Mardi 8 octobre 2019 :

365ème jour… de notre folle aventure. Et oui, déjà un an que nous sommes partis découvrir le monde et rencontrer ses habitants. Avec notre premier voyage en Amérique du sud, cela fait donc deux ans de notre vie passés sur les routes et plus de 80 000 km déjà parcourus en camping-car et en Tiny, à travers déjà 25 pays ! Il m’est impossible de compter les milliers de sourires, de bras tendus, d’invitations mais il est facile de compter les mauvaises rencontres, les problèmes avec les locaux, les agressions : aucune (à part une tentative infructueuse de cambriolage… en Italie).

Nous sommes toujours à Khiaw, dans une région montagneuse du nord du Laos et récupérons encore de notre rythme effréné chinois. Pour fêter cet anniversaire, c’est avec nos amis les PLEM et les BAAM que nous partons en excursion toute la journée. Nous rejoignons à pied l’embarcadère.

Nous embarquons et nous installons confortablement sur des fauteuils inclinables de voiture, tous les 8 sur une pirogue et remontons le cours de la rivière Nam Ou.

Les paysages sont magnifiques et nous observons la vie locale : pêcheurs au filet ou à la ligne sur leur pirogue, femmes lavant leur linge, enfants jouant au bord de l’eau, bétail en liberté et buffles dont seule la tête émerge… Les rochers succèdent aux bancs de sables immaculés tandis que les falaises calcaires se dressent vers le ciel, telles des tours surplombant les méandres qui s’enfoncent dans la jungle. Superbe. Tous ces paysages et scènes de vie nous rappellent à nos merveilleux souvenirs de notre excursion en forêt amazonienne à Sarayaku.

Au bout d’une heure de navigation, nous débarquons à Muang Ngoi, un village pittoresque niché dans un méandre de la Nam Ou encadré par trois pitons abrupts recouverts d’une végétation luxuriante. La population locale regroupe des Lao des plaines, parmi lesquels les Khamu et les Hmong et vit le long de l’unique rue de terre, dans de petites cabanes en bambou sur pilotis, avec toilettes extérieures. Un petit air de bout du monde.

Nous marchons vers un joli point de vue sur ce paisible village bien caché dans un cadre naturel splendide, au milieu de forêts de tecks.

En chemin, nous entrons dans des grottes qui servaient d’abri pendant les bombardements de la guerre du Vietnam.

Une femme nous invite à entrer chez elle. Sa salle à manger est tout simplement ouverte sur l’extérieur avec une vue sur la rivière incroyable.

De jolis insectes nous accompagnent.

Nous embarquons de nouveau sur notre pirogue et nous arrêtons sur le chemin du retour à Sop Keng. De nouveau, nous traversons un mignon village où la vie semble s’être arrêtée. Les locaux paraissent vivre au ralenti. La chaleur n’incite pas non plus à l’hyper activité.

Nous marchons à travers les rizières au vert éclatant sous une chaleur écrasante.

Et pour nous récompenser de cette courte marche pendant laquelle nous dégoulinons de sueur, nous sautons dans l’eau !

Ici, le bambou sert à tout : murs de maisons, clôtures, paniers de pêche, ponts…

Et c’est de nouveau reparti en pirogue vers Sopvan où cette fois, nous embarquons sur 4 kayaks pour rejoindre notre point de départ de ce matin.

La journée a été bien remplie et bien fatigante avec ces 7 kilomètres à pied et autant en kayak sous plus de 30°C. C’est donc en songtheo (petit bus taxi à deux rangées de banc) que nous rejoignons les deux derniers kilomètres nous séparant de la piscine, toujours autour de quelques jus de fruits frais partagés avec nos amis les BAAM, les PLEM, et les On est tout petit face à la nature ! Un petit air de paradis à condition de faire abstraction des grenouilles nageant dans la piscine au milieu des algues…

Le Laos se prête décidément à la détente et n’incite pas à avoir un rythme de fou… Du coup, nous revoyons à la baisse notre parcours des jours à venir et décidons de ne pas faire une boucle de 500 km en direction des sites archéologiques de la plaine des jarres. Nous avons en effet appris qu’une grande fête avait lieu à Luang Prabang le week-end prochain et souhaitons y assister.

Mercredi 9 octobre 2019 :

Matinée école mais aussi matinée intendance avec quelques dernières lessives, lavage du camion et pleins d’eau. Puis un dernier jus de mangue frais. Et un dernier saut dans la piscine.

Notre cavale reprend en longeant la rivière Nam Ou sur laquelle nous avons navigué hier et en traversant de pittoresques petits villages, toujours au milieu de collines boisées et de rizières.

Puis nous quittons cet axe en travaux (toujours par des entreprises chinoises) et nous empruntons une piste de terre pour une bonne dizaine de kilomètres en direction de Pak Ou. Bien défoncée par endroit, nous avançons lentement en évitant au mieux les branchages de la dense végétation tropicale et les profondes ornières. La Tiny s’en sort fièrement. Mais la nuit tombe et il ne serait pas prudent de terminer les 4 kilomètres restants. Bivouac en surplomb de la rivière.

Jeudi 10 octobre 2019 :

Les cris des enfants de l’école voisine nous réveillent. Puis c’est au tour de la police locale de débarquer pour nous dire que le coin est dangereux ! Mais que peut-il nous arriver ici ?? Contrôle et photo des passeports. Difficilement, nous parvenons à négocier de rester juste le temps de faire l’école jusqu’en fin de matinée.

Nous rejoignons le bout de la piste avec deux passages bien techniques. Heureusement que le temps n’est pas à la pluie.

Nous nous posons sur un parking à l’entrée de Pak Ou où stationnent déjà les BAAM ainsi qu’un couple suisse (Barbara et Urs) que nous avions déjà croisés à Boukhara en Ouzbékistan. Mais que le monde est petit ! Les enfants du village sont surpris par la longue barbe blanche de notre ami Pascal !

Après-midi farniente, à gérer de l’administratif et à préparer l’arrivée prochaine de la famille dans 10 jours.

Pak ou est le confluent de la rivière Nam Ou que nous suivons depuis quelques jours et du Mékong, le dixième fleuve du monde et le quatrième plus grand d’Asie. Sa longueur varie de 4 350 km à près de 5000 km selon les chiffres. Prenant sa source en Chine sur les hauteurs de l’Himalaya, le Mékong irrigue successivement la Chine, borde le Laos à la frontière de la Birmanie puis de la Thaïlande avant de couler au Laos et de revenir à sa frontière, puis traverse le Cambodge où se forment les premiers bras de son delta, qui se prolonge dans le sud du Vietnam où il est appelé traditionnellement le « fleuve des neuf dragons ». Nous dînons sur un bateau flottant sur ce fameux Mékong que je rêvais de voir depuis longtemps.

Vendredi 11 octobre 2019 :

Ce matin, de nouveau nous sommes abasourdis quand nous apprenons le décès d’un ami. Une nouvelle fois, nous aimerions tant être proches de sa famille et de nos amis communs pour se soutenir. Tes petits croquis au stylo tard le soir dessinés sur les nappes en papier, déchirées et tachées de vin rouge, signes d’une belle soirée partagée à refaire le monde, nous manqueront. Ta générosité et ta bonté aussi. Salut mon bon vieux Luc.

Nous embarquons sur une pirogue pour traverser le Mékong et nous rendre sur le site des grottes de Pak Ou. Le site comprend les deux grottes de Ting : Tham Ting au premier niveau, puis Tham Phoum en haut des escaliers. C’est un lieu de pèlerinage bouddhiste bien connu. Elles renferment des milliers de statuettes de Bouddha, il y en aurait entre 4 000 et 5 000. Toutes de styles différents et de taille variable. Elles ont été déposées là par des fidèles, au fil des ans. L’entrée de ce site religieux, est au pied d’une falaise verticale au beau milieu d’une jungle luxuriante. Parmi les 4000 effigies, certaines en bois sont très anciennes. On apprécie l’atmosphère qui se dégage des lieux avec cette poussière et ces toiles d’araignées qui recouvrent ces statuettes au bois vermoulu. Ces grottes ouvertes sur le Mékong sont très agréables.

C’est à la lumière de notre torche que nous contemplons les trésors de Tham Phoum, la deuxième grotte, longue de 54 mètres, qui se situe en haut d’un escalier de 200 marches.

Retour sur l’autre rive du fleuve et nous passons par le temple Rasaworawiharn de Pak Ou.

Arrivés près de notre campement, nous observons pour la première fois des éléphants d’Asie. L’ancien nom du Laos, Lane Xang, signifie « Royaume du million d’éléphants ». De nos jours, ces pachydermes se font rares. Le pays compterait environ 1000 éléphants sauvages dont 500 domestiqués qui sont utilisés pour des travaux et des chantiers. Mais je vous en parlerai plus longuement dans une quinzaine de jours.

Nous assistons également à un entraînement de coqs de combats.

Nous prenons la route, encore pour une petite distance, seulement une trentaine de kilomètres. C’est à Luang Prabang que nous allons nous poser pour quelques jours. Première grande ville que nous traversons au Laos. 70 000 habitants la peuplent.

Nous nous retrouvons entre voyageurs (toujours les mêmes, soit 6 familles sur les 8 de notre convoi chinois) et bivouaquons dans l’enceinte d’un temple ! Les moines du Wat Aram nous autorisent, après discussion et les avoir rassurés de même que la police qui est venue nous voir, à séjourner chez eux. Quel privilège ! Phong le responsable, vêtu de sa robe safran et jaune, à la différence de ces collègues vêtus de safran, est très sympathique. Il s’occupe d’une quinzaine de jeunes moines novices qui viennent de familles défavorisées et sont placés ici. Ils sont scolarisés à l’extérieur et vivent dans l’enceinte du temple.

Le cadre est superbe, hyper bien situé en plein centre de la ville et tout près de son quartier historique. Si nous sommes tous réunis ensemble à Luang Prabang, c’est que ce week-end ont lieu deux grandes fêtes. La Boun Lai Heua Fai est une procession aux chandelles, le soir, où les laotiens mettent à l’eau des bateaux illuminés par des bougies. Cette année, la Boun Ok Phansa a lieu au même moment. C’est la fin du carême bouddhique. Après 3 mois de retraite, les moines ont l’autorisation de sortir de leur pagode. Nous assistons d’ailleurs à la préparation par les jeunes moines des embarcations et autres décorations qui seront illuminées ce week-end dans toute la ville.

Je me réfugie avec mon PC pour chercher un peu d’inspiration et écrire ces quelques lignes dans le calme du magnifique temple.

Les enfants restent sur le bivouac, tandis qu’entre adultes, nous allons passer du bon temps à vider quelques mojitos laotiens dans un bar à l’ambiance agréable. La ville est très touristique et nous croisons plus d’européens que de locaux. Il y a d’ailleurs une quantité incroyable de guesthouse, de restos, de pubs annonçant sur leurs ardoises des happy hour, d’agences de tourisme vendant des excursions.

Samedi 12 octobre 2019 :

Matinée où nous récupérons des abus de la veille. On sent que la quarantaine est là…

A midi, les moines nous amènent à manger. En cette période de fête, ils reçoivent beaucoup d’offrandes de la part de la population locale et viennent gentiment partager avec nous.

Nous les observons poursuivre leurs décorations pour la fête qui arrive.

En échange, nous nous mettons à désherber le stupa et à ramasser des sacs entiers de déchets répartis autour du temple.

Puis, nous partons découvrir Luang Prabang, ville classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO mais dont je vous parlerai également plus longuement car elle fera partie du circuit que nous ferons avec notre famille à la fin du mois. La ville s’étend en longueur, sur une péninsule au confluent du Mékong et de la Nam Khan.

La superbe vue sur Luang Prabang, le Mékong, et les montagnes alentour se mérite au prix d’un effort : au cœur du centre-ville une ascension de 328 marches permet d’atteindre le sommet du mont Phousi , le Vat Chomsi est un petit temple en forme de croix.

Nous redescendons et faisons le tour de la péninsule à pied. La ville offre un fabuleux mélange d’architecture traditionnelle et de structures urbaines conçues par le gouvernement français, notamment aux 19ème et 20ème siècles. Les dernières maisons de bois bâties sur pilotis ont été préservées, les maisons coloniales et les temples, restaurés. Tout cela le long du Mekong, on adore.

Nous voyons quelques exemplaires des pirogues dans lesquelles prennent place une cinquantaine de personnes pour faire la course.

Toute la ville se prépare pour la fête.

Nous profitons d’être dans une grande ville pour faire un tour au supermarché et acheter des produits que nous ne trouvons plus depuis longtemps. Les produits coûtent cher mais ça fait du bien de pouvoir mettre un peu de beurre sur les tartines le matin, de boire un petit noir (même si c’est du Nescafé) et de manger une lamelle de fromage (même si c’est du cheddar) en fin de repas.

Petit plaisir avec des vrais bons pains au chocolat, ce qui ne nous était pas arrivé depuis un an.

En levant les yeux, nous sommes un peu surpris de l’état du réseau électrique… un vrai sac de nœuds…

Mais il ne faut pas être trop tête en l’air et faire attention à tous les deux ou trois roues bien chargés…

En soirée, nous allons profiter de l’illumination des temples. Des fidèles et des moines allument une à une les bougies de milliers de lampions. L’instant est magique. Nous passons de temple en temple. C’est magnifique. Le premier est le Wat Siphouttahabat Thippharam. Il nous met vite dans l’ambiance.

Le Wat Sansoukharam est très beau également. Des moines novices prient en chantonnant des textes assez répétitifs.

Un peu plus loin, à quelques dizaines de mètres, le Vat Sop Sickharam, le Vat Syrimoungkoun Xaiyaram, le Wat May Souvannapoumaram et le Watsibounheuang se succèdent et sont richement décorés.

Mais le dernier est incontestablement le plus beau. Le Vat Xiengthong Sayaroharamathibodimaha (reprenez votre respiration) est encore plus beau et plus illuminé par plusieurs centaines de bougies.

Nous mangeons au sein du night market dans une gargote pour quelques euros. Nous apprécions de manger un vrai sandwich. Ça faisait bien longtemps. On profite bien des prix tout doux pour manger dehors, ce qui ne coûte pas énormément plus cher que de préparer à manger dans le camion. Et qu’il est bon ce jus de mangue et de fruit du dragon à 10 kips soit 1€ !!

Nous déambulons le long de la rue Sisavangvong, l’artère principale de la ville où de rares maisons traditionnelles habitées résistent parmi les hôtels et belles boutiques.

Dimanche 13 octobre 2019 :

Réveil très matinal. Dès 4 heures, nous sentons beaucoup d’agitation autour des temples. Les micros raisonnent, les gros tambours aussi. 3 heures plus tard, ça continue, je sors de mon lit.

Nous assistons à la cérémonie quotidienne du Tak Bat qui se déroule chaque matin à Luang Prabang. Elle consiste en une rituelle quête matinale des offrandes par les moines mendiants du Bouddhisme Théravada qui ont renoncé à tous biens matériels et qui ne vivent que de l’aumône. Ils dépendent entièrement de la bonté et de la générosité des dévots pour se nourrir, se vêtir, ou se déplacer. La tradition de l’aumône remonte au 14ème siècle et bien qu’elle soit pratiquée dans plusieurs villes du Laos, elle est particulièrement authentique à Luang Prabang.

En ce jour de fête, elle est encore plus importante aujourd’hui. Habituellement, les moines sortent dans la rue, mais là, ce sont les locaux qui viennent aux moines dans les temples et monastères. La profusion de dons de nourriture, de boissons, de billets de banque, d’électroménager (bouilloires, ventilateurs, cuiseurs vapeurs…) est impressionnante. Le tout est accompagné pendant des heures de chants et de prières. Seules les femmes font les offrandes et prient.

A l’extérieur, dans les cours des temples, une fête foraine s’installe. Nous assistons à une impressionnante partie de kataw (appelé aussi sepak takraw ou kick volley-ball), sport d’équipe proche du volley-ball, qui se pratique essentiellement dans les pays d’Asie du Sud-Est où il est très populaire. Deux équipes de trois joueurs s’affrontent et pour renvoyer la balle dans le camp adverse, ils doivent utiliser principalement leurs pieds, mais aussi les genoux, les épaules ou la tête.

On continue à nous apporter régulièrement de la nourriture. Nous comprenons qu’ils sont submergés d’offrandes de nourriture et partagent alors très gentiment avec nous des fruits (des régimes de bananes entiers), des boissons, des gâteaux, du riz et plein de sortes d’accompagnements différents…

L’ambiance est très sympathique entre cette fête où la musique à fond est mélangée aux chants mélodieux des moines bouddhistes. Ce soir encore, la fête se prépare et les moines préparent leurs bateaux, étoiles, lampions faits de papiers de soie colorés. Mais malheureusement, à l’heure où nous commençons à les aider à les allumer, une énorme pluie tropicale (on est en toute fin de période de mousson) s’abat et détruit en quelques minutes, tout le travail de ces moines qui ont passé des journées entières à tout décorer. Tellement de déception. La fête est gâchée pour ce soir.

Lundi 14 octobre 2019 :

Joyeux anniversaire à notre grand Victor qui fête aujourd’hui ses 10 ans ! Déjà 10 ans dont 2 passés sur les routes du monde. Avec Anaïs, nous partons chercher pour le petit déj de bonnes gaufres et des jus de fruits frais.

Après avoir acheté au marché des fruits et légumes, du café moulu (enfin, on en a trouvé ! en même temps le Laos est un pays producteur) nous partons en fin de matinée tous ensemble dans un cadre de rêve. L’établissement Utopia est un bar resto surplombant les rives de la Nam Khan. Superbe cadre pour fêter son anniversaire ! Victor rêvait de manger une pizza !

Nous passons repérer l’hébergement où logera notre famille la semaine prochaine. C’est parfait. Et en plus, ce n’est pas loin de l’Utopia, on y retournera… n’est-ce pas papa, Christelle, Laurent et Ella ? Dépêchez-vous de nous rejoindre, nous avons hâte !

Nous utilisons régulièrement WhatsApp nous permettant de voir en vidéo et de partager de bons moments avec les gens qu’on aime ! Et c’est encore meilleur de se sentir « moins loin » de la famille en ces jours de fête.

Comme le Laos n’invite vraiment pas à se bousculer, nous allons avec nos amis nous rafraîchir à la piscine. Le bar accessible directement depuis le bassin non plus… Vraiment trop dur ce rythme laotien…

Retour en tuk-tuk au bivouac pour enfiler des vêtements longs alors que le soleil se couche et nous prévenir des piqûres de moustiques.

Puis, pour cette troisième et dernière soirée, la fête s’annonce belle. Le beau temps est là, la nuit tombe et cette fois la ville de Luang Prabang va être toute illuminée. Mais avant de descendre en ville, nous aidons les très jeunes moines du temple Wat Aram où nous bivouaquons à allumer des centaines de bougies. Moment chargé d’émotion tellement c’est beau.

A 19 heures, s’ouvre la cérémonie des bateaux éclairés au pied du temple Pa Huak. Une cinquantaine d’embarcations que les fidèles ont confectionnées en roseaux, papiers de soie, feuilles de bananier ornées de fleurs et d’encens et illuminées de centaines de bougies défilent lors d’une longue procession le long de la rue Sisavangvong jusqu’au temple Vat Xiengthong Sayaroharamathibodimaha.

Elles sont accompagnées d’un cortège de jeunes chantant, dansant, et défilant avec des lampions éclairés. Chaque bateau est entouré d’une trentaine de personnes au minimum, soit plus de 1500 personnes qui défilent. Nombreuses sont les personnes défilant en tenues traditionnelles. C’est magnifique.

Puis, au bout de la procession de cette fête (Boun Ok Phansa) marquant la fin du carême bouddhique et coïncidant avec le dernière pleine lune d’octobre, tous ces bateaux, un à un, sont mis à l’eau sur le Mékong. Ils se mettent alors à flotter et à descendre au gré des courants et contre-courants du fleuve. Ils sont entourés de milliers de compositions florales elles aussi éclairées de bougies, que les locaux mettent à l’eau. Le spectacle est magique.

Je pense que jamais plus Victor n’aura autant de bougies pour son anniversaire !