409 km parcourus du 15 au 22 octobre 2019

41 083 km parcourus depuis le départ

Mardi 15 octobre 2019 :

Notre séjour dans le nord du Laos se poursuit à un tout petit rythme. Comme vous l’avez vu dans notre dernier article de blog, nous avançons tout doucement. Nous nous apprêtons à quitter à regrets le superbe cadre du temple de Wat Ham à Luang Prabang où nous sommes restés en compagnie de 5 autres familles voyageuses pendant quelques jours, bien choyés par la communauté de jeunes moines. Mais avant de partir, Phong nous apporte une nouvelle fois un grand plateau de nourriture et un régime de bananes que nous partageons avec les P’tits bleus. Toute cette nourriture en abondance fait partie des offrandes que reçoivent tous les matins les moines de la part de la population locale. En ces jours de fête auxquels nous avons assisté le week-end dernier, on croit comprendre que ces offrandes sont démultipliées. Ils ne sont que 16 moines à vivre dans ce temple et c’est incroyable tous ces kilos de nourriture qui leur sont offerts.

Nous partons, mais cet au revoir à ce si gentil moine Khong n’est pas un adieu car nous lui demandons en partant si nous pourrons de nouveau bivouaquer dans une dizaine de jours alors que notre famille séjournera dans une guesthouse proche. Il accepte avec un grand sourire.

Alors que le mois dernier, nous faisions quasiment un plein de gasoil par jour, parfois deux, nous faisons notre premier plein au Laos alors que nous y sommes depuis 15 jours. 0,93€ le litre (et un peu moins de 0,90€ un peu plus au sud). La qualité du gasoil n’étant pas bonne de nouveau, je remets de l’additif pour faire baisser le taux de soufre.

Nous descendons plein sud pour seulement 185 km afin de rejoindre notre prochaine étape de Vang Vieng. Mais la route est tellement sinueuse que nous n’avançons pas. Beaucoup de trous assez profonds, de virages. Mais une vue magnifique sur les montagnes plantées de forêts et de rizières.

Par endroit, la route a été emportée par des pans entiers de montagnes qui se sont effondrés, laissant place à une piste.

Un col à 1800 mètres nous mène au-dessus des nuages. La pluie arrive même. Après être monté en deuxième vitesse pour monter les 12% de pente, je dois descendre en premier rapport pour utiliser le frein moteur qui ne suffit quand-même pas. Je minimise au mieux l’utilisation des freins.

La nuit tombe. Nous nous arrêtons donc dormir en bas de la vallée après 4 heures de route et seulement 110 km parcourus… petite moyenne… Audrey demande à une femme qui sort de sa maison en bambou sur pilotis si on peut rester dormir sur son terrain. La compréhension est difficile mais elle comprend qu’elle accepte.

Mercredi 16 octobre 2019 :

Nous traversons des petites villes à l’heure de la sortie de l’école et sommes étonnés de voir des centaines de gamins à vélo tenir d’une main leur parapluie pour se protéger des rayons brûlants du soleil, de l’autre leur guidon et de l’autre leur téléphone portable. Euh, ça fait beaucoup de mains tout ça…

Le long de la route, petits stands de nourriture avec des poissons séchés.

Route vers Vang Vieng, ville très touristique, on le sait, mais réputée pour ces paysages de pains de sucre. Superbes paysages.

En y arrivant, nous ne sommes vraiment pas sous le charme de cette ville de routards, qui n’est pas non plus connue pour en avoir. Nous stationnons dans un endroit vraiment pas glamour dans une petite ruelle.

Vang Vieng était jadis, avant l’arrivée du tourisme de masse, un village paisible établi au bord de la rivière Nam Song, niché au creux de montagnes karstiques percées d’une trentaine de grottes. Si le cadre naturel de Vang Vieng et ses environs restent magnifiques, les rues de cette petite ville n’ont aucun charme : il n’y a qu’une succession d’établissements dédiés aux touristes. Devenue très prisée, Vang Vieng regorge de restaurants, bars, agences de voyages, hôtels et guesthouse qui poussent comme des champignons depuis dix ans.

Nous reviendrons la semaine prochaine en famille explorer les plus beaux endroits des environs mais partons à pied faire une petite rando pour aller visiter des grottes perchées en haut d’une de ces montagnes karstiques. Sur le papier, ça fait rêver d’autant plus que les températures ressenties dépassent le 36°C… Sauf que malgré notre bon GPS, tous les chemins y menant n’existent plus. Nous nous perdons dans les rizières d’un vert intense. La balade n’est cependant pas désagréable car les paysages sont effectivement magnifiques mais on aimerait bien aller un peu plus loin.

Pause baignade pour se rafraîchir mais la rivière manque de propreté pour y faire trempette. On s’oriente alors vers un nouveau chemin mais celui-ci est également dégueulasse et vraiment boueux. On rebrousse chemin. Décidément, il y a des jours où ça ne veut pas… C’est rare qu’on se plaigne mais là franchement, on n’y arrive pas. On envisage même de supprimer cette étape pour la semaine prochaine avec la famille. Mais on se dit que la sortie prévue au Blue Lagoon vaut certainement le coup. Et de toute façon, il nous faudra faire une étape sur la route pour couper un peu la longue distance à parcourir, surtout vu l’état de la route.

Retour au camion après avoir bu un jus de fruits frais qui même lui n’était pas fait avec des fruits frais… Allez, demain ce sera mieux !

Jeudi 17 octobre 2019 :

Route vers la capitale du Laos, Vientiane. Nous sommes tout excités car c’est tout bientôt que nous allons retrouver mon papa, ma sœur, mon beauf’ et ma nièce adorée. J-3 !

Bon, il y a encore plus de 150 km et bien qu’on pensait trouver un bon réseau routier en s’approchant de la capitale, on doit se résigner à rouler sur une route qui a autant de trous qu’un morceau de Leerdammer. On sent que tous les moyens sont mis à la construction en parallèle de la nouvelle route de la soie vers la Chine. Les chinois sont d’ailleurs encore là à déplacer les montagnes avec leurs gros engins de terrassement, à raser des maisons pour construite des piles de viaducs et à percer des tunnels bien que cette partie du pays soit moins montagneuse que dans le nord du Laos.

Nous arrivons à Vientiane. Il y a relativement peu de voitures pour une capitale et la circulation reste assez fluide. L’arrivée, comme souvent dans les grandes villes, n’est pas très belle. Puis, il nous faut slalomer entre les vélos, mobylettes, tuk-tuk, vendeurs ambulants et 4×4 rutilants alignant 8 cylindres sous le capot. L’écart de richesse est très important dans ce pays le plus pauvre d’Asie du Sud-Est.

C’est de nouveau dans un temple que nous trouvons refuge, toujours grâce à notre application de partage entre voyageurs iOverlander. Nous voici donc garés dans la cour du Wat Ong Teu, à deux pas de l’hôtel où séjournera notre famille et à trois pas des lieux d’intérêts touristiques de la capitale.

Allez, c’est parti pour une après-midi administrative car nous devons faire renouveler nos visas laotiens d’une durée initiale de 30 jours. Et il nous manque 5 jours pour faire la jonction. D’habitude, on se sert de notre fameuse application iOverlander mais étonnement, personne n’a référencé le bureau de l’immigration. C’est donc nous qui allons le faire pour aider les prochains. Mais il faut avant tout le trouver dans une ville de 800 000 habitants. Bon, merci Google. Après être passés par le bureau de droite, puis le bureau de gauche, le bureau n°1 puis n°2 puis n°1 puis n°5 puis n°2 pour revenir au n°1 (on ne se plaindra plus de l’administration française !), et après avoir payé 30 000 kips par personne pour les frais de dossier puis 20 000 kips par adulte et par jour supplémentaire demandé (gratuit pour les enfants), soit un peu plus de 33€, nous repartons après avoir laissé nos passeports qui seront prêts demain. Je n’aime pas me séparer de mes passeports qui sont bien l’objet le plus précieux que nous devons ne pas perdre, en plus de notre carte de moyen de paiement. Mais là, nous n’avons pas le choix. A notre tour de référencer le point sur l’appli pour les prochains voyageurs.

Maintenant, il nous faut faire prolonger l’importation temporaire du véhicule qui lui aussi n’a que 30 jours. Sur les bons conseils du bureau d’immigration dont nous sortons, nous nous dirigeons vers le Ministère des transports. Après avoir expliqué notre cas dans deux bureaux différents, on nous fait comprendre que ce n’est pas là et qu’il faut retourner à la frontière chinoise. Mais bien sûr ! On nous propose alors de faire un aller et retour en Thaïlande qui n’est qu’à 100 mètres de l’autre côté du Mékong pour réinitialiser le compteur. Mais bien sûr ! et qui c’est qui paye les 120 dollars pour refaire des visas laotiens pour entrer de nouveau dans le pays… Du coup, sur les bons conseils du Ministère des transports dont nous sortons, nous nous dirigeons vers le Ministère des finances abritant également le bureau des douanes. Après avoir expliqué notre cas dans deux bureaux différents, on nous fait comprendre que ce n’est pas là et qu’il faut nous rendre directement à un poste de douane dont le plus près est à 18 km ! Mais, pour ceux qui suivent, on n’a plus nos passeports qui sont restés au bureau de l’immigration. On ne pourra donc pas faire la prolongation aujourd’hui.

Allez, ça continue et comme voyager, c’est aussi anticiper, il nous faut profiter de la capitale et de la présence d’un bureau Allianz pour souscrire une assurance pour entrer en Thaïlande. Bien que nous n’en ayons pas besoin avant le début du mois de janvier, on préfère tenter de la prendre ici car on n’est pas certains que par la frontière où nous passerons entre le Cambodge et la Thaïlande, nous pourrons en souscrire une.

Bon quand ça ne veut pas le faire, ça ne veut pas. Le bureau est fermé car ses employés sont en séminaire… Comme ça, voilà, on connaît notre programme pour demain.

Vendredi 18 octobre 2019 :

C’est parti pour une nouvelle journée administrative. Je pousse les portes du bureau d’Allianz. J’explique mon cas : je veux souscrire une assurance pour mon véhicule à compter du mois de janvier. L’employé me demande le type de véhicule, je lui réponds comme d’habitude motorhome ou campervan. Il me demande de patienter. Cinq minutes plus tard, il revient avec une photo de la Tiny sur son téléphone qu’il vient de prendre m’expliquant qu’il doit l’envoyer à ses collègues de l’autre côté du Mékong en Thaïlande pour qu’ils valident l’originalité de notre véhicule… J’attends. Ça tombe bien, je profite de la climatisation et du café qui m’est proposé. Il m’annonce le prix qui me paraît un peu élevé. Pour ceux qui me connaissent, je négocie. Mais rien n’y fait. Je lui tends des billets en kips mais il me dit que je lui en donne trois fois trop. Le prix annoncé était en baht, monnaie thaïlandaise… ça devient plus raisonnable avec 18€ pour trois mois d’assurance. Mais évidemment, celle-ci ne couvre quasiment rien, juste la responsabilité civile.

Fini ce moment passé à 20°C, je ressors et me remets à transpirer sous ces 35°C. Direction le bureau d’immigration pour récupérer les 4 passeports où je récupère les visas laotiens laissés hier et qui ont été prolongés de 5 jours. Pendant ce temps, les enfants travaillent sérieusement dans la cabane-école.

Allez on file à présent à une vingtaine de kilomètres à la frontière thaïlandaise au niveau du Pont de l’Amitié franchissant le Mékong qui marque la frontière entre les deux pays. Je pars tenter de trouver le bureau des douanes pour faire prolonger de 5 jours l’importation temporaire de la Tiny pour ne pas risquer de rester bloqués ou d’avoir à payer une amende quand nous voudrons entrer au Vietnam dans une quinzaine de jours. On me fait passer de bureau en bureau. On me propose encore de faire un aller-retour en Thaïlande pour remettre à zéro le compteur de 30 jours. Je refuse et insiste pour prolonger le TIP original. C’est bon, je trouve le bureau 105 et le préposé qui remplit un post-it pour son collègue du bureau B5 qui remplit un formulaire, me fait payer 40 000 kips, m’accompagne voir son collègue qui a un galon de plus sur son épaulette et qui signe le précieux sésame.

Ouf, nous en avons fini avec nos papiers. Mais il nous faut déjà anticiper les prochains pays. Nous surfons sur les différents blogs de voyageurs, nous fouillons sur les groupes Facebook spécialisés et échangeons plusieurs mails avec d’anciens voyageurs et contactons différentes agences dont nous avons besoin pour traverser le mois prochain le Vietnam et le Myanmar (ex Birmanie) en mars prochain. Comme pour la Chine, il nous faut des accréditations des autorités, des permis temporaires et surtout la présence (officieuse au moins au Vietnam) d’un guide.

Et puis nous passons avec beaucoup de plaisir du temps à trouver des billets d’avion pour les parents d’Audrey et son petit frère qui devraient de nouveau nous rejoindre en début d’année prochaine ! Quelle chance nous avons d’avoir autant de visites…

Nous allons nous garer sur notre lieu de visite de demain, et profitons de l’ombre des arbres pour faire un peu de rangement et de ménage avant d’accueillir très bientôt la famille qui embarque demain dans l’avion à Roissy CDG ! L’excitation monte…

Samedi 19 octobre 2019 :

Nous sommes les premiers à entrer sur le parc du Bouddha, officiellement appelé Xieng Khuan. Il s’agit de l’œuvre d’un farfelu, Bunleua Sulilat, un chef spirituel à son tour sculpteur, sorte de Facteur cheval laotien qui a créé plus de 200 statues liées au bouddhisme et à l’hindouisme. Le tout a été construit en béton armé dans les années 1950. Aujourd’hui, la mousse verdit ces étranges sculptures de Bouddha, ces sculptures anthropomorphes, ces animaux, ces dieux et ces démons.

De retour sur le parking, je m’aperçois qu’une roue est crevée. Par chance, il y a un réparateur de pneus sur le parking même ! Mais il ne fait que regonfler la roue et ne veut pas la réparer… En même temps, je crois que je l’ai réveillé… J’entends bien la fuite d’air et nous devons vite reprendre la route vers Vientiane pour trouver un réparateur qui accepte de faire son métier. J’ai la flemme de changer la roue. C’est par des grands sourires, des selfies et des bouteilles d’eau fraîche que nous sommes accueillis chez un réparateur qui répare la réparation mongole qui n’a pas tenu, mais qui n’était que déjà une réparation iranienne qui n’avait pas tenu…

Retour en centre-ville de la capitale où nous sommes attirés par le joli temple de Wat That Phoun qui s’écrit dans le magnifique alphabet lao ວັດເທບນີມິດ. Nous nous garons au milieu de ces magnifiques monuments à l’ombre de superbes arbres.

Aussitôt, un moine s’approche de moi, et avant-même de me dire bonjour, il me tend un grand verre de café glacé. Les sourires s’échangent ainsi que des discussions en anglais. Nous sommes surpris d’ailleurs au Laos de voir autant de personnes parler anglais. En tout cas, on en voit beaucoup plus qu’en Mongolie ou que même en Chine. Les moments partagés sont agréables, bien que ce soit plus difficile pour Audrey car les regards des moines envers une femme sont plus fuyants.

Nous regardons l’un des moines monter à plusieurs mètres de hauteur à pieds nus en haut d’un palmier et couper à l’aide de sa machette plusieurs branches.

Puis il se met à découper les feuilles une à une pour ne garder que la mince tige en éliminant délicatement tous les morceaux verts. Nous passons avec Victor notre après-midi à aider tous ces moines vêtus de leurs draps de couleur safran à confectionner ce qui leur servira à fabriquer des balais. Super moment où nous échangeons sur nos vies respectives.

Mais il est temps pour les moines d’aller consacrer leur fin de journée à la prière et de se coucher tôt; ils se lèvent chaque matin à 4 heures pour de nouveau prier et aller faire l’aumône dans les rues autour du temple.

Nous retrouvons notre bivouac au temple de Wat Ong Teu près de l’aéroport. Ça y est, notre famille est dans l’avion !

Dimanche 20 octobre 2019 :

La nuit a été pourrie par le bruit de la musique à fond des bars qui sont restés ouverts toute la nuit ! Mais nous ne serons pas plus fatigués que nos proches qui en sont bientôt à 24 heures de trajet pour nous rejoindre… Ils seront bien plus fatigués que nous, avec en plus 5 heures de décalage horaire…

Nous suivons leur avancée sur internet et leurs 3 vols successifs qui les font transiter par Zurich et Bangkok. Plus de 10 500 km. Plus de 13 heures de vol, sans compter les nombreuses heures de transit, d’attente, et de retard… Trop hâte de les serrer dans nos bras. Nous imaginons qu’eux aussi. Bientôt 5 mois que nous n’avons pas vu mon papa qui nous fait le plus grand plaisir de revenir nous voir malgré la distance et la fatigue que cela représente. Qui aurait dit que mon cher papa nous rejoindrait 4 fois cette année 2019 : au Maroc en janvier, en Grèce en février, en Ouzbékistan en mai et maintenant en Asie du Sud-Est ! Merci papa !! Bientôt un an que nous n’avons pas vu Christelle, Laurent et Ella. Une énorme pensée pour notre neveu Mattéo qu’on espère au cours des prochains mois recevoir… L’émotion et l’excitation sont bien présentes dans la Tiny ce matin. J’interromps régulièrement Anaïs et Victor pendant leur dernière matinée d’école avant les vacances pour les tenir informés de l’avancée des avions. Ça y est, leur gros Boeing 777-300 vient d’atterrir en Thaïlande. Plus qu’un petit vol d’une heure et nous pourrons les accueillir !

Nous attendons sur le parking de l’aéroport ce qui donne même l’occasion à des pilotes de ligne de venir poser pour des photos devant la Tiny. Pendant ce temps, nous scrutons en ligne l’avancée de nos proches.

Bon en fait, avec une seule petite heure de retard (bon du coup, ça fait 25 heures de transport pour eux !), leur Airbus A320 atterrit sur l’aéroport international Wattay de Vientiane. Et dès 13 heures, nous partageons un intense moment d’émotion en pouvant embrasser et serrer dans nos bras les personnes qu’on aime.

Nous accueillons nos invités, qui ont les traits un peu tirés, dans notre Tiny où la température ne doit pas dépasser les 40°C…

Rapidement, nous allons nous garer sur notre bivouac, toujours au temple Wat Ong Teu. Et là, nous comprenons mieux pourquoi mon papa, Christelle, Laurent et Ella étaient autant chargés de bagages ! En plus des quelques commandes que nous avions fait livrer chez eux pour la suite de notre voyage (pièces mécaniques, cartes routières, guides touristiques…), ils sont venus chargés de charcuterie, de fromages et de chocolat et même de Ricard !! Merci également Huguette, tatie et tonton, Liliane et Daniel et Emilie pour tout ce que vous nous avez également offert. Un immense merci à tous ! Que c’est bon d’avoir un frigo qui sent le fromage quand on l’ouvre !

Nous trouvons qu’il est plus sage de directement partir se promener au lieu de récupérer directement les chambres d’hôtels de nos invités au risque de les perdre pour une douzaine d’heures et qu’ils viennent nous réveiller la nuit prochaine à 3 heures du mat’…

Nous partons tout de suite marcher un peu dans la ville. Au passage, nous entrons dans le temple Wat Ong Teu. Les panneaux des portes d’entrée sont en bois sculpté doré. Il possède le plus lourd Bouddha de bronze de la capitale. Il est rescapé du 16ème siècle et mesure 5,80 m de haut. Un moine prie dans un coin, une fidèle également devant quelques offrandes qu’elle vient de déposer.

Nous allons nous rafraîchir sur une terrasse d’un bistrot avec une belle vue sur le Mékong et sur la Thaïlande de l’autre côté du fleuve. Mais qu’elles sont bonnes ces retrouvailles !

En direct, nous apprenons la bonne nouvelle que ma nièce adorée Emilie et son chéri Boris, viennent d’entrer dans la grande communauté des camping-caristes en s’achetant un camping-car. Nous leur souhaitons tout simplement autant de bonheur que nous en avons pris nous aussi depuis notre premier achat il y a 7 ans. Que ce soit en Charente Maritime, en France, en Europe ou sur les autres continents, que d’aventures et de rencontres nous leur souhaitons de vivre ! Vivement qu’on les accueille dans la communauté des nomades voyageurs…

Repas pris sur le night market qui se monte tous les soirs le long du Mékong où parmi tous les plats, notre choix se porte sur des nems, des rouleaux de printemps, des brochettes de calamars ainsi que des omelettes aux petits légumes.

Repos bien mérité à l’hôtel climatisé pour notre famille ! Quant à nous, nous restons bien confortablement sur notre bivouac du temple.

Nuit bercée par la musique à fond des bars distants de 10 mètres de la Tiny !

Lundi 21 octobre 2019 :

Nous partons marcher à la découverte de la capitale et passons d’abord devant de beaux palais d’ambassades, des ministères, des belles maisons coloniales ainsi que le palais présidentiel. Les bâtiments administratifs sont encore marqués en français, signe de l’ancien protectorat.

C’est également l’occasion de découvrir ou de redécouvrir le charme de l’activité des grandes villes asiatiques, bien que Vientiane reste encore à petite échelle avec ses quasiment 800 000 habitants.

Et c’est aussi l’occasion de déambuler au milieu de ces engins à deux ou trois roues… Les chauffeurs de tuk-tuk attendent nonchalamment le client bien allongé dans leur hamac. Christelle avec son grand sourire est déjà prête à aller faire le tour de Vientiane en tuk-tuk version sidecar en bambou.

Puis, c’est au Kua Din Market que nous allons mettre tous nos sens en éveil : vue et odorat en prennent plein ! Ce marché où les producteurs locaux viennent vendre leur production est effectivement haut en couleurs et en parfums. Les marchandises sont exposées par catégories, les légumes, les fruits, la viande (y compris les tortues), les poissons (y compris les batraciens, les poissons-chats, les anguilles…), les œufs cuits avec poussins à l’intérieur… Mais on peut aussi acheter des œufs colorés.

Bon concernant les bouchères, elles sont assises sur les étals (ou allongées) avec les pieds posés à quelques centimètres de la viande… Elles agitent leur téléphone portable ou un sac plastique pour essayer de chasser les mouches.

Un secteur vend les offrandes que les locaux achètent pour les moines des nombreux temples de la nuit.

Des fleuristes assemblent des petites compositions de feuilles de bananiers et de boutons fleuris.

Mais comme dans toutes les capitales, nous trouvons également de grands malls commerciaux flambants neufs, à côté de ces petits marchés populaires. Comme en Europe ou dans le monde entier, ce sont des temples de la consommation effrénée vendant les téléphones portables derniers cris ou plein de choses peut-être pas indispensables…

Nouvelle petite pause pour se rafraîchir autour d’une boisson sortant du frigo, tout cela non loin du ventilateur car les températures ressenties ne sont pas loin de 40°…

Changement d’ambiance en nous rendant au très instructif COPE (Cooperative Orthotic and Prosthetic Enterprise) Visitor Center. Cette ONG laotienne fait le lien entre les fondations internationales et les besoins locaux, en fabriquant des prothèses et offrant des soins aux personnes victimes des UXO dont je vous ai parlé dans un précédent article. Entre 1964 et 1973, des millions de bombes ont été larguées (plus que pendant toute la seconde Guerre mondiale) par les américains sur le sol du Laos lors de la guerre du Vietnam. Cela a fait du Laos le pays le plus bombardé au monde de l’Histoire. Le pays n’était pas directement concerné par la guerre, il s’agissait de couper les routes d’approvisionnement du Vietnam. De plus, pour ne pas que les bombardiers américains reviennent à leur base chargés des munitions qu’ils n’avaient pas pu larguer sur le Vietnam, ils s’en séparaient sur le Laos. L’équivalent d’une bombe toutes les 8 minutes pendant 9 ans !

Mais 30 % des bombes lâchées sont des UXO, c’est-à-dire des Unexploded Ordonance ou munitions n’ayant pas explosé à l’impact. Aujourd’hui, il y aurait encore 80 millions d’UXO dispersées sur le territoire. Depuis la fin du conflit, 12 000 victimes (morts ou blessés) de guerre ont officiellement été recensées (mais il y en aurait en réalité beaucoup plus). 50 % de ces victimes sont des enfants.

Ces énormes bombes contenaient 680 sous-munitions de la taille d’une orange. Une seule bombe pouvait contaminer la surface équivalente à 3 terrains de football car une bonne partie n’explosaient pas au contact.

Malgré les programmes de déminage en cours, elles font encore une quarantaine de décès par an et beaucoup de personnes amputées principalement des gamins ou des paysans qui découvrent ces projectiles. Ces quinze dernières années, le gouvernement américain a versé en moyenne 3,1 millions de dollars par an pour déminer le territoire alors qu’il a dépensé 17 millions de dollars par jour pendant 9 ans pour bombarder le pays !

Nous visitons une émouvante exposition des munitions retrouvées, des prothèses en bois ou en bambous aujourd’hui remplacées par des matériaux composites, des dessins d’enfants, des vidéos, des photos et nous nous rendons encore plus compte de l’ampleur des bombardements durant la guerre secrète, période de l’Histoire malheureusement oubliée.

Pause repas dans une petite cantine pour se remplir les estomacs. A peine 1,50€ par personne boisson incluse !

C’est parti pour la visite du temple Wat Sisaket, datant de 1818. C’est le plus ancien temple de la ville car il a été épargné par les envahisseurs Siamois qui ont déferlé sur la ville en la détruisant. Par chance, ce temple de style siamois a donc survécu à cette mise à sac.

Le grand cloître abrite une quantité incroyable de statues de Bouddha disposées dans des niches. Elles seraient au nombre de 6 800. Elles sont en bois, en argent mais les plus anciennes en bronze datent du 15ème siècle. Avec plus ou moins de souplesse, on imite la pause du Bouddha…

Sous les colonnades du cloître, nous voyons deux exemplaires de gouttières en bois (hang hod) en forme de serpent mythique (nâga). Lors des grandes cérémonies du nouvel an lao, les fidèles versent l’eau parfumée qui s’écoule le long de la gouttière sur la tête des moines ou sur les statues de Bouddha.

Le sanctuaire principal est superbement orné de fresques illustrant la vie de Bouddha. Le plafond à caissons et ses décorations florales seraient inspirées du château de Versailles.

Puis nous passons devant le magnifique pavillon bibliothèque d’inspiration birmane, construit sous une élégante toiture à 4 pans. La grande armoire contenait auparavant de nombreux manuscrits sur feuilles de latanier.

A l’extérieur du temple, nous voyons beaucoup de monuments funéraires renfermant des urnes.

Retour à la Tiny pour fêter avec un peu de retard mais cette fois en famille, les 10 ans de Victor. Notre grand garçon est bien gâté par tous nos proches qui ont profité de la venue de notre famille pour leur remplir les bagages !

Nos invités ont bien mérité une petite douche et une pause à leur hôtel. Et d’ailleurs, nous aussi profitons de leur douche. Que c’est bon d’avoir de la place sous la douche et de l’eau à volonté !

Puis, c’est en tuk-tuk que nous embarquons après avoir négocié et divisé le prix initial de la course par deux. Le véhicule est bien chargé avec nous 8 à bord mais l’expérience est bien sympathique à travers la circulation nocturne de Vientiane.

En chemin, nous passons devant le Patuxai. Cet arc de triomphe modèle réduit trône à l’extrémité nord de l’avenue Lane Xang. Il fut édifié au cours des années 1960, pour honorer la mémoire des victimes des guerres prérévolutionnaires, avec du béton américain destiné à construire un aéroport.

Il nous dépose 4 km plus loin au Wat That Luang, un grand stupa doré haut de 40 mètres. C’est le monument le plus important du pays et le symbole du Laos. Il fut édifié au milieu du 16ème siècle quand Vientiane est devenue capitale du royaume. Il abriterait des reliques du Bouddha (cheveux ou morceau de sternum…).

Tout autour de la grande place où le stupa est édifié, sont construits d’autres superbes temples ainsi que le Parlement Lao.

Au prix des restos ici, on ne se prive pas et pour le même prix que ce midi, on se régale ce soir de petites crêpes indiennes.