472 km parcourus du 10 au 18 novembre 2020

62 605 km parcourus depuis le départ

Mardi 10 novembre 2020 :

Nous quittons aujourd’hui la péninsule d’Istrie dans le nord de la Croatie après y avoir passé une bonne semaine. Nous avons depuis la route de jolis panoramas sur la baie de Kvarner et sur l’île montagneuse de Cres.

En fin d’après-midi, par le pont de Krčki most long de 1,4 kilomètre, nous accédons à l’île de Krk. Je vous laisse prononcer comme vous le souhaitez mais le mieux est de prononcer « Keurrrrk » en roulant bien les r. Il s’agit de la plus grande île de l’Adriatique. Faute de place sur le continent, c’est d’ailleurs ici que l’aéroport international de la grande ville voisine de Rijeka a été construit. L’île est un haut lieu du tourisme estival mais à la mi-novembre, nous devrions ne pas être trop dérangés. Une fois passées les vilaines zones pétrochimiques et portuaires, nous découvrons une île sauvage.

C’est d’ailleurs sur un petit port de plaisance à Čižići que nous osons nous garer pour la nuit, malgré les interdictions de stationnement. Mais comme depuis notre entrée dans les Balkans, nous n’avons jamais été dérangés lors de nos bivouacs nocturnes. L’endroit est ravissant et calme. Parfait pour y passer la nuit.

Mercredi 11 novembre 2020 :

Nous roulons vers Vrbnik (là encore, la prononciation est libre à chacun…), dont les alentours sont plantés de vignes donnant le réputé vin blanc sec Vrbnička žlahtina. Il s’agit d’un mignon petit village accroché à la colline et dont les ruelles suivent le relief. Elles sont assez sinueuses et même les maisons ont parfois des formes arrondies. C’est dans ce village que se situerait l’une des rues les plus étroites au monde avec ses 43 cm de largeur au plus étroit !

Après une pause lessive sur le bord de la route à une fontaine qui nous offre un bon débit pour également remplir nos réserves d’eau, nous faisons la route, entre oliveraies, rangs de vignes et végétation méditerranéenne, vers l’extrême sud de l’île à Baška, à une quarantaine de kilomètres du point le plus au nord.

Nous trouvons un bivouac sur un petit parking le long d’une longue plage de galets de deux kilomètres. Nous y faisons connaissance avec deux jeunes couples de français, Laeti et Baptiste, et Indiana et Nico. Tout comme Bénédicte et Guillaume, que nous avons rencontrés en Slovénie et en Croatie, ce sont d’anciens voyageurs en sacs à dos autour du monde qui du fait de la pandémie de Covid-19, ont su adapter leur voyage en achetant un camping-car en France avant de repartir cette fois sur les routes.

Jeudi 12 novembre 2020 :

Aujourd’hui, nous avons décidé qu’il n’y aurait pas école. Audrey et les enfants ont bien mérité une pause après 15 jours en faisant école tous les matins pendant 3 heures. Anaïs et Victor passent du temps à bricoler avec nos compagnons de bivouacs, à leur montrer leurs petites sculptures et tissages, à faire des caresses au chien répondant au joli nom de Nomade (ça ne s’invente pas pour des voyageurs !), à fabriquer un piège à poissons avec eux, à faire un petit tour en paddle sur une eau translucide. Le tout au pied de montagnes pelées sur lesquelles nous avions prévu d’aller randonner mais le temps est gris aujourd’hui et nous préférons attendre le soleil de demain.

Avec Audrey, nous partons marcher sur les galets de la Vela plaža, la plus longue plage de Croatie. Certaines portions sont en sable, ce qui est assez exceptionnel pour le pays. Baška en haute saison est l’une des stations balnéaires les plus recherchées en Croatie.

Nous arrivons au mignon village de pêcheurs de Baška. Qu’est-ce que nous aimons ce village à l’ambiance méditerranéenne avec ses rues étroites, ses petites maisons aux façades blanches, ses chats par dizaines, la mer en contrebas. Nous sommes les seuls étrangers à nous promener.

Nous prenons de la hauteur et profitons depuis les ruines d’un ancien village fortifié du 13ème siècle, d’un chouette panorama sur le village de Baška, la baie et les îles de Prvić, Grgur, Rab et Cres ainsi que sur les montagnes pelées en arrière-plan où nous irons randonner demain.

Nous quittons ce bivouac pour contourner le massif montagneux. Quelques kilomètres plus loin, c’est sur le port de Punat que nous bivouaquons à l’entrée de la baie Puntarska draga. Petit apéro de nuit sur les quais face à l’îlot Košljun.

Vendredi 13 novembre 2020 :

Encore une belle journée qui s’annonce en prenant la route en fin de matinée en direction de la pointe sud de l’île de Krk, à seulement 5 km à vol d’oiseau de la ville de Baška où nous étions hier. Stara Baška est séparée de sa voisine par un massif montagneux dépassant les 500 mètres d’altitude, obligeant un détour de 30 km pour la rejoindre par la route. La route qui part de Punat vers le sud est juste superbe avec des points de vue panoramiques sur les îles de la baie de Kvarner. Au fur et à mesure que nous approchons du bout de la route, les paysages deviennent extrêmement arides, contrastant avec le nord de l’île assez vert.

Nous nous garons à l’entrée de Stara Baška, petit village au bout du monde avec une centaine d’habitants. Il semblerait que là aussi, les camping-cars ne soient pas les bienvenus. On aurait bien du mal à circuler ici en saison estivale !

Puis, nous partons pour une nouvelle rando sur le massif du Trescavo. Rapidement, nous prenons de l’altitude et avons des vues de dingue sur la mer et sur les îles. Le sol est aride et rocheux et la végétation se limite à quelques courts arbres et de nombreuses et odorantes herbes aromatiques méditerranéennes (sauge, thym, marjolaine…).

Nous sommes surpris de voir autant de kilomètres de murs de pierres et d’enclos. Une fois que nous nous sommes renseignés sur le site de Sergio Gnesda, un passionné, nous apprenons que nous sommes sur les terres de pâturages communautaires appelés komunada. Ces derniers ont été instaurés par Napoléon Ier autour de 1800. « Les reliefs légèrement vallonnés ainsi que l’absence d’ennemis naturels (loups et sangliers) sont propices à l’élevage extensif de moutons pâturant en plein air tout au long de l’année. Les éleveurs ont ici construit des enclos pastoraux en pierre sèche, appelés mrgàri, destinés au rassemblement des moutons appartenant à différents propriétaires, pour les opérations périodiques de traite, de tonte, de vérification de l’état de santé… Au début du 16ème siècle, les agneaux des îles dalmates sont très recherchés à Venise pour leur viande parfumée car ils broutent beaucoup d’herbes aromatiques. Au début du printemps, les troupeaux montent de la vallée à leur komunada. Au début de l’hiver, lorsque l’eau gèle et que le froid devient piquant, l’opération inverse est effectuée et les moutons descendent dans la vallée. »

Nous arrivons au sommet de notre randonnée à 482 mètres d’altitude au Veli Hlam. De ce point de vue panoramique, nous avons à nos pieds la ville de Baška où nous étions il y a quelques jours en compagnie des autres voyageurs français. La vue est aussi étendue sur tout l’archipel avec les îles de Prvić, Sveti Grgu, Plavnik, Grgur, Rab et Cres.

Par un chemin assez instable et très caillouteux, nous rejoignons le bord de la mer. Le soleil est encore à 2 heures de se coucher mais déjà le ciel prend des couleurs orangées. Au loin, le sommet de l’Istrie sur lequel nous avons grimpé la semaine dernière.

Nous rejoignons note bivouac d’hier soir sur le port de Punat, abritant la plus ancienne et prestigieuse marina de Croatie, alignant 800 anneaux d’amarrage.

Samedi 14 novembre 2020 :

Nous avons comme hier matin la visite de Jana, une Slovène ayant fui son pays confiné pour vivre librement dans sa maison secondaire en Croatie. Elle parle parfaitement français et nous discutons un peu avec elle. Visite également d’un voyageur allemand parti sur les routes du monde avec aussi un vieux camion Mercedes Vario comme nous. Les voyageurs sont rares en ce moment à se lancer sur les routes du monde.

Nous partons visiter la ville de Krk. Elle est la principale ville de l’île qui porte le même nom. On passe du petit port à la vieille ville en franchissant les remparts.

A l’intérieur des murs fortifiés, on retrouve un château du 12ème siècle, la Cathédrale de l’Assomption avec son clocher à bulbe et tout un réseau d’étroites ruelles joliment pavées.

Une tour de garde médiévale se dresse sur la Place Vela. Elle comporte une rare horloge à 24 heures du 16ème siècle. Minuit se retrouve donc en bas du cadran.

Nous prenons la route en direction du port de Vlabiska où nous comptons prendre le ferry pour nous rendre sur l’île de Cres mais le tarif est trop onéreux car nous devrons encore prendre un autre ferry pour retourner sur le continent ensuite. Plus de 100€ à débourser. On préfère garder ce budget pour des îles plus au sud vers Zadar. Tant pis pour Cres. Du coup, c’est par le pont que nous quittons l’île de Krk et prenons la route en direction du sud. Nous quittons ainsi l’Istrie et la baie de Kvarner sur lesquelles nous ne pensions pas y passer autant de temps. Mais nous apprécions la chance de visiter la Croatie dans des conditions idéales. Entre le côté arrière-saison et le côté Covid-19, on sait que nous n’aurons plus d’autres occasions de visiter ce beau pays en étant seuls sur les sites. Mais bon, il nous faut quand même avancer un peu car ça fait déjà quasiment un mois que nous sommes arrivés en Croatie et il nous reste encore tellement de choses à découvrir !

La route nationale suit le littoral avec sur notre gauche la chaîne montagneuse du Velebit (qui appartient aux Alpes dinariques) et sur notre droite l’île de Krk puis l’île de Cres illuminée par un coucher de soleil qui ferait presque mal aux yeux tellement il est beau.

Nous nous arrêtons bivouaquer sur le parking du Château de Senj. Cette Forteresse de Nehaj fut construite par l’armée croate afin de défendre la ville de Senj contre les Ottomans et les Vénitiens en 1558. Elle présente un plan carré et des tours en encorbellement à chacun de ses angles. Les latrines sont encore présentes.

Dimanche 15 novembre 2020 :

Nous prévoyons aujourd’hui une grosse étape et annonçons aux enfants que nous allons rouler tout l’après-midi pour atteindre Golubić, un village dans le massif du Velebit pour y faire des randonnées. La route serpente le long du littoral de l’Adriatique. C’est trop beau ! Des criques, des îles, des petits ports… Le ciel bleu n’est pas là aujourd’hui mais c’est trop beau quand-même.

Il nous reste encore une bonne centaine de kilomètres à parcourir quand soudain, nous voyons un ferry en mer reliant le continent à une île. On s’arrête, on regarde la carte sur notre GPS et on s’aperçoit que le ferry mène à l’île de Pag. Encore une fois, nous changeons d’avis à la dernière minute, ce qui amuse bien nos enfants. C’est aussi ça la magie du voyage. Nous adorons nous laisser porter par l’inconnu et nous laisser guider par des imprévus ! Nous quittons la route principale pour descendre dans le petit village de Prizna.

En quelques instants, nous voici embarqués à bord du ferry pour une traversée de 3 kilomètres durant une vingtaine de minutes. A peine le temps de lire nos guides pour voir ce qu’il y a à visiter sur cette île dont nous ignorions encore l’existence il y a 15 minutes. Nous laissons derrière nous le massif du Velebit et nous nous approchons d’un long caillou au paysage lunaire.

Nous débarquons à Žigljen. Pas grand-chose à y faire à part des cairns. Quelques virages nous permettent de nous élever au centre de l’île au bout de seulement 3 km de route. D’un coup, nous voyons l’autre côté de l’île tout vert et urbanisé avec la ville de Novalja. Direction plein nord sur une langue de terre, longue d’une vingtaine de kilomètres et étroite d’environ 1,5 kilomètre. Une seule route bordée de longs murs en pierre et d’oliviers centenaires au fur et à mesure que nous approchons du bout de l’île.

Nous arrivons au bout de la route à Lun sur le tout petit port de Tovrnele. Nous ne prêtons pas garde aux panneaux d’interdiction aux camping-cars et nous nous posons pour bivouaquer (oui encore) dans un endroit de rêve.

Lundi 16 novembre 2020 :

Bon l’endroit est certes paradisiaque mais les Boules Quies n’ont pas suffi pour atténuer le bruit des vagues… et la nuit a été hachée… Mais bon, ça va, on ne va pas se plaindre, on n’a que ça comme problème !

La météo était annoncée mauvaise toute la journée mais la pluie semble tarder à arriver. Nous décidons de remettre l’école à cet après-midi, ce qu’on n’aime pas trop car les enfants sont un peu moins efficaces quand on leur casse le rythme du rituel matinal de l’école.

Nous partons marcher 6 kilomètres à travers la superbe oliveraie sauvage de Vrtovi lunjskih maslina. Dans tout le bassin méditerranéen il n’y a plus d’oliviers sauvages conservés dans leur environnement naturel, à part ici à Lun. Ce domaine comprend environ 80 000 oliviers sur une superficie d’environ 24 hectares. Quelques-uns de ces arbres font partie des plus anciens au monde, et ont été plantés lors des invasions romaines. Environ 1500 arbres mesurent de 5 à 8 mètres de haut et comptent 1200 ans. Le plus ancien daterait même du début de notre millénaire. Ce ne sont pas les plus vieux du monde car en Crète en en Sardaigne, il y aurait des exemplaires datés de 3000 à 4000 ans.

L’environnement est tout simplement grandiose, en bord de mer. Est-ce que c’est parce que mes ancêtres cultivaient des oliviers en Andalousie que j’adore cet arbre méditerranéen qui existe depuis la nuit des temps ? Je ne sais pas mais l’olivier m’attire particulièrement. Vieux de plusieurs siècles, ils en auraient des histoires à nous raconter sur toutes les civilisations qui se sont succédées dans le bassin méditerranéen ! L’olivier, cet arbre si vieux qui existait déjà sous l’Égypte et la Grèce anciennes, symbole de la paix, la vie, la force, l’éternité, la sagesse…

Des envergures exceptionnelles de plusieurs mètres, des troncs incroyables aux formes extraordinaires torturées par les siècles, des œuvres de Dame Nature de toute beauté…

Ces oliviers sauvages sont entourés de murs de pierres qui résistent aux vents forts, impitoyables, froids et rudes de la région, que les Croates appellent bura. Ces conditions difficiles et mille ans de rafales de vent sont exactement ce qui donne aux oliviers leur forme et leur caractère.

La hauteur de ces murs peut atteindre plusieurs mètres. Ces murs ont été créés suite au nettoyage des terres pour les rendre cultivables. Les pierres ont ainsi été empilées sur en général 1,80 de hauteur et parfois 2 mètres de largeur à la base, servant ainsi de clôtures pour délimiter les sentiers et les propriétés. Des pierres pointues appelées ozuba ont été placées en haut des murs pour empêcher les moutons de sauter par-dessus. On a pu se rendre compte de l’inefficacité !

Nous découvrons une source aménagée au début du 17ème siècle.

Nous arrivons au pied d’un olivier vieux de 1600 ans. Quel spécimen ! Il donne les bonnes années encore 300 kg de fruits. La production d’huile d’olives n’a commencé ici qu’au 16ème siècle. La cueillette se fait toujours actuellement à la main.

Un peu plus loin, un arbre aurait 2000 ans ! Il est majestueux.

Autour de ces oliviers, sur les mêmes sols aussi pauvres, poussent des arbres à poivre. On en ramasse quelques grappes. On verra ce qu’on peut en faire mais après recherche sur internet, le fruit du Vitex agnus-castus serait réputé pour calmer les ardeurs sexuelles ! Il était au Moyen-âge utilisé dans les matelas des monastères et aussi pour épicer la soupe des moines. L’épice est toujours surnommée le poivre des moines qui pousse sur le gattilier surnommé l’arbre chaste

Nous nous perdons volontairement dans cette oliveraie et nous laissons guider par notre GPS. Nous tombons sur les ruines d’un vieux village.

Dans le village récent de Lun, nous repérons de vieilles pierres de moulins à huile.

Nous sommes tellement sous le charme de cet endroit que nous allons tenter d’y bivouaquer ce soir. Nous serons ainsi protégés du vent qui se lève. On verra bien si on se fait renvoyer. En tout cas, que c’est bon de se garer à côté de ces vieilles dames éternelles. On verra si elles nous racontent leurs secrets cette nuit.

Victor ramasse des chutes de taille de bois pour fabriquer des boucles d’oreilles qu’il essaiera de vendre. Anaïs ramasse des os de chèvre pour faire d’autres bagues identiques à celle qu’elle porte.

Après-midi école qui dure jusqu’à la nuit tombée. Puis petit whisky que je préfère à une infusion de Vitex agnus-castus. On ne sait jamais.

Mardi 17 novembre 2020 :

Quel calme dans cette oliveraie ! Aucun bruit à part celui discret du passage de quelques moutons en liberté autour de la Tiny. L’endroit, très touristique en saison, ne reçoit le passage de quasiment personne en ce moment. On va croiser peut-être deux ou trois personnes en tout au cours de notre journée ! Les gestes barrières ne sont pas difficiles à appliquer…

On reçoit la visite d’un villageois qui nous parle beaucoup en croate sans qu’on ne comprenne rien. Il insiste avec gentillesse pour essayer de se faire comprendre. En vain.

Avec Audrey, nous laissons Anaïs et Victor à la cabane et partons de nouveau marcher 6 kilomètres dans l’oliveraie. Elle est tellement immense qu’on ne se lasse pas d’admirer ces merveilles de la nature. « Tiens, regarde celui-ci comme il est beau ! », « et celui-là, comment il a pu faire pour prendre cette forme biscornue ! », « ah celui-ci est encore plus beau, combien de siècles peut-il avoir ? »… C’est trop trop beau. Nous cherchons les plus beaux spécimens tordus par des siècles de tempêtes et de vent fort. Le fait que cette oliveraie soit restée sauvage jusqu’au 16ème siècle est certainement la raison pour laquelle ces oliviers restés sans tuteur, sans taille ont pris ces formes vrillées, entrelacées, courbées, torsadées…

L’île est si étroite que nous changeons de côté et nous retrouvons face au continent dont les sommets du Velebit sont enneigés.

Juste quelques pas nous permettent de traverser l’île dans sa largeur la plus étroite.

Nous passons devant une propriété habitée par un Croate vivant dans sa caravane et une modeste maison au milieu des oliviers. Il nous interpelle. C’est l’homme qui est venu ce matin à la Tiny. Il se remet à nous parler en Croate puis sort son téléphone portable et lance son application de traduction. Du coup, nous comprenons qu’il nous explique que la Bura, ce vent venant du continent, souffle fort en ce moment et que si nous avons froid, nous pouvons venir chez lui ! Quelle gentillesse.

Anaïs et Victor ne se sont pas ennuyés durant ces deux heures et continuent leurs ouvrages créatifs. Victor a terminé la première paire de boucles d’oreilles en olivier qu’il vendra sur un prochain stand.

Et pourquoi ne pas passer une autre nuit ici ?

La nature nous offre une nouvelle fois un de ses merveilleux coucher de soleil. On ignore pourquoi, mais ici, tout comme on l‘avait constaté en Uruguay, le ciel prend des couleurs orangées pendant presque trois heures. C’est un spectacle qui à chaque minute change. Incroyable.

Soirée pizza entièrement maison cuite à la poêle.

Mercredi 18 novembre 2020 :

Bon, il va bien falloir qu’on accélère un petit peu le rythme sinon dans 6 mois, on sera encore en Croatie ! Nous bougeons donc… de 50 mètres pour avoir un peu moins d’ombre pour les panneaux solaires. Un joli théâtre est construit pour des représentations estivales. Lieu parfait pour faire l’école ce matin et pour y manger toujours au milieu des oliviers plusieurs fois centenaires.

Nous prenons la route vers le sud de l’île, cette île toujours aussi désertique. Quelques rares villages et petits ports parsèment les lieux. Sur le continent, le Velebit bien dégagé aujourd’hui a ses sommets enneigés. Mais qu’elle est belle cette Croatie !

Il y a aussi la ville plus conséquente de Novalja. Hors saison touristique, il est difficile d’imaginer qu’en plein été, l’île de Pag serait un lieu de débauche entre alcool, sexe et drogue… La population de l’île passe de 8000 à 40 000 en quelques jours. Les discothèques tournent même en pleine journée à ciel ouvert. Les plus grands DJ arrivent du monde entier en jet privé. Bref, on préfère apprécier cette petite île avec ses murs de pierres, ses oliviers sauvages, ses collines pelées qui descendent dans la mer Adriatique… Mais il en faut pour tous les goûts !

Nous arrivons sur les hauteurs de la ville de Pag, portant le même nom que l’île. Au loin, les marais salants.

Une fois garés sur le petit port, nous partons découvrir le mignon centre historique dont les ruelles sont toutes pavées. Nous levons les yeux pour remarquer certaines belles demeures vénitiennes, et quelques éléments architecturaux d’une autre époque. La spécialité de la ville est la dentelle et on observe quelques beaux ouvrages aux fenêtres. Nous passons devant la Cathédrale Sainte-Marie de style Renaissance, le Palais du Recteur, l’Église de l’Annonciation, le Monastère Sainte-Marguerite et également devant les restes des fortifications.

Sur le joli port reposant, seuls quelques locaux se promènent, attendent sur des bancs ou des terrasses de café. Nous voyons les salorges, construites avec les pierres des remparts, pour le stockage du sel.

Nous roulons une dizaine de kilomètres vers le sud pour nous poser sur un bivouac dans le fond d’une baie près de Povljana pour notre dernière nuit sur l’île de Pag. Une nouvelle fois, le soleil nous offre son plus beau spectacle aussi bien face à nous en allant se coucher à l’horizon que dans notre dos sur la chaîne montagneuse continentale du Velebit qui passe de l’orange au rose puis d’un coup au gris en l’espace de cinq minutes.

Petit point Covid-19 :

Quoi de neuf depuis la semaine dernière… et bien pas grand-chose. La situation sanitaire en Croatie s’améliore, comme dans beaucoup de pays d’Europe, et nous devrions poursuivre notre séjour croate sans confinement. Les pays qui suivront, à savoir le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du nord, la Bulgarie n’ont pas non plus mis en place de mesures restrictives quant à l’entrée ou la circulation sur place. La Grèce est toujours confinée mais d’ici à ce qu’on y arrive, au rythme où on avance, elle aura le temps de se déconfiner !

Petit flashback :

Nos amis Caro et Jérôme de la Smalaventure avec qui nous avons voyagé l’an dernier viennent de publier cette semaine une sympathique vidéo sur un petit bout de notre aventure en Mongolie en juillet 2019. Je vous invite à voir ce chouette montage où on voit la Tiny en pleine souffrance sur les pistes défoncées… Cliquez sur ce lien.

What do you want to do ?

New mail