410 km parcourus du 19 au 23 décembre 2019
45 682 km parcourus depuis le départ
Jeudi 19 décembre 2019 :
Ça y est, l’heure est venue de quitter le Laos. Je ne vous le cache pas, avec tristesse car on si sentait tellement bien. Tristesse également de quitter nos amis les BAAM avec qui nous avons passé tant de bon temps. Heureusement que l’arrivée prochaine de nos amis à l’aéroport dans quelques petits jours nous donne de l’entrain et l’envie de vite les rejoindre. En plus, nous ne sommes pas pressés de passer la frontière cambodgienne car on la sait très corrompue. Après les YAKA, les Un instant de vie, les P’tits Bleus, les BAAM, les PLEM, les JUNAROST, nous sommes en queue de peloton des voyageurs pour passer à cet unique poste frontalier entre le Laos et le Cambodge et tous ont été rackettés par les douaniers.
Dès 8 heures, nous quittons le merveilleux site des chutes de Phapheng au niveau de l’archipel des 4000 îles et arrivons très rapidement 10 km plus loin au poste de frontière de Nongnokkheane.
Nous sommes le seul véhicule; nous dégainons notre plus grand sourire mielleux et avançons tous les 4 au bureau de l’immigration. Rapidement, le tampon de sortie du territoire ainsi qu’un tampon « used » (sur le visa lao) sont adossés sur nos passeports. Mais avant de nous les rendre, le douanier nous demande 10 000 kips (1€) par personne pour avoir tamponné le passeport. Nous refusons. Il insiste. Je lui ai dit qu’il a déjà fait la blague à nos amis la semaine dernière et qu’il leur avait dit que c’était payant parce qu’ils étaient passés un week-end mais que la semaine, c’était gratuit. Il rigole et me redonne mes passeports. Première étape franchie.
Au bureau d’à côté, nous devons faire la traditionnelle sortie du véhicule et annuler le titre d’importation temporaire. Et là, le douanier passe une grosse dizaine de minutes à lire les 4 cases de cette feuille verte. Nous sentons le traquenard mais ne réagissons pas et gardons notre calme et sang-froid. Nous allons même nous asseoir sur un petit banc. Il sort fumer sa clope. Il revient et se remet à lire le document. Il nous appelle et nous explique qu’il y a (évidemment) un problème et que nous ne pouvons pas passer à cette frontière mais à celle par laquelle nous sommes entrés au Laos en provenance du Vietnam. Mais le problème est qu’il nous parle en anglais et nous lui faisons croire que nous ne parlons pas un seul mot d’anglais. Il insiste. On persévère à lui parler en français. Malin, il téléphone à un ami qui parle le français et me tend l’appareil. Cette personne tente de m’expliquer la situation. Encore plus malin, je fais mine de lui faire croire que je ne comprends rien en répétant sans cesse « je vais au Cambodge, je vais au Cambodge, je vais au Cambodge ». Je le saoule. Il raccroche. Nous retournons nous asseoir et boire un café. Encore 10 minutes plus tard, le douanier appelle Audrey et lui explique de payer 10 000 kips pour qu’il accepte de nous laisser passer. Elle refuse. Question de principes. J’appelle l’Ambassade de France à Vientiane et explique la situation à une personne très compétente, compréhensive et prête à m’aider pour ne pas cautionner ce genre de corruption. Malheureusement la communication coupe mais quelques instants après, on voit le douanier sortir du bureau accroché à son téléphone. Nous en déduisons que l’Ambassade n’a pas traîné à réagir. Il revient aussitôt en nous disant qu’on peut passer gratuitement. OUF Deuxième étape franchie.
Un dernier contrôle se fait à un agent douanier qui s’occupe toute la journée de monter et de baisser la barrière qui bloque la route après avoir noté sur un cahier l’immatriculation, le numéro de passeport et mon nom. Mais pour cela, il me demande « two dollars ». Je lui réponds « no english ». Il me redemande « two dollars » en me montrant deux doigts. Je lui réponds « no english ». Il lève la barrière. Troisième étape franchit et déjà 6€ de gagnés…
Nous arrivons à la barrière cambodgienne. Audrey descend. Là encore, il semble y avoir un problème. Le gardien fait traîner. Audrey sourit et fait mine de ne pas comprendre du tout ce qu’il peut bien vouloir en échange de l’ouverture de la barrière. Elle le saoule. Il tire sur la corde pour ouvrir la barrière.
Nous arrivons au poste cambodgien.
Curieusement, on nous demande de d’abord faire le TIP (le titre d’importation temporaire) de la Tiny. Une jeune femme, très souriante, nous accueille. On se sent soulagés d’avoir affaire à quelqu’un de souriant, d’agréable et pas corrompu. Jusqu’au moment où pour rédiger le précieux sésame, elle me demande de la payer. Je refuse. Elle me dit que dans ce cas, elle ne remplit pas le document mais que c’est à moi de le remplir sur son ordinateur ! Nous avions déjà vécu la même situation entre le Pérou et la Bolivie…
Le document qu’elle me fait remplir n’est même pas vierge mais est rempli avec toutes les infos de nos amis les PLEM, les derniers à être passés par là la semaine dernière… La douanière est derrière moi et m’indique quelle case remplir… Le TIP sort à l’imprimante. Troisième étape franchie.
Direction à présent l’immigration où nous devons faire nos visas. Et là, ça continue, alors que le prix unitaire normal est de 30 USD, on nous demande (mais on s’y attendait) 35 USD… Je négocie mais mon interlocuteur véreux refuse toute négociation. Je tente de lui mettre sous les yeux une carte de visite d’un employé de l’Ambassade de France au Cambodge écrite en Khmer, la langue locale. Je lui dis que c’est une amie qui travaille là-bas (ce qui évidemment est faux) et qu’elle m’a confirmé que le prix était bien de 30 dollars. Il me demande d’aller m’asseoir plus loin le temps que le flot d’un bus de touristes passe faire un à un leurs visas en échange de 35USD. Tout le monde essaie de négocier. Personne n’y arrive.
On se dit que c’est bon pour nous et qu’il nous fera passer pour 5 dollars de moins une fois que les bureaux seront vides. 10 minutes plus tard, on retente. Il me redemande 35 USD. Je lui remontre la carte de visite et il me balance mon dossier en me disant « go to embassy visa » … Bon, ça pue… Je paye, la queue entre les jambes, mes visas 30 dollars plus 5 dollars par personne de corruption pour cet agent véreux. Je suis énervé car je sais que nos amis les PLEM ont réussi dernièrement à ne payer que le juste prix. Quatrième étape franchie. Welcome to Cambodia !
100 mètres après la frontière, nous prenons en stop Émeline et Kevin, un sympathique jeune couple français faisant un voyage d’un an en sac à dos en Asie. Les 70 km nous séparant de la première ville de Stung Treng sont pour la première moitié pourris et sur une route bien trouée et poussiéreuse.
Premier plein de gasoil pour l’équivalent de 0,70€ le litre.
D’ordinaire en arrivant dans un nouveau pays, la première chose que nous faisons est acheter une assurance pour le véhicule mais on sait grâce à nos amis nous ayant précédés que c’est mission impossible au Cambodge. Nous roulerons donc sans assurance et nous serons donc encore plus vigilants que d’habitude.
C’est vers 13 heures que nous nous posons pour faire quelques courses, acheter une carte SIM, faire l’école et terminer la mise en ligne du blog précédent. La porte de la Tiny reste ouverte mais personne ne monte. Les cambodgiens paraissent discrets et ne sont pas comme les vietnamiens ou les mongols à monter sans demander l’autorisation, comme je vous l’ai déjà raconté. Ils ne sont pas non plus avares de sourires. Premières bonnes impressions.
Pas besoin de retirer de l’argent local car curieusement, on paye ici tout en dollars américains et la monnaie nous est rendue en monnaie locale. 1 Riel vaut 0,00022€. Je paye mon petit plein de légumes 5 dollars et on me rend 900 riels en petites coupures soit 0,20€.
Nous changeons de parking pour le bivouac et nous approchons du confluent du très large Sékong et de l’encore plus large Mékong. Petite bière locale sur fond de coucher de soleil. Pas trop mal pour un premier bivouac cambodgien.
Vendredi 20 décembre 2019 :
Victor est malade et s’est vidé toute la nuit. Nous avons eu un peu peur car il a fait une poussée de fièvre, ce qui dans ces régions tropicales sud-asiatiques nous rappelle le risque de dengue qu’ont attrapée d’autres amis voyageurs mais il semble aller un peu mieux ce matin.
C’est reparti pour la cavale. Un immense viaduc nous permet de franchir le Mékong que nous reverrons pour une dernière fois à la capitale Phnom Penh, avant qu’il ne se dirige vers le Vietnam et nous la Thaïlande autour du 10 janvier.
Une belle route asphaltée nous permet de parcourir rapidement 200 km. Il y a peu de forêts. Les champs sont tous cultivés. On trouve beaucoup de bananeraies, d’hévéaculture, de maniocs, de rizières… Les maisons sont, comme de l’autre côté de la frontière, construites en bois et sur pilotis.
Il n’y a quasiment pas de circulation automobile. Tous les locaux se déplacent en deux-roues ou en motoculteurs auquel ils attachent de très longues remorques servant à tout transporter (bétail, enfants, marchandises).
Par endroit, comme on l’a vu au Vietnam ou au Laos, une partie de la chaussée est occupée par des barnums destinés à fêter des mariages.
Nous arrivons à Koh Ker, une ancienne ville khmère, capitale du Cambodge de 928 à 944. La cité a été bâtie en seulement 13 ans. Grâce à un ingénieux et complexe système d’ingénierie hydraulique, 30 000 personnes y vivaient. Le principal monument est le Prasat Thom, un temple-montagne pyramidal de 60 mètres de côté et de 36 mètres de haut. Mais le tarif d’entrée nous dissuade et nous nous contentons d’une jolie boucle (sans accès au temple principal, le seul où nous est demandé le ticket d’entrée) sans voir un seul touriste où nous voyons une dizaine de temples déserts en ruines perdus au milieu de la végétation. Il y en a un total de 16 sur le site. Ils sont tous en ruines et les pans de murs et de pignons s’effondrent et s’éventrent les uns après les autres. Il est d’ailleurs surprenant que le site ne soit pas mieux sécurisé que ça mais on ne va pas s’en plaindre et c’est du bonheur de se promener à travers ces ruines. Quelques statues d’éléphants et de félins ont été épargnées par les pilleurs qui se sont servis sur ce site durant 8 siècles. Espérons que le gouvernement parviendra à bien défendre le dossier d’inscription de ce site laissé à l’abandon auprès de l’UNESCO pour une inscription au Patrimoine mondial.
Le plus fascinant est le Prasat Pram constitué de trois tours de briques et de pierres de latérite où les racines encerclent comme par magie le monument comme pour éviter qu’il ne s’effondre comme ses voisins. La végétation reprend ici ses droits dans cette zone vraiment isolée et loin des circuits touristiques, bien qu’à seulement 100 km des célèbres temples d’Angkor vers lesquels nous nous dirigeons. Cela donne un charme particulier et authentique à ce lieu, ce qui nous invite à tenter d’y bivouaquer, en espérant que personne ne nous déloge. Nous garons la Tiny un peu à l’abri des regards du chemin d’accès au temple.
Il fait terriblement chaud en ce moment. Grâce aux moustiquaires confectionnées par Audrey avant le départ, nous pouvons ouvrir les fenêtres le soir mais aujourd’hui, il n’y a pas d’air. Heureusement, nos petits ventilateurs 12 volts USB brassent un peu l’air chaud. Victor va mieux et l’appétit revient. Nous sommes rassurés. Nous scrutons l’évolution du vol de nos amis Anne, Stéphane, Lou et Élisa qui passent en ce moment quasiment au-dessus de nos têtes avant d’atterrir à la capitale Phnom Penh. Ils nous rejoindront en voiture de location après-demain.
Le sapin de Noël est terminé juste à temps.
Après avoir couché les enfants, nous allons prendre un peu de fraîcheur et nous nous faisons une soirée ciné en plein air dans la nuit noire et parfaitement étoilée au pied des temples. Magique.
Samedi 21 décembre 2019 :
Réveil matinal par un concert de chants d’oiseaux. C’est magnifique et cela nous incite à vite sortir à l’aube avec Audrey boire un petit café au milieu des ruines du temple. Nous assistons durant une heure au lever du soleil qui éclaire lentement la façade de cette tour encerclée de racines qui nous fascine, au passage répété de deux écureuils et d’oiseaux de toute beauté, au bruit des feuilles qui tombent.
En fin de matinée, nous roulons vers le site de Beng Mealea à une cinquantaine de kilomètres, sur la route de Siem Reap. Il s’agit de l’un des temples les plus mystérieux de la cité ancestrale d’Angkor que nous visiterons dans quelques jours avec nos amis. Très isolé, ce site archéologique respire une atmosphère calme et magique. Il repose ainsi tel un trésor caché au milieu d’une jungle envahissante. Cette ville-sanctuaire aurait été construit sous le règne de Suryavarman II, entre 1112 et 1152. Son plan d’ensemble et son style auraient servi de modèle pour l’édification d’Angkor Wat. C’est à l’origine un temple Hindou mais quelques motifs sont bouddhistes.
Une galerie forme la clôture extérieure du temple de grande dimension, environ 108 hectares, l’ensemble du site est entouré de douves (1 025 m par 875 m). L’entrée sur le site se fait par un long chemin bordé de vestiges de corps de serpents (naga) taillés dans la pierre. Ces cobras sont une créature importante pour la mythologie khmère.
Le site, dont le style architectural est très proche de celui d’Angkor Wat, est en grande partie en ruines. Les linteaux et autres blocs gigantesques de grès de la construction jonchent le sol. La tour centrale, elle aussi est complètement effondrée. Certains bas-reliefs hindouistes ou bouddhistes se démarquent parmi les décombres. Le cinéaste Jean-Jacques Annaud a choisi ce site comme décor du film Deux frères. Il reste aujourd’hui, de ce tournage réalisé en 2004, tout un réseau de passerelles qui permet de surplomber les ruines de l’immense bibliothèque.
Mais tout le charme de ce site est qu’il est dominé par la jungle : les arbres ont poussé sur les tours, les galeries, le sanctuaire central et sur la terrasse cruciforme. Les lianes entrelacent les colonnes et les chaos de pierres de grès bleu. Les racines d’arbres tentaculaires dont le faux fromager et le ficus étrangleur encerclent pour toujours les ruines de poutres, frontons, balustrades, linteaux, façades de galeries et les blocs de grès qui s’éparpillent un peu partout.
Le temple bouddhiste de Beng Mealea qui signifie littéralement « étang de lotus » est un véritable enchantement et une belle entrée en matière pour les temples d’Angkor vers lesquels nous nous dirigeons. Un point fort du voyage !
Route vers la grande ville de Siem Reap où dès demain, nous serons en compagnie de nos amis !! Nous bivouaquons juste à l’entrée du site archéologique, sur un parking gratuit surveillé par la police, avec à disposition un bloc sanitaire tout neuf. Le luxe pour un voyageur !
Dimanche 22 décembre 2019 :
J-2 avant le réveillon de Noël. Franchement, on n’a pas l’impression du tout ! On a du mal à réaliser… Par contre, ce qu’on réalise pleinement, c’est que c’est le jour J pour retrouver Anne, Stéphane, Lou, Élisa , Manuela, Dimitri, Emma et Jean ! Les 4 premiers sont en train de monter en voiture à Siem Reap. Les 4 autres, sont dans l’avion en train de survoler la Mongolie à l’heure où j’écris ces lignes. Encore une escale à Shanghai et ils seront là ce soir. L’excitation monte comme à chaque fois que nous recevons du monde pendant notre cavale !
On profite de la matinée pour faire une dernière séance d’école et pour faire un dernier rangement, un dernier ménage et quelques lessives tout en profitant de l’eau qui nous est gracieusement mise à disposition ainsi que du brûlant et généreux soleil qui recharge nos batteries au fur et à mesure qu’elles se vident. Elles sont mises à rude épreuve avec le frigo électrique à compression (et non au gaz) qui est assez énergivore mais le parc de panneau solaire de 700 W est largement suffisant. Pour autant, il faudra quand-même que je me penche sur mon problème de charge de la batterie cellule avec l’alternateur en roulant. Mais bon, pour l’instant il fait soleil tous les jours donc on verra ça plus tard.
Fin de matinée, ça y est, ils sont là ! Nos potes Anne, Stéphane et leurs deux filles Lou et Élisa viennent d’arriver en voiture de location à Siem Reap. Heureuses retrouvailles alors que nous ne nous sommes pas vus depuis plus de 15 mois.
Mais en plus du plaisir de nous avoir rejoints au bout du monde, ils ne sont pas venus les mains vides et sortent de leurs sacs une quantité impressionnante de délicieux fromages, de beurre salé et de charcuteries françaises ! Nous voilà bien gâtés. Merci les amis ! En plus, ça tombe bien car nous venions de finir la veille notre stock de fromage que la famille nous avait amené au Laos. Mais vu la quantité qu’Anne et Stéphane nous ont amenée, je pense qu’on tiendra largement jusqu’à l’arrivée des parents d’Audrey à la fin janvier en Thaïlande !
En attendant la deuxième famille d’amis qui arrive ce soir, et pour qu’Anne et Stéphane se remettent doucement de la fatigue du voyage et du décalage horaire de 6 heures, nous y allons cool aujourd’hui. Et puis on a surtout plein de choses à se raconter.
Dans l’après-midi, nous nous rendons aux Artisans d’Angkor, une entreprise sociale dont la mission est de créer des opportunités d’emplois pour les jeunes Cambodgiens défavorisés issus des milieux ruraux tout en participant à la renaissance des savoir-faire traditionnels de l’artisanat khmer (sculpture sur bois ou sur pierre, peinture sur statue et sur soie, laquage et dinanderie).
La très belle histoire des Artisans d’Angkor a commencé en 1992 avec un projet visant à reconstruire le pays après la période de la guerre, par la formation des jeunes dans le secteur du bâtiment, comme la maçonnerie, la plomberie, le carrelage, la peinture. Puis, cette formation a été étendue à l’artisanat traditionnel cambodgien, cette part importante de l’héritage culturel khmer ayant pratiquement disparu. S’il était assez facile de trouver un emploi par la suite dans le secteur du bâtiment, il paraissait plus compliqué de trouver des opportunités de travail dans les métiers de l’artisanat, le tourisme n’étant pas aussi développé à l’époque. Des aides financières européennes et l’appui de l’Agence française de développement, Artisans d’Angkor est devenu une société complètement autonome, dont les bénéfices réalisés sont entièrement réinvestis dans le développement de nouveaux programmes de formation et dans la construction de nouveaux lieux de travail dans la province de Siem Reap. Artisans d’Angkor emploie plus de 1100 personnes, dont 800 sont des artisans travaillant dans 48 ateliers, tous situés dans 12 villages de la région de Siem Reap. L’entreprise offre à ses employés un salaire plus élevé que le salaire moyen dans le secteur, tout en leur fournissant une assurance médicale ainsi que d’autres avantages sociaux. Cette société a également pour mission de restaurer plusieurs parties du site historique d’Angkor sous la supervision d’archéologues.
Nous sommes enchantés par la visite de cette association qui joue un grand rôle social dans la région et qui permet de promouvoir et préserver les traditions artisanales et les héritages culturels. Nous avons également eu la chance d’être accueillis par Pierre-André, le directeur du site, un français travaillant ici et qui a été surpris de voir une cabane française entrer en roulant sur son parking. Il nous a proposé immédiatement de pouvoir rester sur son parking privé et fermé la nuit pour bivouaquer le soir, un peu en retrait de l’agitation de la ville de Siem Reap et sous le regard bienveillant de son gardien. Nous acceptons son hospitalité et le remercions pour son accueil, d’autant plus que ce n’est pas loin de l’hôtel de nos amis.
Alors que nos 4 enfants prennent plaisir à se retrouver dans la Tiny pour faire des dessins et des origamis, nous partons nous rafraîchir à la terrasse d’un bar. Puis après avoir mangé dans un petit resto populaire proposant quelques spécialités locales, nous faisons un tour sur le trop touristique night-market.
22 heures, l’avion de nos amis est en approche de Siem Reap. Nous partons les accueillir. L’attente est un peu longue mais c’est pour mieux savourer le plaisir des retrouvailles une heure plus tard ! Manuela, Dimitri (mon pote d’enfance avec qui j’ai fréquenté les mêmes bancs de l’école maternelle), Emma et Jean, un peu décalqués par ce long voyage, arrivent au Cambodge. Ça y est nous sommes au complet et bien décidés à profiter de ces 10 jours de vacances tous ensemble ! Merci les amis de nous avoir rejoints si loin !
Minuit, au lit car la fatigue des enfants se fait sentir même si les derniers arrivés ne sont pas vraiment fatigués et iraient bien traîner dans la Pub Street ! De plus, Anaïs n’est vraiment pas en forme et couve quelque chose.
Lundi 23 décembre 2019 :
Anaïs couvait bien quelque chose et la nuit a été compliquée. Son trop gentil petit frère, bien guéri, a dû lui transmettre son virus.
Matinée tranquille où nos amis récupèrent tranquillement de leur long voyage et du décalage horaire alors que les enfants profitent de la piscine de l’hôtel pour se rafraîchir. Victor, dès le petit déj’ avalé, file comme hier dans l’atelier des sculpteurs des Artisans d’Angkor qui lui ont mis à disposition un établi avec étau, outils, et une pierre de calcaire pour sculpter un éléphant avec l’aide d’un artisan. Il adore !
Puis petit tour sur le vieux marché de Siem Reap.
Puis Manuela et Dimitri nous gâtent également de pâté maison, de chocolat, de vin, de fromage… Ils ont même dans leurs valises de la charcuterie espagnole (merci les chatons !) et les traditionnels petits gâteaux de Noël préparés par ma sœur adorée (merci Christelle !!). Et merci d’avoir également fait la livraison de tout ce qu’on a commandé chez vous pour la poursuite de notre voyage. Vous allez repartir avec une valise à vide !
Après avoir pris notre repas dans ce qu’on appelle déjà notre cantine qui nous sert rapidement (malgré qu’on arrive à 12 !) un plat à prix doux (environ 2 dollars).
Puis, en guise de préambule à notre visite des Temples d’Angkor, nous partons visiter le Musée National d’Angkor, un musée moderne et à la muséographie bien orchestrée.
Nous commençons par l’impressionnante Galerie des 1000 Bouddhas. Encore aujourd’hui, le bouddhisme est fortement ancré chez le peuple khmer. Cette exposition représenterait l’une des plus prestigieuses collections de statues de Bouddha jamais réunie. Les différents types de matériaux utilisés (bois, métal, pierre et ornés de pierres précieuses), les différentes postures et gestes sont très variés d’une statue à l’autre. Un impressionnant bouddha du 11ème siècle et une série de bouddhas polychromes du 17 au 19ème siècles sont les plus belles pièces de la collection. Je dois jouer à cache-siècle cache avec les surveillants du musée qui interdisent de prendre des photos.
Viennent ensuite une succession de 8 galeries présentant des œuvres, par ordre chronologique, pour nous permettre de découvrir la culture et l’histoire de la religion et des croyances de l’ancien empire Khmer. Nous plongeons dans le mystère de la fondation de cet empire et dans l’histoire des anciens royaumes à travers les périodes pré-angkorienne, angkorienne et post-angkorienne, au travers les rois Khmers qui ont plus particulièrement marqué l’histoire de l’une des plus grandes civilisations au monde. Les différents styles architecturaux des temples sont bien présentés.
Deux des galeries sont consacrées aux principaux temples d’Angkor Wat et d’Angkor Thom dont nous reparlerons plus longuement dans les prochains jours. Le premier, qui est le plus grand temple du monde hindou construit, est l’exemple le plus significatif de la représentation du paradis terrestre. Son architecture unique est une merveille d’ingénierie et étonne encore les spécialistes aujourd’hui. Angkor Thom, l’ancienne capitale, est un chef-d’œuvre architectural à la technologie sophistiquée.
De magnifiques œuvres d’arts précieuses (statues, bas-reliefs, frontons, colonnes…) permettent de mieux appréhender ce que nous allons découvrir dès demain. La galerie présentant des pierres gravées est également un formidable témoignage du passé avec de magnifiques stèles. Elles servaient à enregistrer les événements historiques importants et leurs inscriptions ont permis de connaître la vie, les croyances et les légendes de l’ancien empire Khmer.
Une dernière galerie expose de remarquables représentations des divinités et des danseuses célestes (appelées Apsaras) apparues suite à l’épisode du barattage (union des forces des dieux et des démons pour extraire le nectar d’immortalité de la mer de lait). Dans l’ancienne civilisation, les costumes et les ornements étaient liés à la hiérarchie et reflétaient un rang et un statut social.
Retour à la nuit tombée à la Tiny, où nous laissons les enfants jouer, regarder un film et manger des hamburgers alors que nous allons « Angkor » nous rafraîchir avec des bières et des mojitos à la terrasse voisine.
En fin de journée, Anaïs n’a pas pleinement profité de sa journée mais commence à aller mieux.
Voilà, nous sommes prêts à entamer à partir de demain notre grosse visite de 3 jours sur les Temples d’Angkor.
Nous vous souhaitons de passer un très joyeux Noël ! Bonnes vacances, bon voyage à ceux qui sont en route, bons préparatifs à ceux qui préparent leur aventure et bons rêves à toutes et à tous… et surtout rêvez vos vies et vivez vos rêves !