on voyait au mieux au Kenya, en Tanzanie ou en Zambie. Même au volant, les Botswanais ont leur masque. La température est prise à l’entrée dans les magasins et nous devons nous enregistrer sur un cahier avant d’y entrer.

Plein de courses pour solder nos derniers Pulas, nous changeons aussi quelques Rands (monnaie sud-africaine mais ayant cours en Namibie) dont nous aurons besoin à notre prochain changement de frontière. Le Pula est au taux de 1€ = 13,05BWP.

Nous prenons la route A33 qui traverse le Parc national de Chobe. Il s’agit d’une route de transit d’une cinquantaine de kilomètres entre la Zambie et la Namibie. Mais nous mettons deux heures à parcourir cette distance pour profiter de la faune sauvage du parc.

Et nous sommes servis en voyant un magnifique grand koudou. Le premier qu’on voit d’aussi près et aussi longuement. Ce mâle est magnifique avec ses cornes torsadées d’environ 1,20 mètre de longueur. Un mâle adulte pèse 250 kg et mesure environ 1,50 mètre au garrot. Il a entre 6 et 10 bandes verticales blanches sur ses flancs gris-brun contrairement au petit koudou qu’on avait observé furtivement au Kenya qui avait une quinzaine de bandes. Il a une jolie crinière de poils longs sur le cou et sur la gorge.

Puis ce sont des zèbres des plaines qui traversent la route devant nous. Ils sont différents des zèbres des plaines du Kenya. Il s’agit des zèbres des plaines du nord de la Namibie et ont quelques rayures sombres intercalées entre les noires, bien que sur ceux-ci, elles soient encore claires.

Nous voyons de beaux oiseaux comme cette Bucorve du sud.

Et puis, pour la première fois, nous voyons deux steenbok (raphicères champêtres).

Mais aussi des impalas…

Sur cet axe, aucune habitation. Il y a d’ailleurs peu d’habitants au Botswana, seulement 2,3 millions sur une surface à peine un peu moins grande que celle de la France. Ce qui fait une densité de 4 habitants au km². Ce sera encore moins en Namibie avec moins de 3 habitants au km².

Nous arrivons près de la frontière mais avant de la franchir, nous allons bivouaquer dans un magnifique endroit surplombant les paysages incroyables de la rivière Chobe. L’accès n’est pas évident pour notre Tiny mais nous osons prendre un chemin bien pentu.

C’est au pied d’un baobab gigantesque dont le tronc est usé et grignoté par les défenses des éléphants que nous allons bivouaquer. L’herbe écrasée et les crottes fraiches au pied de l’arbre nous confirment que les éléphants doivent venir régulièrement.

Ce bivouac rentre dans le haut du classement des plus beaux qu’on ait fait… L’instant est encore plus magique avec ce ciel ce soir qui s’embrase de mille feux.

Le ciel est incroyablement bien étoilé et nous rappelle les endroits si peu peuplés au monde où il n’y a aucune pollution lumineuse comme nous en avons déjà profité en Patagonie, au Chili ou bien en Mongolie.

Vendredi 14 mai 2021 :

La Tiny n’a pas bougé cette nuit, du moins pas à cause du frottement des éléphants. On a bien entendu des animaux marcher dans les herbes autour de nous mais ce n’était pas des gros pachydermes.

Encore sous la couette, nous admirons la lumière de l’aube.

Ce matin, les enfants font l’école tout seuls au pied du baobab. Audrey et moi, nous nous lançons dans une nouvelle lutte contre les punaises de lit. Le moral est nettement meilleur que la semaine dernière où on se sentait vraiment envahis par ces saletés qui nous empêchaient de dormir. Depuis le premier traitement, nous arrivons à passer quelques nuits réparatrices. Il y en a encore quelques-unes où elles nous maintiennent éveillés mais c’est quand-même beaucoup mieux. Cependant, pour ne pas qu’elles se reproduisent de trop, il nous faut encore traiter de manière chimique l’intérieur de la Tiny.

Il nous reste du produit concentré que le spécialiste de Zambie nous avait donné. Il est dans une version extrêmement concentrée et même en doublant la dose comme il nous l’a conseillé, nous ne mettons que 6 ml de solution pour un litre d’eau. Nous avons donc acheté un pulvérisateur et de nouveau, nous faisons un traitement en tentant de bien faire passer le produit derrière le lambris. Je fais de petits trous entre les lattes pour faire couler le liquide derrière, là où se cachent les vilaines bêtes. Le premier traitement n’avait pas été entièrement efficace. Et depuis, des œufs ont aussi éclos. Il nous fallait donc de nouveau passer par cette étape.

Dans les chambres des enfants également, nous trouvons une quinzaine de punaises et un nouveau nid qui nous avait échappé jusque-là avec des œufs prêts à éclore sur la pochette de fils à broder d’Anaïs. Il n’y a pas de lambris dans les chambres des enfants, mais nous pulvérisons du produit sur les sommiers et dans les recoins en bois.

Et voilà comment on occupe une matinée. Heureusement, il fait beau et la température est de 27°C, il y a du vent et nous pouvons bien aérer la Tiny.

Nous profitons aussi de notre beau jardin du jour. On nous dit souvent qu’on a une petite maison. Alors oui, c’est vrai elle n’est pas bien grande avec ses 9,65 m² habitables mais on s’y sent vraiment épanouis. Mais par-dessus tout, ce qui nous plait, c’est notre jardin, notre immense jardin qui change tous les jours.

Après-midi blog, couture pour réparer des draps déchirés, bricolage, ménage, jeux… Pour me défouler, je coupe en peu de bois en vue de l’hiver austral qui va pointer le bout de son nez. Les températures vont rapidement chuter la nuit et nous allons je pense vite rallumer la cheminée le matin. A condition qu’on trouve quelqu’un qui puisse nous fabriquer un tuyau d’extraction des fumées car j’en ai perdu la moitié en Zambie. Il est stocké dans un tube PVC sous le châssis et celui-ci s’est rompu avec les vibrations des pistes.

Et dernière soirée au Botswana après seulement 5 nuits passées ici. Mais le Botswana nous laissera un merveilleux souvenir avec tous ces animaux sauvages et ces paysages somptueux. A présent, direction la Namibie !