485 kms parcourus du 12 au 17 novembre 2018

4027 kms parcourus depuis le départ

 

Lundi 12 novembre 2018 :

Notre bivouac à Santana de Serra auprès de son cimetière s’est finalement bien passé et les cloches de l’église ont arrêté de sonner tous les quarts d’heure et dès lors, Morphée nous a emmenés dans ses bras. Discussion matinale sympathique avec le cantonnier et l’artisan maçon travaillant à côté de notre Tiny. Nous prenons la route IC1 toujours vers le sud avant de bifurquer à São Marcos da Serra sur la N267 en direction de la Serra de Monchique. Nous entrons donc dans la région la plus au sud du Portugal, l’Algarve.

Mais cette région a été il y a juste trois mois massacrée par un immense incendie qui a été maîtrisé seulement au bout d’une semaine après avoir ravagé 27 000 hectares, soit la superficie entière d’un département comme le Rhône. Nous apprenons que les feux de forêts sont dévastateurs dans ce pays : ils sont liés, outre le manque d’entretien des forêts et un désengagement de l’État depuis la crise économique dans la lutte contre les incendies, à la nature même des espèces d’arbres qu’on y trouve. L’eucalyptus, planté massivement ces dernières décennies au Portugal pour le transformer après une croissance rapide en pâte à papier, est un arbre qui prend facilement feu. Les températures, pouvant atteindre 45°C l’été, aggravent ces situations.

Les paysages sont désolés, carbonisés. Par endroit, on voit déjà quelques touffes de verdure reprendre vie dans cet environnement apocalyptique. A d’autres endroits, on se rend compte que le feu à fait rage pendant des journées entières et certainement avec une force considérable pour arriver à brûler totalement des arbres énormes dont il ne reste que les souches. Heureusement, certains chênes-liège que l’on pourrait croire morts ne le sont peut-être pas. Leur écorce calcinée d’environ 3 cm a été ramassée à la fin de l’été et on aperçoit le tronc rouge sang qui a été protégé certainement par le pouvoir isolant du liège dont je vous ai parlé dans mon dernier article.

Nous atteignons, après avoir traversé la ville de Monchique, miraculeusement sauvée de l’incendie alors qu’elle était encerclée par les flammes, le point culminant de cette chaîne de montagnes de l’Algarve, à 902 mètres d’altitude. Superbe point de vue. On voit l’océan distant de plusieurs dizaines de kilomètres et la ville côtière de Portimão.

Nous poursuivons notre route en longeant toujours la sierra de Monchique. De l’autre côté de la ville de Monchique, les flammes ont également ravagé les forêts. Mais rapidement, nous retrouvons de la verdure, là où les pompiers ont réussi à sauver cette si belle nature.

Nous avons rendez-vous avec des voyageurs ce soir à Sagres près de sa forteresse.Nous rejoignons La Vadrouille Ambulante (Nolwenn et Pierre et leurs deux enfants) et les Kokalan (Julie et Greg, quatre de leurs enfants et leurs deux chiens). Les premiers voyagent en camping-car pour environ un an. Les seconds tractent une grande caravane et ont adopté une vie nomade. Agréable soirée partagée avec ces deux sympathiques familles à échanger sur nos différentes vies.

Mardi 13 novembre 2018 :

Chacun fait école dans son véhicule puis en fin de matinée, les pique-niques chargés sur le dos, nous partons tous ensemble pour une randonnée. Nous longeons la falaise du cap Saint-Vincent en direction de son phare, tout au loin sur la photo. Ce cap est le lieu le plus au sud-ouest de l’Europe. Les paysages sont superbes et la falaise haute d’environ 60 mètres offre des points de vue superbes. Malheureusement, la faune marine composée de dauphins, d’orques, de baleines à bosse ou même de requins est bien discrète et personne ne montre ses ailerons… Dommage. Mais quel bonheur de surplomber ces incroyables paysages.

La jolie tribu de voyageurs marche bien durant 3 kilomètres au rythme des enfants.

La pause pique-nique se fait sur la plage de Beliche, paradis des surfeurs venant de l’Europe entière se faire plaisir dans les rouleaux de l’Atlantique. Ils viennent avec de sympathiques fourgons aménagés et parfois même fleuris.

La plage se situe dans une crique bien profonde que nous atteignons par de hauts escaliers.

Nous prenons plaisir à observer les surfeurs tenter d’affronter ces grosses vagues.

Les enfants prennent du bon temps également à sauter, courir et creuser. C’est incroyable de pouvoir être en costume de bain en plein mois de novembre !

Seuls les Mollalpagas en cavale, ayant des enfants plus grands que les deux autres familles, poursuivent la marche : 4 km supplémentaires nous mènent jusqu’au phare du cap Saint Vincent. La balade est toute aussi jolie au fur et à mesure que nous approchons du bout du bout du Portugal. La végétation buissonneuse devient plus dense jusqu’au couvent et au phare.

Les amis voyageurs nous rejoignent en véhicule et le coin nous semble bien agréable pour bivouaquer. Aussi, je repars seul chercher la Tiny à 7 km de là. Un couple sympathique de bretons me prend en stop en échange d’une visite de la cabane ! De nouveau, agréable soirée avec la Vadrouille Ambulante. Ce soir, c’est nous qui recevons dans notre Tiny !

On se couche, je regarde l’océan, éclairé toutes les deux secondes par l’un des plus puissants phares du monde (32 miles nautiques soit environ 60 km), en pensant à notre ami, Christophe Souchaud qui au large des côtes portugaises est en train de participer à sa deuxième Route du Rhum à la barre de « Rhum Solidaire Cap handi ». Je relis son message qu’il vient d’envoyer : « Le bateau est à 45 degrés depuis qu’il est parti. Difficile de se déplacer, c’est une machine à laver, je ne peux pratiquement pas sortir dehors. Ma bannette est trempée et je n’ai pas pu me changer pour l’instant. Il y a encore 5 jours à faire sous ce régime-là, et j’espère échapper à la nouvelle dépression qui arrive sur les Açores. Le moral est bon ». Salut l’ami et bon vent !

Je regarde cette immensité nous séparant de l’Amérique du Sud, continent qui nous a tant émerveillés durant notre année où nous avons roulé près de 40 000 km. C’est juste au-delà de cette étendue bleue, enfin plutôt noire ce soir, juste éclairée par le puissant phare du cap Saint-Vincent et la Lune. Il m’arrive régulièrement, avec nostalgie, de reprendre un article du blog au hasard et de le lire pour me replonger dans ce rêve qu’ Audrey et moi avions concrétisé en emmenant nos enfants à la découverte de ce fabuleux continent il y a trois ans. Les souvenirs et le bruit des vagues me bercent et m’endorment.

Mercredi 14 novembre 2018 :

Encore une vue de folie ce matin encore sous la couette, en tirant les rideaux. Quelle chance nous avons de pouvoir nous lever tous les matins dans un cadre différent ! Surtout avec un panorama comme celui-ci.

Les pêcheurs sont déjà de service alors que nous sortons du lit. Ils pêchent à 80 mètres au-dessus de l’Atlantique. Ils s’approchent dangereusement du vide. Il est tout en haut de la photo ci-dessous…

Nous disons au revoir à nos amis voyageurs en espérant avoir le plaisir de les croiser dans quelques semaines au Maroc. Cette fois-ci, impossible d’aller encore plus au sud donc nous mettons le cap à l’est en prenant la route vers les jolies plages de l’Algarve. Nous craignons de ne trouver sur cette côte sud que des villes balnéaires bétonnées. Et bien non, nous avons l’agréable surprise à Bénagil de trouver un coin de paradis. Nous avions prévu de partir en excursion en bateau ce matin pour observer depuis la mer toute une série de grottes marines et de belles plages. Malheureusement, la compagnie maritime a annulé notre réservation en raison des grosses vagues qui l’empêchent de sortir de la minuscule crique. Du coup, seul un jet-ski s’amuse. Effectivement, vu comment il décolle, on ne se verrait pas embarquer pour franchir ces premières vagues.D’abord déçus par cette annulation apprise au dernier moment, nous commençons alors une balade sur la falaise. Et là, quel bonheur de se rendre compte que nous pouvons marcher plusieurs kilomètres pendant environ 3 heures et observer des criques et des grottes superbes. Certainement que le point de vue depuis les bateaux doit être magnifique mais l’excursion prévue de 30 minutes ne nous aurait pas permis de voir tout ça.

Nous admirons les paysages, les couleurs blanche, orange, grise, ocre des falaises calcaires selon l’exposition à la lumière et surtout le bleu de l’eau passant du turquoise au bleu marine intense. Les vagues se fracassent avec force dans les grottes marines. Ces paysages sont vraiment incroyables. 

De retour à la Tiny pour déjeuner à l’heure espagnole, nous avons le plaisir de rencontrer trois couples français avec qui nous partageons un agréable moment. Nathalie, Xavier (N’hésitez pas à aller faire un tour sur la chaîne YouTube de ces voyageurs au long cours TRAVEL’S HEIM), Patricia, Romain ainsi que Perrine et Mike (une française et  son sympathique compagnon originaire de Manchester avec qui nous communiquons tant bien que mal en anglais !) se sont arrêtés auprès de nous lorsqu’ils ont aperçu notre cabane et ils nous posent mille questions sur notre nouvelle vie. Merci à vous pour cette belle rencontre ! La Tiny continue à nous offrir toutes ces belles rencontres. Évidement nous voyageons pour visiter des monuments, nous promener dans des paysages fabuleux mais également et surtout pour les rencontres. Cette fois-ci, avec ce véhicule atypique, nous ne sommes plus anonymes comme nous pouvions l’être avec notre précédent camping-car, quoique nous sommes bien passés dans des endroits où les habitants dans des coins reculés d’Amérique du Sud n’avaient jamais vu de maison roulante ! Quelle joie de pouvoir donc déclencher des sourires des passants, de voir se lever un pouce et de voir les gens venir vers nous pour échanger.

Poursuite de la route pour nous approcher un peu plus de la frontière espagnole. Nous bivouaquons à Cavacos en bordure de l’océan. Anaïs et Victor construisent des châteaux de sable bien encore après que le soleil se soit couché. Toujours bercés par les vagues, nous nous endormons.

Jeudi 15 novembre 2018 :

Une fois l’école terminée et la récré passée sur la plage à faire des trous dans le sable, Anaïs et Victor partent faire le tour des camping-cars garés près de nous pour vendre des boucles d’oreilles. Ils reviennent encore avec 3 euros. Hier, la cagnotte avait rapporté 11 euros ! Et avant-hier, 9 euros. Les affaires marchent bien.

Puis nous roulons vers le secteur d’Almancil. L’une des merveilles de l’Algarve s’y trouve au sein de son église Matriz de São Lourenço du 18ème siècle. Son intérieur est intégralement tapissé de panneaux d’azulejos qui recouvrent la coupole, les murs du chœur et de la nef et la voûte. Le séisme de 1755 n’a fait tomber que cinq azulejos de la voûte.

En sortant, j’inspecte le châssis de la Tiny. Un déséquilibre de la cellule empêche la porte d’entrée de bien se fermer. Il va falloir que j’envisage de changer les amortisseurs de la structure. On verra ça au Maroc dans quelques jours.A moins qu’on échange avec cette caravane bricolée sur un châssis de poids-lourd…Non, on adore trop notre Tiny et on ira au bout du monde avec… D’autant plus qu’on commence à reprendre confiance en sa mécanique. Plus de panne depuis la veille de notre troisième départ il y a 3 semaines. Le premier démarrage de la journée reste toujours un peu stressant car elle ne démarre plus au quart de tour mais elle démarre quand même. On a bien conscience qu’un matin, le moteur ne se mettra pas en route mais on avisera à ce moment-là…

Nous approchons quelques kilomètres plus loin du Parque Natural da Ria Formosa. Il s’agit d’une réserve créée pour protéger de l’urbanisme sans fin l’écosystème de cette zone de lagunes, de ses marécages, de ses marais salants séparés de la mer par une chaîne d’îles et de dunes de sable.Cacela Velha est un petit hameau pittoresque et paisible au sein de ces jolis paysages. Quelques maisons bleues et blanches sont agglutinées autour d’une église, elle aussi blanchie à la chaux.

La présence maure passée se fait sentir dans l’architecture, les écritures sur les maisons ou encore le nom des rues.

Jolies cheminées toutes différentes.

La plage, protégée par une bande de sable est parsemée de bateaux de pêche. L’endroit est paisible, certainement beaucoup moins quand les touristes débarquent par milliers à l’aéroport voisin de Faro en période touristique.

Encore un peu plus loin, nous visitons notre dernier site au Portugal, la ville de Castro Marim qui domine le fleuve Guadiana marquant la frontière avec l’Espagne. Nous le traverserons dans quelques instants à condition qu’on ne tombe pas en panne de carburant avant, mais je tiens à faire le plein de l’autre côté du pont où le litre est 20 centimes moins cher !

Nous visitons le vieux château du 13ème siècle qui pendant l’occupation musulmane avait une structure défensive et une position stratégique protégeant le sud de la côte portugaise contre les Maures qui avaient occupé cette région pendant quelques siècles avant d’être expulsés par les chrétiens en 1242. Le château fut en 1319 le siège de l’Ordre du Christ, remplaçant l’Ordre des Templiers, avant d’être transféré à Tomar que nous avions visité il y a quelques jours.

Du haut des remparts, jolie vue sur les marécages et les marais salants, certes un peu gâchée par l’urbanisme délirant.

Sur la colline voisine, mais toujours au sein de la même ville de Castro Marim, il y a un autre fort du 18ème siècle. Nous reprenons la route. C’en est fini du Portugal pour cette fois. Nous avons été enchantés par ces trois semaines passées ici. Nous avons eu beau visiter à un rythme assez soutenu, nous sommes cependant passés à côté d’une quantité de sites à visiter. Le patrimoine historique et culturel est d’une extrême richesse, et d’une manière générale très bien mis en valeur. Le climat est doux, la vie est globalement moins chère d’environ 20% qu’en France. Tout est fait pour l’accueil des camping-cars. Partout, nous avons pu stationner librement, y compris dans les grandes villes et les sites touristiques. Les supermarchés ont des places spécifiques pour nous. Des aires de services gratuites sont disposées partout sur le territoire.Les portugais sont très accueillants également, mis à part parfois dans les lieux très touristiques où un sourire serait agréable. Le réseau routier est très bon. Nous reviendrons au Portugal !

La nuit approche après cette journée bien remplie mais une jolie autoroute gratuite se présente à nous pour nous permettre de rejoindre la ville de Séville en Andalousie. Passage de la frontière.

Nous n’aimons toujours pas rouler la nuit mais toutes les conditions sont bonnes ce soir. Et puis, nous avons l’adresse d’un parking en plein centre-ville pour nous stationner facilement mais à condition d’y arriver tard pour y trouver de la place. C’est donc de nuit, que nous entrons relativement facilement dans cette grande ville. Malheureusement, le parking annoncé sur notre application pourtant fiable, est fermé ce soir. Nous sommes en hyper centre de la ville. Tout est plein. Pas de places. Les autres parkings présents sur notre application nous font sortir de la ville et parcourir quasiment 15 à 20 km. Nous tournons à la recherche inespérée d’une place. Mon copilote m’indique de rentrer dans une impasse qu’elle sent bien. Une place s’offre à nous. Ouf, en plus ça ne paraît pas trop mal et bien calme. Des caméras surveillent la rue. Comme d’habitude, je sors pour prendre connaissance des lieux et de l’ambiance. On est garé le long d’un joli bâtiment de briques. Nous enfermons les enfants dans la Tiny et allons découvrir avec Audrey le coin.Nous contournons ce bâtiment avant de nous apercevoir qu’il s’agit en fait de la Place d’Espagne, l’un des monuments emblématiques de la ville. On est en plein centre historique ! Nous retournons délivrer les enfants pour qu’ils voient eux aussi cette incroyable place superbement mise en valeur par ses éclairages nocturnes et vidée à cette heure-ci de tous ses touristes.

La Plaza de España est l’un des espaces les plus spectaculaires de Séville où fut construit après 10 ans de travaux le bâtiment principal de l’Exposition Ibéro-américaine de 1929. Il s’agissait du projet le plus ambitieux et coûteux de l’Exposition. Au nord-est du Parc de María Luisa, la Place d’Espagne de Séville prend une forme semi-circulaire de 200 mètres de diamètre symbolisant le chaleureux accueil de l’Espagne aux pays d’Amérique latine. Sa superficie est de 50 000 mètres carrés. La place est constituée d’un palais central de style renaissance, gothique et mudéjar. Il est construit sur trois étages, et se prolonge de chaque côté par une aile avec, à son extrémité, une tour de 80 mètres de haut.

Superbes galeries avec des plafonds à caissons, soutenus par des colonnes de marbre.

Le bâtiment est construit de briques et de nombreuses céramiques de décoration, bois, fer forgé et marbre gravé et sculpté, donnant à l’ensemble une ambiance Renaissance. Ses deux longues ailes abritent des bancs où sont représentées toutes les provinces espagnoles (par ordre alphabétique) avec leurs blasons et des fresques historiques. Des bustes d’illustres personnages espagnols sont dominés par des hautes arcades. La place comporte quatre ponts enjambant un canal de 500 mètres de long.

La Place d’Espagne de Séville a été utilisée comme décor pour des films célèbres, dont « Star Wars Episode II : L’Attaque des Clones » et ça, Victor en est fier et a une pensée pour Boris et son tonton Alex avec qui il adore regarder les épisodes de Star Wars.

Ravis de notre super bivouac, nous rentrons à la Tiny, retardons nos montres d’une heure car nous sommes revenus sur le fuseau horaire de la France et passons une nuit bien reposante après cette journée bien remplie.

Vendredi 16 novembre 2018 :

Notre bivouac est vraiment idéal. La nuit en hyper centre de Séville a été très calme dans cette petite impasse où viennent se garer les employés des Ministères se situant dans les bâtiments de la Place d’Espagne. Il est nettement plus calme que l’endroit où 20 ans plus tôt, le permis juste en poche, nous effectuions avec la Renault Supercinq empruntée à mes parents, notre premier voyage en amoureux à l’étranger. Nous avions dormi, sur une grande place à Séville, dans la Supercinq dont nous avions enlevé la banquette arrière pour pouvoir y dormir. Mais au réveil, nous nous rendions compte que nous avions dormi juste à côté d’un abribus. Celui-ci, bondé au petit matin, faisait que notre voiture était entourée de monde qui nous regardait dormir… Mais bon, on était jeune ! Vingt ans plus tard, toujours à Séville, nous partons en cette fin de matinée marcher dans le parc voisin, la parc María Luisa.Nous y voyons tous les pavillons de l’Exposition ibéro-américaine de 1929. Parmi les plus beaux, sur la Plaza de America, il y a le Pabellón Real. Leurs halls d’entrée sont très richement décorés.

Nous visitons le Musée Archéologique où Audrey en profite pour faire le parallèle avec l’école pour les enfants. Elle leur explique avec les frises chronologiques et les différents objets présentés ce qui correspond à leurs programmes respectifs.De superbes mosaïques sont présentées ici, comme cette Mosaico de Baco du 3ème siècle.Face à ce bâtiment, nous visitons le Pabellón Mudejar où nous découvrons le musée des Arts et des Costumes Populaires. Intéressante mise en valeur des objets exposés par la reconstitution d’intérieurs de maisons et d’ateliers. Nous pensons bien fort à papi Jean-Claude qui serait ici heureux en voyant l’atelier du tonnelier avec tous ces rabots.

Nous repassons devant la superbe place d’Espagne que nous apprécions cette fois de jour mais avec tous ces touristes et ces vendeurs de chinoiseries, cela n’a pas le même charme qu’hier soir.

Le quartier abrite de superbes bâtiments comme le théâtre Lope de Vega, l’université ou bien encore le Palacio San Telmo.

En passant devant le très classe hôtel Alphonso XIII, Audrey repense à la sympathique discussion qu’elle a eu ce matin avec un chef cuisinier japonais, Yifan, qui travaillait ici auparavant. Nous entrons dans ce sublime palace comme si nous en étions clients. Personne ne nous dit rien. Pourtant, on est habillé en Decathlon et Victor n’enlève plus son tee-shirt Star Wars. Nous profitons de visiter cet incroyable bâtiment. Anaïs se rend compte qu’on peut vendre des boucles d’oreille à 3500€ la paire…

Nous longeons l’Avenida de la Constitución abritant dans ses beaux immeubles des banques et autres boutiques qu’on trouve partout comme les Starbucks ou les Hard Rock Café.

Nous arrivons devant la Cathédrale et l’Alcazar mais nous ne voulons pas faire une heure de queue à chacun des sites donc nous réservons par internet nos entrées pour demain. Juste autour de ces bâtiments se trouve le quartier de Santa Cruz, vieux quartier juif et centre historique de Séville. C’est le coin le plus pittoresque de la ville. On y déambule avec plaisir dans son dédale de ruelles étroites, ses petits patios ombragés, ses places fleuries parsemées de terrasses de cafés et de restaurants.

L’ambiance règne dans les bars où les tapas accompagnées d’un verre de vin se mangent sur le pouce.

Alternant avec des maisons populaires plus modestes, de luxurieux patios se découvrent grâce à des sévillans laissant leur porte ouverte.

Nous adorons traîner dans ce quartier de Santa Cruz et profitons de faire une pause sur une terrasse pour déguster un copieux chocolate con churros. Les enfants en raffolent. Et nous aussi.

Nous terminons notre journée en retournant au Pabellón Mudejar où à l’occasion de la journée internationale du Flamenco, est organisé un spectacle dans le patio du musée par l’Academia Antonia de los Santos.

Le Flamenco, est inscrit sur la liste représentative du Patrimoine Immatériel de l’Humanité par l’Unesco. Selon cette organisation, « Le Flamenco est une expression artistique qui résulte de la fusion du chant (cante), de la danse (baile) et de l’accompagnement musical (toque). L’Andalousie, dans le sud de l’Espagne, est le berceau du Flamenco. Le cante est l’expression vocale du flamenco : il est chanté par un homme ou une femme, de préférence assis, sans chanteurs d’accompagnement. Toute la gamme des sentiments et des états d’esprit – chagrin, joie, tragédie, allégresse, peur – s’exprime à travers des paroles sincères d’une grande expressivité qui se caractérisent par leur concision et leur simplicité. Le baile est une danse de passion, de séduction, qui traduit un large éventail de situations allant de la tristesse à la joie. Sa technique est complexe et diffère selon que le protagoniste est un homme (davantage de vigueur dans les pieds) ou une femme (plus douce et sensuelle dans ses mouvements). Le toque, ou art de jouer de la guitare, a depuis longtemps dépassé son rôle initial d’accompagnement. D’autres instruments, parmi lesquels les castagnettes, ainsi que les claquements de mains et les martèlements des pieds, sont également utilisés. Le Flamenco est joué lors des fêtes religieuses, des rituels, des cérémonies sacramentelles et des fêtes privées. Il est le marqueur d’identité de nombreux groupes et communautés, en particulier la communauté ethnique des Gitans (Roms) qui a joué un rôle essentiel dans son évolution. La transmission s’effectue au sein des dynasties, des familles, des groupes sociaux et des clubs de Flamenco qui sont tous des acteurs déterminants de sa préservation et de sa diffusion. ».

Voilà pour ce petit paragraphe intéressant tiré du site de l’Unesco mais qui explique bien cet art andalou. Nous avons assisté à un spectacle de grande qualité où la directrice de l’Académie nous a expliqué qu’elle voulait défendre cette vraie expression du Flamenco et qu’elle se battait contre ce Flamenco « commercial » qui se développe dans les restos à touristes d’Andalousie.

Retour à la Tiny. Nous passons à table et en demandant aux enfants ce qu’ils ont préféré faire aujourd’hui, Anaïs nous répond « avoir été tous les quatre ensemble ». On se regarde avec Audrey en se disant par le regard que notre voyage est déjà gagné ! On est fier de nos enfants. Car l’un des premiers objectifs d’un voyage au long-cours comme nous le faisons est bien évidement de passer du temps ensemble…

Samedi 17 novembre 2018 :

Nous commençons aujourd’hui par la visite de l’Alcazar de Séville. Il s’agit d’un palais fortifié qui est un bel exemple de l’architecture Mudéjar en Espagne. L’Unesco l’a inscrit au Patrimoine mondial en même temps que la Cathédrale que nous visiterons plus tard. Ces monuments datent de la Reconquista (reconquête de la péninsule Ibérique sur les Maures). Le palais d’origine est de la même époque que l’Alhambra de Grenade. Il fut construit en 712 par les conquérants arabes. Après la reprise de Séville par les chrétiens en 1248, il devint une résidence royale. L’étage est encore réservé à la famille royale espagnole. On pénètre dans l’Alcazar par la Porte du Lion et franchissons ainsi la muraille arabe du 12ème siècle.Nous entrons dans le Palais Mudéjar. Les colonnes de marbre soutiennent des arcs recouverts de stucs finement ciselés et sculptés. Les couloirs, patios, vestibules, galeries, chapelles, salons, chambres se succèdent et mettent superbement en valeur l’art mudéjar.

Les plafonds à caissons sont magnifiques de même que les superbes coupoles.

Victor paraît bien petit devant ces immenses tapisseries mais s’imagine déjà lui aussi parcourir le monde comme ces navigateurs qui partaient il y a plus de 500 ans à l’inconnu. Les portes et volets en bois peint sont magnifiques.

Les jardins sont disposés en terrasses où poussent orangers, palmiers, citronniers, pamplemoussiers… Nous nous y promenons en profitant de la bonne odeur de jasmin en fleurs. Nous y faisons notre pause méridienne et sortons les pique-niques du sac.

 

Petit café dans le quartier juif. Les enfants apprécient la pause…

Nous continuons notre journée par la visite de la Cathédrale gothique, l’une des plus grandes du monde. Sa superficie est de 23500 m². Nous allons mettre deux heures à la visiter… Elle a été construite sur l’emplacement de la Grande Mosquée et de son minaret qui ont été construits à la fin du 12ème siècle. En 1248, après la reconquête, la mosquée est consacrée comme cathédrale. La partie gothique a été ajoutée à partir de 1434.

La photo suivante est bien révélatrice du mélange des religions au travers du mélange des architectures.

Elle est tout simplement grandiose de par ses dimensions et ses 30 chapelles qui entourent la nef. Certaines d’entre elles sont très grandes.

Plusieurs expositions présentent des objets en argent et en or, richesses ayant été ramenées par les conquistadors qui avaient pillé et anéanti l’empire Inca de l’autre côté de l’Atlantique. Cela fait bien écho avec nos découvertes sud-américaines.

Le chœur de la Cathédrale est doté d’un immense retable mesurant 20 mètres de large sur 28 mètres de haut. Il est composé de plusieurs milliers de sculptures représentant des scènes de l’Ancien et Nouveau testament. La construction du retable commença en 1842. Il a fallu 80 ans à ce chef d’œuvre pour être achevé. Ce retable est le plus grand d’Espagne.

C’est ici dans cette cathédrale que repose Christophe Colomb porté par quatre hommes.Nous montons en haut de la Giralda, l’ancien minaret de la mosquée.De là-haut, joli panorama sur le quartier juif, l’Alcazar, la ville plus moderne et la plaza de toros.

Le patio des orangers est entouré des anciens murs de la mosquée.Retour à la Tiny en passant par le marché de Noël disposé autour du quartier historique. Il est très curieux car entièrement consacré à la vente de crèches et de ce qu’on peut y mettre dedans. Une petite pensée pour Huguette en voyant toute cette collection d’ânes ! Victor préfère celle faite avec des Playmobils.

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C’en est fini pour Séville où nous allons y dormir pour la troisième nuit consécutive. C’est bien la première fois du voyage qu’on dort trois fois de suite au même endroit. Mais cet endroit est vraiment très charmant. Nous adorons l’ambiance espagnole. Nous en maîtrisons bien la langue. Les espagnols sont super souriants (même dans ces lieux hyper touristiques…). Autant de raisons qui font qu’on s’y sent bien. Mais bon, le temps passe et il nous faut poursuivre plus au sud. Nous espérons prendre le bateau pour le Maroc demain…

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