256 km parcourus du 19 au 27 septembre 2020

60 080 km parcourus depuis le départ

Samedi 19 septembre 2020 :

De la Vienne à Vienne

Aujourd’hui, Anaïs, Victor et moi-même sommes impatients de retrouver Audrey qui est partie depuis mardi dernier faire un aller-retour en France, dans notre cher département de la Vienne, pour faire la connaissance de sa petite nièce Elsa. Les enfants et moi avons passé tous les trois d’agréables moments près du Lac de Neusiedl et nous sommes de retour ce matin sur Vienne pour l’accueillir. Mais elle ne revient pas seule ! Elle est accompagnée de 4 personnes qui nous sont chères ! Huguette ma marraine, mes beaux-parents Liliane et Daniel, et mon papa ont pris place à bord de l’Airbus A320 à Bordeaux en sa compagnie en ce début d’après-midi.

Retrouvailles

Deux bonnes heures plus tard, nous pouvons enfin les serrer dans nos bras. Ça ne faisait que deux mois et demi qu’on ne s’était pas vus mais que c’est bon de se retrouver !

Déjà la quatrième fois que Liliane et Daniel nous rejoignent après être déjà venus au Maroc, en Ouzbékistan et en Thaïlande (et une fois de plus si on compte la Bolivie durant notre première cavale). Et déjà la cinquième fois pour mon papa, après nous avoir rejoints au Maroc, en Grèce, en Ouzbékistan et au Laos (et une fois de plus si on compte le Pérou durant notre première cavale). Mais c’est la première fois pour ma chère marraine ! Et nous en sommes tellement heureux. Si le Covid n’avait pas pointé le bout de son nez, nous avions prévu de nous retrouver avec elle en Namibie. A « défaut », c’est en Autriche que nous avons le grand plaisir de l’accueillir. Quelle chance nous avons d’avoir nos proches et nos amis qui nous rejoignent de manière régulière durant notre voyage !

Risquant d’être un peu serrés pour dormir dans la Tiny à huit… notre famille a loué un grand appartement dans Vienne, dans le quartier de Siebenhirten. Par chance, nous trouvons une place de parking juste devant leur immeuble, ce qui nous évite de devoir aller à l’aire de camping-car à 1,5 km d’ici et à 20€ la nuit.

Nous nous installons doucement, déballons toutes les petites commandes qu’on avait passées en livraison chez eux dont quelques guides touristiques des nouveaux pays que nous avons ajoutés à notre cavale… Et puis, ils ne sont pas venus les mains vides et nous gâtent de gourmandises et de cadeaux (Merci également Josette et Michel !).

Dimanche 20 septembre 2020 :

Un sacré palais

C’est en métro que nous arrivons dans le Innere Stadt au beau milieu du centre historique de la capitale de l’Autriche, Vienne. Nous arrivons au pied de la Hofburg, symbole par excellence du pouvoir impérial, qui durant plus de 600 ans fut le centre du pouvoir des empereurs Habsbourg. Le château-fort du 13ème siècle fut transformé peu à peu en une somptueuse résidence et palais où résida la famille impériale jusqu’en 1918. De nos jours, la Hofburg abrite la résidence officielle et les bureaux du président de la République, quelques ministères ainsi qu’un important centre de congrès et de nombreuses collections d’art. L’entrée principale, sur la Michaelerplatz, est majestueuse avec sa magnifique façade (1899), son dôme, son arc de triomphe, ses grilles en ferronnerie, ses fontaines monumentales.

La Innerer Burghof, la cour centrale de la Hofburg est bordée de longues façades et de longues toitures décorées de blasons, de fenêtres ouvragées, de clochetons à bulbe avec horloge, de trophées, de blasons.

Attention Audrey, fragile

La visite commence par la Silberkammer, la riche collection de 6000 pièces d’apparats d’argenterie et de porcelaine de la Cour, dont un large service d’apparat pour 140 convives ! Nous admirons ces joyaux de la maison impériale composée de verres en cristal, de porcelaines précieuses d’Asie orientale ou de Sèvres, d’assiettes peintes, de linge de table, de service de table en or (de Napoléon Ier), d’ustensiles de cuisine et de pâtisserie, de décoration de tables, de pièces d’orfèvre provenant des cuisines de la Cour de Vienne. Cela nous donne un aperçu du cérémonial et des coutumes. Les plus belles porcelaines provenant des meilleures manufactures d’Autriche ou de France sont présentées au sein de cette exposition bien mise en valeur. Jusqu’au début de notre siècle, la vaisselle impériale était encore utilisée pour les dîners d’État.

Le « Surtout de Milan » est l’une des principales pièces de la collection. Ce prestigieux centre de table en bronze doré réalisé en 1838 pouvait décorer des tables de 30 mètres de longueur !

Sissi l’impératrice

Un majestueux escalier impérial mène au Musée de Sissi.

Entre le mythe et la réalité, nous parcourons de passionnantes salles consacrées à la vie de l’impératrice légendaire Elizabeth. Nous en apprenons beaucoup sur la vie privée et mouvementée ainsi que sur la forte personnalité de Sissi à travers son culte de la beauté, son obsession de la minceur, ses exploits sportifs et son aversion et son rejet pour le cérémonial de la Cour. Toute sa vie, passée en perpétuelle fuite d’elle-même est retracée à travers ses multiples voyages jusqu’à son assassinat en 1898 à Genève par un anarchiste italien.

Une parfaite muséographie expose ses effets personnels, ses robes, ses poèmes, ses lettres, ses bijoux, une reconstitution de son luxueux wagon privé, ses ombrelles, sa valise d’aquarelles, ses portraits, ses éventails, ses trousses de toilettes ou de pharmacie de voyage de 63 pièces jusqu’à son masque funéraire et son rapport précis d’autopsie. De nombreux et célèbres portraits de l’impératrice de charme sont exposés.

Un logement rococo et des WC en porcelaine

Nous poursuivons notre visite de la Hofburg, cet immense ensemble palatial incarnant la splendeur impériale de Vienne, par les Appartements impériaux. A travers la visite de ce palais qui servit de lieu de vie et de travail à la famille impériale jusqu’à la chute de la monarchie en 1918, nous découvrons l’intimité et l’environnement privé des Habsbourg à travers 19 salles officielles et privées de l’empereur François-Joseph (qui régna 68 ans) et de l’impératrice « Sissi » qui vécurent ici avec leurs enfants et la cour. Les pièces, de style rococo, sont richement décorées de stucs, de somptueux lustres en cristal de Bohême et de poêles en faïence. La salle à manger et sa table luxueusement préparée et richement garnie sont particulièrement impressionnantes. Elles ont juste été restaurées et aménagées dans un souci d’authenticité historique, témoignant de la splendeur de la monarchie habsbourgeoise ainsi que de l’histoire personnelle de ses habitants. Nous traversons la chambre à coucher, les cabinets d’audience et de travail de l’empereur François-Joseph, la salle des gardes, le cabinet de toilette, les WC en porcelaine décorée, la salle de bains… Bon, les photos étaient interdites, du coup, je les ai faites sans flash…

La journée de Sissi commençait à six heures du matin par le très long rituel de la coiffure. L’impératrice passait le plus clair de son temps dans le cabinet de sport, pour garder la ligne. Le matériel de gymnastique, comprenant espaliers, barre fixe et anneaux fixés aux montants de la porte, s’y trouve encore aujourd’hui.

Nous en avons fini avec les Appartements impériaux, du moins avec la partie accessible au public car la Hofburg s’étend sur 18 ailes, une vingtaine de cours, 54 escaliers et près de 2600 pièces ! Nous sortons à l’arrière du bâtiment, en découvrant la Heldenplatz dominée par des monumentales statues équestres. En 1857, la Neue Burg (Nouveau Palais) fut la dernière réalisation des Habsbourg.

Cette visite passionnante de la Hofburg a creusé nos estomacs et nous profitons d’un des nombreux parcs de la ville pour y prendre notre pique-nique. L’ambiance est toujours conviviale dans ces espaces verts fort bien entretenus. Les Viennois sont allongés dans l’herbe du Volksgarden, parfois dans des tenues (très) légères.

Deux millions de livres

Nous nous dirigeons à présent vers la Josephplatz réalisée au 18ème siècle dans un style baroque tardif. Elle est entourée de superbes palais. Nous entrons sur cette place dans la Bibliothèque nationale autrichienne considérée comme l’une des plus belles salles de bibliothèque historique du monde.

C’est la plus grande bibliothèque baroque d’Europe. Elle a été construite dans un style architectural baroque entre 1723 et 1726. Les fresques peintes par un peintre de la Cour sur les plafonds de la coupole qui surplombe la salle sont somptueuses. L’impressionnante Salle d’apparat baroque mesure près de 80 mètres de longueur, 14 mètres de largeur et environ 20 mètres de hauteur. De très hautes colonnes, des dorures et des marbres décorent les lieux. Deux magnifiques globes vénitiens de l’époque baroque, l’un terrestre et l’autre céleste, mesurant plus d’un mètre de diamètre, font partie de la décoration au même titre que des statues de marbre de l’empereur Charles VI et de souverains espagnols et autrichiens. Les précieuses armoires en bois de noyer conservent 200 000 livres du 16ème au 19ème siècles. Mais la bibliothèque possède plus de 2 millions de livres.

De nouveau, cette visite a creusé notre appétit ou plutôt notre gourmandise et nous marquons une pause en savourant un délicieux café viennois.

Un périf’ luxueux

Nous poursuivons notre marche dans cet incroyable quartier du premier arrondissement de Vienne et en longeant le prestigieux boulevard du Ring, l’anneau circulaire emblématique de la capitale, long de 5,3 km et large de 56 mètres. De nombreux immeubles et pompeux palais aristocratiques d’aspect monumental, ont été construits pendant l’époque historiciste entre 1860 et 1890, à l’emplacement des anciennes fortifications. A la même époque que nos quartiers haussmanniens.

L’Opéra national (Staatsoper) construit en style néo-Renaissance fut l’un des premiers édifices somptueux construits sur le nouveau Ring entre 1863 et 1869, après la destruction des remparts de la ville.

Mozart tout en marbre, depuis 1896, trône fièrement sur la Josepplatz.

Nous passons devant des palais et des bâtiments majestueux comme le Parlement (1883), actuellement en restauration. Il est l’un des bâtiments les plus importants de style historiciste. Son architecte l’a conçu dans le style grec antique. L’imposant bâtiment fait près de 14 000 m². Il contient 1600 pièces et 920 fenêtres.

Plus loin, le Rathaus, l’Hôtel de ville de style néogothique est lui aussi magnifique, mais nous y reviendrons plus tard dans la semaine car il est fermé aujourd’hui. Le beffroi de l’édifice mesure 98 mètres de hauteur. En haut, le « Rathausmann » en fer qui mesure 3,40 mètres est devenu un véritable emblème de Vienne.

Encore quelques dizaines de mètres plus loin, sur la Maria-Theresien Platz, deux bâtiments jumeaux architecturalement, se font face, le Musée de l’Histoire de l’art et le Musée d’Histoire Naturelle. Ils ont été construits en 1891 non loin du Palais impérial afin d’accueillir les vastes collections de la famille régnante. Tous deux comptent aujourd’hui parmi les plus grands musées du monde. Mais il faut faire des choix et nous ne pouvons pas visiter tous les monuments de Vienne car il faudrait y consacrer, même à notre rythme de visite intense, des semaines entières. Vienne compte en effet une centaine de musées, mais aussi 150 palais et une vingtaine de châteaux  ! Mais même sans visiter les trésors qu’ils hébergent, ces bâtiments sont par eux-mêmes des chefs-d’œuvre de l’architecture qui méritent bien le détour.

Lundi 21 septembre 2020 :

Des jolis tags

Nous marchons le long d’un bras du Danube, le DonauKanal et longeons les quais sur la Promenade Freda Meissner Blau et sur la Promenade Wolfgang-Schmitz. Les berges sont reconverties en plages urbaines et en lieu de nuit avec bars, cafés, restaurants, discothèques et piscines flottantes sur d’anciennes péniches danubiennes. Les quais sont recouverts d’œuvres de street art. Nous adorons ce mélange d’architecture de différentes époques.

Encore une église

L’Église Maria am Gestade est avec la Cathédrale de Vienne le plus bel édifice gothique de la capitale. Sa façade étroite renforce l’impression de hauteur du bâtiment.

Tic tac

Place Hoer Markt, nous arrivons juste aux 12 coups de midi (quelle organisation !) devant le Carillon d’Anker (Ankeruhr). Il a été créé en 1911 par le peintre Art nouveau Franz Matsch sur un pont qui relie les deux parties du bâtiment de l’Anker-Hof. Des personnages historiques s’animent chaque heure en passant devant le cadran de l’horloge. A midi, tous les personnages défilent au son d’une musique d’orgue.

Beuh

Gutenberg

Toujours bien guidés par Audrey qui a bien préparé notre visite viennoise, nous continuons notre passionnante découverte de la capitale. Un mémorial de l’inventeur de l’imprimerie prend place devant un bel immeuble avec encore une superbe façade ouvragée et décorée, celle du Regensburger Hof.

Nous traversons deux pâtés de maisons par deux passages le Schmeckender Wurm Hof et le Zwettlhof donnant sur de lumineuses cours.

Les Noces de Figaro

Nous arrivons au n°5 de la Domgasse à la Mozarthaus. C’est la seule demeure viennoise de Mozart existant encore à ce jour parmi la bonne douzaine qu’il habita et sur les onze où il vécut à Vienne. Le compositeur résida dans cet appartement de maître de 1784 à 1787. C’est ici qu’il écrivit quelques-unes de ses célèbres œuvres.

Encore une modeste demeure

Partout dans ce centre historique, nous mitraillons avec nos yeux et nos appareils photos toutes ces somptueuses façades comme celle du Palais Neupauer-Breuner.

Saint Étienne et ses tuiles vernissées

Nous arrivons à la Cathédrale Saint Étienne de style gothique, l’emblème de Vienne. Sa construction débuta au 12ème siècle. Et depuis, elle a résisté ou a été reconstruite en partie suite aux guerres du 14ème et 15ème siècles, au siège des Turcs en 1683, ou à un incendie ravageur en 1945. La plus haute de ses 4 tours culmine à 136 mètres du sol. Son toit de tuiles vernissées en chevron dessine aussi l’emblème des Habsbourg (l’aigle à deux têtes) ainsi que les armoiries de la ville de Vienne et de l’Autriche.

Son immense nef, son maître autel baroque, ses piliers possédant chacun un autel, et sa chaire gothique en grès sont remarquables. L’empereur Friedrich III a été inhumé dans un impressionnant sarcophage de marbre.

Stephanplatz

Encore une fois, nous apprécions, tout en pique-niquant sur cette belle place, l’architecture contemporaine juste en face de la Cathédrale Saint Étienne historique avec l’immeuble Haas-Haus. Le bâtiment abrite des magasins, un restaurant, un bar et un hôtel. Dans ses vitres, se reflète la cathédrale voisine.

De superbes immeubles entourent la Stephanplatz.

Nous apprécions le charme des vieilles boutiques.

Au milieu de la Stephanplatz, se dresse la Pestsäule, la Colonne de la peste érigée en 1692 après l’épidémie de la grande peste de 1679 qui fit 100 000 victimes à Vienne. Ce mémorial baroque est richement orné. Au bas de la colonne, une terrible sorcière symbolisant la peste, est envoyée en enfer.

Non loin, l’Église Saint-Pierre, dans un style baroque, en impose aussi.

149 cercueils pas très sobres

Sous l’Église des Capucins très sobre, je pars visiter avec ma marraine Huguette et mon papa, la Crypte impériale des Capucins (Kaisergruft) réservée aux membres de l’ancienne famille régnante en Autriche, les Habsbourg. C’est la dernière demeure de la plupart des membres de cette famille, notamment Marie Thérèse, l’empereur François Joseph Ier ou bien encore la célèbre Sissi. Ici reposent, depuis 1633, 149 membres de la dynastie dans des imposants caveaux dont 12 empereurs et 19 impératrices. A plusieurs reprises, la crypte fut agrandie. Sont exposées aussi les urnes contenant les viscères des défunts. Jusqu’à la fin du 18ème siècle, les cercueils étaient en étain. Les détails des bas-reliefs et des ornementations sont impressionnants. Aujourd’hui encore, des enterrements ont lieu dans la crypte impériale, comme en 1989, avec la dernière impératrice d’Autriche, Zita ou en 2011, son fils ainé.

Hawelka

C’est dans le Café Hawelka que nous nous retrouvons et que nous allons reprendre des forces. Ce café d’artistes est bien plus qu’un simple café, c’est une véritable institution viennoise qui appartient à la même famille depuis 1939. Les lieux sont charmants et avaient relevé l’attention d’Huguette dans une émission des Racines et des ailes. On aime beaucoup les vieilles affiches, les photos en noir et blanc des anciens propriétaires, les boiseries patinées, les vieilles banquettes et la décoration vieillotte.

Dior, Chanel, Mac Do et Rolex

Tout autour, c’est le quartier du Graben avec ses artères piétonnes (Tuchlauben, Bognergasse, Seitzergasse, Kohlmarkt) bordées de boutiques de luxe et de prestigieux palais à l’emplacement d’un fossé creusé par les Romains qui fut par la suite comblé pour bâtir des fortifications.

Mardi 22 septembre 2020 :

Le « Versailles viennois »

C’est parti pour la visite du monument le plus visité d’Autriche, le Château de Schönbrunn. C’est LE monument le plus visité du pays qui figure parmi les intérieurs baroques les mieux conservés d’Europe. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous sommes satisfaits d’avoir déjà nos billets coupe-file car il paraît que tous les matins, les 2,6 millions de visiteurs annuels se pressent aux grilles du parc. Mais en raison de la crise sanitaire, nous avons la surprise et le plaisir d’être quasiment seuls. Comme dans beaucoup d’endroits que nous visitons cette semaine, le site semble être privatisé pour nous !! Les parkings sont vides. Aucun bus. Aucun groupe de touristes. Juste quelques visiteurs isolés comme nous. Quel luxe ! Et le soleil est de la partie en plus… Une immense façade baroque sobre de couleur ocre nous accueille.

Depuis les airs, Audrey a pu prendre en photo ce grand château et son immense parc.

Au 17ème siècle, les Habsbourg possédaient déjà ici un château d’agrément mais qui fut détruit en 1683 lors du siège de Vienne par les Turcs. Après la victoire sur les Ottomans, l’empereur Léopold Ier chargea un maître du baroque d’ériger un pavillon de chasse sur les ruines du château détruit. Un demi-siècle plus tard, Marie-Thérèse fit transformer Schönbrunn dans un style rococo et en fit sa résidence d’été officielle. Elle vivait ici avec sa cour composée de 1500 personnes. Son arrière-petit-fils, l’empereur François Joseph (époux de l’impératrice Sissi, sa cousine qu’il avait épousée alors qu’elle avait 16 ans) est né et mort au château après 68 ans de règne.

Notre visite agrémentée d’un audioguide en français nous permet d’apprendre beaucoup de choses sur la vie à la Cour impériale et de découvrir le mode de vie de l’illustre famille des Habsbourg. Nous visitons 40 pièces sur les 1441 qui composent le château. Nous passons par la salle des gardes, la salle de billard, différentes chambres à coucher, différents salons et salles à manger… tous somptueusement décorés de fresques et de dorures et restaurés. Les poêles en faïence, les grands tableaux de portraits, les tapisseries flamandes précieuses, les riches lambris et boiseries sculptées en noyer ou en bois de rose, les tentures de soie, les stucs, les incroyables marqueteries de plancher en bois précieux, les lustres dorés ou les miroirs en cristal, le riche mobilier décorent de manière prestigieuse ces appartements privés. Le lit de parade en velours rouge richement brodé d’or de Marie-Thérèse est aussi remarquable.

On y voit, comme à la Hofburg, le bureau où François-Joseph donnait des audiences, les appartements où sa femme l’impératrice Sissi se rebella contre la rigidité de la vie à la Cour et se métamorphosa en femme indépendante au fil des ans. Nous visitons le salon où Napoléon travailla. Quelques salles plus loin, nous sommes attirés par le magnifique Salon bleu chinois, datant du début du 19ème siècle. Sur les murs furent tendus du papier de riz peint à la main datant du siècle d’avant. C’est dans cette pièce qu’eurent lieu les négociations qui aboutirent à la déclaration du 11 novembre 1918 par laquelle Charles Ier, le dernier empereur d’Autriche, renonça à l’exercice du pouvoir. C’est alors que la République autrichienne fut proclamée, mettant fin aux plus de 600 ans de règne des Habsbourg.

La Grande galerie ou Salle des glaces située au cœur du château était utilisée par la famille impériale pour y donner des bals, des réceptions et des dîners de gala. Elle servait ainsi aux grands évènements de la Cour. Elle mesure 40 mètres de longueur pour 10 mètres de largeur. Les miroirs en cristal, les stucs blancs et or, et les fresques au plafond constituent une prestigieuse œuvre d’art de l’époque rococo. Cette salle servait aux fêtes de famille. C’est aussi là que l’enfant prodige Mozart donna son premier concert devant l’impératrice Marie-Thérèse alors qu’il n’avait que 6 ans. Suite au concert, il sauta sur les genoux de l’impératrice, l’embrassa et toute la ville ne parla plus que de l’enfant prodige.

De part et d’autre d’une plus petite galerie voisine, du superbes Cabinets chinois (utilisés comme salle de jeux et de conférences), un ovale et un rond, sont ornés de panneaux en laque encastrés dans des lambris blancs entourés de cadres dorés. Sur des petites consoles reposent de magnifiques porcelaines. Les parquets marquetés sont remarquables.

Des jardins à la française

Nous découvrons ensuite le Schlosspark aménagé au 16ème siècle sur une superficie de 200 hectares. De belles fontaines, rotondes, statues et monuments agrémentent les espaces verts.

La Palmenhaus est une grande Serre aux palmiers édifiée en 1882. C’est une réplique de celle de Londres mais elle est la plus grande d’Europe. Longue de 111 mètres, sur une superficie de 2500 m² et avec plus de 4900 m² de verrières, près de 45 000 plaques de verre ont été utilisées pour sa construction. Elle abrite de nombreuses plantes méditerranéennes, tropicales et subtropicales.

La Gloriette est un superbe portique, autrefois refuge de Sissi, veillant sur le parc du haut d’une petite colline depuis 1775. Elle offre un point de vue sur le château et sur la ville de Vienne.

La Fontaine de Neptune au pied de la colline est inspirée de la mythologie grecque.

180 carrosses impériaux

Dans le parc du Château de Schönbrunn, nous visitons le Musée des Carrosses impériaux qui abrite ce qu’il reste aujourd’hui des 600 véhicules de la Cour viennoise. De superbes pièces qui servaient à la vie de la Cour mais aussi à des évènements particuliers comme les couronnements des empereurs, ou les enterrements. Une multitude de carrosses de gala, de landaus, de traineaux, de véhicules de sport, de loisirs et de voyage plus petits et plus humbles. Le carrosse de sport construit en 1814 pour l’empereur François Ier pouvait, tiré par deux chevaux, atteindre une vitesse de 16 km/h. Certains carrosses d’apparat de la famille impériale sont plaqués de verre vénitien, d’or ouvragé. L’unique voiture de la Cour, datant de 1914 est aussi exposée.

Le plus bel exemplaire est le carrosse impérial tiré par 6 à 8 chevaux. Il pèse 4 tonnes.

Le corbillard noir est lui aussi impressionnant, il servit notamment pour les enterrements de l’empereur François-Joseph (1916), de l’impératrice Élisabeth (1898) et de l’impératrice Zita (1989).

Outre les calèches, de ravissantes tenues des Habsbourg sont exposées ainsi que des robes de Sissi.

Le beau Danube bleu

Nous prenons le métro pour traverser la capitale pour aller découvrir le Danube. Il n’est pas aussi bleu que dans la valse composée par Johann Strauss II en 1866, mais ses eaux sont assez claires et réputées de bonne qualité. Nous marchons sur la longue Ile de Donauinsel puis le long de la Neue Donau, le nouveau Danube, un bras artificiel long de 17 km, creusé sur la rive est du fleuve pour empêcher l’inondation en cas de crue de la ville. Le quartier d’affaires de Donau City est dominé par la plus haute tour d’Autriche, la DC Tower, construite par un architecte français en 2014. Une tour jumelle est prévue juste à côté. Ici encore, une ambiance familiale et décontractée règne sur les bords de l’eau et dans les parcs. On a beau être en plein ville et quartier d’affaires, les gens se mettent en maillot de bain, parfois très léger… Les cyclistes, les nageurs, les piétons, les sportifs profitent des berges bien aménagées. Ces dernières accueillent également de nombreux bars et discothèques.

Mercredi 23 septembre 2020 :

Un marché aux saveurs orientales

Nous commençons notre journée en déambulant sur le Naschmarkt, le plus célèbre marché viennois dont l’origine remonte au 18ème siècle. Quelques 120 beaux étals de fruits et légumes, d’épices avec une étonnante ambiance orientale s’alignent le long des Sopergasse et Minerlgasse. La majorité des vendeurs sont originaires de Turquie ou des Balkans.

Des majoliques et des médaillons

Sur le boulevard Linke Wienzeile, nous nous émerveillons devant de somptueuses façades dont la magnifique Majolikahaus, œuvre d’Otto Wagner en 1898. Cette Maison des majoliques est ornée de très beaux décors floraux. Les balcons en fer forgé sont tout aussi remarquables.

Non loin, la Maison aux médaillons est l’œuvre du même architecte.

Toutes les maisons et palais de cette avenue sont vraiment fabuleux.

Sécession

Le Pavillon de la Sécession est un lieu d’exposition construit en 1897 pour 19 artistes rebelles. C’est la version viennoise de l’Art nouveau, ce mouvement artistique européen. A l’aube du 20ème siècle, ce groupe d’artistes mené par Gustav Klimt développa un style typiquement viennois : la Sécession. Le bâtiment est coiffé d’une coupole de feuilles dorées.

Autour du Square Schillerpark, l’Académie des Beaux-arts prend place dans (encore) un superbe bâtiment.

Otto Wagner

Sur la Karlsplatz, nous découvrons la station de métro édifiée par Otto Wagner en 1898 alors qu’il traçait le premier réseau de transports publics de Vienne. Ce sont deux magnifiques structures d’acier, de marbre, de motifs floraux et de corniches dorées.

Des câlins

Charles

A l’angle du Resselpark, où nous marquons une courte pause récupératrice, nous passons devant la Karlskirche, l’Église Saint Charles, la plus belle église baroque de Vienne bâtie entre 1716 et 1739, à la fin de l’épidémie de peste de 1713. Une immense coupole de 72 mètres de haut la coiffe.

Cocorico

A quelques pas, nous passons devant l’Ambassade de France logée dans un édifice Art nouveau de 1901.

Non loin, sur une grande place avec une fontaine, le Mémorial de l’Armée rouge commémore la gloire des soldats de l’Armée Rouge morts lors de la libération de Vienne en 1945. C’est le deuxième mémorial Soviétique au monde par sa taille.

Une belle résidence d’été

Cette œuvre d’art est constituée de deux châteaux. Alors que le Belvédère supérieur servait pour la représentation et aux réceptions, le Belvédère inférieur était la résidence du Prince Eugène de Savoie, vainqueur des Turcs en 1718, qui commanda ce palais-jardin pour en faire sa résidence d’été, aux portes de la ville. C’est dans ce « Versailles viennois » que fut célébré le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette. Seulement 16 000 personnes furent invitées au bal masqué. C’est également ici que fut signé le traité d’indépendance de l’Autriche en 1955.

Les jardins de ce splendide château baroque furent aménagés vers 1700 par un élève d’André Le Nôtre, paysagiste de Versailles. Des cascades sont ornées de statues gréco-romaines et d’animaux mythologiques. Des pentes douces, dans ce jardin construit sur trois grandes terrasses bordées de haies de buis, offrent une vue dégagée sur la capitale avec à l’horizon, la Cathédrale Saint-Étienne et la Hofburg. C’est dans les jardins à la française du Belvédère, que nous prenons des forces avec notre pique-nique tiré du sac.

Nous visitons même le Jardin botanique, ce qui ne me passionne pas particulièrement mais qui fait bien plaisir à mon beau papa, et c’est bien ça le principal ! Personnellement, l’endroit me paraît plus propice à la sieste… Je crois que pour mon papa et mon fils aussi…

Audrey, Huguette, Liliane, Anaïs et Daniel visitent le Belvédère supérieur considéré comme l’un des plus beaux palais baroques du monde. Dans ces salles toutes de marbre, de fresques et de stucs est exposée une collection d’art qui reflète l’opulence et les goûts des empereurs habsbourgeois. Le rez-de-chaussée grandiose s’ouvre sur la Sala Terena. Sous une voûte aux stucs délicats, l’art médiéval est exposé à travers des sculptures gothiques, des autels, des statues et des retables provenant d’abbayes et de monastères autrichiens.

L’art moderne et l’entre-deux guerres sont présentés et mettent en avant l’expressionnisme autrichien. Au premier étage, la section Vienne 1880-1914 consacre une salle entière aux tableaux de Gustav Klimt (la plus grande collection au monde) dont Le baiser, Adam et Eve, Judith et Holopherne. Le Baiser est sans aucun doute l’œuvre d’art la plus connue d’Autriche. Elle est célèbre dans le monde entier pour représenter Klimt et sa compagne Émilie Flöge en couple d’amoureux.

Le Belvédère héberge aussi des œuvres majeures de Egon Schiele et de Oskar Kokoschka. Outre ses œuvres majeures, l’exposition du Belvédère présente des œuvres d’art du Moyen Âge, du baroque, du classicisme et du Biedermeier ainsi que de l’art de l’entre-deux-guerres et de l’après-guerre. La section réalisme et impressionnisme présente des maîtres français, autrichiens et allemands à travers des œuvres de Renoir, Monet, Van Gogh, Manet, Degas, Corinth, Liebermann…

Une deux, Une deux

Avec mon papa et Victor, nous partons pendant ce temps visiter le Heeresgeschichtliches Museum, le Musée de l’histoire militaire. C’est le plus ancien musée de la ville. Il est logé dans l’imposant bâtiment de l’Arsenal (1856), une caserne et un dépôt de munitions de style maure-byzantin mélangé à du néogothique. Le Hall des généraux en chef, le grand escalier menant du hall au premier étage sont somptueux.

Dans une muséographie parfaite, il met en lumière l’histoire de la monarchie des Habsbourg dans une période allant de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) à la fin de la monarchie en 1918 ainsi que les années qui suivirent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Le musée étant immense, c’est à la partie consacrée à l’histoire de la monarchie des Habsbourg jusqu’à sa chute en 1918 et à la Première Guerre mondiale que nous consacrons le plus de notre temps.

Jeudi 24 septembre 2020 :

A dada sur mon bidet

Nous nous dirigeons vers la célèbre Spaniche Hofreitschule, une véritable institution à Vienne qui survit depuis les Habsbourg. Depuis 1572, l’École d’Équitation espagnole est la seule institution au monde qui conserve et cultive, sans le transformer, l’art équestre classique de la Haute-Ecole, de la Renaissance à nos jours. Les arts équestres de l’École d’Équitation espagnole sont inscrits au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Sous la lumière de ses lustres, cavalières et cavaliers rivalisent de grâce et de discipline sur leurs étalons lipizzans, autrefois élevés au Haras impérial de Lipizza en Slovénie. Ces chevaux sont caractéristiques par la couleur de leur robe. Le poulain est noir à sa naissance mais devient gris clair voir presque blanc vers l’âge de 8 ans. Chaque écuyer est responsable de la formation de son cheval.

Nous assistons à l’entrainement matinal rythmé par des airs de musique viennoise qui résonnent dans ce somptueux manège conçu entre 1729 et 1735. Cette immense salle baroque du Palais impérial mesure 55 mètres de longueur et 17 mètres de hauteur. C’est dans cette salle qu’eut lieu le dîner de gala du mariage de Napoléon et Marie-Louise mais également des réunions et congrès importants.

Coburg

Nous enchainons nos kilomètres à pied dans Vienne, environ une dizaine par jour… Le Palais Coburg nous impressionne par sa beauté, notamment celle de sa verrière à travers laquelle on distingue de superbes lustres.

Johann Strauss

Pique-nique dans le Stadtpark, le premier parc public de Vienne ouvert en 1862. Passants en cravates venant faire leur pause méridienne sur les pelouses, joggeuses avec leurs poussettes, petits vieux lisant leur journal autour des bassins, hérons et écureuils se prélassant dans les arbres, l’ambiance est bien agréable. Dans le parc, de nombreuses statues de compositeurs ont fière allure. Le monument en bronze doré de Johann Strauss, roi de la valse violoniste par excellence, debout devant son orchestre, en particulier. Mais Schubert, n’est pas loin non plus.

Hundertwasser

Changement de quartier, d’époque et d’architecture avec le passage devant la Hundertwasserhaus. On adore ce complexe résidentiel créé en 1985 par Friedensreich Hundertwasser dont la façade extérieure, à l’architecture insolite, est décorée de nombreuses couleurs bariolées. Plus de 200 arbres et arbustes sur les balcons et terrasses en toiture font de la Hundertwasserhaus une véritable oasis verdoyante au beau milieu de la ville. Cet immeuble aux formes courbes est recouvert de damiers de miroirs, de mosaïques de céramiques multicolores et est coiffé d’une toiture végétalisée. L’artiste décrit son œuvre ainsi : « une maison, une maison insolite qui ne correspond pas aux clichés et aux normes en vigueur dans les écoles d’architecture, une maison imaginée et réalisée par un peintre, une aventure des temps modernes, un voyage en pays inconnu, un voyage au pays de l’architecture créative où règnent le droit de fenêtre et les arbres locataires, les irrégularités non réglementées, le promenoir ondulé, les forêts sur le toit, la végétation spontanée et les obstacles de beauté ».

Juste en face, le Hundertwasser Village, ouvert aux visites contrairement à la maison composée d’appartements privés (résidence HLM) a vu le jour en 1991. L’artiste a créé ici, dans le même délire, un petit centre commercial.

Dans le même quartier, l’artiste a habillé une autre façade de colonnes en céramiques ainsi qu’un joli portique (le Pavillon Beim DDSG Ponton) près duquel nous buvons un petit café.

A quelques minutes à pied, nous nous dirigeons vers la Kunst Haus Wien. L’artiste Friedensreich Hundertwasser dans les années 1983 à 1985 a rénové une ancienne usine de meubles dans son style caractéristique. Ici aussi, on ne trouve pas beaucoup de lignes droites mais un assemblage multicolore d’éléments en verre, métal, briques, bois et carreaux de céramique. Les planchers de la maison sont eux aussi irréguliers. Les arbres sortent des fenêtres.

Du même artiste viennois excentrique, nous avions déjà vu une autre de ses œuvres récemment, l’Église Sainte Barbara à Bärnbach (voir dernier article). Ce musée consacré à l’artiste expose des œuvres graphiques, des aquarelles, des tapisseries et des maquettes d’architecture.

Nous continuons notre découverte de Vienne alternant entre monuments historiques comme l’Église St Othmar et architecture contemporaine comme dans le quartier d’immeubles de verre et d’acier du Bundesrechenzentrum avec sa Mitte Tower.

Un incinérateur relooké

La visite n’était pas prévue mais dans le dernier musée visité, nous avons vu une maquette d’un lieu qui nous attire. Le métro nous fait traverser la capitale pour rejoindre une visite peu commune, un incinérateur ! Toujours le même artiste Hundertwasser s’est chargé de l’habillement de la façade de la Centrale thermique de Spittelau. Le résultat est magnifique, en particulier la grande cheminée de faïence bleue. Cette architecture contemporaine colorée est devenue un site emblématique de la ville. Le quartier est en pleine métamorphose.

Vendredi 25 septembre 2020 :

Autant le temps a été superbe toute la semaine, autant aujourd’hui, c’est sous la pluie que nous allons passer la journée. La météo l’avait anticipée et nous avons donc prévu (encore) des musées.

Une belle salle des fêtes

Nous étions déjà passés devant le Rathaus, l’Hôtel de ville de Vienne, érigé dans un style néogothique de 1872 à 1883, mais dimanche dernier, il était fermé. Aujourd’hui, nous avons accès à la magnifique cour intérieure entourée d’arcades qui, avec ses 2804 m², est l’une des plus grandes cours intérieures d’Europe.

Nous osons pousser une porte qui nous donne accès à un majestueux escalier. Sans trop savoir où il mène, nous l’empruntons et découvrons par hasard l’exceptionnelle Salle des fêtes. Avec ses 71 mètres de long, 20 mètres de large et 18,5 mètres de haut, 1500 couples pourraient y danser la valse en même temps.

C’est devant le joli Théâtre national (Burgtheater) construit en 1874 et comme de nombreux édifices de Vienne, très endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, qu’une nouvelle fois, nous nous séparons pour aller visiter deux musées différents en fonction des envies de chacun.

Des prie-Dieu et des crachoirs par milliers

Avec mon papa et Victor, nous partons visiter l’Imperial Furniture Collection aussi connue sous le nom de Hofmobiliendepot, ou de Musée du meuble. Cet immeuble abrite la collection de meubles impériaux, l’une des plus importantes collections de meubles au monde. Aujourd’hui, le musée contient principalement des meubles de l’époque de l’Empire et de la dynastie des Habsbourg. Outre un superbe musée, c’est aussi là que sont conservés les meubles qui sont encore utilisés pour les réceptions officielles de la République d’Autriche. Parmi les milliers d’objets exposés, sur les 61 000 que contient le musée, retraçant 500 ans d’Histoire, on trouve entre autres des trônes de voyage, des prie-Dieu, des chaises, des tables, des chandeliers, des tapis, des horloges, des trophées de chasse, des crachoirs, des miroirs, des pianos verticaux, des toilettes élégamment déguisées en sièges et bien d’autres curiosités… Certaines pièces du Château de Schönbrunn ou d’autres palais impériaux sont fidèlement reconstituées.

Une exposition « Sissi dans les films » nous emmène dans les coulisses de la fameuse trilogie des années 1950 avec Romy Schneider. Les scènes du film avec le mobilier originel sont représentées.

Le musée met aussi l’accent sur la période Biedermeier et sur l’historicisme. Le trait principal de l’architecture Biedermeier est un style élégant mais plutôt sobre et discret. Les meubles n’ont pas vocation à impressionner, mais à contribuer à une sensation de confort et doivent surtout être fonctionnels. Les premiers meubles de ce style furent créés ici à Vienne, en prenant leur inspiration du mobilier anglais.

On trouve aussi dans ce passionnant musée du design mobilier autrichien des 20ème et 21ème siècles en passant par les grands architectes du modernisme viennois (Wagner, Hoffmann, Loos).

De Monet à Picasso

Pendant ce temps, le reste de la troupe part visiter l’Albertina. C’est le plus important des hôtels particuliers des Habsbourg. L’Albertina possède l’une des plus grandes et précieuses collections au monde de dessins avec en particulier des esquisses féminines de Klimt. L’exposition présente des chefs-d’œuvre des mouvements artistiques les plus passionnants des 130 dernières années d’artistes comme Monet, Picasso, Van Gogh, Matisse, Cézanne, Ernst, Klimt, Kokoschka, Degas, Renoir, Miró, Chagall, Klee…

Sur la place devant le palais, une sculpture monumentale commémore les victimes de guerre et du fascisme.

Tolérance

Des passages piétons aux couleurs de l’arc en ciel ainsi que des couples hétérosexuels et homosexuels se donnant la main sur les feux tricolores invitent à la tolérance.

Bonne année

Puis, nous nous rejoignons sur la Karlsplatz pour aller visiter le Musikverein (1870) réputée comme l’une des salles de concerts les plus riches en tradition, dans laquelle se produisent des artistes de haut niveau. C’est dans cette salle construite en 1870 qu’est joué le traditionnel Concert du nouvel an de l’Orchestre Philharmonique de Vienne chaque 30, 31 décembre et 1er janvier, diffusé à la télévision dans 90 pays. Après avoir visité les sous-sols du bâtiment et des salles récentes de concerts à l’acoustique particulièrement étudiée par les architectes (la Salle de verre et la Salle de métal), nous avons accès à la célèbre Grande salle dorée du Musikverein, célèbre pour son agencement somptueux. Apollon et les muses attirent le regard sur le plafond, les colonnes arborent la forme de silhouettes féminines antiques. 2000 spectateurs peuvent y prendre place.

MQ Wien

Quelques stations de métros plus loin, nous découvrons le Museums Quartier Wien (MQ). Ce complexe culturel viennois est à deux pas du Palais impérial. C’est l’un des 10 plus vastes espaces culturels du monde. Dans les anciennes écuries de la Cour impériale, il héberge depuis 2001 sur 60000 m² de prestigieux musées dont le Musée Léopold dans son cube de calcaire blanc ou le Mumok qui est un musée d’Art moderne dans un habit de basalte anthracite mais aussi des restaurants, des cafés et des boutiques. Nous adorons cette mosaïque de bâtiments baroques et d’architecture contemporaine.

Un café viennois au rhum

Puis, nos invités que nous avons bien fatigués toute la semaine à marcher quasiment 10 kilomètres par jour, tiennent à nous remercier et à nous régaler d’un succulent goûter à base de spécialités viennoises dans un traditionnel Kaffeehaus dénommé le Café Raimund. Un Eisser Kakao (chocolat chaud avec crème fouettée), un simple Mokka klein (expresso), un Einspänner (café recouvert de crème fouettée) ou un Fiaker Kaffee (mélange de rhum et de café) nous redonnent des forces d’autant plus qu’ils sont agrémentés à merveille de pâtisseries viennoises portant le nom de Apfelstrudel (feuilleté aux pommes, aux raisins secs et à la cannelle) ou de Sachertorte (chocolat moelleux avec une fine couche de confiture d’abricot au milieu).

Encore un théâtre

Nous rentrons nous sécher et nous réchauffer un peu à l’appartement. Les propriétaires du logement sonnent alors à la porte pour nous offrir des spécialités autrichiennes, dont de l’huile de courges. Merci pour vos sourires et votre hospitalité !

Printemps, été, automne, hiver

Pour clore cette superbe semaine, nous allons assister à un concert de musique classique dans la Cathédrale Saint Étienne, là où Mozart se maria en 1782. Les Quatre saisons de Vivaldi nous sont interprétées par l’Ensemble harmonique de Vienne composé ce soir de 4 violonistes et d’une violoncelliste. L’instant est magique à savourer ce concert, et en particulier à écouter l’impressionnante et talentueuse soliste russe au violon, Anna Morgoulets.

Samedi 26 septembre 2020 :

Une triste journée

Il est venu le temps des séparations avec notre chère famille que nous ramenons à l’aéroport ce matin. Encore une fois, mais on commence à avoir l’habitude, le moment est chargé en émotion de les voir partir. Mais, restant en Europe (ou presque) pendant la fin de notre voyage, on sait qu’on sera certainement amenés à se revoir et à les accueillir encore une fois dans notre Tiny. En tous cas, on le souhaite car ces moments passés ensemble à recevoir les gens qu’on aime, resteront un temps fort de notre cavale. Huguette, Liliane, Daniel et papa, merci de nous avoir rejoints en Autriche !

Le cœur serré, nous remontons dans notre Tiny qui est bien vide sans nos invités et leurs bagages… Nous retournons nous garer en centre-ville près du Château de Schönbrunn car nous avons encore envie de visiter quelques monuments dans Vienne et notre carte de transport hebdomadaire est encore valable pour ce week-end. Mais arrivés sur place, les enfants n’ont pas trop envie de bouger suite à notre grosse semaine déjà très intense en visite. Donc après-midi repos.

Mais la journée est égayée par une femme qui vient frapper à la porte de la Tiny alors que je suis en train d’écrire de 6801ème mot de cet article. Heidrun, parlant un bon anglais, vient discuter un peu avec Audrey et propose de venir la rejoindre chez elle. Quelques instants plus tard, elle renouvelle son invitation par mail pour la fin d’après-midi. Audrey et Anaïs acceptent avec plaisir. Elles la rejoignent après une jolie et fraîche balade dans le parc du château. Heidrun leur a préparé un bon chocolat chaud et du thé. Pendant une heure, elles échangent autour des voyages et de la vie viennoise. Merci Heidrun pour ce joli moment !

Dimanche 27 septembre 2020 :

Réveil matinal pour Audrey qui part courir 10,5 km en 1h07 dans les jardins du Château de Schönbrunn. Le parc est ouvert au public et elle prend plaisir à sillonner les allées bordées de bassins, de fontaines et de statues. Joli cadre pour un running matinal. Elle revient à la Tiny le temps d’un bon petit déjeuner… puis repart courir un peu avec les enfants qui sont bien tentés eux aussi par un petit running dans un aussi joli cadre !

On s’envoie en l’air

L’après-midi, nous partons en bus et en train nous rendre au célèbre Volksprater. Le Prater est une grande étendue verte au sein de la ville de Vienne, située près du Danube. Ce qui était jadis un territoire de chasse très apprécié des Habsbourgeois, est devenu une fête foraine permanente. En ce dimanche ensoleillé, les Viennois ont envahi les allées. Entre odeur de barbe à papa et musique de manèges à fond, nous flânons au sein de cette ambiance familiale.

C’est ici que se dresse la grande roue depuis 1827, l’un des emblèmes viennois les plus célèbres avec ses 65 mètres de hauteur. Nous passons devant d’autres très vieux manèges comme le plus vieux toboggan en bois du monde qui date de 1913 ou bien des montagnes russes en bois de 1948. Le petit carrousel ne paraît pas jeune non plus.

Mais à part ces manèges historiques, cela ressemble à une fête foraine comme chez nous avec des attractions récentes.

Nous proposons aux enfants une activité au choix. Anaïs préfère garder les pieds sur terre et n’est pas trop à l’aise dans ces ambiances trop bruyantes et agitées. Victor, à condition que je l’accompagne, choisit un tour en montagnes russes.

Voilà, nous en avons fini avec cette très intense et passionnante découverte de Vienne. Il est temps de se mettre au vert ! C’est rare qu’on passe autant de temps dans une ville, mais Vienne en valait bien la peine.

Et maintenant, on va où ?

C’est quoi la suite ? et bien pour tout vous dire, on a encore changé d’avis il y a 5 jours en renonçant à faire un aller-retour en République Tchèque, juste au nord de l’Autriche. Nous avons en effet peur que l’Autriche restreigne du jour au lendemain le passage de ses frontières. Auquel cas, nous serions très embêtés car nous devrons la retraverser pour rejoindre l’Europe du sud d’ici environ un mois. Nous serions alors obligés de faire un gros détour par l’Allemagne, la Suisse.

Et puis, il y a 3 jours, on a encore changé notre itinéraire. Alors que nous avions envisagé de descendre toute la côte adriatique de l’Italie puis de prendre un ferry pour la Grèce, nous venons de décider de passer par les Balkans pour rejoindre la Grèce. Après l’Autriche, ce sera donc la Slovénie, la Croatie, le Monténégro, l’Albanie. Nous n’avions pas prévu cette route en raison des restrictions d’accès à certains pays qui imposent des tests PCR, des réservations obligatoires d’hôtels, voire des quarantaines, mais il semblerait que ces mesures n’aient pas systématiquement été appliquées à des voyageurs avec qui nous sommes en contact. Nous allons donc tenter… Nous prenons la route plein ouest en longeant la vallée du Danube pour passer encore une bonne dizaine de jours en Autriche, ce qui nous laisse donc encore le temps de changer d’avis sur la suite de notre parcours !

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