335 km parcourus du 8 au 16 juillet 2020

57 322 km parcourus depuis notre départ

Mercredi 8 juillet 2020 :

Je vous avais laissé dans le dernier article en milieu de journée du mercredi 8 juillet, sur la petite place de village de Frasne dans le Doubs. Je reprends mon écriture.

Après quelques dernières courses en France à Pontarlier, nous nous dirigeons vers notre première frontière de notre deuxième partie de voyage. Après une longue pause de 4 mois, nous voici en Suisse, dans le 21ème pays de notre cavale. Cette fois-ci, c’est appréciable de passer une frontière où nous n’avons même pas besoin de marquer l’arrêt au poste de douane. Il est bien toujours présent mais vide de ses fonctionnaires. Bien que la Suisse ne fasse pas partie de l’Union européenne, il n’y a pas besoin de montrer son passeport à la frontière car la Suisse fait partie de l’espace Schengen depuis 2008.

La route reste en parfait état une fois arrivés en Suisse. Ce n’est pas un étonnement mais ça nous change des autres pays où c’est toujours l’incertitude quant à l’état du réseau routier qu’on va trouver de l’autre côté de la frontière. Autre avantage, la langue ne change pas (pour l’instant…) et les panneaux sont écrits en français.

Cependant, la Suisse ne fait pas partie de la zone Euro. Aussi, nous retirons rapidement des Francs Suisses au taux de 1CHF pour 0,94EUR. Ça fait bizarre de se retrouver avec des francs dans le porte-monnaie et cela nous ramène quelques années en arrière.

Les statistiques avec les autres pays déjà visités sont tellement à l’opposé ! La Suisse possède le deuxième PIB par habitant le plus élevé au monde par habitant, soit 82 950 dollars (à comparer avec le Tadjikistan qu’on a visité qui arrive à la 176ème position avec 826 dollars). Les Suisses ont la deuxième plus haute espérance de vie au monde (plus de 83 ans alors qu’elle ne dépasse pas 67 ans au Laos). La Suisse est classée comme l’un des cinq pays les moins corrompus alors que le Turkménistan pointe à la 161ème place. Son Indice de Développement Humain la classe au 9ème rang mondial alors que le Cambodge est à la 184ème place…

Les paysages sont superbes, mais c’est déjà le cas depuis que nous avons commencé à rouler dans les départements du Jura et du Doubs. La Suisse romande où nous venons d’entrer est vallonnée mais je m’attendais à devoir passer de hauts cols entre les deux pays or nous n’avons guère dépassé les 1000 mètres d’altitude. Le massif de la chaîne du Jura partagé entre les deux pays ne dépasse pas les 1700 mètres d’altitude.  Au loin, les neiges éternelles des hauts sommets nous rappellent cependant que les Alpes ne sont pas loin.

Beaucoup de forêts et de pâturages où l’agréable son des cloches des vaches nous souhaite la bienvenue. L’architecture des maisons et des fermes nous ravit. Les constructions sont énormes. D’immenses toitures bien pentues et descendant très bas débordent largement sur les façades et les pignons pour les protéger des intempéries et des rayons du soleil. Le mélange des ossatures à colombages, des briques, du bois, des pierres, du torchis est remarquable.

Ce n’est pas une surprise non plus, mais le pays paraît et est réellement extrêmement propre. Pas un déchet au sol.

Nous roulons vers notre première étape, la ville de Neuchâtel étendue le long de l’immense lac éponyme. Mais rapidement, on se rend compte qu’il va être compliqué de stationner ici… Aucun parking ne peut accueillir notre gabarit à moins de s’écarter du centre historique. Ce que nous faisons mais même à 3km à pied de la vieille ville, de sa collégiale, de son château et de sa place des halles, le stationnement est à 20 francs soit quasiment autant d’euros pour la journée. Et pas moyen de juste prendre quelques heures pour aller se promener. C’est hors budget pour nous. On s’éloigne encore de 500 mètres et trouvons un autre parking gratuit mais où sont entassés des camping-cars et sur lequel il faut attendre pour qu’une place se libère. Tout ça pour se retrouver garés à 50 cm les uns des autres. Ça ne nous fait pas vraiment rêver… On espère mieux pour notre première nuit en Suisse… Tant pis pour Neuchâtel, c’est dommage mais on file… Nous n’aurons vu que quelques-uns de ses anciens bâtiments construits en calcaire jaune, lui donnant un charme particulier.

Nos applications de partage de bivouacs iOverlander et Park4night vont je pense nous être bien utiles en Suisse. On a d’ailleurs trouvé un parking qui semble agréable à une trentaine de kilomètres sur la route de notre prochaine étape.

Nous roulons à travers les paysages de la Suisse romande en empruntant le réseau routier secondaire pour s’affranchir de payer la vignette autoroutière qui n’est pourtant pas si chère (40€ par an pour un usage illimité des autoroutes), mais nous préférons prendre notre temps et profiter des petits villages.

Effectivement, le coin indiqué sur notre appli est sympa en bord de rivière mais la proximité immédiate de la capitale de la Suisse, fait qu’il est bondé et qu’il faudrait attendre quelques heures qu’une place se libère. Nous nous éloignons dans la campagne mais là encore, le moindre emplacement de parking, s’il n’est pas payant, nécessite au moins d’apposer sur son pare-brise un disque bleu et de ne pas stationner plus que quelques heures au mieux, ce qui risque de faire une courte nuit de sommeil… Les autres places sont délimitées de bandes jaunes et réservées aux riverains.

Nous faisons demi-tour et Audrey m’invite à rentrer dans un petit chemin faisant le tour d’un champ de tournesols. Je m’y engage. Enfin, on a trouvé un superbe bivouac, avec une magnifique vue sur les environs. En espérant ne pas se faire déloger… Du coup, on sort du frigo une bière bien fraîche pour apprécier encore plus l’endroit !

Jeudi 9 juillet 2020 :

Nuit paisible et récupératrice. École dans un cadre bucolique.

Alors qu’Anaïs et Victor travaillent sérieusement à l’école, une voiture arrive et une femme en descend en furie, nous expliquant qu’il est interdit de dormir ici, que personne nous y a autorisés, que l’endroit est « éco »… GRRRR… J’ai déjà envie de quitter la Suisse… Nous avons traversé tant de pays où nous avons partout pu bivouaquer en totale liberté. On sort de plus de cette période de confinement et de privation de libertés que ce n’est pas pour se retrouver avec tant de contraintes. Et pourtant, quand on visite un pays, il faut bien se plier à ses us et coutumes mais je pense que ça va être compliqué.

Bon en plus de ne pas être contente, cette femme qui parlait fort s’exprimait en allemand car nous venons déjà de changer de région et sommes déjà en Suisse Alémanique. Il n’y a pas moins de 4 langues nationales dans ce si petit pays. Les Alémaniques représentent plus de 63% de la population contre plus de 20% pour les Romands (qui parlent français) et 6% pour les italophones. Le romanche n’est quant à lui parlé que dans la région des Grisons.

Je me mets déjà à la recherche d’une future place de parking à Berne, la petite ville de 142 000 habitants voisine, qui est pourtant la capitale de la Suisse. Là aussi, ça va nous changer des tumultueuses capitales de 20 millions d’habitants qu’on a visitées… Berne est d’ailleurs l’une des plus petites capitales de notre continent.

Et la galère continue. Bien que la circulation soit très facile, impossible de trouver un refuge et encore moins un où on pourrait y passer la nuit. Places trop petites, parking beaucoup trop excentrés, temps de parking trop limité à une heure ou deux… Je m’apprête à prendre la direction de l’Allemagne ou de l’Italie… Mais le hasard nous fait passer devant un parking situé au pied de la ville, à 15 minutes à pied de son centre historique. Bon, c’est 10€ quand même pour l’après-midi, mais à ce prix-là, on devrait pouvoir y passer la nuit. Ouf…

Première fois depuis bien longtemps, nous nous équipons pour partir marcher tout l’après-midi dans Berne. Que c’est bon de remettre en bandoulière l’appareil photo et de se laisser guider par Audrey qui a bien étudié le guide auparavant.

Berne, de par son patrimoine médiéval, est classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est blottie dans une boucle de la rivière Aar. Nous commençons par longer les rives de celle-ci aux eaux étonnamment translucides malgré le débit important. L’endroit est très agréable et des centaines de personnes profitent de ce lieu parfaitement aménagé et en accès libre. Les gens se déplacent à pied, en canot, à la nage dans cet endroit de détente dans une bonne ambiance familiale où la sérénité et un sentiment de sécurité se dégagent. Les piscines, les toilettes, les douches sont gratuites et seront peut-être la touche finale de notre visite de Berne. Pas besoin cependant de promettre une récompense à nos enfants pour avancer, qui se font une joie d’aller visiter.

Nous grimpons un bon dénivelé pour atteindre les hauteurs de la vieille ville et arriver au pied d’un massif bâtiment, le Bundeshaus qui abrite le Conseil fédéral (gouvernement) et les deux chambres de l’Assemblée législative.

L’ambiance de cette capitale est paisible, et si loin des démesurées et gigantesques grandes villes qu’on a déjà pu voir. Une ambiance même de petit village. Du mobilier urbain est mis à disposition de la population. Aucune dégradation ni vol. Des chaises et tables sont à disposition de tout le monde. Des jeux d’échecs géants aussi.

La vieille ville de Berne a été fondée au 12ème siècle sur cette colline ceinturée par la rivière Aar. L’implantation médiévale a survécu aux siècles de même que le réseau d’arrivée et d’évacuation d’eau perfectionnés. De larges rues bordées d’imposants immeubles datent principalement du 18ème siècle, et sont en grande partie construits en molasse (grès calcaire argileux de couleur verte). Les façades des maisons sont soutenues par un système d’arcades. La circulation automobile se limite simplement aux riverains et quelques tramways qui passent le long de la Marktgasse, la rue commerçante qui traverse la ville.

Cette rue aboutit à la Zytglogge. Cette Tour de l’horloge est le plus vieux bâtiment de Berne (1220) et est aussi la porte du deuxième rempart remontant aux origines de la cité. La façade est ornée d’un carillon ainsi que d’une horloge astronomique de 1530 possédant un mécanisme qui reproduit le mouvement des astres dans le ciel.

L’artère Kramgasse prolonge cette rue et est l’artère principale de la ville. Les arcades protègent les promeneurs du soleil ou du mauvais temps. Beaucoup de boutiques ou bars et restaurants sont logés dans des caves sous les arcades. Étonnant.

Nous passons devant la maison où le célèbre physicien Einstein vécut deux années et écrivit en 1905 la fameuse théorie de la relativité restreinte ainsi que la loi d’équivalence de la matière et de l’énergie (E=mc²). Comme tout le monde le sait mais je préfère le rappeler, cette fonction signifie qu’une particule de masse m isolée et au repos dans un référentiel possède, du fait de cette masse, une énergie E appelée énergie de masse, dont la valeur est donnée par le produit de m par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide (c). Merci qui ?  Merci Wikipédia.

Dans cette rue et dans tout Berne, on admire de jolies fontaines surmontées de statues et datant du 16ème siècle, comme la jolie Fontaine de la Justice sculptée en 1543.

Et nous profitons aussi de superbes façades et devantures de vieilles boutiques comme la Pharmacie de l’Hôtel-de-Ville, qui occupe la place depuis 1571. D’autres bâtiments possèdent également de jolies fresques peintes.

Les habitants se déplacent beaucoup en vélo ou en tramway, rarement en voiture.

Nous arrivons de nouveau à un joli pont enjambant la rivière. Il est flanqué de quatre anciens postes de douane. Superbe panorama sur les quartiers anciens sur les berges. La ville est si petite que de n’importe quel endroit, on est toujours près des berges de l’Aar. Nous surplombons les toitures qui ne sont gâchées par aucune antenne ou parabole.

Nous visitons l’Église française, de style gothique, le plus ancien édifice religieux de la ville (fin du 13ème siècle).

Nous passons devant beaucoup de jolis bâtiments.

Bref, nous voici déjà réconciliés avec la Suisse qui nous a offert une très belle première visite de sa capitale toute mignonne de laquelle une belle douceur de vivre se dégage. Nous avons adoré cette ambiance de petit village calme et serein avec ses parcs et jardins potagers, ses terrasses, ses aménagements paysagers.

Retour par les berges de l’Aar et nous repassons par la Tiny pour nous vêtir de nos costumes de bains. Alors qu’Anaïs et Victor enchaînent les plongeons et les longueurs dans les bassins des piscines, nous nous jetons tour à tour dans l’eau avec Audrey et parmi des dizaines d’autres personnes, nous descendons à la nage le cours de la rivière sur quelques centaines de mètres dans un courant assez fort. L’expérience d’arriver en nageant en plein cœur de la ville au pied de ses monuments majestueux restera une belle expérience et un bon souvenir de cette journée.

Nuit tranquille sur le parking où personne ne vient nous déloger…

Samedi 11 juillet 2020 :

Audrey est matinale ce matin et profite des berges de l’Aar bien aménagées pour aller faire un footing malgré la pluie qui n’a pas cessé de la nuit.

Dès 8 heures, il nous faut quitter notre stationnement car nous ne voulons pas encore donner à manger à l’horodateur. Direction le parking du Musée Paul Klee en périphérie de la ville. Nous profitons que les musées soient gratuits le samedi à Berne pendant l’été car les entrées sont très chères : il faudrait compter une vingtaine d’euros par adulte pour découvrir celui-ci. C’est cher la Suisse !

Il est logé dans un superbe bâtiment où l’architecte Renzo Piano (aussi à l’origine du Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou à Paris), a parfaitement intégré son projet de trois grandes vagues métalliques dans les collines.

Le musée consacré entièrement à l’un des artistes majeurs de la première moitié du 20ème siècle abrite 4500 de ses œuvres, entre peintures, dessins et marionnettes.

Victor découvre et adore les extraits des films de Charlie Chaplin diffusés lors de l’exposition qui entrent en dialogue avec les œuvres du peintre Klee.

Nous filons en début d’après-midi vers la ville voisine de Fribourg et nous voici de nouveau en Suisse romande où le français est la langue usuelle. Ce coup-là, le premier parking repéré sur notre appli nous convient. Il est situé sur les hauteurs de la ville, et de plus sera gratuit toute la journée de demain dimanche. Nous passons la fin de journée tranquillement au camion, à bricoler pour les enfants, à écrire pour moi et à préparer notre circuit de visite dans Fribourg de demain pour Audrey.

Alors que nous buvons un vin de noix à l’extérieur, j’entends une maman parler en espagnol à son fils. Je l’interpelle et nous passons une heure avec Susana et Mauricio. Elle est argentine mais vit en Suisse depuis 16 ans. Le moment est sympathique à échanger sur nos différentes cultures.

Autre échange sympa avec ces policiers en service qui s’approchent. On craint qu’ils ne viennent nous déloger. Mais non, ils viennent simplement voir si tout va bien et nous dire qu’il serait impossible de faire homologuer un véhicule comme la Tiny en Suisse !

Dimanche 12 juillet 2020 :

Un véritable patrimoine architectural s’offre à nous aujourd’hui. Nous partons déambuler tout l’après-midi dans Fribourg, ville de quelques 40 000 habitants. Les longs escaliers du Guintzet nous permettent de descendre en bas de la ville. De superbes villas occupent les pentes.

La vue sur la ville est magnifique. Fribourg est dominée par la Cathédrale Saint-Nicolas, de style gothique, construite sur un éperon rocheux entre 1283 et 1490, que nous visiterons plus tard. Une rivière, la Sarine, aux abords champêtres, serpente dans la ville. Pas moins d’une quinzaine de ponts l’enjambent. L’eau a sculpté le paysage et a taillé la falaise de molasse.

Nous suivons le parcours préparé par Audrey et arpentons les rues pentues de la vieille ville médiévale. Nous commençons par le quartier de Neuveville où les maisons gothiques sont alignées le long de la pente de la Grande-Fontaine. Nous privilégions les marches au funiculaire. Comme à Berne, l’ambiance est paisible et il n’y a pas grand monde dans les rues.

L’Hôtel de ville, en restauration, du 16ème et 17ème siècle abrite le Grand Conseil qui est le parlement du canton. La Suisse est divisée en 26 cantons.

Sur toutes les places, on trouve des jolies fontaines où l’eau est potable.

La cathédrale est le monument emblématique du bourg. Superbe chapelle éclairée par de magnifiques vitraux.

Nous visitons l’Espace Jean Tinguely et Niky de Saint Phalle.

L’artiste Tinguely était originaire de Fribourg et on trouve dans ce musée quelques-unes de ses œuvres métalliques que l’on peut mettre en mouvement. Ces sculptures sont actionnées chacune par un petit moteur électrique. L’œuvre monumentale et grinçante appelée Retable de l’abondance occidentale et du mercantilisme totalitaire est impressionnante et présente une véritable critique de notre société de consommation.

Quelques œuvres de son épouse Niky de Saint Phalle sont également exposées. Elle s’est beaucoup inspirée d’architectes comme Gaudí. On adore tout comme à Barcelone, ou bien à Casapueblo en Uruguay, ces artistes qui dessinent et construisent des œuvres monumentales sans une seule ligne droite ou un angle. Tout est arrondi. Saint Phalle s’est illustrée dès 1961 en créant ses œuvres de Tirs. Elle tirait avec une arme des boules de peinture sur des supports qu’elle avait modelés. Ensuite elle a continué avec les célèbres Nanas, ces modelages de femmes hautes en formes et en couleurs.

Une fontaine de Jean Tinguely se trouve dans un jardin public. C’est l’une des plus célèbres œuvres de l’artiste. Elle aussi est actionnée.

D’autres sculptures d’autres artistes parsèment la ville de Fribourg.

Après cette passionnante visite, nous descendons la Grand-Rue bordée de maisons de style gothique et Renaissance et même baroque. On atteint le quartier de L’Auge situé dans la Basse-Ville. Jolies rues pavées, fontaines, places pittoresques où il règne une ambiance paisible de petit village dont l’agréable Place du Petit-Saint-Jean.

Nous empruntons le Pont de Berne, un impressionnant ouvrage en bois couvert dont les piliers datent du 17ème siècle.

Nous sommes au pied des anciens remparts longs de 2 kilomètres et protégés par 11 tours dont la Tour des chats et la Tour rouge.

C’est reparti pour crapahuter vers les hauteurs de la ville mais sur l’autre rive de la Sarine. Cette fois, nous nous retrouvons en pleine forêt sur le sentier du Dürrenbuhl. Magique toute cette nature préservée au sein de la ville. Puis, nous longeons ces fortifications en suivant le chemin de Lorette qui nous offre une magnifique vue sur la ville de Fribourg, ses différents ponts dont le Pont de la Poya permet de désengorger le trafic routier depuis quelques années. Sa structure blanche s’intègre à merveille dans le paysage.

Jolie petite Chapelle de Lorette du 17ème siècle qui domine Fribourg. Ses murs extérieurs sont ornés de douze statues en très bon état.

Nous arrivons de nouveau au bord de la Sarine et découvrons l’immense Abbaye de Maigrauge où vit une communauté de cisterciennes.

Mais maintenant, il nous faut de nouveau tout remonter en direction de notre Tiny. Seulement deux kilomètres mais tout en montée ! Oh mais que ça fait du bien de repasser des journées à marcher et à découvrir des endroits aussi magnifiques.

Puis la route reprend à travers de magnifiques paysages.

Sur le bord des routes suisses, il y a beaucoup de ventes en libre-service de fromages, de viandes, d’œufs, de journaux. En totale confiance, les producteurs y laissent leur marchandise. Les clients se servent et déposent l’argent dans une caisse.

A présent, nous répondons à l’invitation de Sylvie, Laurent et leur fille Lily, une famille de voyageurs franco-suisse, la Vie en Marge, qui partent pour un an à la découverte de l’Europe en camping-car. Nous nous retrouvons dans un petit coin de paradis bien connu de nos amis les CROODS que nous avions déjà rencontrés au début de notre aventure dans l’Oasis de Fint au Maroc il y a 18 mois. Valérie et Olivier sont du coin et ont l’habitude de venir dans cet endroit improbable encaissé au fond d’une vallée.

Nous rejoignons ces deux familles en fin de journée dans ce lieu exceptionnel. La mairie met à disposition un superbe bivouac avec même du bois coupé et à volonté pour animer notre agréable soirée autour du feu. Ou plutôt des feux car les enfants Zoltan, Nelo, Lily, Anaïs et Victor se font également le leur. Bien agréable pour compenser la fraîcheur des 1400 mètres d’altitude de l’endroit. Et voilà, la magie du voyage recommence avec entre autres ces agréables soirées partagées entre voyageurs.

Lundi 13 juillet 2020 :

Nous passons la journée en compagnie des autres voyageurs. Nous ne voyons quasiment pas les enfants qui passent leur temps dans la forêt, au bord de la rivière, et suspendus dans leurs hamacs.

Nous partons cueillir champignons (girolles, cèpes et éperviers), myrtilles, framboises et fraises des bois autour du campement.

Nouvelle soirée auprès de feux de bois…

Mardi 14 juillet 2020 :

Nous rejoignons les CROODS en début d’après-midi à Enney pour aller faire une randonnée tous ensemble. Mais lorsque nous arrivons, Olivier me propose de ne pas marcher et de faire un vol en parapente en tandem avec lui ! Ouah, quelle chance !

Olivier est déçu car les conditions climatiques ne sont pas optimales et alors qu’il avait prévu un long vol et de monter au-delà 3000 mètres d’altitude, il n’y a pas de courants thermiques ascendants. Du coup, chaque seconde, nous perdons 4 mètres d’altitude. Impossible malgré la très grande expérience d’Olivier de faire un vol plus long qu’un quart d’heure. Mais pour moi, l’instant est déjà magique. Il avait pourtant prévu qu’on rejoigne nos femmes et enfants 700 mètres plus haut que notre décollage à leur point d’arrivée de leur rando pour redescendre avec Audrey. Quelle douceur de voler ainsi, de se sentir libre et léger…

Mais Olivier est persévérant et optimiste et espère que les conditions puissent s’améliorer. Atterris dans la plaine, nous prenons une navette qui nous remonte sur les hauteurs pour faire un deuxième vol ! Nous attendons une heure que les nuages passent et que le vent souffle dans le bon sens. Je prends plaisir à l’écouter m’expliquer quelques techniques d’observations des conditions météo au travers le mouvement des différents types de nuages, du soleil qui joue à cache-cache, du vol des oiseaux qui eux aussi cherchent les courants ascendants… Olivier est un véritable expert de par sa profession de guide de haute montagne depuis plus de 20 ans, de secouriste dans des conditions extrêmes et de parapentiste biplace professionnel (30 ans d’expérience et plus de 10 000 vols en biplace). Quelle chance d’être à ses côtés. N’hésitez-pas si vous êtes de passage en Suisse à faire appel à ses services. Vous pourrez voler en totale sécurité en faisant appel à sa société YooFly.

Nous nous envolons de nouveau pour un vol d’une dizaine de minutes. Les conditions ne sont pas meilleures mais l’instant est de nouveau magique surtout quand quelques instants avant de se poser, Olivier enchaîne une série de figures acrobatiques… Quelques wing-over suivi d’un 360 ! Drôle d’effet de voir passer la voile en dessous nous, surtout à plus de 80 km/h ! MERCI Olivier pour ce moment incroyable… Regardez sur la photo suivante, la ligne d’horizon est parallèle aux suspentes de l’aile !

Pendant ce temps, Valérie, Audrey et les enfants Zoltan, Nelo, Anaïs et Victor qui s’entendent à merveille, marchent d’un bon pas. Comme nous, ils profitent du paysage. Ils admirent le sommet des Préalpes fribourgeoises, le Moléson, qui du haut de ses 2002 mètres d’altitude, se dresse face à nous. Cette randonnée de 700 mètres de dénivelé positif les amène à plus de 1700 mètres d’altitude. Si les muscles des jambes fatiguent un peu, les yeux restent écarquillés devant tant de beauté !

En fin de journée, nous répondons à une autre invitation d’une famille de voyageurs qu’on avait rencontrée à quelques reprises sur des rassemblements de voyageurs. Et quelle famille ! le Convoi d’Anges Heureux… et quel convoi, Etelvina et René ont… 9 enfants : Simon, Thomas, Samuel, Noémie, Jonas, Timothé, David, Rebecca et Rachel ! Ils ont toujours voyagé en camping-car… jusqu’à 11 dans un seul véhicule de 6 mètres de long avec la plus jeune qui avait 2 mois et l’ainé qui avait 18 ans pour aller passer 6 semaines en Scandinavie ! Les enfants grandissant, ils avaient alors deux véhicules… Comme nous, ils ont dû abréger à cause du Covid-19 leur dernier voyage en Amérique Centrale alors qu’ils voyageaient avec 3 de leurs enfants depuis 8 mois.

Nous les rejoignons au bord du Lac de la Gruyère. Agréable soirée où nous partons en promenade lacustre sur leur petit bateau à moteur. La vue sur le Moléson à la tombée du jour est magnifique.

Nous mettons pied à terre sur l’Ile d’Ogoz où subsistent les ruines de deux châteaux et la Chapelle Saint Théodule. Les enfants partent également faire un tour de bateau avec Jonas, Timothé et David.

Puis Etelvina et René nous invitent chez eux à Marsens à terminer la soirée avec une dégustation du fameux duo de meringues très copieusement arrosées de la double crème, une spécialité de la région et des alpages suisses. Mais que c’est onctueux et bon ! La Double Crème de la Gruyère est réalisée avec le lait servant à la fabrication du Gruyère. Elle contient 50% de matières grasses lui donnant un crémeux et une onctuosité faisant sa réputation !

Mercredi 15 juillet 2020 :

Journée tranquille à faire l’école, la mise à jour du blog, aider René un peu au potager à désherber, ramasser des patates et cueillir quelques fleurs comestibles avec Etelvina… Anaïs et Victor passent du temps avec Rebecca et Rachel. Nous prenons plaisir à échanger avec Noémie. Quel bonheur d’être avec des voyageurs mais qui sont également des habitants du pays que l’on visite. Tout comme avec les CROODS ces derniers jours, nous en apprenons beaucoup sur la vie en Suisse et pouvons échanger sur tellement de sujets.

Avec Etelvina, nous partons faire un tour du village de Marsens et quelques achats à la fromagerie, réputée pour être l’une des meilleures du secteur. Nous y achetons les spécialités fromagères locales : du Gruyère et du Vacherin mais également du délicieux beurre et un peu de double crème !

Retour dans la maison des Convoi d’Anges Heureux, une maison pleine de vie qui ne désemplit jamais. Des enfants partent, d’autres arrivent avec leurs amis… Nous partageons encore une agréable soirée autour d’une délicieuse raclette, spécialité suisse !

Jeudi 16 juillet 2020 :

Au moment du départ, René nous offre une bûche scandinave percée en plein centre et sur le côté qui nous servira pour un de nos prochains bivouacs… Merci René ! Tu en avais offerte une à nos amis les PLEM qu’on avait brûlée ensemble en pleine steppe mongole. J’espère qu’on sera aussi bien entourés pour mettre le feu à ce morceau de cerisier  !

Nous reprenons la route de nouveau vers chez les CROODS et passons récupérer leurs deux enfants avec qui nous allons visiter la fabrique de chocolat Cailler à Broc. C’est la première fabrique moderne de chocolat de Suisse grâce aux machines que son fondateur a créées dès 1819. La visite permet de comprendre les sources d’approvisionnement en matières premières (lait, cacao, beurre de cacao, pâte de cacao, sucre, amandes, noisettes…) et la fabrication du chocolat. Très instructif.  La dégustation en cours et en fin de visite est bien sympathique.

En fin d’après-midi, nous nous retrouvons dans le chouette camping-car des CROODS qui nous régalent d’une succulente fondue de Gruyère et de Vacherin. Un pur moment et d’autant plus délicieux qu’on le savoure avec une chouette famille. Merci les amis !

 

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