32. Kirghizistan : du 9 au 15 juin 2019 : Issyk-Kul, Sept-taureaux, Barskoon, Karakol

427 km parcourus du 9 au 15 juin 2019
26 999 km parcourus depuis le départ

Dimanche 9 juin 2019 :

Nous sommes toujours au Kirghizistan, ancienne république soviétique, aujourd’hui petit pays indépendant d’Asie Centrale frontalier du Kazakhstan, de la Chine, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan. Nous venons de bivouaquer deux jours au bord du superbe lac Issyk-Kul, avec trois autres familles de voyageurs français, la P’tite troupe en voyage (Caro, Nico, Valérie et Vincent), Gali et compagnie (Linda, Gaëtan, Tilio et Mali) et les Aventuracinq (Sabine, David, Pauline, Gabin et Elise). Personne d’entre nous n’a envie de quitter ce bivouac situé les pieds dans l’eau et en contrebas des montagnes couronnées de neige et de glaciers. Mais nous avons tous un planning à respecter avec nos prochaines demandes de visas et nos passages de frontières russes et mongoles à venir avec des dates précises à respecter. La route est encore longue et nous devons nous séparer et chacun prendre des routes différentes, bien que nos chemins se recroiseront certainement rapidement avec La P’tite troupe et avec Gali.

Nous continuons de rouler vers l’est, toujours en longeant la rive sud de cet immense lac, un lac qu’on croirait vraiment être une mer. Nous sommes toujours sur une des anciennes routes de la Soie. Jusqu’en 1991, ce secteur était encore interdit aux étrangers. Nous quittons cet axe au goudron toujours très correct pour emprunter une superbe piste au revêtement de sable et de terre très bien damé et très roulant. Nous montons de 700 mètres d’altitude, au cœur des Monts Célestes des Tian Shan, le long de la vallée de la rivière Barskoon pour arriver au pied de magnifiques montagnes plantées de hauts sapins et de jolies yourtes.

Nous posons notre bivouac dans un cadre enchanteur au pied d’un petit ruisseau nous permettant de refaire les pleins de nos réserves d’eau. Après-midi repos. Autour de la Tiny, passent des troupeaux de chevaux en liberté et de moutons montant dans les hauts pâturages. Quelques jeunes enfants curieux passent également à dos d’âne ou de cheval nous observer.

Nous partons faire une petite balade jusqu’au pied de la jolie cascade Beard Elder.

Nous surplombons un camp de yourtes duquel nous nous approchons par curiosité. Nous discutons avec une femme parlant anglais. Elle nous explique que l’hiver, elle vit au village avec sa famille près du lac à Karakol, mais que durant les mois d’été, ils redeviennent nomades et migrent vers cet endroit avec leurs animaux. Ils ne sont pas arrivés il y a longtemps et sont encore en train d’assembler leurs yourtes. La chasse à la marmotte leur permet de se nourrir.

L’une d’elle sert à accueillir les touristes et nous y entrons pour boire un thé accompagné de beignets appelés Boortsog et de boulettes de fromage au lait de chèvre appelées Kourout. Elles sont, une fois séchées, très dures et très salées. Nous avons l’avantage de pouvoir les déguster alors qu’elles viennent juste d’être fabriquées. L’intérieur de la yourte est magnifique. De superbes tissages et pompons décorent l’intérieur parfaitement isolé du froid extérieur par de la laine de mouton et des toiles en coton. Anaïs et Victor s’imaginent déjà vivre dans une yourte en France et font déjà les plans de l’agencement intérieur.

Non loin de là, un buste de Youri Gagarine, premier homme à avoir effectué en 1961 un vol dans l’espace, nous rappelle que le Kazakhstan voisin est le terrain d’envol des astronautes et cosmonautes vers l’espace. Le cosmodrome de Baïkonour fut créé en 1955 par les soviétiques, dans le plus grand secret, dans leur course à l’espace. Il demeure encore aujourd’hui le plus grand et le plus actif centre de lancement de fusées au monde.

Il n’y a que très peu de passage sur la piste, exceptés les véhicules se rendant à la 8ème plus grande mine d’or au monde sur le site de Kumtor niché à plus de 4000 mètres d’altitude au cœur des monts Tian Shan. Enjeu économique majeur pour le Kirghizistan (environ 12% du PIB et environ 54% de ses exportations), les activités de l’entreprise minière représentent néanmoins une menace écologique de premier ordre à l’échelle locale, nationale et régionale (Asie centrale). Kumtor engendre plusieurs types de pollutions, de dégradations et de risques. Il y a une permanente et importante pollution structurelle, à la fois atmosphérique, hydraulique et minérale due à l’utilisation de produits chimiques, à l’utilisation d’explosifs et de carburants (importés de Russie car de meilleure qualité). La pollution la plus importante concerne l’eau. En effet, tout le réseau hydraulique adjacent au site de Kumtor est gravement pollué principalement par des métaux lourds et cette pollution rejoint le fameux lac Issyk Kul. De plus, plus de 4 milliards de litres d’eau sont prélevés par an et cela aggrave la dégradation des glaciers. Mais à cette pollution structurelle s’ajoute une pollution événementielle. Ainsi en 1998, un camion rempli de deux tonnes de cyanure de sodium se renversa dans la rivière Barskoon (Plusieurs personnes sont mortes et des milliers de riverains ont été empoisonnés). En 2002 un nouvel accident impliquant un camion rempli de 1500 kilos de nitrate d’ammonium eut lieu et la substance explosive se répandit également dans la nature. Enfin en 2003, 10 tonnes du même nitrate ont contaminé les sols. Mais, comme toute ressource minière, l’or se raréfie au fur et à mesure de son exploitation jusqu’à son épuisement (la fermeture de Kumtor est prévue en 2021).

Lundi 10 juin 2019 :

Le temps est pluvieux et froid. Au réveil, nous remettons le chauffage en route. Notre merveilleux bivouac au cœur des montagnes ne nous motive pas à reprendre notre cavale. Finalement, en fin de matinée, nous redescendons sur les rives du lac Issyk Kul. La mauvaise piste menant à Tamga Tash pour aller y observer des rochers gravés d’inscriptions bouddhistes et d’inscriptions tibétaines nous fait finalement faire demi-tour au vue des trop nombreuses et profondes ornières.

A Tamga, nous nous rendons au sanatorium militaire datant de l’époque de l’URSS. Ce centre est devenu célèbre pour avoir accueilli les cosmonautes au retour de leur mission spatiale. Youri Gagarine, est venu  se ressourcer dans cette station thermale, ce qui fait briller les yeux de notre petit Victor. L’URSS comptait avant son explosion, 14 000 centres de santé comme celui-ci. L’architecture de l’ensemble n’a pas bougé et le bâtiment n’a sans doute pas beaucoup été rénové depuis 1991. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre en venant ici, mais on s’imagine bien pouvoir tremper dans de l’eau chaude. En fait, on se retrouve face à une piscine de 25 mètres logée dans un bâtiment de béton, de verre et d’acier. Le cadre n’est pas enchanteur, ni la température de l’eau que seuls ma femme et mes enfants oseront braver malgré les 18°. Ce dont nous profitons, voire abusons, le plus sont les douches chaudes… Quel plaisir pour un voyageur de pouvoir profiter d’une longue douche brûlante !

Nous continuons à longer la rive sud du lac et nous arrêtons visiter un atelier de construction de yourtes dans le village de Barskoon. Nous y retrouvons Gali et compagnie d’autant plus intéressés par cette visite qu’ils vivent en France dans une yourte qu’ils ont eux-mêmes construite et que le métier de Gaëtan est justement de construire des yourtes en Anjou. Mekenbek nous fait visiter son atelier. Les femmes s’occupent des tissages de décoration, et des isolations en feutre très efficaces contre le froid et la chaleur englobant toute la yourte, et des toiles de coton placées sous le feutre. Les hommes s’occupent de construire les murs en treillis, les ouvertures, les perches, les cercles de toit (toono) qui laissent passer l’évacuation du poêle et la lumière du jour.

A défaut de s’acheter une yourte, nous nous faisons plaisir en achetant un magnifique tissage qui va décorer l’intérieur de notre Tiny et peut-être celui de notre future yourte à notre retour en France !

Bivouac sur une des plages du lac.

Mardi 11 juin 2019 :

Un bivouac dans un lieu magique, presque les pieds dans l’eau. Un paysage de carte postale.Mais l’envers du décor, c’est ça… car pour prendre des photos autour du lac et dans beaucoup d’endroits du Kirghizistan, il faut bien cadrer l’angle de vue. Des poubelles jonchent les fossés, les parkings, les plages. Sur celle où nous sommes, je dénombre une dizaine de pneus qui ont été brûlés, des dizaines de bouteilles et tout autres sortes de déchets. Nous tentons de passer outre ce désastre écologique. Le Kirghizistan fait partie des pays traversés depuis le début de notre cavale les plus sales avec la Grèce et l’Iran.

Pendant que je vous parle du côté négatif de ce pays, on peut également ajouter l’attitude globale des kirghizes qui ont souvent au premier abord un regard sévère, austère. Qu’il est difficile de se voir offrir un sourire, que ce soit avec un passant ou un commerçant ! Bien entendu, il y a de belles exceptions et il ne faut pas généraliser mais quand même, c’est le premier pays où l’on rencontre des gens aussi fermés.

Revenons-en après ces deux coups de gueule à notre quotidien. Celui d’aujourd’hui est encore comme on les aime. Nous prenons de plus en plus notre temps et il est rare que nous roulions le matin. L’école commence vers 9 heures jusque vers 11h30. C’est donc en début d’après-midi que nous prenons la route. Je m’arrête au premier village faire réparer une crevaison à l’avant droit qui m’embête depuis quelques jours et m’oblige à regonfler cette crevaison lente tous les matins avec mon petit compresseur. C’est une mèche qui avait été mise au Maroc qui cette fois a lâché. Le mécano me fait une réparation très sérieuse en vulcanisant à chaud une grosse rustine par l’intérieur du pneu. Mais au moment de payer, il me demande 1000 soms soit 13€, soit le prix d’une réparation en France ! Sauf qu’en France, le salaire moyen mensuel n’est pas de 80€… Encore un coup de gueule envers ce Kirghize qui nous prend pour je ne sais quoi. Autant j’adore négocier en temps normal, autant là, le travail étant déjà effectué, je ne souhaite pas discuter. Je le paye mais je l’ai mauvaise. Les autres réparations de pneus en Grèce, en Iran, en Ouzbékistan, au Tadjikistan n’ont jamais dépassé les 2€… D’autres voyageurs ont payé 100 soms pour faire réparer une crevaison non loin de là.

L’intendance continue avec un nouvel arrêt quelques kilomètres plus loin. Nous ne trouvons pas de robinet dans ce pays pour y brancher comme partout nos raccords rapides et notre tuyau d’arrosage. Nous faisons donc le plein de nos 200 litres de nos réserves avec des bidons de 5 litres que nous remplissons à des fontaines ou des puits en bord de route.

Nous nous arrêtons au bout d’une piste menant au lac voir un tumulus datant du 1er millénaire avant notre ère. Il mesure 100 mètres de diamètre et plus de 10 mètres de hauteur. De son sommet, superbe point de vue sur les champs fleuris de couleur rose, violette, jaune et bleu. Même moi, je trouve cela joli, surtout avec le bleu du lac et le noir des nuages menaçant qui ne vont pas tarder à éclater.

Nous passons devant des cimetières plus récents où les sépultures prennent place sous des structures métalliques de yourtes.De vieilles constructions en terre parsèment les champs fleuris. Peut-être des sépultures également ?

Nous roulons une quarantaine de kilomètres et quittons la route principale pour prendre un peu de hauteur. Sous une énorme pluie et sous les éclairs, nous montons de 400 mètres d’altitude jusqu’au site des Sept Taureaux que nous apprécierons plus demain si le soleil veut bien s’installer à la place des nuages. Pour l’instant, c’est plutôt sur une route recouverte d’une eau marron dévalant des montagnes et débordant des fossés qu’il nous faut rouler. Nous longeons la rivière Djety Oguz dont les eaux sont étonnamment séparées entre un flux translucide et un autre flux de couleur marron. Les eaux ne parviennent pas à se mélanger.

Nuit bercée par le doux bruit du torrent de montagne à côté de la Tiny.

Mercredi 12 juin 2019 :

Ouah, quelle vue au réveil !

Nos amis Gali et compagnie nous rejoignent à l’heure de déjeuner après l’école. Petits et grands sont de nouveaux contents de se retrouver. Tilio, Mali et Victor accèdent à une petite île sur la rivière et se construisent une cabane. Anaïs apprend de mieux en mieux à jongler et progresse de par sa persévérance et grâce aux conseils de Gaëtan ou de Val’ des Lav’Cul quand nous les retrouvons.

Près de nous, des nomades ont posé leur campement estival.

Le soleil est un peu timide encore aujourd’hui mais cela ne nous empêche pas de chausser nos chaussures de rando et de partir marcher autour de notre bivouac au sein de ces somptueux paysages minéraux. Nous traversons la route et montons un petit raidillon avant de tomber dans un cadre enchanteur où une famille de nomades a pris ses quartiers de printemps et d’été, à l’abri des regards. La viande sèche accrochée à un fil, les animaux errent autour de leur campement. Leurs enfants gambadent non loin de la yourte et apprennent dès le plus jeune âge à manier âne et cheval.

Nous continuons notre chemin dans des gorges rougeâtres. C’est vraiment très beau. Les enfants s’amusent quand nous décidons de nous perdre dans les branchages pour rejoindre la vallée d’à côté.

Des rapaces nous accompagnent durant notre balade.

L’après-midi se termine autour d’un thé que nous allons boire dans une yourte voisine faisant office de bar resto. Puis, soirée feu de camp au bord de l’eau au pied de ces montagnes plissées.

Jeudi 13 juin 2019 :

Pas d’école ce matin car nous décidons de faire une grande randonnée dans la vallée des fleurs suivant la rivière. Avec un peu de recul, nous avons un superbe point de vue sur le site des Sept taureaux. L’alignement de ces montagnes toutes plissées est juste superbe.C’est par une piste que nous longeons sur 5 kilomètres le cours d’eau. Par endroit, nous nous retrouvons dans des gorges aux parois rocheuses verticales, puis à d’autres endroits, nous arrivons dans de larges vallées plantées de sapins ou dans de vastes clairières. Pause pique-nique au milieu des chevaux en liberté. Nous n’aurons jamais vu autant de chevaux qu’au Kirghizistan. Il y en a de partout !

Nous voyons de nombreux campements de nomades, certains ayant aménagé d’anciens containers.

Puis, nous quittons la vallée pour nous diriger vers une cascade encore distante de 3 kilomètres. Nous traversons une très large vallée où des dizaines de yourtes sont installées. Beaucoup sont des camps pour touristes venus passer une nuit sous une yourte et faire un tour de cheval. Mais dans beaucoup d’autres, ce sont des familles nomades qui y vivent.

Nous nous posons un long moment pour assister au montage de l’une de ces familles nomades. Toute la famille participe à l’assemblage des treillis, perches, porte et toono.

Au bout de presque 8 kilomètres et 430 mètres de dénivelé positif, nous arrivons au bout de notre randonnée, une superbe cascade. Jolie récompense.

Après avoir repris quelques forces, nous redescendons en marchant dans des sentiers remplis de boue par endroit, en traversant des petits cours d’eau à d’autres endroits. En une heure, l’assemblage de la yourte a bien avancé.Nous croisons d’autres nomades montant vers les montagnes pour y assembler leur yourte.

Nous ne refusons pas la gentille proposition d’un conducteur nous faisant signe de monter tous les 8 dans son pick-up où 3 passagers sont déjà présents, pour nous éviter les 3 derniers kilomètres. Nous aurons donc fait une magnifique rando de 13 km.Nous nous arrêtons faire deux courses dans une épicerie. Il y en a des milliers ici. Elles se ressemblent toutes et vendent toutes la même chose. Le rayon le plus important est bien entendu celui de la vodka ! Sinon, on fouille et au mieux, on arrive à acheter deux pains, trois tomates, deux concombres.

Nouvelle soirée autour du feu de camp dont il ne vaut mieux ne pas trop s’éloigner car la soirée est fraîche et bien humide avec la proximité immédiate du torrent.

Vendredi 14 juin 2019 :

Il est temps de lever notre bivouac car les jours passent et il nous faut nous diriger vers la frontière du Kazakhstan car dans 3 semaines, nous devons être à la frontière mongole. Et pour cela, il nous faut traverser le Kazakhstan par des routes que l’on sait pourries ainsi que la Russie où nous devrions trouver des routes meilleures. Nous savons d’autre part que nous allons rester bloqués une semaine entière à Almaty pour récupérer nos visas russes. Nous disons au revoir à nos amis Linda et Gaëtan, mais nous savons bien que nous ne tarderons pas à nous revoir. D’ailleurs, on ne se dit plus « au revoir » mais « à tout à l’heure »…

En redescendant, petit arrêt pour acheter du miel et pour profiter de la vue sur le majestueux lac cerné de montagnes.

Nous nous arrêtons à Karakol, ville côtière du lac Issyk Kul. Nous y faisons des courses pour être autonomes d’ici à la prochaine ville au Kazakhstan et nous échangeons quelques euros contre des Tengues car nous savons que nous ne pourrons pas changer à la frontière et que nous en aurons besoin pour visiter un site juste après être entrés dans ce nouveau pays. La ville de Karakol s’ouvre au tourisme spécialisé dans le trekking et l’alpinisme après son passé militaire car jusqu’en 1991, les soviétiques y interdisaient l’accès aux occidentaux car ils faisaient les tests de leurs sous-marins dans le lac Issyk-Kul profond de plus de 600 mètres.

Nous visitons une église russe orthodoxe. L’église de la Trinité, originellement construite en brique fut détruite par un séisme en 1894. Elle fut reconstruite en bois avant d’être brûlée par les bolcheviques. Le culte y fut de nouveau célébré en 1989 après restauration. Ses cinq clochers sont surmontés de coupoles dorées. A l’intérieur, on trouve une série de candélabres, d’icônes et d’encensoirs faisant l’objet d’une grande dévotion de la part de la communauté orthodoxe.

Non loin se trouve la mosquée Dungan datant du début du 20ème siècle. Elle a la particularité d’être construite en bois sans clou ni vis. Son style déroutant fait penser à un temple bouddhiste. Elle fut en effet construite par un architecte chinois et la communauté Dungan (des musulmans d’origine chinoise) en 1907. Des dragons décorent les boiseries de cette mosquée en forme de pagode.

Nous posons notre dernier bivouac auprès du lac en prenant un peu de hauteur. Une vue imprenable s’offre à nous. Un endroit de rêve. Face à nous, les Monts Tian-Shan recouverts de glaciers, cinquième relief du monde après l’Himalaya, les Andes, les Rocheuses et le Pamir (longueur de 2 500 km pour une largeur de 100 à 400 km). Incroyable décor paysagé ou chevaux et bovins paissent dans les prairies marécageuses sur les rives du lac Issyk-Kul.

A peine arrivés, Victor fait le tour du bivouac et remonte de lui-même quelques déchets plastiques trouvés autour du camion. #fierdemonfilsSoudain, un bruit de moteur. On se retourne et on voit la Smalaventure arriver. Les amis voyageurs ont également repéré ce bivouac sur la même appli iOverlander. Dernière soirée au Kirghizistan sympathique avec cette vue panoramique et cette bonne compagnie de nos amis voyageurs qui feront partie de notre convoi pour traverser la Chine du 1er au 30 septembre.

Samedi 15 juin 2019 :

Mais qu’il est bon ce petit café du matin avec ma chérie, assis sur nos chaises longues à savourer cet époustouflant paysage ! L’école se passe bien de nouveau même si les enfants sont momentanément distraits par le passage des chevaux au galop et par ces deux tout petits chatons qui montent dans la Tiny.

Nous prenons la route pour faire notre dernière étape kirghize, celle qui nous mène vers la frontière de notre dernier pays en « stan ». Une belle route pour commencer, mais une piste (relativement correcte) sur les derniers 37 km.Le paysage change, les montagnes se font moins hautes. Nous sommes vraiment dans le bout de la chaîne montagneuse.

Arrivée au tout petit poste de frontière de Karkyra qui n’a rouvert qu’au mois de mai après la période hivernale. Tout se fait rapidement. Pour une fois, notre permis d’importation temporaire fait à l’entrée du Kirghizistan est valable pour 3 pays donc pas besoin de le refaire. A l’entrée au Kazakhstan, grosse frayeur quand un douanier s’approche de moi en me montrant une boite métallique contenant de la drogue dedans. Il me montre la Tiny. Je crois comprendre qu’il l’a trouvée sous le châssis… euh pas bon là… puis 30 secondes plus tard, je comprends qu’elle lui appartient et qu’il veut la cacher dans notre véhicule pour faire un exercice d’entraînement avec son chien renifleur. Il referme la porte après avoir caché sous l’évier les produits stupéfiants. Le chien arrive, monte dans la Tiny et en dix secondes marque l’arrêt et s’assoit devant l’évier et prévient son maître qui lui remet une récompense.

Contrôle très rapide de la Tiny par le douanier qui fait plus le curieux qu’autre chose. La barrière s’ouvre. Nous voici au Kazakhstan. Les 10 premiers kilomètres se font sur une piste en état assez moyen. Les reliefs toujours très verts sont beaucoup plus doux qu’au Kirghizistan. Enfin, après une cinquantaine de kilomètres parcourus sur piste, nous sommes soulagés de retrouver le goudron mais nous déchantons vite car nous ne pouvons pas dépasser les 50 km/h car ça rebondit dans tous les sens ! Nous voyons au loin les plaines du Kazakhstan que nous traverserons dans les prochains jours une fois que nous aurons récupéré nos visas russes à Almaty.

Nous arrivons en fin de journée au canyon de Charyn où nous retrouvons la Smalaventure et Gali et compagnie. L’endroit est une merveille de la nature que nous pouvons surplomber du haut de ces falaises argileuses. La vue est époustouflante ! Nous descendrons demain nous promener dans les entrailles de ce canyon.

Une nouvelle famille française nous rejoint par hasard. Karine, Julien et leurs deux garçons Martin et Antonin sont en voyage pour 5 mois et sont sur le retour de la Mongolie au volant de leur 4×4 avec tente de toit. L’occasion parfaite pour passer une belle soirée à échanger nos bons plans sur la Mongolie et sur les Stans. Le vent est tellement fort que nous ne pouvons rester dehors à profiter de l’exceptionnel panorama. Nous nous réfugions à l’abri dans la Tiny qui une nouvelle fois accueille 8 personnes autour d’une belle tablée. Les enfants se réfugient dans les autres véhicules. Encore un bon moment partagé !

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