112 km parcourus du 1er au 7 décembre 2020
63 170 km parcourus depuis le départ

Mardi 1er décembre 2020 :

Bon, je suis au regret de vous annoncer que le défi du mois dernier est (encore) un nouvel échec… Nous devions aller chez des locaux pour y préparer et y cuire un broyé du Poitou. Heureusement pour nous excuser, nous avons voulu appliquer les gestes barrières au maximum et ne pas véhiculer ou attraper le satané Sars-Cov 2… Le Covid-19 nous excuse (encore) une fois de la non-réalisation d’un défi !!

Nous nous empressons d’ouvrir le défi du mois de décembre, celui de nos amis Buxerollois, Christel et Goret… Il ne va pas être facile à résoudre : « Au moins un des 4 doit trouver un travail rémunéré et travailler minimum une journée, et bien sûr pour un patron local ». Nous allons faire de notre mieux…

Nous faisons quelques centaines de mètres à pied pour aller découvrir un vieux monsieur de 1500 ans. Un majestueux olivier, planté par les Romains, se trouve aujourd’hui entouré de l’école et du bureau de Poste de Kaštel Štafilić. Malgré son vieil âge, il donne encore des fruits destinés à produire de l’huile d’olive. Il mesure plus de 6 mètres de circonférence, sa hauteur dépasse les 10 mètres et son feuillage recouvre une superficie de 130 m².

Nous roulons vers Split mais nous arrêtons à Kaštel Gomilica pour y voir une fortification qui fait partie de la série de châteaux que nous avons vus hier, étalés sur tout le littoral de la commune de Kaštela. Le lieu a d’abord été construit par les religieuses d’un ordre bénédictin dans la première partie du 16ème siècle sur un îlot, qui y ont fait bâtir une église et un monastère. A la différence des autres, Kaštel Gomilica est occupé par plusieurs habitations où vivent encore aujourd’hui quelques familles.

Quelques kilomètres plus loin, nous allons visiter la ville de Split, deuxième ville du pays avec plus de 450 000 habitants. Elle est située sur la presqu’île du Marjan, et a les pieds dans la Mer Adriatique. Sans difficulté, nous nous stationnons non loin du centre historique, dont une partie est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial par l’UNESCO. Nous partons passer l’après-midi à la découverte d’un mélange de ruines romaines, de palais vénitiens et d’architecture austro-hongroise.

Tout d’abord, nous découvrons la déserte Place de la République. La construction de cette place appelée aussi Place des Procuraties débuta au milieu du 19ème siècle et elle rappelle la Place Saint-Marc de Venise, en bien moins majestueux quand-même, entourée des trois côtés des bâtiments néo-Renaissance aux élégantes façades orangées ornées de têtes de lions vénitiens, et aux arcades formant deux galeries. Le côté nord accueillait le théâtre (disparu dans un incendie), tandis que les ailes abritaient des services municipaux.

La Place Narodni a été le premier secteur habité de Split hors du Palais de Dioclétien où je vous emmène juste après. Depuis des siècles, cette Piazza est la scène centrale de la vie urbaine des Splitois. Elle est entourée entre autres de l’ancien Hôtel de Ville dans un édifice gothique, d’un superbe bâtiment composé d’une triple arche du 15ème siècle, du Palais Karepic, du Palais Milesi d’époque Renaissance, de la Maison Nakic de style Art-Nouveau, du Palais Ciprian avec ses formidables doubles arcatures, de la Tour de l’horloge surmontée d’un clocheton gothique avec un cadran à 24 chiffres romains, ainsi que d’autres très belles et bien conservées nobles demeures.

Mais par ces temps de Covid-19, tous les cafés et restaurants environnants ont l’interdiction d’ouvrir depuis deux jours. Ce qui est d’ordinaire l’un des points de rencontres des touristes et des Splitois est bien calme.

La ville plus récente (bien que déjà très ancienne) dont nous venons d’avoir un aperçu, a été construite à l’extérieur du Palais de Dioclétien, l’un des plus grands vestiges romains au monde vers lequel nous nous dirigeons à présent. Une construction unique en Europe. Dans un carré de 215 mètres sur 180 mètres (soit près de 4 hectares), l’Empereur romain Dioclétien s’y fit construire un immense palais sur sa côte natale, de 294 à 305. En plus des bâtiments résidentiels et de cette villa d’été de l’Empereur, le Palais comprend thermes, bibliothèque, temples, caserne militaire abritant une garde. L’ensemble est cerné de remparts et de seize grandes tours (dont trois subsistent). La partie sud du Palais était prévue pour l’Empereur, ses appartements et le cérémonial étatique et religieux, alors que la partie nord était destinée à la garde impériale et à l’armée, les serviteurs, et aussi comme dépôts et diverses autres fonctions.

Cette partie de la ville est riche de plus de dix-sept siècles d’Histoire où se mêlent architecture antique, médiévale, romane, gothique, Renaissance, Baroque et moderne. En effet, après la chute de l’Empire romain d’Occident, Split changea de mains à plusieurs reprises. D’abord celles des Byzantins, puis celle de Venise (qui sous la menace des invasions turques obligea à la construction d’imposants remparts au 17ème siècle). Au début du 19ème siècle, Split et toute la région de la Dalmatie, fut gouvernée un court instant par la France de Napoléon. Puis, l’Empire d’Autriche puis l’Autriche-Hongrie prirent Split jusqu’à la fondation du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes et plus tard de la Yougoslavie.

Nous entrons dans le Palais de Dioclétien par la Porte de Fer.

Le Péristyle, la place centrale du Palais, est situé dans la partie réservée au culte et aux temples. Cet espace ouvert était destiné à l’Empereur Dioclétien. Ce passage permettait l’accès aux appartements impériaux. La place, autrefois centre névralgique du Palais, est entourée de colonnes corinthiennes sur trois côtés supportant des arches grecques. L’un de ses côtés est bouché par de belles demeures patriciennes de riches familles dont les édifices de construction romane, gothique vénitien et Renaissance pour les parties basses s’appuient aux colonnes et aux arcs d’origine. Les parties hautes des palais sont de style néoclassique. Au fond, sous les quatre colonnes en granit rose (le pourpre était la couleur impériale) et noir, se trouvait une loge où l’Empereur prenait place pour recevoir ses sujets.

Nous savourons la chance qu’on a de voir ce lieu sans personne à l’intérieur. Nous sommes parmi les rares touristes à visiter Split aujourd’hui ! Une occasion rêvée, de plus avec un grand ciel bleu, pour jouir de ce patrimoine antique romain. Mais également égyptien, car sur le Péristyle veille un sphinx admirablement bien conservé et vieux de 3500 ans. Il a été rapporté (avec 11 autres) par Dioclétien de sa campagne d’Égypte en 298. L’Empereur fit également venir du marbre d’Italie et de Grèce.

Le Mausolée de Dioclétien construit après sa mort pour abriter sa dépouille est voué au culte de l’Empereur mais la trace de son tombeau a été perdue quand le mausolée a été au 7ème siècle transformé en Cathédrale Sveti Dujam, dédiée au patron protecteur de la ville, Saint-Domnius. L’ensemble est de forme octogonale et 24 colonnes d’Égypte l’entourent. Le clocher pyramidal haut de 57 mètres date du 13ème au 17ème siècles.

Pour asseoir son pouvoir, Dioclétien se prétendait le descendant de Jupiter. Il fit édifier le Temple de Jupiter remarquablement bien conservé mais aussi les Temples de Vénus et Cybèle (aujourd’hui disparus). Ce temple, reposant sur un podium surélevé avec devant l’entrée un portique à six colonnes, fut transformé en baptistère consacré à Saint Jean-Baptiste en y creusant une crypte à la fin du 9ème siècle. À l’extérieur, un sphinx venant d’Égypte, comme celui du Péristyle.

Depuis le Péristyle, c’est par le Vestibule qu’on entrait dans la partie résidentielle du Palais. De l’extérieur de plan carré, de l’intérieur circulaire, cette avant-cour des appartements impériaux aujourd’hui encore apparait monumentale. Il y avait à l’origine des niches semi-circulaires abritant des statues, une grande coupole à mosaïques scintillant. Nous passons par ces salles souterraines qui servaient de centre logistique (réserves, cuisines, etc.). Elles sont soutenues par des voûtes atteignant jusqu’à 8 mètres de hauteur.

Le reste de la partie classée de la ville comprend des églises romanes des 12ème et 13ème siècles, des fortifications médiévales et des palais. Au Moyen-Âge, le Palais se transforma en ville lorsque les habitants de la cité romaine voisine de Salone s’y réfugièrent en 615 fuyant les invasions barbares. Ils construisirent, avec des matériaux de réemploi, de hautes maisons en les intégrant dans les ruines du Palais, dans ou contre les remparts, ou encore en s’appuyant sur les monuments antiques. Le Palais subit des modifications qui le rendirent encore plus grandiose. Ce dernier est toujours habité et il y aurait aujourd’hui environ 900 logements, répartis pour nombre d’entre eux dans des palais gothiques du 15ème siècle et d’autres palais de la Renaissance et du baroque. Au hasard des ruelles et des placettes pavées de pierres calcaires toutes lustrées de l’île de Brač, on découvre le style qui était celui des villas romaines de l’époque, un mélange de maçonnerie de pierre, de marbre et de brique, avec des toits de tuiles.

Parmi eux, le Palais Agubio, le Palais Cindro ou bien encore le Palais Papalic qui est un somptueux palais de style gothique flamboyant conçu au 15ème siècle pour l’une des plus riches familles de Split : belle cour, puits, escalier extérieur ouvragé, loggia et une grande et magnifique fenêtre sculptée. L’édifice abrite aujourd’hui le musée de la ville.

L’entrée du nord du Palais de Dioclétien, avec la Porte d’Or fut l’entrée principale du Palais. Seuls l’Empereur et sa famille pouvaient entrer par cette porte double.

La Porte d’Argent donnait également accès au Palais en plus de la Porte de Fer par laquelle nous sommes entrés.

A l’opposé, donnant sur le front de mer s’ouvre la Porte de Bronze, qui dans l’Antiquité, permettait aux navires d’accoster directement au Palais. La partie inférieure des murs d’enceinte du Palais était sans ouverture, alors que l’étage supérieur était ouvert par une galerie monumentale au sud et des couloirs avec de vastes baies sur les trois autres côtés. Au cours des siècles, les habitants du Palais, et ensuite les citadins splitois ont adapté ces espaces pour leurs propres besoins. L’aspect d’origine a grandement été modifié mais les contours du Palais impérial sont toujours bien visibles, notamment sur le front de mer.

Cette Riva est un lieu de vie pour les Splitois qui aiment venir flâner, discuter, se promener sur cet espace bien aménagé avec ses hauts palmiers, ses terrasses animées quand il n’y a pas de Covid qui traine, et le ballet des bateaux dans la baie.

Près de la porte nord du Palais, l’imposante statue de l’évêque Grégoire de Nin, œuvre du plus grand sculpteur contemporain croate Ivan Meštrović, est remarquable. Comme les Splitois et les touristes de passage, Victor caresse le gros orteil pour que son vœu soit exaucé.

Retour à la Tiny et nous allons bivouaquer près de la grande marina dans un endroit assez calme et avec une belle vue sur la baie.

Mercredi 2 décembre 2020 :

La météo ne s’est pas trompée et le temps est aujourd’hui exécrable. Espérons que la pluie va s’arrêter car elle est annoncée pour les 10 prochains jours. Nous avons toujours depuis des mois, des problèmes de charge de notre batterie cellule avec notre alternateur. Heureusement, les panneaux solaires (2x300W + 1x100W) se suffisent en temps normal à eux-mêmes pour recharger la batterie alimentant notre frigo à compression (gros consommateur), nos lumières, notre pompe à eau, nos différentes prises rechargeant nos appareils électroniques (PC, tablettes, liseuses, batterie appareil photo…). J’entends par temps normal quand il ne fait pas mauvais temps durant plusieurs jours consécutifs. Mais au vu de la météo, il me faut trouver un magasin de pièces détachées pour remplacer un relais que je soupçonne défectueux. C’est rapidement chose faite, mais malheureusement, son remplacement ne change rien et l’alternateur ne recharge toujours pas la batterie cellule. Tant pis, on va continuer comme ça. Ça fait peut-être un an que ça ne fonctionne plus mais depuis ce temps, nous n’avons jamais enchainé plusieurs journées de temps maussade…

Nous changeons de bivouac pour un autre, un peu plus bruyant mais mieux placé pour se rendre à deux ou trois endroits que nous aimerions visiter à pied dans Split. C’est sur le front de mer, devant le Casino abandonné et tout tagué, que nous nous garons avec tout de même une vue agréable sur le port. Le temps est vraiment pourri et de grosses vagues s’éclatent sur le rivage.

Audrey, seule, a le courage et l’envie de partir visiter la Galerie Ivan Meštrović, le plus grand sculpteur de Croatie, dont je vous avais déjà parlé à Zagreb. C’était sa maison d’été de 1931 à 1941, avant que ce talentueux élève de Rodin n’émigre vers les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment est magnifique avec une vue imprenable sur la Mer Adriatique. Audrey y découvre de magnifiques sculptures de marbre, bronze et bois et aussi quelques dessins et peintures.

Comme nous sommes à Split, on ne peut pas partir sans se faire un banana split. Mais bon, après recherche sur internet, ce dessert n’a rien à voir avec la ville de Split. Déception. Tant pis, c’est toujours ça de pris…

Jeudi 3 décembre 2020 :

Une fois de plus, la météo annoncée est conforme à ce qui était prévu. Des trombes d’eau dégringolent sur la Tiny, des bourrasques de vent l’agitent dans tous les sens comme si…

Nous avions prévu de retourner visiter deux ou trois lieux dans Split mais c’est juste impossible… Et puis, la batterie solaire se vide à des niveaux rarement atteints. Pas en dessous de 75% de sa capacité mais je n’aime pas cela. Pas de soleil prévu dans au moins les 10 prochains jours. On ne charge toujours pas en roulant, et de toute façon, ce n’est pas avec les kilomètres que l’on fait en ce moment que l’alternateur aurait le temps de charger la batterie. Pas d’autre choix que de trouver un endroit pour se brancher sur le secteur. Nous roulons à la recherche de l’endroit qu’il nous faut. Mais il pleut tellement que le réseau d’évacuation d’eaux pluviales est saturé. Des rues de la ville sont inondées et des voitures sont abandonnées dans l’eau par leurs conducteurs.

Au hasard, j’entre dans une cour. C’est celle d’un marchand de matériaux et gentiment, le patron me montre une prise pour que je me branche quelques heures. Puis, nous décidons de finalement prendre le ferry pour nous rendre sur l’île de Hvar. La météo est aussi annoncée maussade mais il semblerait qu’on puisse peut-être avoir une ou deux éclaircies dans les prochains jours. Hvar est réputée pour être l’île la plus ensoleillée du pays donc on aura peut-être un peu de chance !

On décide donc au dernier moment de se diriger vers le port. Au moment d’acheter le billet, ceux qui me connaissent savent que j’aime bien négocier. Hors de question de payer le tarif camping-car de + de 7 mètres de longueur à 762 kunas (soit environ 100€ l’aller simple). J’insiste pour payer le tarif camion – de 3 tonnes car il y a un chiffre sur ma carte grise annoncé à 2800, qui correspond à la cylindrée en cm3 du moteur. Je le fais passer pour le poids du véhicule. En fait, la Tiny dépasse les 5 tonnes. La femme souhaite me faire payer le tarif fort en me disant que mon véhicule est un camping-car. Pas moi. J’insiste en montrant le ticket de la dernière traversée où j’avais déjà payé ce tarif vraiment pas cher et en lui disant que ce n’est absolument pas un camping-car mais un camion avec une maison dessus. OK, je paye 216 kunas (celui que payent les artisans locaux)… même moins cher que le tarif voiture !! Cool.

Le ferry, beaucoup plus gros que ceux que nous avons déjà pris en Croatie, part quelques dizaines de minutes plus tard sur une mer agitée. Ça tangue pas mal mais au bout de deux heures et 43 kilomètres parcourus en mer à slalomer entre les îles dont celle de Brač, nous mettons avec plaisir pied sur la terre ferme. Personne n’a été malade.

Comme la nuit est déjà tombée, nous ne cherchons pas le bivouac de rêve et prenons le premier parking venu dans la ville de Stari Grad.

Vendredi 4 décembre 2020 :

Par chance, une journée sans pluie est effectivement au rendez-vous. On a même un peu de ciel bleu, ou du moins assez clair. Du coup, comme la météo reste pourrie pour les prochains jours, on décide de ne pas faire école pour profiter à fond de cette journée. On la commence en allant visiter le charmant village de Stari Grad, où nous avons débarqué hier.

Stari Grad est la ville la plus ancienne de Croatie. En 384 avant Jésus-Christ, les Grecs de l’île Paros de la Mer Égée ont navigué durant 700 miles nautiques jusqu’ici et y ont fondé une ville qu’ils ont nommée Pharos. La baie profonde et abritée, de même que la proximité immédiate de plaines fertiles, fournissaient les conditions idéales pour l’organisation de la nouvelle ville. Le cœur historique de l’île de Hvar, le Pharos antique (Stari Grad = vieille ville) a ainsi été construit ici.

Les ruelles et placettes bâties dans l’architecture traditionnelle et homogène sont mignonnes comme tout. Les maisons de pierre avec leurs escaliers et balcons sculptés, les ruelles pavées… tout est adorable. Les jardins aussi. Quelques sites archéologiques parsèment aussi les rues de l’antique ville de Pharos.

Sur la grande place déserte, Tvrdalj est la maison de Petar Hektorović (poète et philosophe du 16ème siècle), un imposant manoir fortifié de la Renaissance. Nous passons devant un monastère dominicain, mais aussi au pied de la Chapelle Saint-Jean construite au 12ème siècle, et d’autres palais Renaissance ou églises.

Arrivés sur les quais du port, c’est tout aussi charmant.

Stari Grad est surtout réputée pour sa Plaine d’Ager, très fertile, aménagée et plantée de vignobles et d’oliviers, il y a 2400 ans par les Grecs quand ils ont colonisé l’île. Ce paysage long de 6 km et large de 2 km est aujourd’hui classé au Patrimoine mondial par l’UNESCO. Il est resté pratiquement intact depuis le 4ème siècle av. J.-C. Le système d’organisation des terrains, composé de 73 parcelles géométriques (environ 180 x 900 mètres), délimitées par des murs de pierres sèches, est exemplaire. Il montre également une utilisation innovante de la collecte des eaux de pluie avec des caniveaux et des réservoirs. Aujourd’hui, le secteur agricole est toujours utilisé pour la culture de raisins, légumes, lavande et olives, comme les Grecs le faisaient déjà il y a plus de deux millénaires. Les grappes de Plavac mali, variété autochtone dalmate, donneraient les meilleurs vins de la Dalmatie.

On aperçoit aussi des petits bâtiments en forme de ruches servant à ranger les outils et des citernes d’eau, particulièrement cruciales pendant les pénuries d’eau.

Sur le bord de la piste, nous croisons un cycliste avec qui nous échangeons quelques sourires et quelques mots en anglais. Djuro a quitté la tumultueuse Amsterdam où il vivait pour s’installer il y a 7 ans dans cette plaine. Nous lui donnons nos coordonnées et il nous promet qu’il nous enverra un message pour nous inviter chez lui.

Nous partons pour l’ouest de l’île et nous arrêtons en chemin, sur les bons conseils des amis voyageurs les Nomadsfix (Béné et Guillaume), au village fantôme de Malo Grablje. Une toute petite route de la largeur de la Tiny, nous permet d’y accéder tout en frôlant de chaque côté les oliviers tout juste taillés.

Toute la population de ce petit village l’a quitté dans les années 1960 pour une raison qu’on n’a pas réussi à comprendre. Ils ont tout abandonné, sauf leurs défunts au fond du cimetière qu’ils ont même emmenés avec eux pour s’établir dans le village côtier de Milna. Le site est tout juste incroyable, entouré de falaises et de végétation. Un vrai labyrinthe où les figuiers poussent désormais dans les maisons abandonnées. On y trouve encore l’église, le moulin à huile d’olive, la distillerie de romarin et de lavande et toutes les maisons qui ont été désertées.

Je rentre dans l’école en prenant garde où je mets les pieds car les escaliers et les planchers vermoulus ne tiennent plus. Le mobilier est encore en place dans l’appartement du professeur au deuxième étage.

L’Europe a mis des fonds pour sauvegarder ce patrimoine. Deux bâtisses ont été restaurées. L’électricité est en train d’être installée et va peut-être faire revivre ce hameau. Il y a du boulot mais un sacré potentiel.

Cette longue journée n’est pas finie ! Qu’est-ce qu’on en fait des choses quand on ne fait pas école… nous roulons vers Hvar, la ville principale qui porte le même nom que l’île, en empruntant une route panoramique qui franchit les quelques collines de l’île.

Et aussitôt arrivés, nous partons marcher autour ou plutôt au-dessus de la ville portuaire. Nous sommes au sommet au pied du Fort Napoléon construit par les Français.

Quel panorama nous avons une fois élevés d’environ 200 mètres ! à la fois sur la ville, sur les observatoires astronomiques, sur la ville de Split au loin sur le continent et sur l’archipel des îles Infernales composé d’un ensemble de 21 îlots réputés autrefois pour la résine de pin. Cette dernière était utilisée dans la région pour le calfatage des bateaux et produite à partir des pins noirs qui se trouvent en abondance sur certaines de ces îles. Aujourd’hui, elles sont plus réputées pour leurs plages naturistes.

En contrebas de ce fort, la Forteresse espagnole érigée au 16ème siècle par les Vénitiens domine et protège également la ville.

Nous descendons dans la ville par un sentier bucolique, s’arrêtant au passage pour cueillir de quoi faire deux bocaux de confiture d’arbouses. Petit détour par le jardin de plantes méditerranéennes.

Nous passons sous les portes de l’ancienne cité et pénétrons dans la ville haute. Le site qui a vu le jour sous les Grecs, doit son plus beau patrimoine à l’influence vénitienne. Au 16ème siècle, Hvar fut reconstruite après avoir été ravagée par les Turcs. Les habitants se réfugièrent d’ailleurs dans la Forteresse espagnole entièrement close de remparts en 1571. Là encore, les maisons sont toutes restaurées, sans faute de goût, à part quelques vilaines fenêtres en PVC derrière de superbes architectures gothiques ou Renaissance ou de gros blocs de climatisation.

La ville basse, quant à elle, s’organise autour des quais. C’est ici que se concentre la vie touristique, voire mondaine, de l’île de Hvar. Enfin, on a du mal à le croire mais c’est par la lecture de nos guides qu’on nous prévient que la ville est archi bondée à la belle saison. En été, les quais ne sont qu’un alignement de yachts de luxe et de terrasses de cafés. Sauf qu’en décembre, les touristes ne sont pas là et qu’en temps de Covid-19, les terrasses de bars sont fermées. Donc encore une fois, on a le luxe de découvrir cette jolie ville quasiment seuls. Les touristes qu’on croise se comptent sur les doigts d’une main et encore sans avoir à utiliser tous les doigts. La place principale Pjaca Sv. Stjepan s’ouvre sur le port. Elle est recouverte d’un magnifique dallage de même que les rues de la vieille ville. Au centre, le puits de 1520 distribuait l’eau d’une citerne municipale. Le Théâtre construit en 1612 au-dessus de l’Arsenal fut le premier théâtre municipal d’Europe. La Cathédrale Saint-Étienne est coiffée d’un élégant campanile typique de la Renaissance dalmate.

Nous longeons les quais puis nous arrivons au niveau d’un autre petit port et du Monastère franciscain dressé depuis 1465 sur un promontoire face à la mer.

En voilà une journée bien remplie. Et le soleil ne nous a pas quittés ! On a bien fait de tenter de venir sur l’île. Espérons qu’il en sera de même demain. En soirée, nous recevons comme convenu un message de Djuro, que nous avions croisé ce matin. Il nous invite effectivement chez lui lundi. Chouette !

Nuit sur le parking de la ville. Normalement payant, mais le gentil caissier auprès duquel nous avons voulu prendre un ticket nous a dit que si on allait sur le parking juste à côté, la barrière était en panne et que ce serait donc gratuit !

Samedi 5 décembre 2020 :

On consulte la météo pour voir si nous aurons encore de la chance. Alors la bonne nouvelle, c’est que ce matin, on n’aura pas de pluie. La mauvaise, c’est qu’on est en alerte rouge à partir de la nuit prochaine avec des vents pouvant atteindre 130 km/h !! Mais la Tiny va s’envoler de cette petite île ! Blague à part, il va nous falloir trouver un refuge en sécurité.

Nous décidons de remettre l’école à cet après-midi et de commencer la journée par la récréation… C’est parti de bon matin, malgré le vent qui commence à souffler par rafales, pour une rando d’une petite dizaine de kilomètres. Le sentier au tout début pas forcément agréable, nous amène rapidement dans une belle pinède puis dans un maquis. Nous sommes entourés d’oliviers taillés comme il se doit en laissant l’intérieur de l’arbre quasiment évidé.

A l’horizon qui se rapproche de plus en plus, la mer bleue. Ou plutôt blanche d’écume. Nous arrivons sur le sentier littoral face à une mer déchaînée, n’annonçant rien de bon pour les heures à venir. Qu’importe, pour l’instant Dame nature nous offre un spectacle de projection d’embruns et de vagues énormes tout juste magnifique. Pendant plusieurs kilomètres, le littoral rocheux, et les criques de galets se succèdent.

Le petit îlot circulaire et totalement aride de Pokonji Dol paraît bien esseulé mais ce ne doit pas être la première tempête que le phare construit en 1872 s’apprête à subir.

Le chemin sur lequel nous n’avons croisé personne sort de la pinède et arrive au niveau des hôtels et des riches villas de Hvar. Le petit port est bien abrité de la mer démontée. Puis, en poursuivant, nous arrivons sur les quais où nous étions hier.

Nous profitons du parking pour nous brancher de nouveau sur le secteur et faire quelques lessives.

Après-midi école, mais comme souvent, ça marche moins bien car Victor a plus de mal à se concentrer après une rando et s’être déjà bien défoulé.

Le vent est fort mais n’agite pas trop la Tiny. Nous allons tenter de passer la nuit sur le parking en espérant ne pas s’envoler.

Dimanche 6 décembre 2020 :

Nous sommes réveillés à 5 heures du matin car la Tiny est ballotée par le vent qui souffle bien trop fort. Impossible de refermer l’œil. Je consulte la météo qui n’annonce rien de bon pour la journée avec des vents à plus de 100 km/h, avec des rafales à 130 km/h. Il fait encore nuit mais nous nous déplaçons vers un endroit que nous avions précautionneusement repéré hier en nous promenant. C’est tout au fond de la cour de la caserne de pompiers. Un solide et haut mur de béton va nous protéger pour les prochaines 24 heures où l’alerte rouge est de mise. Pas de pompier à l’horizon, nous nous réfugions sur un terrain de basket pour bien entendu ne pas gêner la circulation des engins de pompiers. Le jour levé, je sors saluer un pompier qui arrive en lui demandant si cela ne pose pas de problème que je stationne ici le temps de la tempête. Il me tend son pouce vers le haut avec un sourire.

Mais 30 minutes plus tard, le chef arrive avec un jeune qui lui sert d’interprète. Ce dernier m’explique que le chef demande à ce que je parte aussitôt et que nous ne sommes pas autorisés à rester ici en raison du Covid-19. Je lui explique que bien entendu, je comprends mais qu’il est dangereux pour moi et ma famille de sortir avec des vents annoncés dépassant les 100 km/h. Malgré mon insistance, il me demande de partir. Je lui demande où aller et le seul endroit qu’il m’indique est le parking où nous étions garés cette nuit et où la Tiny ne tenait pas en place, alors que les vents vont se renforcer au fur et à mesure de la journée.

J’entre dans la Tiny et j’appelle aussitôt l’Ambassade de France à Zagreb, qui malgré le week-end me répond sur le numéro d’astreinte. Je tombe sur quelqu’un de très compréhensif qui prend en compte mon désarroi. Dix minutes plus tard, un autre employé de l’ambassade me rappelle pour que je lui décrive précisément la situation. Je décris : alerte rouge météo, vent entre 100 et 130 km/h ce soir, liaisons maritimes avec le continent déjà interrompues à cause de la tempête, camping et hôtels fermés, impossible de trouver un lieu sécure pour les prochaines heures… et un chef des pompiers qui refuse de m’apporter de l’aide. Notre compatriote demande à ce que je lui passe le fameux chef. Ils échangent entre eux sur un ton qui devient de plus en plus houleux. Je ne comprends pas grand-chose à part le mot « Covid » qui revient dans chacune des phrases du pompier. Le gars de l’ambassade me reprend en m’expliquant qu’il n’a pas réussi à le convaincre car il était vraiment très têtu voire très… (Il cherche ses mots). Il me demande de ne pas bouger et qu’il allait (tenter de) faire le nécessaire par un autre moyen. Dix minutes plus tard, le téléphone resonne déjà. Une femme de l’ambassade m’indique qu’elle a eu le chef de la caserne qui acceptait finalement que nous restions le temps de la tempête. Ouf… Merci une nouvelle fois à l’ambassade de France. Durant nos voyages, c’est arrivé à quelques reprises qu’on ait besoin de leurs services et à chaque fois, ils ont fait preuve de professionnalisme, de réactivité, de compréhension.

Bon du coup, on ne va pas faire nos malins et respecter l’engagement qu’on a pris de ne pas sortir du camion pour ne pas les contaminer du Covid-19. De toute façon, les bourrasques de vent sont vraiment infernales. Mais nous sommes bien à l’abri du vent du sud-est par un sacré mur de béton, plus haut que la Tiny. Nous sentons que les bourrasques de vent passent bien au-dessus de nous. Bon, on a fait plus sympa en bivouac mais on ne va pas se plaindre non plus…

Journée école, Lego, création, crêpes, blog, lecture, WhatsApp et coups de fil avec ceux qui nous manquent…

Lundi 7 décembre 2020 :

Le vent s’est enfin calmé en fin de nuit et le temps est bien plus clair aujourd’hui. Cela fait une bonne dizaine de jours qu’on n’a plus besoin d’allumer le poêle à bois le matin et le soir car la température dans la Tiny de descend pas en dessous de 17 ou 18°C au réveil. Nous quittons, comme nous nous y étions engagés notre refuge dès l’alerte rouge levée.

Après l’école, nous faisons demi-tour car nous sommes rendus au bout de l’unique route tout à l’ouest de l’île. Nous reprenons donc la route empruntée à l’aller et nous marquons l’arrêt de nouveau dans la Plaine d’Ager, celle dont je vous ai parlé précédemment, celle où les Grecs avaient aligné tous ces murs de pierres et planté des oliviers et des vignes. En faisant quelques recherches, nous nous sommes aperçus que nous avons manqué, près de Dol, le site archéologique de Kupinovik qui comprend les restes d’une villa et d’une ferme romaines bâties au début du 1er siècle, sur des ruines grecques. Ses habitants cultivaient des raisins et des olives dans les champs environnants. Des murs de Kupinovik, il ne reste que les fondations de moulins, des bassins d’eau ou d’huile et les fondations de diverses pièces. Mais il demeure quelques presses à olives en pierre intéressantes, de même qu’une inscription latine sculptée sur une poutre en pierre.

Il est l’heure de répondre à la gentille invitation de Djuro que nous avions croisé sur son vélo il y a quelques jours. Il nous reçoit, accompagné de sa femme Kinga. Ils vivent dans un endroit improbable, en plein milieu de la plaine classée à l’UNESCO, entourés de murs de 24 siècles délimitant les anciennes parcelles grecques. Un tout petit endroit mais tellement mignon, tellement bucolique, tellement accueillant. Les panneaux sur le portillon annoncent l’interdiction aux touristes et aux téléphones portables ! Ils se sentent privilégiés de nous accueillir autant que nous le sommes d’être leurs hôtes. Autour d’une bonne assiette de crêpes préparées par Audrey ce matin, nous discutons et échangeons avec eux deux, sur notre voyage bien entendu mais aussi de leurs origines croate et hongroise, de leur expatriation dans différents pays, de leur départ d’Amsterdam pour s’installer il y a sept ans dans cette plaine pour y vivre en toute simplicité en quasi autarcie. Ils ne vont jamais à la ville sur le continent. Ils se déplacent à vélo. Ils cultivent leurs fruits et légumes. Ils sont heureux. Encore une belle rencontre et tellement inspirante pour notre vie future…

Nous reprenons notre route pour nous poser deux kilomètres plus loin sur le port de Vrboska à l’atmosphère si agréable. Les passants, les gamins à vélos ou les petits vieux attendant que le temps passe assis sur leurs bancs nous saluent d’un geste de la main. Vrboska se trouve au fond d’une petite baie, à l’allure de fjord, entourée de pins et de végétation typique de la côte adriatique. Ce petit port tout en longueur est traversé par des petits canaux au-dessus desquels s’élève une série de petits ponts de pierre charmants. La « petite Venise croate » est riche de vieilles maisons mélangeant les styles gothique, Renaissance et baroque.

Nous entrons chez un petit caviste à qui nous achetons une bouteille de Plavac mali, la spécialité locale de vin rouge produit sur des vignes de bord de mer résistantes aux endroits chauds, très exposés au soleil et venteux.

La principale curiosité de la ville est l’Église Sainte-Marie de la Pitié. Elle a la particularité d’être fortifiée avec sa tour arrondie et crénelée, et de ressembler à un bateau, avec une énorme proue. Elle fut construite au 16ème siècle et fortifiée dans le but de se protéger de l’invasion des Turcs. Vraiment étrange.

Nous posons notre bivouac, sur la presqu’île de Galvice, en nous garant directement sur les graviers de la plage. Quel luxe !  L’eau est à 5 mètres de nous. Il y a même une borne électrique pour se brancher.

Nous avons souvent en commentaires ou en questions sur notre séjour en Croatie le problème du stationnement et des bivouacs sauvages. Il est vrai que le camping est strictement interdit partout sur le territoire aux camping-cars, aux caravanes… Donc nous sommes en infraction partout par défaut. Mais hors-saison, nous n’avons depuis bientôt deux mois, jamais été dérangés par les riverains, les locaux, les gardes-parcs ou bien la police. Que ce soit sur les plages, sur les quais des ports, dans les parcs nationaux. On s’est fait des bivouacs de malade. Même dans les villes ou dans les villages, on n’a qu’exceptionnellement payé l’horodateur car le stationnement est souvent gratuit. Mais il est vrai que lorsqu’on consulte notre application de partage de bivouacs entre camping-caristes et voyageurs Park4Night, les commentaires en période estivale sont très négatifs sur la plupart des mêmes bivouacs où nous dormons. Les gens se font virer et se prennent de bonnes amendes et sont obligés de payer des fortunes pour dormir dans des campings officiels bondés.

Avec Audrey, nous partons faire le petit tour de la péninsule de deux kilomètres à pied alors que les enfants restent fabriquer un piège à poissons.

Petit point Covid-19 :

Quoi de neuf ?… En plus des mesures déjà renforcées la semaine dernière, on ne peut plus désormais entrer en Croatie sans fournir un test PCR. Il va être temps de quitter la Croatie avant de se retrouver confinés ! Une fois de plus, comme je le disais dans le dernier article, il n’aurait pas fallu qu’on entre en Croatie un mois plus tard…

En ce mardi 8 décembre, le stress monte de plus en plus quant à d’éventuelles mesures du Monténégro plus draconiennes. Pourquoi ? on ne sait pas mais c’est notre 6ème sens qui nous parle, celui qui nous guide depuis le début de notre aventure autour du monde. Celui qui nous fait prendre des décisions soudaines. Ou à moins que ce ne soit notre bonne étoile qui nous éclaire ce soir en nous disant que c’est le moment d’accélérer notre descente vers la sud ?

Tant pis pour l’île de Korčula et celle de Mljet où nous voulions encore aller dans les prochains jours. Mais c’est au moins trois ou quatre jours à passer sur chacune d’elles. Et puis, la météo n’est toujours pas favorable pendant encore quelques jours. Puis il y a encore la visite de Dubrovnik que nous ne voulons pas louper. Donc si nous voulons tout faire, nous ne serons pas sortis de Croatie avant presque 15 jours. D’ici là, nous craignons réellement que le Monténégro n’impose un test PCR à son entrée comme le font déjà les pays voisins : la Bosnie, la Croatie, la Serbie, la Grèce, la Slovénie, l’Autriche, l’Italie, le Kosovo, la Roumanie, la Slovaquie… Le nombre de cas positifs au Covid-19 est croissant de jour en jour en Croatie et le risque est important selon nous que le Monténégro durcisse ses conditions d’entrée à court terme. D’autant plus avec les fêtes de fin d’année qui approchent où de nombreux pays prennent des mesures spécifiques pour éviter les mouvements de population. De plus, un nouveau gouvernement est mis en place depuis 4 jours et risque de durcir ces conditions et d’appliquer cette règle de test PCR obligatoire.

Dans ce cas, le seul endroit pour le faire pour nous sera à Dubrovnik au tarif de 200€ par personne. Autant vous dire qu’il nous faudra un plan B pour zapper le Monténégro car il sera hors de question de payer 800€ pour cela. Ce plan B pourrait alors être d’entrer en Bosnie-Herzégovine mais elle aussi impose un test PCR mais qu’on pourrait faire « que » à 100€ par personne en remontant sur Split. Mais dans ce cas, nous ne pourrions visiter le Monténégro, ni l’Albanie qui ne seraient plus sur notre route et qui nous tiennent vraiment à cœur. Ensuite, nous pourrions sans mesures restrictives (à ce jour) rejoindre la Serbie (sans besoin de test PCR si on vient de Bosnie, vous suivez ?) et la Bulgarie.

Bref, il nous faut toujours jouer avec cette actualité, faire des hypothèses, des suppositions, appeler les ambassades, étudier les statistiques, voir ce que font les pays voisins, lire la presse locale… mais bon pour l’instant, cela a toujours payé et on continue de suivre notre bonne étoile !

Donc, c’est décidé, on file vers Dubrovnik puis au plus vite vers le Monténégro. Et puis, on a déjà bien profité de la Croatie !

 

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