34. Russie : du 29 juin 2019 au 4 juillet 2019 : Barnaoul, route vers la Mongolie à travers l’Altaï
1240 km parcourus du 29 juin au 4 juillet 2019
29 821 km parcourus depuis le départ
Samedi 29 juin 2019 :
Nous sommes toujours au Kazakhstan, pays que nous aurons finalement assez vite traversé en seulement 15 jours. Le pays est très vaste et les lieux touristiques ne sont pas de ce côté-ci du pays. Et puis le temps est compté par rapport aux prochaines entrées dans les prochains pays que sont la Russie et la Mongolie. Notre visa de transit russe de seulement 10 jours a déjà commencé il y a deux jours. Nous devons donc quitter ce matin la ville de Semeï ainsi que la famille qui nous a mis gratuitement à disposition un appartement. Madina et Ergali ont été tellement généreux et accueillants avec nous (voir dernier article) ! Nous réinvestissons notre Tiny house et faisons le ménage dans l’appartement. Ça fait bizarre de repasser l’aspirateur tant de mois après !
A 11 heures, toute la famille est là pour venir nous dire au revoir, mais ils ne sont pas venus les mains vides et nous offrent des tablettes du meilleur chocolat du Kazakhstan, du thé, une jolie tasse en porcelaine décorée de motifs traditionnels par une artiste, une peluche symbole de la ville de Semeï, un chapeau traditionnel, des gâteaux. C’est avec beaucoup d’émotion que nous nous serrons dans nos bras. Mais ils tiennent à nous emmener jusqu’en sortie de ville afin de pouvoir nous apporter de l’aide en cas d’un contrôle de policiers un peu trop corrompus !
Nous nous dirigeons vers le nord du pays et le poste de frontière de Veseloyarsk.
Nous redoutons un peu cette entrée en Russie suite à la difficulté qu’ont eue certains voyageurs nous devançant. Nous ne battrons sans doute pas le record des Plem qui sont restés bloqués 14 heures à la frontière entre la Lettonie et la Russie. Mais nos amis voyageurs passés il y a quelques jours au même poste de frontière que nous ont quand même mis plus de 3 heures à entrer dans ce nouveau pays. Nous arrivons au niveau de la grille du côté kazakh. Une dizaine de véhicules attendent sagement devant nous.Finalement, tous les bureaux se passent assez rapidement, de même que la fouille succincte de la Tiny abrégée par la flemmardise du douanier qui n’a pas voulu enlever ses rangers pour y entrer suite à ma demande. En 1h25, nous voici avec un nouveau tampon sur notre passeport qui commence à déjà bien se remplir. Nous changeons de fuseau horaire, GMT+6. Nous avons à présent 5 heures de décalage horaire avec la France. Pas besoin d’acheter une assurance, la nôtre en France nous couvrant encore pour quelques jours jusqu’à notre entrée en Mongolie. Pas besoin non plus de chercher une carte Sim, notre opérateur Free couvrant la Russie. Pas besoin de chercher de l’argent, on a déjà quelques roubles qu’on a échangés à Semeï avant de partir contre nos derniers Tengues.
Voici une entrée facile dans ce nouveau pays et nous pouvons tout de suite rouler ! Quel bonheur d’y trouver un réseau routier d’une excellente qualité. Un vrai billard… Les paysages de la Sibérie ne changent pas de la steppe kazakhe. Mais alors qu’ils n’étaient pas exploités de l’autre côté de la frontière, de ce côté-ci, les immenses plaines de la toundra sont toutes utilisées à des fins agricoles. Tout est vert en cette saison. Les températures ont perdu quelques degrés et nous mettons même un peu de chauffage à l’heure où la France cherche péniblement un brin d’air frais. Par moment, nous traversons d’agréables forêts de conifères, de cèdres de Sibérie (pins) ou de bouleaux.Nous arrivons en début de soirée après avoir parcouru presque 500 km aujourd’hui dans la grande ville de Barnaoul où les églises orthodoxes se retrouvent entourées de buildings, le long du périphérique.
Nous bivouaquons sur le parking d’une immense zone commerciale. Nuit bercée par l’attroupement trop bruyant du club de voitures de tuning local mettant la musique à fond et faisant des burn sur le parking. Alors que les enfants se sont déjà endormis, nous changeons de place.
Dimanche 30 juin 2019 :
Qui dit zone commerciale d’un pays développé comme la Russie, dit présence de magasins aux enseignes bien connues de chez nous ! Je profite d’une grande surface de bricolage pour faire le plein de plusieurs articles de quincaillerie nécessaires à faire un peu d’entretien sur notre maison roulante. Les prix sont beaucoup moins chers qu’en France, environ 4 à 5 fois moins chers. Nous passons par le Décathlon, où les prix sont sensiblement identiques à la France, pour acheter vêtements et chaussures pour nos enfants qui grandissent bien vite comme vous avez dû vous en rendre compte sur les photos !
Puis, nous remplissons comme tous les deux mois environ l’une des deux bouteilles de gaz que nous utilisons pour le chauffage, le boiler (eau chaude) et la cuisson. Nous apprécions beaucoup ce nouveau système que nous n’avions pas lors de notre précédent voyage en Amérique du sud. Plus besoin de changer les bouteilles, évidemment toutes différentes d’un pays à l’autre. Nous avons juste à aller à une station GPL (ce gaz étant un mélange de propane et de butane) et à remplir directement à la pompe les bouteilles. Nous avons différents raccords nous permettant de remplir dans quasiment tous les pays, enfin là où il existe du GPL, ce qui ne semble pas être le cas au Laos, en Chine ou bien en Afrique. Autre avantage au-delà de l’aspect technique et pratique, c’est le coût. Le remplissage d’une bouteille ne nous coûte ici que 7€. Bon d’accord en Iran, c’était 1,50€ !Nous scrutons tous les parkings de la ville en espérant pouvoir réaliser en ce dernier jour du mois notre défi. Celui-ci consistait à rouler dans une 2CV… Ce qui aurait pu être si facile en Europe était pour le coup un véritable défi en Asie Centrale. Durant ce mois de juin, nous avons pourtant traversé le Tadjikistan, le Kazakhstan et nous voici à présent en Russie mais à part d’antiques Lada dans les campagnes et de rutilants 4×4 ou Toyota dans les villes, nous n’avons pas vu la moindre 2CV. C’est donc avec regrets que nous devons abdiquer (pour la première fois !) devant ce défi irréalisable. J’ai même cherché sur internet s’il n’y avait pas des clubs de passionnés de la marque aux chevrons dans le coin mais niet…
53°21.6336’ Nord. Nous voici à ce point de latitude, le plus au nord que nous allons atteindre durant notre voyage. Le cap des Aiguilles, point le plus méridional du continent africain est bien loin avec ses 34°50’00 Sud ! Sachant que nous n’allons pas prendre la route la plus courte pour nous y rendre…
Mais à présent, cap à l’est. Nous prenons la route en direction de la Mongolie. Les paysages sont les mêmes qu’hier mais un peu plus vallonnés au fur et à mesure que nous avançons vers la région montagneuse de l’Altaï, petite république du sud de la Sibérie, frontalière de la Mongolie, du Kazakhstan. Nous roulons au milieu des forêts de bouleaux environ 200 km toujours sur du velours ce qui permet de nouveau à Anaïs et à Victor de pouvoir enfiler des perles ou de dessiner !
Des vendeurs proposent en bord de route des bouquets de branches de bouleau frais, de chêne ou d’eucalyptus. La tradition du bania russe (hammam) veut que les pratiquants se fouettent avec des branches, afin de favoriser la circulation sanguine et ainsi d’accélérer la sudation. En effet, le principe de base du bania russe reste le même que celui du sauna ou du hammam, à savoir le nettoyage en profondeur de la peau par la vapeur.Puis le moment que nous attendions depuis si longtemps arrive. Nous faisons la surprise à nos enfants de retrouver nos si bons amis, les Plemmobiles ! Est-il encore besoin de vous les présenter ? 6 mois jour pour jour après avoir fêté ensemble les fêtes de fin d’année dans l’oasis de Fint dans l’Atlas marocain, et quasiment 25 000 km parcourus depuis, nos routes à nouveau se croisent ! Les retrouvailles étaient prévues en Mongolie dans quelques jours et Anaïs et Victor comptaient depuis déjà longtemps les jours qui les séparaient de leurs amis Lola et Pablo.
Eux sont passés par le nord de l’Europe, nous par le sud mais nous pouvons enfin nous retrouver et nous raconter autour de quelques verres de jus de pomme agrémentés d’une boisson locale nos aventures, bien que nous nous suivions mutuellement et que nous soyions en contact régulièrement. Mais que c’est bon d’être réunis. Avec Élodie et Miguel, nous buvons un verre à la santé de nos amis Sanlien et Judra et de leurs charmantes princesses qui se les caillent alors qu’ils s’approchent du cercle polaire. Nous buvons un autre verre à celle de nos amis Cléo et Pascal des Baam, qui suffoquent de la canicule au volant de leur camping-car. Ils viennent de prendre la route il y a deux jours depuis la France en direction de la Mongolie qu’ils ont prévu de rejoindre en un mois ! Mais ils avancent à bon train, hier soir à Paris, ce soir à Berlin… Tellement pressés de les retrouver à Oulan Bator. Nous buvons quelques autres verres, notamment un à la santé de Sébastien, le frère de Miguel avec qui nous avions passés également tant de bons moments à Fint.
Lundi 1er juillet 2019 :
Premier jour du mois, ouverture du nouveau défi bien décidés à ne pas rester sur notre premier échec du mois dernier : « s’éclairer ou se réchauffer avec une bouse de vache séchée ». Ah voici un défi conciliable avec le prochain pays visité ! La Mongolie devrait s’y prêter… On vous tiendra au courant.
La route reprend en convoi sur l’asphalte s’enfonçant vers l’Altaï et longeant la rivière Katun. C’est très boisé, et de plus en plus vallonné.
Le début de la route est celui emprunté par les citadins russes profitant de leurs vacances estivales pour venir respirer l’air de la nature. L’endroit est un haut lieu touristique et toutes les activités sont proposées : rafting, quad, escalade, canoë…On se croirait dans les gorges de l’Ardèche.
Pause méridienne agrémentée d’une petite balade nous menant à un lac d’eau chaude (soi-disant…).
Mais il y a bien trop de monde sur la route et de vendeurs sur les bas-côtés pour nous permettre d’apprécier pleinement les lieux. Rapidement, nous quittons cet axe trop touristique et nous retrouvons quasiment seuls à pouvoir profiter de ces si beaux et doux reliefs.
Toutes les maisons sont construites en rondins de bois et recouvertes de toits en tôles. Certaines ont une forme hexagonale. Les embrasures de fenêtres sont parfois travaillées et décorées de corniches.
En fin de journée, nous posons notre bivouac dans une grande prairie bien agréable. L’air est vraiment frais une fois le soleil couché et nous oblige à nous réfugier dans nos véhicules, parents d’un côté, enfants d’un autre.
Mardi 2 juillet 2019 :
Il se met à pleuvoir et avec Miguel, cela nous inquiète quant à l’état du terrain herbeux et des ornières que nous avons dû passer hier pour venir sur ce joli bivouac. Nous rangeons rapidement la Tiny, juste pour bouger de 100 mètres. J’essaie de reculer mais je sens une résistance. J’insiste en accélérant plus fort. Je crois que j’ai une roue dans un trou. Finalement, Miguel me fait signe que j’ai oublié la marmite pleine de nourriture qu’on avait mis au frais toute la nuit sous le camion. Bon, ben ça c’est fait. La journée commence bien. La nourriture est par terre et la marmite est défoncée mais je n’ai plus de résistance sous ma roue.
Pablo et Victor montent dans un véhicule alors que leurs grandes sœurs adolescentes se racontent leurs secrets et font des bricolages dans un autre camping-car. Les paysages sont toujours très beaux au fur et à mesure que nous avançons dans l’Altaï.
Nous avançons bien sur cet axe au bitume en parfait état quand soudain… non… pas encore… la poisse, la scoumoune, la tuile, la mouscaille, la MERDE… le voyant rouge EDC s’allume en rouge au tableau de bord ! ce voyant n’a rien de bon et indique généralement un problème d’injection. Je m’arrête en catastrophe sur un grand parking. Sous la pluie, avec Audrey, nous tentons, le nez sous le capot, de comprendre ce qui se passe. Avec ces pannes à répétition, cela va finir par me faire perdre ce qui me reste en cheveux…
Le ralenti est pourtant bon. Le démarrage est parfait. Mais le moteur est en mode dégradé. Plus de puissance. Mais cette panne n’a rien à voir avec les précédentes et récentes pannes de turbo. Cette fois-ci, c’est le calculateur électronique qui indique un problème d’alimentation en gasoil et qui volontairement bride le moteur pour ne pas faire de dégâts… Vous imaginez notre état d’esprit… le mauvais sort s’acharne sur nous ! Évidemment, pas de réseau téléphonique là où nous sommes. La ville russe où nous pourrions trouver un garage est à 500 km derrière nous. La prochaine est à 2000 km dans la capitale mongole.
Ce serait évidemment plus prudent de faire demi-tour mais notre visa de transit russe se termine bientôt et il faut absolument qu’on soit sorti de Russie dans 5 jours. Le temps de faire la route vers la ville de Barnaoul derrière nous, de trouver un garage qui puisse nous réparer avant le week-end, c’est mort… Et puis, on se dit que si on arrive à faire 500 km, on arrivera bien à en faire 2000 ! Nous reprenons la route. Première côte, nous la montons à 20 km/h et sommes obligés de repasser en premier rapport… Nous nous arrêtons quelques kilomètres plus loin, là où le réseau 4G nous permet de téléphoner à notre fidèle Joaquim dont je ne vous avais pas parlé depuis fort longtemps ! Heureusement le décalage horaire nous permet de pouvoir l’appeler. Comme toujours, il est disponible. Il nous rassure. Selon lui, nous pouvons tenter de rejoindre le garage à Oulan Bator. Il n’y a que peu de risques d’avoir une panne franche. Enfin, un peu quand même, mais ça se tente. On a bien fait le Pamir sans turbo, on peut bien tenter de faire la Mongolie en mode dégradé ! ah oui, car pour ceux qui ne le savent pas, nous allons franchir la frontière de la Mongolie dans 3 jours et allons quitter les si beaux axes asphaltés russes pour retrouver de la tôle ondulée, des pistes… Je remplace le capteur PMH, symptomatique de ce voyant allumé. Rien ne change.
Une famille russe, dont la fillette parle parfaitement anglais et avec qui nous avions discuté la veille s’arrête, ravie de nous croiser à nouveau. Ils tiennent à nous offrir une jolie agate, pour qu’on ne les oublie pas. Puis une quinzaine de mongols en vacances s’arrêtent à leur tour et montent dans la cabane : séance selfies !Les Plem qui nous devançaient de quelques kilomètres ont fini par faire demi-tour, ne nous voyant pas arriver. Ils s’étaient arrêtés pour faire découvrir à Victor et Pablo de beaux pétroglyphes.
Leur présence nous rassure et ensemble, nous reprenons la route. Les paysages sont toujours très boisés. Puis, ils deviennent désertiques et nous sortons des montagnes pour trouver des paysages plus plats et plus désertiques.
Nous filons vers notre bivouac du soir pour nous poser, nous reposer et tenter de faire un check mécanique après une nuit de sommeil. Parfois, la nuit porte conseil… Que ça fait du bien ce soir, de ne pas être seuls à ruminer notre galère et de pouvoir partager avec les Plem une belle soirée après cette journée de merde. Mais cette journée a également été pourrie pour deux autres familles de voyageurs qui sont également tombés en panne non loin de là en Mongolie. Pour les Voyage en Théorie, c’est le filtre à particules qui met également en mode dégradé leur moteur. Pour Gali et compagnie, c’est une panne de turbo, une fuite d’huile, des amortisseurs morts et une cellule qui se déforme sur les pistes mongoles… Pour les Instant de Vie, c’est l’embrayage qui fatigue. Pour les On est tout petit face à la nature, c’est carrément un changement de moteur… Quant aux Baam, en Ducato, ils n’ont pas de problème et continuent d’avancer vers la Mongolie…
Ah ce n’est pas de tout repos de voyager dans ces contrées lointaines. Ça se mérite de sortir de sa zone de confort…
Mercredi 3 juillet 2019 :
La nuit a bien porté conseil à Miguel et moi. Nous avons bien quelques pistes de recherche de pannes. Nous vérifions les connectiques au niveau de la pompe à injection et au niveau des différents capteurs. Nous remplaçons le filtre à gasoil bien que celui-ci n’ait que 6000 km mais j’aurai pu faire un mauvais plein et nous savons que le gasoil est de piètre qualité dans les pays d’Asie centrale. Rien n’y fait et nos compétences atteignent vite leurs limites face à ce p…ain de voyant qui reste allumé.
Ce petit bivouac est tout de même sympathique et est un bon terrain de jeux pour les 4 enfants. J’en profite pour faire un sérieux nettoyage et rangement de la soute contenant bien trop de choses : crêpière bretonne, machine à laver, outillages, pièces mécaniques, consommables d’atelier, bidon de gasoil, tente de camping, plaque de désenlisement, bidon d’eau, tables et chaises de camping…
Jules et Ronan, que nous avions déjà croisés à deux reprises au Kazakhstan, s’arrêtent nous saluer. Leur camping-car Mercedes est bien vieux mais toujours vaillant ! Puis nous prenons la route pour toujours nous rapprocher de la frontière mongole. Nous nous arrêtons refaire les pleins de nos réserves d’eau à la rivière voisine à l’eau bien translucide où les locaux viennent également.Non loin, nous faisons un très bel arrêt, près du village d’Aktash pour admirer un lieu à la beauté surnaturelle : le lac Geyser, un lac aux eaux turquoises. Profond de 2 mètres et large de 25 mètres, son fond est constitué d’une argile bleue et de sable clair. Des anneaux se forment et se déforment grâce aux petits geysers qui jaillissent du fond du lac. On accède à ce lac par un réseau de passerelles en bois très bien aménagées.
Doucement, tranquillement, la route reprend pour une petite centaine de kilomètres. Finalement, sur le plat, on atteint quand même la vitesse de 60 km/h. Dans les montées à 10%, on descend à 20 km/h et je suis même obligé de repasser une fois en première. Ça promet, la Mongolie ! On va bien se marrer !
Nous arrivons à Koch-Agatch et retrouvons avec les Plem, la Smalaventure que nous avions déjà croisée au Kirghizistan et au Kazakhstan, ainsi que les Hakuna Matata, une famille suisse composée d’Erika, Sylvain et leurs deux enfants Tibo et Illan. Nos 4 familles ce soir réunies feront toutes parties du même convoi chinois à partir du 1er septembre. Les 5 autres qui composeront le même convoi sont ou seront bientôt sur la route de la Mongolie.
Nous passons une agréable soirée entre voyageurs sur un joli bivouac en bord de rivière. Mais les moustiques se foutent du froid et du vent et nous dévorent. Un russe s’invite à notre soirée un instant mais il est bien difficile d’entrer en dialogue en russe avec lui, d’autant plus qu’il est imbibé d’une boisson certainement alcoolisée !
Jeudi 4 juillet 2019 :
Chacun ce matin prend son temps : nettoyage, lessives, rangement, bricolages, mécanique, école, jeux, cafés, remplissages d’eau, dernières petites courses pour solder les derniers roubles dans un supermarché bien achalandé en vodka.
En milieu d’après-midi, nous nous dirigeons en convoi vers la frontière. Les paysages sont comme on imagine ceux de Mongolie. Légèrement vallonnés, recouverts d’un tapis herbeux, dénudés d’arbres. La route est belle. Le voyant rouge est toujours allumé.
La frontière russo-mongole, on le sait déjà par nos compagnons de route passés avant nous, est longue à passer, plusieurs heures… On ne sait pas ce qui est le mieux, arriver le matin, l’après-midi, le soir, la nuit. Le poste de frontière de Tashanta ferme de 18h à 9h. Nous avons donc fait le choix, finalement certainement judicieux d’arriver à 16 heures. Une quinzaine de véhicules sont devant nous. Quasiment tous passent jusqu’à la fermeture. Un camion ouzbek se gare à côté de nous. Le routier partage une barre chocolatée avec Victor. Nous nous retrouvons en troisième position pour l’ouverture des grilles demain matin. Bivouac pluvieux et bien frais. Chacun rentre vite au chaud dans son camion et commence à rêver à cette Mongolie tant attendue…