926 km parcourus du 17 au 31 août 2019
32 962 km parcourus depuis le départ
Samedi 17 août 2019 :
Nous voici à Oulan Bator, de retour de notre excursion dans le désert de Gobi. C’est avec un délicieux plaisir que nous avons retrouvé le douillet confort de notre Tiny qui nous change des yourtes dans lesquelles nous avons passé les 9 dernières nuits et qui étaient globalement équipées de lits avec une planche de bois pour sommier et un très fin matelas sur lesquels rampaient quelques spécimens d’insectes du désert. Bon par contre, les nuits étaient plus calmes dans le désert de Gobi. On n’a pas fait attention hier soir en se garant mais nous avons passé la nuit à côté d’une discothèque et les « boum-boum » ont fait vibrer la Tiny toute la nuit…
Comme un retour de vacances, il faut tout ranger, tout réaménager notre espace de vie. Nous profitons d’être en ville pour faire un tour à la laverie et laver les draps qui une nouvelle fois nous remercient de retrouver un peu de fraîcheur. Ce n’est pas souvent que cela leur arrive.
Je pars au bureau du transporteur international DHL chez qui notre colis, envoyé par notre nièce adorée Émilie, est arrivé. Dans celui-ci, il y a la fameuse électrovanne d’avance de la pompe à injection que nous avons, sur les précieux conseils de Joaquim, décidé de remplacer, sans avoir la pleine certitude que ce soit elle qui mette le véhicule en mode dégradé. Mais il y a un petit espoir… Le colis a été déposé lundi soir à Saintes et a été livré jeudi après-midi à Oulan Bator ! Merci DHL et merci Émilie et merci Joaquim… Je craignais que le colis soit bloqué en douane et que j’aie des frais de douane à payer mais non (avis aux autres voyageurs…). J’ai donc fait glisser dans le colis tout un dossier précisant que la pièce mécanique était destinée à réparer un véhicule qui était en importation temporaire sur le territoire et qu’à ce titre, les droits de douane ne s’appliquaient pas à la condition de préciser les coordonnées du garage réparateur, de joindre la facture de la pièce neuve, des photos de la pièce mécanique défectueuse, une copie du titre d’importation temporaire, une copie de la carte grise ainsi qu’un courrier expliquant qu’on s’engageait à restituer la pièce endommagée si on venait à nous la réclamer. Le colis a bien été ouvert et le dédouanement s’est bien passé sans avoir de frais à payer.
Nous avons la visite d’une nouvelle famille de voyageurs, La Clé à 4, et oui encore une… Je pense que les mongols n’ont jamais vu autant de français que cette année ! Séverine, Mathieu, Paul et Louis voyagent depuis 2 ans et demi et en ont encore pour un bon bout de temps sur les routes. Ils voyagent à bord d’un fourgon 4×4 que nous avions déjà croisé à Arequipa au Pérou. Il était alors la propriété de Valérie et Jérôme (Voyage et Liberté) qui voyageaient sur le continent américain, avant de procéder à un échange de véhicules avec La Clé à 4. Pour l’anecdote, on n’a toujours pas récupéré notre fourchette ! Et oui, cette fameuse fourchette qu’on avait oubliée lors d’une soirée partagée au Chili avec d’autres amis voyageurs, les VW ont the way. Ils avaient alors confié cette fourchette à Valérie et Jérôme que nous avions recroisés quelques mois plus tard au Pérou. Mais on avait pensé à boire un coup mais pas à récupérer la fourchette. Le camion a ensuite traversé l’Atlantique avec notre fourchette, que la Clé à 4 venait de donner à d’autres voyageurs à qui il manquait des fourchettes. On a leur nom… affaire à suivre !
La journée se passe ainsi, à buller, à discuter, à faire des courses, à ranger…
Nous changeons de bivouac et partons nous garer sur un parking d’un ministère vide en ce week-end. Nous partageons la soirée avec la Clé à 4.
Dimanche 18 août 2019 :
Aujourd’hui, c’est la rentrée scolaire pour Anaïs et Victor. Ils sont impatients et heureux d’ouvrir leurs nouveaux cahiers et manuels de CM2 et 4ème. Après une vingtaine de jours de vacances, ils sont tout excités de reprendre. Les prochaines vacances sont aussi très attendues avec la venue de la famille fin octobre au Laos !
Nous fêtons les 10 ans de Louis de la Clé à 4. Puis nous partons visiter le tout nouveau Musée des Dinosaures. Il expose les riches collections de fossiles et d’œufs de dinosaures découverts principalement dans des sites du Gobi comme les célèbres falaises de feu. De beaux spécimens de squelettes fossilisés sont exposés. Parmi eux, vous reconnaîtrez bien entendu sur les photos différentes espèces , ayant vécu il y a 60 à 100 millions d’années : Alioramus Remotus, Saichania, Bactrosaurus, Protoceratops, Psittacosaurus, Ornithomimosaurus…
Nous poursuivons par la visite du Musée des Beaux-Arts Zanabazar. L’édifice l’abritant, construit en 1905, est l’un des plus anciens bâtiments commerciaux de la ville. Ce musée possède des œuvres de l’Antiquité, notamment des pierres à cerfs datant de l’âge du bronze, une superbe collection de tableaux et de sculptures, dont un grand nombre de Zanabazar, sculpteur et artiste réputé. Il contient aussi d’autres œuvres religieuses, des statues bouddhiques, de merveilleux masques tsam (portés par les moines pendant les cérémonies religieuses).
Nous partons faire quelques courses, et imprimer des photos de notre excursion dans le désert que nous apportons à Soyoloo, notre super chauffeur de l’agence Vast Mongolia Tour qui nous a fait découvrir le désert du Gobi la semaine dernière (voir précédent article). Il est ému et touché de ce geste. Il prévoit déjà d’en accrocher dans son bureau et d’en distribuer à sa famille qui nous avait accueillis.
Nous enchaînons par une montée en ascenseur des 23 étages de la Blue Sky Tower et profitons d’une vue panoramique sur Oulan Bator depuis le bar un peu chic du Blue Sky Lounge où nous nous apprêtons à boire un café. Au pied de la tour de verre et d’acier, les larges avenues embouteillées bordées de hauts immeubles. Au loin, à l’horizon, brouillé par le nuage de pollution, les collines périphériques de la ville où s’entassent dans des conditions précaires les familles fuyant les steppes mongoles pour venir s’installer en ville dans des bidonvilles de yourtes.
On nous apporte la carte, mais Audrey me fait remarquer, à juste titre, que la vodka est moins chère que le café. En même temps, à cette heure-ci, un café nous aurait empêchés de nous endormir.
Alors que nous nous apprêtons à rentrer à la Tiny, nous recevons un message de On perd pas le Sud, une famille française de voyageurs qui fera partie de notre convoi chinois et que nous ne connaissons pas encore. Nous les rejoignons : ils ne sont pas seuls mais en belle compagnie des Un instant de vie, des Hakuna Matata, des PLEM. Ce n’est pas de tout repos un voyage !!
Il fait déjà bien nuit mais nous préférons prendre la route en ce dimanche soir pour sortir de la ville, tellement embouteillée en semaine, et nous rapprocher du garage Mercedes où nous avons rendez-vous demain matin.
Lundi 19 août 2019 :
Dès 8h30, nous sommes à l’heure au rdv chez Mercedes pour l’installation de l’électrovanne. Avec un peu de retard, à 14 heures, nous sommes pris en charge par les mécanos. Mais ils commencent par installer le nouveau pare-brise commandé il y a un mois. Le nôtre qui avait reçu un gros impact en Russie est en train de se fissurer entièrement. Par chance, notre assurance, à quelques jours près avant la fin du contrat, prend en charge les 1000€ de remplacement. Le pare-brise est tout juste arrivé d’Allemagne en avion dans un immense colis. Les mécanos s’embêtent à installer le nouveau vitrage et se mettent jusqu’à 6 dessus pour bien le mettre en place. Avec inquiétude, nous les regardons faire avec Audrey. Le stress monte surtout quand ils nous disent qu’il est un peu trop grand, sachant que l’autre est démonté et donc entièrement cassé. Mais finalement, ils parviennent, difficilement, à bien mettre le joint en place.
Il est bientôt l’heure de débaucher pour Ronald, notre mécanicien, qui se met finalement à déposer l’ancienne électrovanne. Non sans mal, à cause de l’exiguïté des lieux, il remplace la pièce. Je remets le contact, la boule au ventre de savoir si ce put… de voyant EDC, allumé depuis environ 2500 km, va enfin s’éteindre. Audrey m’accompagne dans ce moment de stress. Je démarre. Le voyant reste allumé… Ô rage, Ô désespoir. J’appelle Joaquim qui bien qu’il soit en vacances, répond toujours à mes sollicitations. Dans ce cas, il s’oriente vers un déréglage de la pompe à injection qu’il faudrait recaler. Mais là, je ne sens vraiment pas les mécanos aptes et compétents pour se lancer dans ce réglage, au risque de vraiment me mettre en panne pour de bon et ne plus pouvoir du tout redémarrer. Je n’ai pas envie de finir mes jours à Oulan Bator, bien que les mongols soient adorables. Mais dans quelques semaines, il fera 60° de moins…
Enfin, les mécanos daignent se sortir les doigts ainsi que des schémas électriques de l’installation. C’est la première fois qu’ils manifestent l’envie de chercher plus profondément l’origine de la panne. Elle pourrait aussi venir d’un problème de continuité dans un fil entre le calculateur et la pompe. Mais avant tout, ils cherchent dans la boîte à fusibles le numéro 24. Hors, ils ne sont numérotés que de 1 à 15. Mais un boîtier additionnel ajouté sur un côté, comporte 3 fusibles non repérés. Ils en remplacent un. Et là, le moteur redémarre, le voyant EDC n’est plus allumé, le moteur tourne rond. L’ordinateur branché à l’ECU du véhicule n’indique plus aucun code défaut. MIRACLE. On a du mal à y croire.
Cela mérite évidemment de tester le véhicule sur la route mais il est 19h30 et la ville est saturée de bouchons. Impossible de monter dans les tours et de prendre de la vitesse pour voir si la pleine puissance est là. J’ai bien l’impression que cela va mieux mais le turbo me semble ne pas se déclencher. GRRRR…
Nous rejoignons toute la communauté d’amis voyageurs en ville, dans la rue que nous avons rebaptisée rue des français. Nous sommes 7 familles réunies. En plus de celles déjà présentes hier, les BAAM sont revenus de leur tour dans l’ouest du pays et nous faisons connaissance avec les DACIEL (qui finalement ne feront pas partie de notre convoi à cause de leur chien, qui nécessite une quarantaine avant l’entrée en Chine). Nous fêtons notre demi-victoire mécanique ainsi que l’obtention des visas chinois pour les Un instant de vie qui malgré leur tampon turc dans leur passeport ont, sans doute grâce à la fameuse lettre manuscrite, réussi à obtenir le précieux sésame.
Concernant le visa chinois, avis aux prochains voyageurs voulant passer par la Turquie et obtenir ensuite un visa chinois à Oulan Bator, il n’y a pas 36 solutions : soit avoir un deuxième passeport (ce qui est légal en France si on justifie de « destinations incompatibles »), soit entrer en Turquie avec sa carte nationale d’identité, soit refaire son passeport après être passé par la Turquie (mais difficilement faisable sur les Stans car à priori pas de services consulaires français s’occupant des passeports), soit déposer cette fameuse lettre, soit pour ceux qui passent par la Russie faire son visa chinois à Ekaterinbourg. Cette année, les 3 familles dans cette situation (du tampon turc) qui n’ont pas adjoint cette lettre ont toutes été refusées. Les 3 familles qui l’ont mise ont eu leurs visas.
Mardi 20 août 2019 :
C’est l’anniversaire de notre princesse. 13 ans. Une grande princesse qui reçoit une multitude de messages, de cadeaux et de signes d’affections de la part de la famille et de nos amis. Anaïs aime ne pas recevoir tous ses cadeaux d’un coup mais préfère les ouvrir au fur et à mesure de la journée.
Elle souhaite ne pas faire école aujourd’hui. OK, c’est cadeau. Avant de quitter la ville, mes deux princesses font un tour chez la coiffeuse qui pour 5€ chacune (un peu moins cher qu’en France…), leur fait un shampoing, une coupe et un brushing. Durant ce temps, j’ouvre le capot et m’aperçois que les mécanos n’ont pas rebranché le tuyau de dépression d’air sur l’électrovanne de turbo… L’espoir revient.
Nous quittons Oulan Bator et ne devrions plus y revenir d’ici à notre descente vers la Chine. L’envie de rouler est là, encore plus que jamais. Rapidement, je constate que les accélérations et la montée dans les tours se passent bien. La Tiny fonctionne parfaitement !! J’en ai fini de vous parler de mes problèmes mécaniques. Et j’espère pour longtemps. Car franchement, on a beau être positifs et garder le moral face à beaucoup d’épreuves, ces soucis qui nous suivent régulièrement depuis maintenant un an, sont un peu difficiles à gérer… Et puis le budget en prend toujours un petit coup au passage, mais comme on dit, ça fait partie du voyage.
Sur les derniers 8300 km parcourus, on a fait près de 5000 km en mode dégradé… (2472 dans les Stans et 2499 en Mongolie) … Bon, on s’en sort bien avec cette réparation in-extremis avant d’entrer en Chine car on s’apprêtait à faire 6000 km de plus avant d’entrer au Laos. En Chine, il nous aurait été impossible de nous arrêter dans un garage car notre convoi et notre planning serré ne nous le permettront pas. Nous ne pourrons pas nous séparer de notre guide chinois qui nous accompagnera.
Nous nous arrêtons refaire les pleins, en particulier celui au GPL de nos bouteilles de gaz car on sait que ce sera très compliqué, voire impossible, dans les deux prochains pays que nous allons traverser : la Chine et le Laos.
Puis, passage dans un grand Mall, faire quelques courses et manger dans un resto japonais pour fêter l’anniversaire d’Anaïs. De beaux spécimens de fossiles de dinosaures découverts dans le désert de Gobi sont présentés dans la galerie marchande.
Nous nous dirigeons vers la ville de Zummod permettant l’accès à la zone strictement protégée de Bogdkhan Uul à plus de 1700 mètres d’altitude. Créée en 1778, elle serait la plus ancienne réserve naturelle au monde. Elle est également classée comme réserve de biosphère de l’Unesco. Après un morceau de piste défoncée et le franchissement d’un pont de bois dont je me suis bien demandé s’il supporterait les 5 tonnes de la Tiny, nous nous posons pour notre bivouac du soir sur un parking. Qu’il est bon de se sentir de nouveau en pleine nature, à condition de faire abstraction des déchets abandonnés par centaines sur le parking de ce parc pourtant « strictement protégé ».
Mercredi 21 août 2019 :
Triste journée anniversaire me rappelant au douloureux départ de ma maman. Déjà 10 ans qu’elle me manque et qu’il ne se passe pas une journée sans que je pense tendrement à elle. Journée également triste car notre famille en France est également dans la souffrance suite au décès d’un proche tonton, du côté d’Audrey. Nous aimerions tant pouvoir les entourer aujourd’hui, en ce moment de deuil. S’il y a des moments difficiles dans l’aventure que nous vivons, c’est avant tout d’être éloignés des gens qu’on aime, surtout dans des moments de peine. Je referme la gorge serrée cette triste parenthèse.
Avant de commencer l’école et l’arrivée des premiers touristes, nous partons visiter le monastère bouddhique Manzshir Khiid. 300 moines vivaient ici autrefois dans cet environnement superbe. Comme la plupart des monastères mongols, celui de Manzshir fut détruit en 1937 par les hommes de Staline. Le temple principal a été partiellement restauré et transformé en musée, mais les autres bâtiments sont toujours en ruine.
Le musée du monastère renferme des masques de danses sacrées (tsam), des plans et des photos de Manzshir permettent de voir à quoi ressemblait le site de plus de 20 bâtiments avant sa destruction. On y voit aussi une corne de Ganlin, instrument à vent fait de fémurs humains et qui était utilisée par les moines pour discuter avec les mauvais esprits et les chasser. Dommage qu’elle soit sous vitrine car j’en aurais bien joué un air à la Tiny…
En chemin, nous remarquons un énorme chaudron en bronze de deux tonnes, datant de 1726, où l’on pouvait faire cuire jusqu’à dix moutons en même temps.
Nous montons en haut des rochers derrière le temple principal, et pouvons voir, en plus d’une magnifique vue sur la vallée, des autels recouverts d’écharpes bleues, des peintures rupestres bouddhiques datant du 18ème ainsi que d’impressionnantes gravures rupestres comme un superbe Bouddha et un lion.
Le reste de la journée est fait de jeux, de repos, de rangement, d’école…
Jeudi 22 août 2019 :
Après la traditionnelle matinée école, nous partons randonner en début d’après-midi. Nous suivons un superbe chemin bien signalé de marques jaunes sur les mélèzes de Sibérie qui recouvrent entièrement les pentes que nous grimpons laborieusement. Ce sont ces fameux arbres que l’on transforme ensuite pour en faire des bardages de maisons ou des planches de terrasses. Nous montons en haut du Tsetsee Gun Uul qui est l’une des montagnes sacrées de la chaîne de montagnes Bogd Khaa.
Nous suivons un petit cours d’eau. Déjà, ça grimpe fort. On se rend rapidement compte qu’on est sur un site sacré. Des ovoo, des stupas et des stèles de formes humaines qui marquaient les emplacements des sites funéraires anciens ponctuent le chemin.
Nous arrivons près d’un superbe rocher granitique sur lequel, lors de cérémonies, des offrandes ont été faites. Entre autres, sept têtes de chevaux. Gloups…
Nous sommes quasiment seuls à marcher et c’est du bonheur de se retrouver au cœur de cette formidable nature. Au sol, c’est un enchevêtrement de racines et de rochers. L’endroit est très boueux par endroit. Et l’avancée n’est pas évidente.
Après avoir traversé un grand plateau marécageux, nous arrivons au pied d’un superbe piton rocheux. Puis, au bout de 2h30, après 6 km de difficile rando en ayant grimpé un dénivelé de 550 mètres, nous parvenons au sommet à 2258 mètres d’altitude.
Superbe vue sur la capitale Oulan Bator. On se rend compte de son étendue toute en longueur. Sous nos yeux, vit 1,5 million d’habitants, soit la moitié de la population de la Mongolie.
Le sommet est un site sacré où de nombreux Ovoo sont présents. Ces pyramides de pierres sont décorées avec des drapeaux de prière. Des offrandes, des billets de banque sont déposés sur des petits autels de pierre.
Nous redescendons toujours en longeant ces surprenantes rivières de rochers. D’immenses aigles, faucons et vautours décrivent des cercles dans le ciel. Des marmottes et des écureuils (Tamia de Sibérie) nous accompagnent lors de cette agréable rando.
Dommage que le parc national soit interdit aux cervidés par contre…
Retour à la Tiny après 5 heures de marche : repos mérité ! Nous roulons jusqu’à l’entrée du parc et bivouaquons près d’un petit ruisseau.
Vendredi 23 août 2019 :
Nous décidons de ne pas bouger aujourd’hui et de profiter de ce joli cadre. Les enfants jouent dans le petit ruisseau jusqu’au moment où une nappe d’hydrocarbures arrive dedans. Et encore une voiture de mongols qui n’a pas voulu emprunter le pont quelques mètres plus haut et qui a percé son carter d’huile sur une grosse pierre. Les mongols préfèrent passer dans ce petit gué plutôt que d’aller tout droit sur le pont… D’autres s’embourbent et insistent pour essayer de s’en sortir jusqu’à mi-hauteur de roues… Ils croient que ça passent partout une Prius, ben non…
Audrey part avec Victor escalader la montagne. Partant toujours un peu plus loin, toujours un peu plus haut, d’un ovoo à l’autre, leur petite balade les entraînent finalement deux bonnes heures sur les crêtes. Ils ont une belle vue sur la vallée et sur le temple visité avant-hier.
Je confie l’appareil photo à ma douce qui prend plus de photos de fleurs que je n’en aurais pris…
Des animaux les accompagnent durant leur promenade.
Au pied d’un ovoo, en plus des offrandes habituelles, ils trouvent une étonnante statuette ainsi qu’une jolie paire de bottes en cuir qu’aiment porter les mongols.
Nos amis les PLEM nous rejoignent sur ce sympathique bivouac dans l’après-midi.
Samedi 24 août 2019 :
Alors qu’Audrey se lance dans un gros rangement et nettoyage de la Tiny, je me lance dans un peu d’entretien : rebloquer la vanne EGR que le garage Mercedes avait rebranchée, refixer la fenêtre de la salle de bains, réparer le caillebotis de la douche, réparer une fuite d’eau sur le réservoir extérieur, refaire la connexion électrique de la caméra de recul, refixer le tuyau de cheminée rangé sous le châssis, remplacer une rallonge de valve d’une roue jumelée intérieure devenue poreuse… Bref, la piste mongole fait bien souffrir le véhicule…
Nous ne quittons qu’en début d’après-midi les lieux et roulons vers la statue de Genghis Khan. C’est un monument équestre immense. Haute de 30 mètres, faite d’acier inoxydable creux, elle pèse 250 tonnes, la hauteur totale avec le bâtiment s’élève à 40 mètres.
Genghis Khan est le fondateur de l’Empire mongol, le plus vaste empire continu de tous les temps, estimé lors de son extension maximale à 33,2 millions de km² en 1268. Il a rassemblé plusieurs tribus nomades de l’Asie de l’Est et de l’Asie centrale sous l’identité commune de « mongoles » ; il en devient le khan (dirigeant), puis le Tchingis Khagan (empereur ou chef suprême), avant même de se lancer à la conquête de la Chine. À la fin de son règne, il contrôle une grande partie de l’Asie, avec, outre la Mongolie, la Chine du nord et la Sogdiane. Pour les Mongols, qui le considèrent comme le père de leur nation, Genghis Khan est une figure légendaire entourée d’un grand respect. Mais, dans nombre de régions d’Asie ravagées par ses guerres ou celles de ses successeurs, il est considéré comme un conquérant impitoyable et sanguinaire. (Merci Wikipédia).
Bon, l’endroit ne mérite pas forcément les 40 km de détour (bien que ce soit agréable de rouler avec toute la puissance retrouvée !) mais il est vrai que cette statue est impressionnante par sa taille. Il est même possible de monter en ascenseur sur la tête du cheval.
Nous croisons sur le parking, une famille française de backpackers, Florence, Patrice, Mathys et Ambre avec qui nous passons un petit moment.
Avant de repartir, je me penche sous le châssis pour contrôler et j’aperçois une nouvelle petite fêlure sur le faux-châssis de la cellule non loin de là où nous avons déjà par deux fois, au Maroc et en Iran, fait ressouder ce point sensible. Grrrrrrr… A surveiller de près. Il faudra faire ressouder cette fragilité mais on verra cela en Asie du Sud-Est. Nous en avons normalement fini avec les pistes et la route jusqu’à la frontière est censée être bonne, de même que le réseau routier chinois.
Nous roulons vers le parc national de Gorkhi-Terelj. L’endroit, assez près de la capitale, est très touristique. Des centaines de yourtes entourées de grillages et des constructions d’hôtels en béton poussent de partout autour du célèbre Melkhi Khad ou « rocher de la tortue ».
Le « rocher de la tortue » tient son nom de cette intrigante formation rocheuse de 24 mètres de hauteur.
L’endroit est beaucoup trop touristique pour nous mais nous parvenons à trouver un bivouac un peu à l’écart des camps de yourtes dans la vallée montagneuse plantée de conifères et de petits feuillus qui déjà prennent leurs couleurs d’automne.
Dimanche 25 août 2019 :
Nous savourons ces dernières journées calmes, avant le gros mois qui nous attend où nous allons cohabiter à 31 voyageurs et 2 guides pour traverser la Chine…
Nous savourons également le cou de canard farci retrouvé par Audrey lors du rangement d’hier. Un petit rappel de nos bonnes saveurs françaises, le tout cuisiné avec des patates, bien évidemment cuites dans la graisse de canard… Il ne manque qu’un petit verre de rouge.
Je contrôle de plus près la fissure sur le châssis mais je suis rassuré en voyant qu’elle ne concerne pas le longeron principal qui a déjà été réparé mais juste un support fixé sur celui-ci.
Nous partons faire une petite rando au bout de la vallée jusqu’au temple et au centre de méditation Aryaval. Il est situé à flanc d’une montagne couverte de mélèzes et de rochers granitiques.
Pour atteindre le temple, nous longeons un long sentier bordé de panneaux avec des proverbes bouddhistes. Il est aussi ponctué de moulins à prières, de statues de Bouddha, de petits sanctuaires.
Puis nous franchissons une petite passerelle en bois sur laquelle un panneau indique : « le pont qui mène au-delà de la sagesse ».
L’intérieur du temple est décoré de tissus et de peintures aux couleurs vives.
Point de vue panoramique sur la vallée.
Le lieu est fréquenté par des mariés accompagnés de leurs filles et garçons d’honneur dont certains prennent des pauses particulières.
Les mariés posent également en tenues traditionnelles mongoles.
Nous revenons à la Tiny par un chemin moins fréquenté par les 4×4 d’excursions touristiques qui nous fait passé par des sous-bois de bouleaux et par de vertes prairies parsemées d’Edelweiss par milliers et de champignons. De gros rochers de granit paraissent être en équilibre précaire sur d’autres roches.
Florence, Patrice et leurs enfants qu’on avait croisés hier, nous attendent à la Tiny avec des bières. Sympathique moment en leur compagnie.
Lundi 26 août 2019 :
Nous partons faire ce matin, une sortie à cheval que les enfants attendaient avec impatience depuis notre entrée en Mongolie. Nous négocions avec le guide qu’il ne nous fasse pas suivre la piste poussiéreuse sur laquelle passent les bus et les voitures. Il accepte de nous emmener plus dans la montagne.
Le cheval de Victor est au début tenu par la longe mais rapidement, le guide le laisse diriger seul sa monture. Nous prenons du plaisir, bien que nos chevaux n’aillent pas toujours dans la direction souhaitée… Les petits moments de trots sont bien sympathiques.
On a beaucoup aimé, mais au bout de deux heures, nos cuisses, nos fessiers et mes organes reproducteurs en ont bien assez…
Après-midi sieste, repos, école, blog…
Mardi 27 août 2019 :
La nuit a été extrêmement venteuse et tout le monde a mal dormi. La Tiny n’a cessé de vaciller. Après l’école et une dernière escalade du rocher de la tortue pour y découvrir un ovoo dans ses entrailles, nous prenons la route après avoir passé les trois dernières nuits dans le même parc.
Cette fois-ci, la Mongolie touche à sa fin. On le sait. Nous prenons la route plein sud. La route qui nous mène vers la frontière chinoise. Mais nous sommes tellement ravis de cette Mongolie qui a tenu ses promesses, et même bien au-delà. Nous ne nous attendions pas à une telle diversité de paysages et à un tel accueil de la population.
Nous roulons, avec tous ces beaux souvenirs ancrés à jamais au plus profond de nous-mêmes. Nous roulons, sans mode dégradé. Nous roulons vent dans le dos. Que c’est bon ! Nous roulons avec certes cette nostalgie déjà de quitter ces si chaleureux habitants mais avec la soif de découvrir de nouvelles contrées de l’autre côté de la frontière. Nous roulons au milieu d’une steppe. Rien à l’horizon. Mais rien du tout. Absolument rien. Le paysage est très légèrement vallonné. La route est droite. Le prochain changement de direction indiqué par mon GPS est dans 600 km, c’est-à-dire à la frontière…
Nous longeons la voie ferrée du mythique Transmongolien. Elle relie Oulan-Oude en Russie, et la ligne du Transsibérien, à Pékin en Chine, en traversant la Mongolie. C’est la plus longue ligne ferroviaire continue au monde reliant Saint Pétersbourg à Pékin sur une distance de 7925 km.
La ligne, essentiellement à voie unique en Mongolie, a été construite entre 1949 et 1961 mais rapidement fermée dans les années 1960 à cause d’une crise diplomatique entre l’URSS et la Chine. Elle est rouverte depuis les années 1980. L’écartement des rails n’étant pas le même entre la Mongolie et la Chine, il faut changer les bogies des trains à la frontière mongolo-chinoise. Les très longs trains de marchandises sont tractés par deux locomotives. Certains ont une centaine de wagons. Ils ont alors 4 locomotives : 2 qui tirent et 2 qui poussent… Spéciale dédicace à Julien, notre ami qui est passé sur ces rails il y a quelques années.
Et puis, soudainement, j’ai une envie. L’envie une dernière fois de rencontrer des mongols. L’envie de voir leur sourire. Mais où aller dans cette steppe déserte ? J’aperçois à quelques centaines de mètres de la route trois points blancs au milieu de la végétation rase. Un échange de regards complices avec Audrey. On a la même envie. Je quitte l’asphalte et roule à travers la steppe jusqu’à la première yourte de laquelle personne ne sort. Le vent très violent fait que les habitants ne doivent pas entendre le bruit du moteur. Nous nous dirigeons vers la deuxième. Après en avoir fait deux fois le tour, un homme rayonnant avec un immense sourire jusqu’aux oreilles en sort et nous fait un signe de la main.
Il nous invite aussitôt à entrer dans sa yourte et nous offre en plus des petits beignets et du fromage au goût toujours très particulier, un délicieux fromage blanc. Le tout est accompagné d’un Suutei tsai ou le fameux thé au lait qui est la boisson la plus consommée de Mongolie. La coutume veut d’accepter le bol avec sa main droite et le porter à la bouche avant même de pouvoir le poser. Le thé au lait se fabrique à partir de lait de vache que l’on mélange à de l’eau et dans lequel les Mongols font tremper des feuilles de thé noir. Ce thé est légèrement salé, et sert parfois de base de soupe pour les Mongols.
La discussion est limitée car ni ce si gentil monsieur dont nous avons été incapable de prononcer le nom et de le retenir, ni son épouse, ne parlent anglais. Mais nous échangeons des regards et des sourires qui en disent long, nous faisons des gestes, nous jouons avec les enfants, nous regardons la télé branchée de même que le démodulateur de la parabole sur une batterie 12 volts. Anaïs offre des origamis.
Et là, notre hôte sort une bouteille en plastique remplie d’un liquide transparent. Nous craignons le pire mais nous ne pouvons refuser de goûter. Il s’agit d’Arkhii. C’est la vodka de lait traditionnelle mongole. Elle est distillée à base de Tairag (yaourt au lait de vache fermenté). Plus le yaourt sera acide, plus le taux d’alcool de l’Arkhii sera élevé, mais sans dépasser les 15 à 20%. Toutes les familles nomades possèdent un alambic leur permettant de distiller ainsi le yaourt. Bon ce n’est pas imbuvable mais bon, ça ne vaut pas un bon Cognac XO de chez nous.
Mais quel accueil ! Que de sourires ! Quelle générosité !
Et ce n’est pas fini, ils nous invitent tous les 4 à faire un tour de cheval. Ce qui ne fait pas du bien à nos fessiers et nos cuisses encore endoloris par notre promenade d’hier. Notre hôte est si fier de nous faire faire quelques tours de sa yourte.
Victor et moi les aidons à couper et fendre du bois. Puis, j’initie notre hôte à la pétanque.
A notre tour, nous l’invitons à prendre le thé dans notre Tiny. Il n’en croit pas ses yeux quand il découvre tout le confort. De la même manière que Christian Clavier dans un célèbre film, fait « jour – nuit » avec un interrupteur, il joue avec l’éclairage à plusieurs reprises. De même, il a du mal à réaliser que nous avons l’eau courante, du gaz pour la cuisson et le chauffage ou bien encore des sanitaires à bord…
Son épouse commence à cuisiner dans la yourte sur le poêle à bois une soupe garnie de morceaux de viande, qu’elle sort de son congélateur, accompagnée de pâtes. Audrey de son côté, en échange, prépare une soupe de légumes dans la Tiny. Notre hôte, accompagné de son papa et d’un ami, la regardent cuisiner. Lorsque je sors le pied à soupe que je branche sur le 220 volts et que je commence à mixer les choux, carottes et patates, ils hallucinent et éclatent de rire ! Ils continuent toujours à jouer avec l’interrupteur de la lumière. Nous partageons nos soupes avec toute la famille.
Nous n’arrivons toujours pas à parler mais les échanges sont tellement sympathiques !
De nouveau, nous chevauchons la belle monture blanche, capricieuse quand nous la montons seule mais se mettant au galop quand son propriétaire nous accompagne.
Nous sommes invités avec Victor à monter sur la moto pour aller rassembler le troupeau d’une trentaine de chevaux. Premier tour de moto pour mon petit homme qui se souviendra de ce moment magique au cœur de la steppe.
Puis le papa nous invite à visiter sa yourte au confort sommaire. Les morceaux de viande sèchent suspendus à un fil.
Le ciel s’embrase. Nous sommes heureux de vivre ce dernier moment immergés dans une famille mongole. Nuit bercée par le bruit des cornes de chèvres contre le bardage et sous le châssis de la Tiny.
Nous disons bonne nuit à nos hôtes. Nous commençons à nous préparer pour la nuit. Mais comme nous avons souvent pu le constater ici, nous n’avons pas la même notion de propriété et d’intimité; régulièrement, des mongols entrent sans demander dans notre véhicule. La porte a beau être fermée et les rideaux tirés, l’un deux ouvre la porte, monte avec le sourire et s’assoit. On essaye de lui faire comprendre que nous allons dormir mais non, il reste là à nous observer. Je me brosse les dents devant lui mais il ne comprend toujours pas…
Mercredi 28 août 2019 :
Nous allons quitter cette charmante famille avant de commencer l’école : nous craignons que cela soit compliqué car nos hôtes continuent à monter régulièrement dans la Tiny, ce qui ne facilite pas la concentration pour le travail d’Anaïs et Victor. Derniers échanges de bols de thé, dans notre cabane, puis dans la yourte. Derniers au revoir autour des vaches que les femmes sont en train de traire. Nous faisons l’école quelques kilomètres plus loin en bord de route. Puis nous roulons, à travers le désert de Gobi, où nous venons d’entrer de nouveau, jusqu’à Saïnshand où nous quittons la route principale durant une heure pour rejoindre le monastère bouddhique de Khamaryn Khiid. Nous y rejoignons 6 autres des familles avec qui nous traverserons la Chine : les PLEM, les BAAM, les On est tout petit face à la nature, les Hakuna Matata, les Un instant de vie et les JUNAROST. Le convoi est presque complet. Il ne manque que les On perd pas le sud.
Jeudi 29 août 2019 :
Grosse journée intendance pour tout le monde avant de passer la frontière et de s’engager dans les 6000 km de traversée de la Chine. Grosse lessive, gros rangement, gros nettoyage intérieur de la Tiny. Du côté mécanique, je me lance dans la vidange, le graissage de l’arbre de transmission et des pivots, la réparation du klaxon, le remplacement de la pompe à eau de la cellule qui a lâché hier (grrr…) et des différents filtres à eau potable, la fixation de quelques tuiles, le nettoyage des panneaux solaires et diverses autres bricoles qui m’occupent toute la journée.
Nous avons la visite de différentes personnes du monastère qui passent nous offrir du riz aux raisins secs, des paquets de bonbons et de sucettes, des pommes… Le ranger du parc passe quant à lui récupérer l’huile usagée de nos moteurs, certainement pour la réutiliser dans un de ses moteurs.
Les enfants passent du temps à se connaître et à jouer ensemble.
et les grands aussi…
Vendredi 30 août 2019 :
Chacun de nous nettoie son camion et finalise les différentes vérifications mécaniques.
Nous partons visiter le monastère de Khamaryn. L’édifice d’origine, bâti en 1821, fut détruit dans les années 1930 au cours des purges religieuses en Mongolie. Actuellement, deux petits temples cérémoniels et plusieurs monuments religieux ont été reconstruits.
Un nouveau bâtiment circulaire est encore en construction. On imagine les fidèles tourner en rond autour de l’autel central.
Nous partons ensuite faire une marche de 6 km en pleine chaleur (enfin, nous avons retrouvé quelques degrés de plus, environ 10 de plus qu’à Oulan Bator). Nous empruntons un sentier ponctué de moulins à prières, de stupas, d’une grosse cloche, d’ovoo… qui nous mène au centre d’énergie de Shambhala. Le site est entouré de 108 stupas (chiffre sacré pour les bouddhistes).
L’endroit est dans un environnement magnifique, au cœur de collines à la terre rouge.
Ça y est, c’était notre dernière visite en Mongolie. Nous prenons la route vers la ville frontière de Zamyn-Üüd, environ 250 km encore plus au sud. Nous traversons des paysages désolés. Il s’agit d’une steppe sauvage, ou de très rares arbres arrivent à pousser. Par endroit, un peu de doux reliefs cassent la monotonie de la route de cette partie sauvage du désert de Gobi.
Bivouac à l’entrée de la ville, à 7 km de la frontière de la Chine. Nous avons le sentiment qu’un autre voyage va commencer…
Samedi 31 août 2019 :
Dernière journée en Mongolie. Nous profitons également de notre dernière journée en famille tous les 4 avant de nous retrouver à plus de 30 personnes pendant tout le mois de septembre.
En fin de journée, après avoir dépensé nos derniers tugriks, nous nous approchons de la frontière et nous retrouvons pour la première fois toutes les 8 familles réunies. Ça y est, l’Empire du milieu n’est plus qu’à 1 kilomètre !