1648 km parcourus du 27 janvier au 12 février 2022

86 483 km parcourus depuis le départ

Jeudi 27 janvier 2022 :

Je reprends le récit de mon blog, là où je vous avais laissés à la fin du précédent article, soit à une altitude de 12 192 mètres. Nous avons décollé de l’île de La Réunion il y a quelques heures et nous volons à une vitesse de seulement 800 km/h, certainement à cause de vents contraires. Une énième fois depuis le début de notre voyage, nous repassons la ligne imaginaire de l’équateur.

Après un whisky, un repas, un verre de rouge et un bon film, les lumières de la cabine se tamisent et nous tentons de trouver le sommeil mais comme souvent en avion, la nuit n’est pas très reposante. Le changement d’hémisphère fait que la température extérieure passe de -50°C à -66°C à 40 000 pieds d’altitude, n’engageant rien de bon pour notre arrivée dans quelques heures en France. Mais bon, le long vol de 11h30 se passe bien et le Boeing Dreamliner 787-8 de la compagnie Air Austral, après avoir survolé l’Océan Indien, la Somalie, l’Éthiopie et le Soudan, passe à présent au-dessus de l’Égypte, la Méditerranée, l’Italie et la Suisse. Il atterrit après 9407 km parcourus à 5h30 à l’aéroport de Roissy CDG. Nous reculons nos horloges de trois heures.

C’est l’hiver. La température est de -3°C au sol, ce qui ne nous est pas arrivé depuis plus d’un an ! On a juste perdu 30°C en une nuit ! Nos vêtements chauds sont restés dans la Tiny car ce passage par l’hémisphère Nord n’était pas prévu. Pour ceux qui n’ont pas suivi, notre Tiny est restée en Afrique du Sud le temps de notre séjour sur l’île de La Réunion pendant plus de deux mois. Il était donc prévu qu’on reprenne un avion entre La Réunion et l’Afrique du Sud pour la rejoindre il y déjà une dizaine de jours. Mais compte tenu de la situation sanitaire encore sous tension et surtout de la fragilité financière de la compagnie Air Austral qui assure cette liaison, tous les vols ont été annulés jusqu’à au moins la mi-mars. Nous avons étudié toutes les solutions pour rejoindre l’Afrique du Sud et la seule que nous avons eue était de repasser par Paris, d’enchainer deux vols de 11 heures au lieu d’un seul de 4 heures et de perdre quelques centaines d’euros… Et donc quitte à repasser par la case départ, autant mettre à profit ce détour pour aller faire le plein d’amour dans notre famille pour quelques jours. Nous avons fait en sorte d’arriver un weekend pour avoir le maximum de chance de voir tous nos proches.

Le jour n’est pas encore levé. Il fait une température glaciale sur les quais de la gare de Roissy le temps d’attendre le TGV. Quelques minutes plus tard, nous voici installés à bord du train qui file vers le Sud. Le temps est gris. Pas un seul rayon de Soleil pour casser cette grisaille. Victor regarde par la fenêtre du train qui file à 300 km/h à travers la Beauce et dit « mais c’est plat la France ! ».

Un peu plus de deux heures plus tard, nous sommes attendus par mon beau papa en gare de Poitiers et nous allons vite nous réfugier à Fontaine-le-Comte auprès du poêle à bois dont nous n’allons pas beaucoup nous éloigner durant tout le week-end. A Saint-Georges-Lès-Baillargeaux ou bien encore à Saint-Benoit, nous choisirons aussi la place la plus près du feu de bois. A croire que nous sommes tropicalisés, car malgré la température plus que confortable à l’intérieur des maisons qui nous accueillent, on a du mal se réchauffer.

Heureusement, le cœur est chaud et l’émotion est intense de nous retrouver en famille.

Du vendredi 28 au lundi 31 janvier 2022 :

Quel bonheur de partager ces moments en famille avec les gens qu’on aime et qui nous manquent. Nous avons certes bien profité de nos parents dernièrement à La Réunion, mais cela faisait si longtemps qu’on n’avait pas vu Pascale, Alexandre, Léa, Clara, Elsa, Christelle, Laurent, Mattéo, Enzo, Émilie, Boris, Ethan, Stéphane, Cécile et Sofia. Il ne manque que notre chère Ella qui était trop loin pour faire le déplacement mais à qui nous pensons beaucoup. Et non, je n’oublie pas notre belle Yuna, car avec elle ce ne sont pas des retrouvailles mais tout simplement une première rencontre car la fille de ma filleule et protégée Emilie et de son compagnon Boris est juste née il y a 2 mois et demi. Anaïs a la joie de faire connaissance avec sa propre filleule qu’elle cajole avec tendresse durant tout le week-end. Nous faisons donc le plein d’amour avant de repartir pour nos trois derniers mois de cavale. Et que c’est bon de voir les petits cousins jouer ensemble à des jeux de société ou bien à la console de jeux, d’écouter des airs de guitare, de voir notre petit Ethan danser « avec les pieds », de voir notre petite Elsa faire ses premiers pas…

La température et la grisaille extérieures ne nous invitent pas à sortir mais plutôt à rester près de la cheminée. Ça nous aurait pourtant fait du bien pour digérer tous ces copieux et délicieux plats que notre famille nous a préparés pour nous gâter… Merci pour les cuisses de canard confites, le couscous, la paëlla, la crêpe party, le barbec’, les cocas, le gratin de pâtes, les oreillettes, les mantécaos, le chocolat liégeois, les bons fromages… Heureusement qu’on avait ramené dans nos valises un rhum arrangé pour nous aider à digérer tout ça !!

Mardi 1er février 2022 :

Déjà le dernier jour en France. Le temps est vite passé mais nous avons refait le plein d’amour. Dernières embrassades, derniers câlins à notre chère famille que nous reverrons dans trois mois pour notre retour en France. Le résultat de notre test PCR réalisé hier (le deuxième en une semaine) arrive, heureusement négatif pour nous quatre. A 18 heures, nous voici en route vers la gare de Poitiers, où nous faisons le chemin inverse vers Paris. 20h40, nous arrivons à l’aéroport de Roissy CDG juste trois heures avant le décollage de notre Boeing 777-300ER de la compagnie Air France. 23h30, c’est reparti pour une nuit de vol et 8895 km dans les airs.

Mercredi 2 février 2022 :

La nuit se passe en survolant la Méditerranée, l’Algérie, le Niger, le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, l’Angola, la Zambie, la Namibie, le Botswana puis l’Afrique du Sud. De nouveau, changement d’hémisphère tout juste 5 jours après avoir quitté la demi-sphère Sud de notre globe. Par le hublot, on imagine les éléphants évoluant dans ces immenses forêts du Botswana. On distingue nettement le fleuve Zambèze qui nous rappelle d’agréables souvenirs avec au loin le Lac Kariba en Zambie.

En 2 vols en quelques jours, on a survolé 17 pays d’Afrique, on a passé 21h30 assis dans un avion pour parcourir plus de 18 300 kilomètres en vol. Beaucoup de fatigue mais ça, ce n’est pas grave. Pas très fiers de notre bilan carbone, mais pas trop le choix pour retrouver notre Tiny house. 10h30 heure locale (décalage horaire d’une heure), après 10 heures de vol, nous atterrissons à l’Aéroport international O.R. Tambo de Johannesburg. Les formalités sanitaires et douanières se passent facilement. Nous obtenons un visa gratuit de 90 jours. Parfait car nous avons notre vol retour déjà réservé pour le 28 avril. Changement de saison, nous revoici en été austral avec une température de 30°C. Rapidement, nous récupérons nos bagages et nous sautons dans un taxi en direction du Nord de l’agglomération de Pretoria chez nos amis Mariana et Georges chez qui nous avions garé notre Tiny au fond du jardin. Enfin, nous pouvons tomber les masques anti-Covid que nous avons sur le visage depuis plus de 18 heures consécutives.

Georges a avancé la Tiny sur le parking et a demandé au jardinier, Temba, de laver sa carrosserie avant notre arrivée. Quelle joie de la revoir !

Bien que nous étions logés en 5 étoiles durant notre séjour réunionnais, nous sommes heureux de la retrouver. Elle semble avoir bien supporté notre absence et… les punaises de lit aussi… Et nous qui espérions que 2 mois et demi privées de notre sang les auraient fait mourir de faim… Il y a beaucoup de cadavres sur les lits mais dès que les enfants s’assoient dans leur chambre, les affamées, même en plein jour, sortent et commencent à les piquer. Comme nous, elles semblent ne pas avoir envie que le voyage s’arrête et ont envie de poursuivre la cavale en notre compagnie jusqu’au bout. Après tout, cela fait déjà un an qu’on les promène… Nous traitons au produit chimique les chambres d’Anaïs et de Victor.

Nous vidons nos bagages qui nous suivent depuis quelques semaines. Chaque chose retrouve sa place dans la Tiny. Elles n’a pas souffert non plus de l’intense saison de pluies qui court depuis novembre dernier, la plus importante depuis les six dernières années. Aucune infiltration ou trace d’humidité à l’intérieur. Cette Tiny est décidément au top !

Mariana et Georges arrivent. Nous passons une agréable soirée avec eux, leurs enfants Darren et Jaime (et sa future épouse Melissa) ainsi que deux frères de Georges. Pour nous accueillir, ils nous gâtent d’un délicieux et très copieux braai. Mariana a acheté un ballon « welcome back » pour nous souhaiter la bienvenue. Les bouteilles de vin se vident. La bonne humeur et la joie de se revoir sont là.

Jeudi 3 février 2022 :

Journée repos, à reprendre nos marques dans la Tiny, à retrouver nos affaires, à récupérer du voyage d’hier, à profiter de nos amis sud-africains, à faire tourner des machines à laver, à faire quelques courses pour remplir le frigo, à préparer la Tiny à reprendre la cavale. Anaïs réalise un logo sur sa tablette graphique pour Mariana et Georges. Audrey cuisine un rougail saucisses, plat typique réunionnais, pour notre dernière soirée ensemble. Puis quelques bananes flambées au Brandy.

Vendredi 4 février 2022 :

Mariana et Georges, avant notre départ, souhaitent nous faire un dernier cadeau en nous invitant dans un des restaurants dont ils sont propriétaires. C’est à l’heure du petit déjeuner que nous allons prendre un brunch bien copieux.

De retour à la Tiny, ils offrent à chacun de nous des chocolats et des produits de beauté. Les au revoir sont intenses et chargés d’émotion avec cette famille avec qui nous avons partagé pas mal de temps.

Nous prenons la route. Il me faut me réhabituer à conduire du côté gauche mais curieusement, je m’y fais très vite. En tout cas, bien plus vite que quand j’ai dû conduire à droite à La Réunion après un an passé en Afrique à conduire de l’autre côté. Pression des pneus (certainement une crevaison, à surveiller), plein de gaz, gros plein de courses alimentaires. Puis route vers Johannesburg et le quartier de Silverton pour revoir Élisabeth et Mathieu. Nous avions rencontré une première fois cet adorable couple franco-suisse à l’autre bout du pays en sortant de Namibie et ils nous avaient déjà reçus en octobre dernier près de la capitale. Ayant bien sympathisé avec ce couple si inspirant, aimant la vie, n’ayant pas peur à l’heure de la retraite de renoncer à leur confort citadin pour aller vivre une deuxième vie et aller construire une ferme à 15 heures de route pour vivre de choses simples. Nous passons un sacré bon moment avec eux. Ce soir, c’est nous qui les invitons dans notre Tiny.

Samedi 5 février 2022 :

Pour de bon, la cavale reprend. Nous partons au volant de notre Tiny. Mais dans quel sens quitter la capitale sud-africaine ? Vers le Sud comme on l’avait envisagé ? Finalement non, car nous avons trois mois plein à occuper et nous aurons trop de temps d’ici à la fin avril où nous repartirons du port de Durban. Et puis surtout la météo est encore très pluvieuse dans les prochains jours. La saison des pluies en Afrique du Sud est très intense cette année. On a peur d’avoir aussi beaucoup d’eau sur la côte avec les résidus du cyclone Batsiraï qui a balayé La Réunion ces derniers jours (le plus puissant depuis 20 ans) et qui va dévaster Madagascar demain avant de venir se calmer dans le Canal du Mozambique puis mourir dans le grand Sud.

Vers l’Est pour retourner au Parc du Kruger pour de nouveau voir des animaux sauvages ? Non, car comme c’est la saison des pluies, la végétation est trop haute pour voir facilement autre chose que des girafes.

Vers l’Ouest et le Parc Transfrontalier du Kgalagadi à la frontière du Botswana et de la Namibie ? OK, en route, ce n’est qu’à 900 km et c’est tout droit ! On sort facilement de l’immense agglomération sans difficulté. Mais pas trop envie de rouler longtemps aujourd’hui. Rapidement, on sort de la quatre-voies et on trouve un espace herbeux près d’une clôture d’une grande propriété qui pourrait en faire un bivouac correct pour ce soir. En tout cas, parfait endroit pour rassasier nos ventres qui sonnent le creux, et pour se mettre à l’école cet après-midi. Mais nous nous rendons compte que nous sommes sur un endroit où des prostituées attendent le client. Elles approchent pour nous demander de l’eau mais surtout pour nous dire que l’endroit n’est pas trop sécurisé pour y passer la nuit à cause d’agressions criminelles. Bon, on a déjà passé plein de bivouacs dans des lieux où on nous a dit que c’était dangereux. Mais malgré la fatigue, on bouge et c’est sur le parking d’une station-service au bord de l’autoroute que nous trouvons une place pour la nuit. Bof, mais ça fera l’affaire. On se remet à l’école et à l’écriture du blog. Audrey ouvre les guides touristiques et s’aperçoit que nous ne sommes pas loin du Cradle of Humankind, un site archéologique classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO qui ferait une chouette visite pour demain. Une vue satellite nous fait voir qu’il y a un grand parking sur place. Mais arrivés sur place, des barrières ferment le site et nous ne pouvons rester sur place. Grrr… on file quelques kilomètres plus loin vers un deuxième site archéologique faisant partie de la même visite. Mais également des barrières interdisent l’entrée dans le site en dehors des heures d’ouverture. Par chance, le gardien accepte qu’on dorme juste au pied de la barrière pour la nuit. Il nous surveillera durant son service.

Audrey rouvre les guides, les cartes routières. Est-ce finalement judicieux d’aller jusqu’au Parc Transfrontalier du Kgalagadi ? Oui, on en a envie, malgré les avis divergents de différents amis voyageurs. Certains ont eu la chance de voir beaucoup de félins, d’autres non. Mais l’avis unanime concernant la difficile et fatigante tôle ondulée sur l’unique axe praticable sans 4×4 nous fait renoncer à ce parc et nous économise quelques centaines de kilomètres. On a vraiment souffert et notre Tiny aussi de ces pistes cassantes et de la fatigue éreintante à conduire des heures et des heures dans d’autres parcs et on ne se voit pas le courage de recommencer. On ne veut pas faire les blasés mais on a aussi été gâtés par les animaux jusque-là et nous ne sommes pas en manque bien qu’on ne puisse se lasser d’observer des lions ou des léopards. Finalement, c’est en concertation avec les enfants que nous prenons la décision de couper le pays dans sa diagonale et de revenir vers la région de Cape Town où ça nous ferait plaisir de revoir des Sud-Africains avec qui on avait lié des liens chaleureux. On aura aussi une météo plus favorable. Puis, d’ici un mois, nous longerons le littoral océanique pour remonter vers George, East London, Port Elizabeth, Durban en faisant quelques incursions dans les terres pour profiter de nombreux petits parcs nationaux. C’est en effet une région où nous sommes passés un peu rapidement la dernière fois, où nous étions aussi un peu préoccupés par des soucis mécaniques et donc nous sommes passés à côté de pas mal de choses. Puis nous remonterons dans la région du KwaZulu Natal près de la frontière du Mozambique où la saison des pluies sera alors terminée.

Pour la première fois depuis plusieurs semaines, nous nous retrouvons tous les 4 autour de la table pour dîner. Ça fait bizarre après toutes ces longues soirées passées en famille et entre amis. Mise à part une dizaine de jours en décembre, nous n’avons jamais été seul depuis la mi-novembre. La cavale a bel et bien repris. Nous offrons un bol de soupe et un morceau de pain au gardien qu’il déguste dans sa guérite.

Dimanche 6 février 2022 :

C’est parti pour la visite du Cradle of Humankind, le « berceau de l’humanité ». Ce Site des hominidés fossiles d’Afrique du Sud est classé au Patrimoine mondial par l’UNESCO. Nous sommes à environ 50 km au Nord-ouest de Johannesburg. Le paysage vallonné comprend des crêtes de calcaire avec des affleurements rocheux et des prairies dans les vallées, des cours d’eau aux rives boisées et de nombreuses sources naturelles. C’est ici, dans de nombreuses grottes de calcaire (Sterkfontein, Kromdraai, Swartkrans) réparties sur une superficie de 47 000 hectares qu’ont été découverts de très nombreux fossiles humains.

Les fossiles trouvés ont permis l’identification de plusieurs spécimens des premiers hominidés, plus particulièrement du Paranthropus, vieux de 2,5 à 4,5 millions d’années. Les fossiles ont d’abord été découverts ici dans les années 1890 lorsque les grottes ont été ouvertes pour l’extraction de l’or découvert sur Witwatersrand en 1886. Mais ce n’est qu’à partir des années 1930 qu’un travail scientifique sérieux a commencé. Parmi les découvertes les plus notables, on peut citer le spécimen de l’espèce Australopithecus Africanus, Mrs. Ples (un crâne pré-humain datant de plus de 2 millions d’années) trouvé en 1947 ou bien encore le célèbre crâne fossile de Taung (un enfant d’environ 3 ans) découvert en 1924 et ayant environ 3 millions d’années. Bien que plus petit que nous, l’Australopithecus Africanus est considéré comme l’un de nos premiers ancêtres, car il marchait debout et avec le dos droit.

Lucy de l’espèce Australopithecus Afarensis découverte en Ethiopie est le plus connu des fossiles humains mais n’a « que » 3,18 millions d’années. Celui de Little Foot découvert ici en 1997 dans la grotte voisine de Sterkfontein serait plus vieux d’un demi-million d’années. La dernière étude lui attribue un âge de 3,67 millions d’années. Le squelette est aussi beaucoup plus complet que sa cousine Lucy qui ne l’était qu’à 40%. Il pourrait s’agir d’une femme d’une trentaine d’années, haute de 1,35 mètre qui se tenait déjà debout.

C’est sur ces différents sites abritant de nombreuses grottes archéologiques que furent trouvés des traces d’occupation et d’évolution humaines remontant à 3,3 millions d’années ainsi que des preuves de la domestication du feu il y a 1 à 1,8 million d’années. Les témoignages fossiles que renferment ces sites prouvent de façon indiscutable que le continent africain est à l’évidence le berceau de l’humanité.

La visite se fait à travers un musée interactif intéressant mais un peu fouillis à notre goût et surtout un peu trop bruyant pour pouvoir nous concentrer sur la lecture et la compréhension des panneaux en anglais.

Nous ne poursuivons pas par la visite de grottes voisines où ont été découverts des fossiles humains, déjà contentés par la visite du musée.

Nous prenons la route vers le Sud-Ouest du pays, en coupant le pays dans sa transversale, roulant à travers des paysages légèrement vallonnés, cultivés de céréales et marqués par la présence de nombreuses fermes et de réserves de chasses privées. Nous revoyons des oryx, des impalas, des buffles, des autruches, des gnous, des nyalas mais tous derrière de hauts grillages électrifiés. On préfère les voir dans des parcs nationaux où ils sont alors protégés et pas élevés pour finir tués par des chasseurs.

Les bords de route étant tous grillagés et chaque départ de piste étant privé, nous n’attendons pas que la nuit tombe pour trouver un bivouac. Arrivés à l’approche d’Hartbeesfontein, nous entrons dans un lotissement et demandons l’hospitalité à un couple. Pas de problème pour dormir sur le large trottoir herbeux devant leur belle demeure. Nous sommes les bienvenus et Kenny et Yohann nous proposent même l’accès au wifi, à l’électricité, à l’eau et même à leur salle de bains si on en a le besoin. Ils laisseront leur portail ouvert au cas où nous ayons besoin de quoi que ce soit cette nuit.

Les punaises de lit semblent nous laisser tranquilles. Mises à part celles qu’on a trouvées quand nous avons rouvert les portes de la Tiny, nous n’en avons pas repéré d’autres. Victor émet l’hypothèse qu’affamées, elles sont sorties de leur nid malgré le produit chimique dont nous avons aspergé les murs et sont donc toutes mortes… Espoir.

Lundi 7 février 2022 :

Journée pas mémorable aujourd’hui car rien d’extraordinaire. Matinée école et blog. Après-midi avec quelques 330 km de route. Comme je vous le disais, nous avons prévu de rejoindre la région du Cap et 1500 km séparent Johannesburg de Cape Town. Pas de point d’intérêt à visiter aujourd’hui sur la route. Un terrible orage surprend. Visibilité réduite à néant. On roule avec les feux de détresse allumés. Chaussée recouverte de plusieurs centimètres d’eau. Impossibilité de s’arrêter le temps que ça passe. Fuite d’eau au niveau du soufflet en PVC reliant la cellule à la cabine et Audrey récupère dans une gourde à bout de bras environ deux litres d’eau au niveau du goutte-à-goutte. Il sera à remplacer à notre retour.

Nous ne sommes pas très exigeants sur les bivouacs lors de ces journées de transit. D’autant plus qu’on roule comme aujourd’hui très longtemps sans traverser de ville et chaque petite route qui quitte l’axe principal est fermé par des portails. Nous faisons le choix d’une station-service à l’entrée de la ville de Kimberley où nous avons prévu une visite demain.

Nous passons beaucoup de temps en ce moment à préparer notre shipping retour. Nous avons pris la décision de ne pas emmener la Tiny sur l’île de La Réunion où nous allons nous installer et vivre à partir du mois d’août. Ce n’est pas l’envie qui manque mais nous en aurions pour 6000€ l’aller (seulement pour 6 jours de mer entre l’Afrique du Sud et La Réunion) et pour 12 000€ le retour entre La Réunion et la métropole. Difficile mais nous devons renoncer. Il nous faut donc relancer les devis pour la ramener directement en Europe (certainement Vigo en Espagne) à la fin du mois d’avril.

Nous passons aussi du temps à organiser notre arrivée à La Réunion. Nous venons de trouver une location pour les deux premiers mois dans le village de L’Entre-Deux, le temps de trouver quelque chose de mieux. Bref, toutes ces démarches occupent bien notre temps.

Mardi 8 février 2022 :

On le sait pourtant que les nuits sont rarement calmes dans les stations-services et on s’est encore fait avoir, comme des tout nouveaux voyageurs. Tout au long de la nuit, des camions et autocars manœuvrent autour de la Tiny et laissent tourner leur moteur pendant très longtemps. Tant pis, on essaiera de s’en souvenir pour la prochaine fois… Bon ce bivouac offre au moins l’avantage de pouvoir le matin acheter des bons croissants feuilletés à la boutique et d’avoir accès aux douches de la station-service.

Nous sommes à l’entrée de Kimberley, capitale de la province du Cap-Nord, à 1230 mètres d’altitude en plein Désert du Grand-Karoo. Nous visitons aujourd’hui le Big Hole, une ancienne mine de diamants. En 1859, une rumeur apparaît à Vaal River (ex Kimberley) mais ce n’est qu’en 1866 que la première découverte officielle de diamant eut lieu au bord du fleuve Orange avec la trouvaille d’Eureka (21,25 carats), une pierre de 11 carats (une fois taillée) qu’on a pu voir au Musée de la mine. Puis, en 1869, la découverte de Star of Africa (83,5 carats) déclencha le rush. Trois autres diamants furent découverts en 1871 sur cette colline au sommet plat. Quand le mot se répand, des milliers de prospecteurs venus d’Amérique, d’Angleterre, d’Australie, d’Allemagne, de Russie, d’Europe de l’Est et de l’arrière-pays Sud-africain, armés de rien de plus que de pioches, de pelles et d’espoir, descendent sur Kimberley. La colline devient quelques décennies plus tard le Big Hole, le grand trou, au bord duquel la ville se développe.

Nous sommes face à un immense cratère, en plein milieu de Kimberley, de dimensions impressionnantes d’autant plus qu’il a été creusé sans aucune machine ! Active de 1871 à 1914, la mine occupe une surface de 17 hectares. Un trou béant de 463 mètres de largeur, pour une profondeur de 240 mètres, ramenée à 215 mètres par l’accumulation de débris, ce qui en fait la plus grande excavation au monde jamais creusée à la main. La circonférence du Big Hole est d’1,6 km. L’eau inonde la fosse sur environ 40 mètres, ce qui laisse donc une hauteur d’environ 175 mètres à sec. Nous accédons à un superbe point de vue sur le trou depuis une plate-forme en porte-à-faux de 90 mètres de longueur.

Près de trois tonnes de diamants ont été extraites pendant la période d’activité de la mine : précisément 2722 kg de diamants pour 22,7 millions de tonnes de roches extraites. La mine cessa ses activités lorsque la profondeur rendit les activités trop dangereuses ou improductives. L’exploitant De Beers (qui domine encore aujourd’hui le marché mondial, produisant environ 40 % de tous les diamants en valeur et possédant environ 70 % des mines de diamants sud-africaines) poursuivit cependant certains travaux de galeries de mines jusqu’à plus de mille mètres de profondeur. Voici une vue de coupe de la mine avec d’abord le cratère creusé à la pioche puis les galeries souterraines creusées par la suite avec des outils plus performants et des explosifs.

Le puits originel (à la base du cratère creusé à la main) est l’ancienne cheminée d’un volcan, très riche en kimberlite et qui en faisait l’un des plus riches gisements de diamants jamais découverts. Le puits naturel fait 1100 mètres de profondeur et a été exploité sur 800 mètres. 6000 pipes volcaniques sont connues dans le monde mais seulement 200 sont diamantifères. C’est à Kimberley qu’ont été trouvés les premiers diamants venant de volcan et pas dans des rivières comme de manière plus conventionnelle. C’est de là que vient d’ailleurs le nom de kimberlite pour nommer cette roche volcanique riche en magnésium et en fer dans laquelle on trouve des diamants.

Voici le Big Hole pris en photo ces jours-ci par George, notre ami de Jo’burg chez qui nous étions il y a quelques jours et qui vient travailler à Kimberley. On voit son importance dans la ville.

Le musée est très bien fait et nous prenons plaisir à lire les panneaux explicatifs, à regarder un film, à entrer dans une reconstitution de galeries et surtout à visiter l’exposition de diamants bien protégée dans un immense coffre-fort dans lequel nous entrons. Photos interdites et un guide à nos pas. Pas question de repartir avec le fameux Eureka ou bien encore le 616, d’un poids de 616 carats soit 123,2 grammes !

A l’extérieur un intéressant musée en plein air représente une petite ville complète montrant l’histoire de la ruée vers les diamants à Kimberley à la fin du 19ème siècle : magasins, maisons, église (importée en kit depuis l’Angleterre), bar, dentiste, kiosque, garage automobile avec de superbes voitures, pompes funèbres, hôtel, cabanes en tôles des ouvriers…

Anaïs et Victor visitent le village de leur côté et font quelques clichés aussi.

Nous avions prévu de rouler mais de peur de ne pas pouvoir trouver un bivouac facilement vers le parc vers lequel nous nous dirigeons, nous préférons dormir sur une petite placette dans encore un des jolis quartiers de la sortie de la ville. Joli, enfin, si on peut dire. De belles villas certes mais toutes closes de hautes clôtures électrifiées et habitées par des Blancs.

Nous sommes ravis de notre retour en Afrique du Sud et de nouveau, on ne compte plus les dizaines de signes de sympathie qu’on reçoit chaque jour, les pouces levés, les sourires, les photos, les discussions improvisées avec tant de Sud-Africains, Noirs, Coloured ou Blancs, si gentils.

Mercredi 9 février 2022 :

Nous ne sommes pas tard au volant ce matin. D’ailleurs les enfants dorment encore quand nous prenons la route vers l’entrée du Parc national de Mokala. Son entrée est incluse dans la Wild Card qu’on avait achetée lors de notre arrivée en Afrique du Sud et donnant accès ensuite librement à des dizaines de parcs et réserves naturelles. Celui-ci n’est pas classé dans les incontournables des parcs sud-africains mais il est sur notre route et bien qu’il n’y ait pas de félins ici, on va prendre du plaisir à retrouver pour la première fois depuis notre retour des animaux sauvages. Bon, à moitié sauvages car ils sont dans des parcs, mais on est quand même loin des zoos. Ici, le parc a une superficie de 200 km² (cependant 100 fois plus petit que celui du Kruger) et les animaux sont libres de gambader, de se reproduire et ils sont surtout protégés des braconniers (quoique…). Mokala est l’un des derniers parcs créés dans le pays et il date de 2007. Aussi la densité et la variété ne sont pas aussi importantes que dans d’autres réserves mais on se régale de revoir des springboks, des gnous noirs, des damalisques, des oryx, des grands koudous, des zèbres, des phacochères, des buffles du Cap, des bubales roux et plein d’oiseaux. La végétation est une savane composée d’arbres de l’espèce mokala. Dans certains, des républicains sociaux y construisent des nids énormes.

Les pistes sont correctes. Heureusement, il n’a pas dû pleuvoir ces derniers jours car certains passages auraient été encore plus compliqués à franchir. La Tiny se comporte bien et ne souffre pas trop des ondulations de la piste. Seules deux sangles tenant un des deux réservoirs de 100 litres d’eau et un pneu de secours fixés sous le châssis se rompent. Mais je m’en aperçois à temps.

Sortis du parc, nous voyons des élands mais ils ne sont pas du bon côté du grillage car ils appartiennent à une réserve privée et ils termineront malheureusement en saucisson ou en steaks. Ce sont des animaux qui ne sont pas de la région d’ailleurs. Ils sont là pour servir de trophées pour des chasseurs qui paieront cher leur droit de chasse. Comme d’ailleurs ces étonnants springboks blancs (race d’élevage pour la chasse) qu’on n’avait encore jamais vus.

Nous sortons du parc et il nous reste 21 km de piste avant de rejoindre le carrefour avec la N12 et l’asphalte où nous bivouaquons.

Jeudi 10 février 2022 :

Journée route aujourd’hui. On ne pensait pas pouvoir rouler autant mais comme la route est excellente, on parcourt 430 km sur une route rectiligne à travers le Désert du Karoo, (presque) sans trou, rarement ralentis par des traversées de villes ou de townships car elles sont distantes de souvent plus de 100 voire 150 km l’une de l’autre. Pas de rond-point, pas de ralentisseurs donc on met la cinquième vitesse, on cale l’aiguille du compteur entre 80 et 85 km/h et on roule, on roule, on roule. Les paysages sont parfois un peu monotones mais redeviennent intéressants dès lors qu’un peu de montagnes viennent rompre la monotonie de ce haut plateau à 1500 mètres d’altitude. Il fait chaud, très chaud, plus de 40°C dans la cabine mais avec les fenêtres ouvertes, c’est supportable. Heureusement, les températures chutent la nuit et nous arrivons à bien nous reposer.

Nous traversons une zone envahie de criquets. Des milliards parsèment la route. L’odeur des cadavres écrasés par le passage des camions est pestilentielle avec la chaleur. Heureusement, il n’y a pas trop de cultures dans le secteur ni de zones habitées mais si ces mêmes criquets envahissent d’autres parties de l’Afrique, ce doit être un désastre. Pas question de s’arrêter car ils auraient vite fait de grimper dans la Tiny pour partir en cavale avec nous. Et avec les punaises, on est déjà bien assez nombreux comme ça.

Nous bivouaquons à Beaufort West, une petite ville alignant dans sa rue principale quelques belles demeures de l’époque victorienne.

Vendredi 11 février 2022 :

Nous sommes de bonne heure sur la route ou plutôt sur les pistes du Parc national du Karoo, un vaste espace protégé de 90 000 hectares. De nouveau, nous partons à la rencontre de la faune. Une piste circulaire, en état correct (les fortes montées sont asphaltées), la Potlekkertjie route, d’une cinquantaine de kilomètres, nous permet de bien profiter des fabuleux paysages du parc national. Le reste du parc n’est accessible qu’aux 4×4. Mais nous profitons bien tout de même. Du haut du col de Klipspringer et du point de vue de Rooivalle, nous avons un fabuleux panorama sur le parc.

Nous ne voyons pas beaucoup d’animaux mais c’est l’un des plus jolis parcs au niveau des paysages qu’on ait vu jusqu’à présent.

Mais nous voyons tout de même quelques zèbres des montagnes, des grands koudous, un couple d’oréotragues, un springbok, une autruche, quelques babouins, quelques bubales roux et des gros lézards.

Pour la première fois, nous découvrons des péléas, une gracieuse gazelle au pelage gris et laineux. Le mâle porte des cornes minces et verticales.

Comme hier, nous voyons une invasion de criquets.

La fin de la boucle est un peu moins intéressante et plus monotone car on traverse de grandes plaines sans animaux. Retour au point de départ et arrêt rapide au camping du site pour faire le plein d’eau et prendre des douches.

Nous devons repasser par la ville pour réparer une roue arrière entièrement dégonflée malgré la pression que j’ai refaite ce matin avant d’entrer dans le parc. Il doit y avoir une crevaison lente car déjà elle était à plat quand on a retrouvé la Tiny la semaine dernière. A peine arrivés au garage, on nous accueille avec le sourire et aussitôt, un mécano s’occupe de nous. Pas de crevaison dans le pneumatique mais certainement que la valve est défectueuse et poreuse. Remplacement effectué. Je me dirige vers la caisse. « Non, vous n’avez rien à payer, c’est gratuit ». Je glisse un billet au mécano qui a passé une bonne demi-heure à s’occuper de nous.

Les enfants font l’école sur la route et nous roulons jusqu’en fin d’après-midi. La route est encore une fois assez monotone à travers l’aride Karoo mais nous approchons de la région de Cape Town, il ne reste plus que 250 km. La longue traversée désertique est bientôt terminée.

Nous arrivons en fin d’après-midi à Matjiesfontein, une ville qui fut fondée en 1884 par James Douglas Logan, un cheminot écossais. Elle était à l’origine une simple station de chemin de fer utilisée pour rafraichir les locomotives à vapeur. Logan développa la station pour en faire un centre de santé pour les voyageurs. Le village s’est imposé comme une station thermale victorienne à la mode. Un hôtel ouvrit en 1899. Durant la Seconde Guerre des Boers, Matjiesfontein fut le quartier général des forces britanniques et l’hôtel fut transformé en hôpital de campagne. Quelque 10 000 soldats étaient campés autour du village pendant cette période. La localité fut quelque peu abandonnée à partir des années 1940 puis rachetée en 1968 par un mécène, David Rawdon, qui entreprit de restaurer les bâtiments principaux comme l’hôtel de ville, l’hôtel, le poste de police et les 15 maisons victoriennes. Depuis 1970, Matjiesfontein est inscrit au patrimoine national des monuments historiques. C’est une ville-musée et toute la rue appartient au propriétaire de l’hôtel.

Nous descendons découvrir ces jolies maisons et un bus à impériale londonien arrive vers nous. Il en descend un joyeux monsieur, Johnny, qui joue des airs de trompette et qui nous invite à monter dans le bus pour aller faire un tour du village en 5 minutes. C’est gratuit, il est sympathique, on se laisse embarquer. Johnny commente au mégaphone la visite sur un ton humoristique. Un peu loufoque, saugrenu et déconcertant mais on rigole bien dans ce bus qui roule à la vitesse d’un piéton. Le bus s’arrête, Johnny nous fait visiter une maison décorée dans le style de la fin du 19ème siècle puis nous fait entrer dans le bar du village, The Laird’s Arms Pub. Notre guide se met au piano et chante quelques agréables airs, le temps que nous sirotions un cocktail. Instant d’autant plus sympa que nous nous étions arrêtés dans ce village parce qu’il était temps de faire une pause après une bonne après-midi de route et qu’on ne s’attendait pas du tout à ça.

Les nouveaux proprios de l’hôtel (le seul couple de Blancs dans le village) refusent qu’on dorme dans leur village-musée mais Johnny nous emmène chez lui, à quelques centaines de mètres du village où vivent environ 300 personnes. Une cinquantaine d’entre elles travaillent dans les établissements du musée. Les maisons, plus populaires, ne sont pas visibles des touristes venant voir Matjiesfontein. La population est de type Coloured, très peu de Noirs et aucun Blanc. Anaïs part faire un petit tour du villages avec quelques adolescentes.

Samedi 12 février 2022 :

Le matin, le fils de Johnny vient discuter avec nous, curieux de notre aventure. Puis Audrey s’assied dehors avec un groupe de petites filles. L’une d’elles a 10 ans. Elle a appris à parler anglais quand elle vivait dans une autre village, mais ici, les cours sont donnés dans une autre langue. Elle est heureuse de pouvoir pratiquer un peu l’anglais ce matin et explique qu’elle a l’intention d’apprendre cette langue à ses nouvelles camarades. Après un nouveau passage au bar pour boire un café et écouter quelques airs de blues joués par Johnny au piano, nous prenons la route pour en finir avec cette longue traversée du Désert du Karoo. Mais après le Col du Hex Rivier, c’est une longue descente vers une vallée fertile remplie de vignobles et d’arbres fruitiers. Quel changement de décor par rapport à l’aridité des jours passés. Nous revoici dans la région où nous étions il y a 6 mois.

En fin de journée, nous bivouaquons sur le parking de l’église de Rawsonville à l’ombre de gros platanes. Nous ne sommes plus qu’à quelques dizaines de kilomètres de Cape Town.