744 km parcourus du du 18 au 25 décembre 2020
64 354 km parcourus depuis le départ

Vendredi 18 décembre 2020 :

Notre séjour au Monténégro se poursuit pour la deuxième semaine. Nous avons bivouaqué cette nuit à 1300 mètres d’altitude sur les pentes du Mont Lovćen. Le thermomètre affiche au réveil -6°C à l’extérieur et seulement 7°C dans la Tiny. Ce n’est pas très chaud mais la chaleur dégagée par le poêle à bois et par la cuisson des patates douces pour la purée de midi suffisent à rapidement trouver une agréable température dans notre cocon. Mais nous gardons quand même aux pieds nos vilaines chaussettes de laine !

Nous profitons de la source qui coule sur le parking pour laver des draps, toujours avec notre petite machine à laver qui nous rend bien des services. Les pieds dans la neige et les mains dans l’eau glaciale mais il faut profiter de l’eau courante, malgré la température extérieure négative. Et puis, comme ça, je fais plaisir à ma belle maman qui nous conseille de laver les draps plus souvent ! Elle n’a pas tort.

Le soleil peine à passer par-dessus les montagnes et vers 11 heures, nous prenons la route pour nous mettre un peu sous ses rayons, afin que les panneaux solaires rechargent la batterie auxiliaire. Car le temps d’ensoleillement par jour en plein hiver n’est pas long et il faut en profiter au maximum. Et en descendant de quelques centaines de mètres d’altitude, nous retrouvons un peu plus de degrés.

Nous nous garons dans la ville de Cetinje qui est la capitale historique du pays, également la capitale du trône. Elle a subi un fort déclin quand les institutions ont déménagé en 1946, à une trentaine de kilomètres, dans la nouvelle capitale Titograd renommée depuis Podgorica. Cetinje accueille aujourd’hui la résidence principale du président de la République du Monténégro. Depuis la chute du régime communiste, les autorités ont pris conscience de la richesse culturelle que constituait la ville, et le tourisme tend à se développer. Mais il y a encore du travail à faire.

La rue piétonne Njegoseva aligne des maisons simples aux tons pastels, mais aussi quelques hôtels particuliers et palais. Le cœur historique est petit mais mérite le détour pour découvrir ses principaux monuments : le Palais des rois du Monténégro, le Théâtre royal Zetski Dom, l’Église de Cour, l’ancien Siège du gouvernement, l’actuel Ministère de la Culture…

Nous apprécions le style Art-nouveau de l’ancienne Ambassade de France, bien que le bâtiment ne soit pas entretenu, comme quand-même beaucoup d’autres dans Cetinje.

Le Monastère de Cetinje, est un paisible et joli lieu. Nous aimons le décor de ces églises orthodoxes. Le monastère actuel a été bâti en 1702, après que l’ancien fût incendié par les Turcs.

Nous reprenons la cavale en direction de Rijeka Crnojević.

Le village n’a rien d’extraordinaire mais il est connu surtout pour son superbe vieux pont à arches construit en 1853. Il traverse la rivière émeraude Rijeka Crnojevica qui alimente le Lac Skadar, encore connu sous le nom de Lac de Shkodra ou de Lac de Scutari. C’est le plus grand lac de la péninsule balkanique. Sa surface varie en fonction des saisons entre 370 et 530 km². Il est à cheval sur deux pays : le Monténégro et l’Albanie. Nous en reparlerons certainement d’ici quelques jours quand nous reviendrons le voir plus au sud.

Nous hésitons, mais finalement nous empruntons une petite route montagneuse censée nous offrir un joli point de vue. Quelques kilomètres plus loin, c’est en face de l’Hôtel Gavidoza que nous nous garons. La vue sur la rivière, serpentant entre les montagnes, est effectivement extraordinaire. Quel panorama sur la rivière et sur le Lac de Shkodra !

L’hôtel défraichi semble fermé. Un couple de Monténégrins, certainement les propriétaires, arrive et se dirige vers l’hôtel. Timidement, nous hésitons à leur demander si on peut stationner ici pour la nuit, face à ce somptueux panorama mais aussi face à leur hôtel, juste sous leur balcon. On hésite car on a peur qu’ils nous disent non. Échange de sourires. Nous sommes rassurés par leurs pouces levés. Quelques instants plus tard, le proprio interpelle Victor qui est en train de sculpter du bois à l’extérieur pour lui faire signe qu’il nous offre du bois. Il a vu de la fumée sortir de notre cheminée et il nous donne spontanément quelques planches de plus pour la soirée. Quelle gentillesse ! Encore quelques minutes plus tard, le même homme nous lance de nouveau du bois du haut de son balcon…

Bivouac de folie encore ce soir avec ce panorama exceptionnel sur cette rivière serpentant entre des montagnes verdoyantes.

Samedi 19 décembre 2020 :

Jolie lumière sur les montagnes ce matin en ouvrant les rideaux. Quel luxe cette vue !

Puis, la cavale reprend. Nous traversons la capitale du Monténégro, Podgorica. C’est rare que nous ne visitions pas une capitale dans un pays (encore moins si on y passe, mais cela nous était déjà arrivé au Tadjikistan où nous n’avions pas pris le temps de visiter Duchambé) mais celle-ci ne présente pas beaucoup d’intérêt à priori selon ce qu’on a pu glaner comme informations. Et nous souhaitons surtout profiter des quelques jours de soleil annoncés pour aller en pleine nature. Nous voyons des immeubles récents, des centres commerciaux, quelques beaux quartiers mais pas de bâtiments historiques sur l’itinéraire que nous empruntons. Le Pont Millenium est une des fiertés des habitants de Podgorica et il est devenu le symbole de la capitale. Il enjambe la rivière Morača pour relier le centre-ville de la capitale à ses quartiers récents.

Une petite route nous mène en direction d’Ostrog. La route en dehors des routes touristiques du Monténégro traverse quelques tristes hameaux, où la misère semble installée dans de nombreux foyers. Quelques pavillons sont néanmoins assez bien entretenus. La route est en mauvais état. Les abords sont extrêmement sales. Je pense qu’on en a fini pour un moment avec les pays si propres que nous avons traversés (Suisse, Autriche, Slovénie et aussi dans une moindre mesure la Croatie). Et ce sera encore pire, paraît-il, en Albanie. Cela nous rappelle le Cambodge où nous étions il y a tout juste un an.

Puis, nous retrouvons l’axe touristique, celui où passent en temps normal, des milliers de visiteurs et comme par miracle, nous ne voyons plus de déchets sur les côtés. Tout est ramassé pour laisser une bonne impression aux voyageurs de passage.

Arrivée au Monastère d’Ostrog. Ce monastère de l’Église orthodoxe serbe est imbriqué dans une falaise du Mont Ostrog. C’est un lieu de pèlerinage pour les Monténégrins réputé pour les guérisons miraculeuses.

Le monastère a été rénové en 1926 suite à un incendie destructeur. Mais ce n’est pas l’endroit le plus charmant car le bâtiment abrite des magasins de toutes sortes d’articles religieux et un restaurant fermé hors saison. Il faut imaginer qu’en période estivale, l’endroit est noir de monde et qu’il faut faire la queue pendant 1h30 ou 2 heures pour entrer dans le monastère. Les photos vues sur internet du monastère avec des centaines de personnes ne font pas rêver.

Heureusement, les deux petites églises furent épargnées par l’incendie. Elles sont recouvertes de fresques qui datent de la fin du 17ème siècle. Certaines sont peintes directement sur la surface rocheuse. Mais les photos sont interdites dans cette plus belle des deux églises.

Les reliques de Basile Jovanovic (ou Vasilije) sont conservées dans un cercueil ouvert, gardé dans une grotte servant de lieu de culte ou plutôt de vénération. Des prêtres orthodoxes se relaient pour veiller les reliques en continu. Nous avons été surpris en entrant dans cette petite église taillée dans la roche. En voyant le cercueil ouvert, veillé par un prêtre, on a cru qu’il s’agissait d’une personne du village décédée ces jours-ci et veillée par le prêtre en attendant ses obsèques. Du coup, on ne s’est pas attardé de peur de déranger. Mais en fait, il s’agit de ce qu’il reste de Basile décédé en 1671… C’est après qu’on a compris…

Nous empruntons les escaliers et montons au sommet du monastère. D’autres fresques sont peintes et de superbes mosaïques sont assemblées.

Joli panorama sur la plaine de Bjelopavlići.

Nuit sur l’un des immenses parkings du monastère. En plus, nous avons le luxe de pouvoir nous brancher sur le courant pour recharger nos batteries. Le monastère voisin nous permet même de recharger en eau, comme souvent au Monténégro.

Dimanche 20 décembre 2020 :

Les enfants et Audrey sont en vacances pour quelques jours après avoir sérieusement travaillé. Les dernières vacances remontent à Vienne, il y a 12 semaines avec seulement au mieux une journée de pause par semaine. Nous prévoyons aujourd’hui une journée largement consacrée à la route. Il y a bien longtemps que cela ne nous est pas arrivé.

On sait que le nord du Monténégro est montagneux mais nous avons repéré une route qui traverse le Massif du Durmitor qui nous fait bien envie. Nous avons une courte fenêtre météo de 4 ou 5 jours avant que le mauvais temps n’arrive.

La route E762 qui file vers la Bosnie-Herzégovine voisine est censée être jolie mais nous sommes en plein dans les nuages et nous ne pouvons pas profiter pleinement des paysages au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude.

Nous ne croisons personne sur la route, absolument personne, à part deux ambulances, avant de réaliser que nous sommes le week-end et qu’il est justement interdit de changer de municipalité à cause du Covid-19. En regardant la carte de plus près, on doit justement en changer dans quelques kilomètres. Et justement, un policier est au milieu de la route. Je ralentis à son approche. Échange de regards. On le voit hésiter, faire un pas en avant puis deux pas en arrière. Il se range sur le bas-côté, certainement après avoir vu notre plaque d’immatriculation étrangère, puis nous fait signe de passer.

Entre Nikšić et Plužine, près du village de Gorankso, nous faisons un arrêt au Monastère de la Piva qui, outre le fait d’être charmant, a une histoire originale. Construit entre 1573 et 1586, il est le seul monastère serbe orthodoxe à avoir été bâti durant l’occupation ottomane. Il surplombait la Piva jusqu’à la fin des années 1960. Le projet de Barrage de Mratinje a obligé à le démonter et à le remonter, brique après brique, fragment après fragment, à son emplacement actuel. La montée des eaux du lac aurait englouti le monastère. L’opération a duré de 1970 à 1982. Tout a été déménagé, y compris l’église à trois nefs, les fresques, la maison pour les moines, le four à pain et le mur d’enceinte. Les pierres des bâtiments sont encore numérotées pour faciliter le remontage. Le transfert a permis de procéder à une restauration complète du monument.

Quelque 1200 m² de fresques sur la vie du Christ recouvrent l’intégralité des murs et plafonds intérieurs. Elles datent de 1638. Ce serait les plus remarquables du Monténégro. De superbes pièces de menuiseries et de marqueterie attirent notre œil.   L’atmosphère qui se dégage de ces églises orthodoxes est vraiment extraordinaire. On adore l’ambiance, l’odeur et la fumée de l’encens, voir les fidèles prier et embrasser longuement les icônes

Nous reprenons la route en longeant la rivière de la Piva élargie justement au niveau du bassin de rétention du barrage. Les eaux sont turquoises. Un rayon de soleil serait bienvenu.

Puis, c’est parti sur la fameuse route panoramique P14 qui sur 46 km est censée nous faire traverser le Parc national du Durmitor. Nous sommes ravis car nous craignions qu’elle soit fermée l’hiver mais rien n’interdit le passage. Cool. Une succession d’impressionnants tunnels creusés dans la roche et les premiers lacets nous font vite prendre de l’altitude. Bon en fait, les lacets sont dans les tunnels. On n’a jamais vu ça. Les tunnels font de 50 à 100 mètres de longueur mais font un virage à 180°. Ils ne sont pas éclairés, pas ventilés…

Rapidement, nous repassons au-dessus des nuages et nous retrouvons la neige sur le bord de la route qui a été déneigée. Sauf dans les sous-bois, où la route est bien blanche et bien brillante mais les pneus 4 saisons qui équipent la Tiny adhèrent bien.

Nous arrivons 11 km plus loin au minuscule hameau de Trsa, le seul sur les 46 km de la route P14. Un homme sort d’une maison, je lui demande si la route qui file vers les hauteurs du massif est praticable. Il me répond que non et qu’elle est sous la neige. Je reformule ma question pour m’assurer qu’il l’a bien comprise. Il me reformule la même réponse. Zut, déception de ne pas pouvoir continuer sur cette route qui s’annonçait magnifique. Mais bon, on ne peut pas avoir que des avantages à visiter un pays montagneux hors-saison. Pas de regrets néanmoins d’être venus jusque-là, car la route et les paysages sont magnifiques, surtout dès que nous sommes passés au-dessus des nuages.

Demi-tour mais nous voyons une route qui part sur la droite. Comme nous sommes têtus et téméraires, après concertation, nous tournons à droite sur cette route qui semble dégagée. Nous voulons traverser le Durmitor en plein hiver.

Nous croisons un automobiliste qui m’assure que jusqu’au prochain hameau, il est certain que la route est dégagée mais qu’après à travers le Durmitor, il ne sait pas. OK on continue, mais très rapidement la route trop blanche recouverte de quelques centimètres de neige et de glace n’annonce rien de bon alors que nous devons monter encore de plusieurs centaines de mètres d’altitude.

Sagement, nous prenons la décision de faire demi-tour et de redescendre sur la route principale pour contourner le massif, ce qui va nous faire faire 110 km au lieu des 30 qui nous restaient à parcourir pour rejoindre notre étape de Žabljak. Mais faire demi-tour sur une route dégagée sur 3 mètres de large avec un véhicule qui mesure plus de 7 mètres n’est pas facile.

Mince, une voiture arrive en face de nous et la partie déneigée de la route ne permet pas de croisement. La Tiny mesurant 2,50 mètres de large, ça laisse environ 50 cm pour le Bosnien qui arrive en face de moi. Je me range du mieux que je peux sur le bas-côté. Mais me voici tanqué dans la neige. La Tiny ne peut ni avancer, ni reculer. Et je bloque le passage de la voiture en face. Un morceau de bois m’aide à creuser et à dégager la roue avant gauche prise dans la neige. C’est reparti. Nous redescendons sur les rives de la Piva.

Du coup, avec ce long détour, nous devons changer deux fois de municipalités. Les mêmes policiers vus ce matin nous laissent passer. Puis nous ne voyons pas de barrage à l’autre changement de municipalité.

Superbes points de vue sur le Massif du Durmitor que nous contournons.

Alors que nous nous approchons de notre bivouac du soir, nous voyons un panneau indicateur signalant un site UNESCO à une dizaine de kilomètres de l’axe principal. Audrey avait effectivement entendu parler de ce site sur un blog mais on ne l’avait pas mis dans nos points d’intérêts à visiter. Demi-tour, et nous voici de nouveau sur une petite route bien enneigée sur les bords et parfois au milieu aussi. Je négocie quelques passages prudemment où le goudron brille un peu mais ça passe.

Nous arrivons sur le site des Cimetières de tombes médiévales Stećci et en particulier sur le site appelé Bare Žugića. 27 autres sites, en plus de celui-ci, situés en Bosnie-Herzégovine, en Serbie, au Monténégro, ainsi qu’en Croatie, ont été recensés et sont protégés par l’UNESCO. Sur l’ensemble des sites, environ 4000 sépultures monolithiques (appelés Stećci), qui datent du 12ème au 16ème siècles, sont organisées en rangées. Bon, ça ne casse pas trois pattes à un canard. On voit effectivement quelques rochers et gros cailloux sculptés en pierre calcaire et quelques uns gravés de motifs décoratifs et d’inscriptions.

Mais bon, nous ne regrettons en aucun cas le détour au moins pour les paysages dans lesquels nous sommes. Tout est enneigé. Les montagnes du Parc national du Durmitor sont magnifiques. Et puis, il y a ces deux lacs gelés portant le nom de Vražje Jezero et de Riblje Jezero. Ils sont magnifiques et nous nous installons pour le bivouac au pied du premier. La nuit va être froide car on n’est pas du tout protégé mais qu’importe…

Lundi 21 décembre 2020 :

La nuit a été effectivement froide… Il fait 7°C dans la Tiny au réveil mais bon, comme d’hab’ le poêle à bois fait son job, réchauffe vite l’intérieur et casse bien l’humidité. La vue sur les montagnes est encore une fois Whaouuuu. De gros flocons de neige tombent. C’est magique à 4 jours de Noël.

Nous partons faire le tour du lac à pied et les enfants nous montrent d’étonnantes traces de pas d’animal dans la neige. Elles sont très grandes. Serait-ce un ours ?

Nous n’avions pas remarqué mais juste à côté de là où nous avons passé la nuit, il y a un autre site funéraire comme celui d’hier soir. Toujours rien d’impressionnant sur ce site de Srednjovjekovna Groblja bien que les rochers taillés et gravés soient plus importants en taille.

Nous prenons la route pour une dizaine de kilomètres en direction de Žabljak. Nous aimons bien ces maisons couvertes d’un toit métallique coloré de rouge ou de vert, nous rappelant la Patagonie.

Nous roulons vers un point de vue sur le Canyon de Tara, réputé pour être, avec ses 1300 mètres de profondeur, le canyon le plus profond d’Europe. Pour cela, nous traversons la ville de Žabljak. Nous ne savons pas si la route qui y mène est dégagée mais comme c’est juste à côté de cette ville qui est aussi une station de sports d’hiver, on se dit que ça doit le faire. Mais comme on a pu le constater dans le coin, d’un coup, la route qui était déneigée et salée se retrouve en haut d’une pente toute verglacée, sans prévenir. Sauf que nous sommes déjà engagés dans la descente. Je ne roule qu’à 10 km/h mais il m’est impossible de freiner. Les roues se bloquent. La Tiny devient incontrôlable, glisse et se met en travers. Heureusement, elle ne se met pas dans le fossé et j’arrive à la freiner en buttant dans un tas de neige sur le côté. Je suis en plein milieu de la route étroite bloquant le passage à tout le monde, y compris au gentil Monténégrin qui arrive en face de nous, nous glissant quelques mots en français. Impossible de remonter en marche arrière. Trop dangereux de descendre plus bas au risque de terminer dans un arbre. Même en marchant, on ne tient pas debout avec le verglas. La seule solution est de mettre les chaînes.

Pour cela, il me faut déposer le bas du bardage, et réussir à passer les chaînes entre les roues jumelées à l’arrière. Il me faut aussi me rappeler comment on les installe. La dernière fois, c’était sur notre ancien camping-car, dans le fond d’un canyon près de la Cueva de los manos en Argentine il y a plus de 5 ans. Mais bon, je parviens assez rapidement à installer une chaîne d’un côté. Ça devrait suffire. J’essaie de reculer et heureusement, le seul côté droit chainé, et l’aide d’Audrey qui pousse suffit à me donner un peu d’adhérence et à remonter en haut de la pente. Ouf.

Bon, ça aurait pu rester un bon souvenir, comme chacune de nos petites galères, si Audrey, en poussant, n’avait pas glissé, n’était pas tombée, ne s’était pas retrouvée assommée par le rétroviseur et si la Tiny ne lui avait pas roulé sur les orteils du pied droit… Heureusement, plus de peur que de mal, bien qu’elle ait bien souffert pendant une heure, surtout avec le froid qui amplifie la douleur.

Tant pis pour le canyon, nous nous dirigeons vers le Lac Crno Jezero, le lac noir près de Žabljak. C’est le plus grand et le plus important des 18 lacs glaciaires (appelés « yeux de montagne ») du Parc national du Durmitor. Le lac se compose de deux lacs, le Grand et le Petit Lac. Ils sont reliés par un petit détroit d’eau. Nous sommes rejoints par les voyageurs les Bosquets dans la nature, que nous avions déjà rencontrés il y a quelques jours à Kotor. Mais une nouvelle fois, l’accès n’est pas dégagé jusqu’à l’entrée du parc et c’est à pied que nous y accédons pour les deux derniers kilomètres. Audrey n’a plus du tout mal à son pied.

Les paysages sont splendides, les forêts denses de pins noirs sont magiques, les reflets des montagnes du Durmitor dans les eaux noires du lac subliment l’instant. Toute la petite troupe marche bien, y compris les jeunes enfants d’Anne-So et Pierre Alexandre. Les températures plafonnent à 2°C mais avec le grand soleil d’aujourd’hui, et nos vêtements d’hiver, nous n’avons pas froid.

Les enfants jouent à faire des glissades en luge et à se lancer des boules de neige.

La nuit tombe et c’est dans l’appartement loué par nos copains voyageurs, que nous passons la soirée. C’est bon aussi de retrouver un peu d’espace et le confort d’un appartement durant quelques heures ! Nous profitons d’une bonne douche comme nous ne l’avions pas fait depuis il y a plus de deux mois dans l’appart’ réservé par notre famille à Vienne en Autriche. Que c’est bon de prendre une douche avec 3 ou 4°C de plus que d’habitude et qui dure 3 ou 4 minutes de plus que dans la Tiny ! Nous passons un agréable moment avec cette sympathique tribu de voyageurs, autour de quelques verres et de croque-monsieur. Les enfants jouent bien ensemble. Anaïs leur confectionne un sapin de Noël avec des morceaux de bois et de laine.

On se couche avec seulement 10°C dans la Tiny mais nous sommes bien équipés en couette chaude et couverture polaire très épaisse. Notre chauffage au gaz ne fonctionne toujours pas et nous ne faisons pas tourner la cheminée la nuit pour des raisons de sécurité. Mais bon, ce soir, je dors néanmoins avec mon bonnet, car d’habitude, on s’endort avec au moins 10°C de plus.

Mardi 22 décembre 2020 :

Je me réveille toujours avec mon bonnet. La température est restée maintenue à 10°C. Ça va, on n’a pas eu froid.

Nous rejoignons passer un petit moment avec les copains dans leur appartement puis nous prenons tous la route en direction du Canyon de la Tara, celui que nous voulions voir hier avant de rester bloqués par le verglas. Mais cette fois-ci, c’est par une route principale que nous accédons au Pont de Đurđevića Tara.

Ce pont en arc en béton est un impressionnant ouvrage d’art. Long de 366 mètres, il traverse le canyon et passe 149 mètres au-dessus de la rivière Tara. Ou selon les sources, il passerait à 172 mètres. Faut juste se mettre d’accord pour la longueur de l’élastique pour sauter. Il date de 1940 mais il a dû être reconstruit en 1946 après la Guerre.

Il est cependant en triste état et des morceaux de béton manquent au parapet et au tablier. Pas très rassurant.

Puis, nous longeons la vallée de la Tara bien encaissée dans ce profond canyon très sinueux. La route est en bon état et nous sommes bien descendus en altitude donc il n’y a plus de neige.

Arrêt au petit Monastère de Dobrilovina sur la rive gauche du canyon de la rivière Tara. Une religieuse toute de noir vêtue, la tête recouverte d’un foulard bien serré laissant juste apparaître son visage et son sourire, nous accueille et nous propose de visiter l’église orthodoxe après qu’Audrey et Anne-Sophie aient revêtu des jupes longues par-dessus leurs jeans. L’église dédiée à Saint-Georges, avec son clocher en bois, dans son apparence actuelle, date de 1609. L’intérieur, assez petit, est tout aussi charmant que les autres églises serbes orthodoxes que nous avons visitées au Monténégro. De vieilles fresques, en état assez moyen, recouvrent les murs et les coupoles. Ce lieu était au 18ème et au 19ème siècles un très important centre culturel mais suite aux Guerres mondiales, Dobrilovina fut très négligé. Ce n’est qu’en 1989 que le monastère a repris ses activités, les religieuses logeant dans l’ancienne école adjacente.

Petit passage recommandé par la boutique. Dans tous les monastères et églises, la visite est gratuite, mais il est donc conseillé de passer acheter quelque chose à la boutique. D’autant plus qu’en ces périodes où il n’y a quasiment pas de touristes, les fidèles n’ouvrent les lieux que pour nous. Sauf que dans une boutique de monastère, à part des cierges et des reproductions d’icônes orthodoxes, ce n’est pas toujours facile de trouver de quoi se faire plaisir. Parfois, on s’en sort bien et on achète un paquet de tisane. Sauf que dans ces cas-là, ils nous offrent des icônes plastifiées et on en a plein le camion ! On ne sait plus quoi en faire… La religieuse demande à poser pour une séance photo avec nous. Elle nous offre des bonbons avant que nous repartions chacun de notre côté.

Il est temps pour « les Bosquet dans la nature » de rebrousser chemin vers leur logis. Pour nous, la route continue vers le Lac Biogradsko Jezero. Ce Parc national de Biogradska gora mérite bien l’arrêt pour un petit tour d’environ 3 kilomètres autour de son lac d’origine glaciaire. De magnifiques arbres, vieux pour certains de 350 ans, occupent les rives du lac à moitié gelé. Un réseau de passerelles permet de franchir les zones marécageuses.

Cette longue journée continue. On enchaine un peu aujourd’hui car le mauvais temps est annoncé à partir d’après-demain et nous sommes encore à 1100 mètres d’altitude.

Nous marquons un arrêt rapide à Kolashin, pour observer un monument des années 70, le Glorious Beton Brut. On est curieux de voir des bâtiments à l’esthétique brute et imposante, à l’architecture singulière, au style brutaliste des années de l’ex-Yougoslavie. Le président yougoslave Tito ordonnait la construction de ces monuments pour honorer le Parti communiste.

Après une interminable descente nous ayant fait perdre 800 mètres de dénivelé en quelques kilomètres, nous nous posons à la tombée de la nuit sur le parking du Monastère de Morača.

Mercredi 23 décembre 2020 :

Juste réveillés, avant de prendre le petit déjeuner et avant de mettre le poêle en route pour réchauffer la Tiny, nous allons visiter le monastère. Il n’est que 7 heures du matin, à l’heure monténégrine. Les superbes bâtiments du monastère dégagent vraiment une ambiance particulière où la fumée des cheminées se mêle à la brume matinale. Ce monastère réputé au Monténégro, symbolise l’âge d’or de la Serbie. Avec le Monastère de la Piva et le Monastère d’Ostrog que nous avons visités cette semaine, le Monastère de Morača est l’un des sites culturels et religieux les plus fréquentés du pays.

Nous entrons dans l’église bâtie au milieu du 13ème siècle. Deux prêtres orthodoxes, tous deux habillés de noir, avec de longues barbes, sont présents. L’un d’eux prie en chantant, l’autre encense l’autel dans un long cérémoniel, les icônes, les peintures et chaque coin de l’église. Quelle atmosphère magique à cette heure matinale ! Les fresques dont les plus anciennes remontent à l’origine du monastère couvrant des pans de murs entiers sont splendides. Mais les photos sont interdites dans l’église et je ne peux cette fois pas en prendre car les prêtres sont en plein culte. Je ne peux prendre que celles de l’entrée de l’église, déjà magnifiques.

Dans le parc, la petite Chapelle Saint-Nicolas contient des fresques du 16ème siècle.

Au moment de partir du parking, l’un des prêtres vient nous saluer, nous dire deux mots en français et nous faire de grands sourires, comme pour nous remercier d’être venus en cette heure si matinale à laquelle il doit rarement voir des voyageurs…

Ce sont toujours les vacances et nous pouvons rouler dès le matin. Premier arrêt quelques kilomètres plus loin au niveau des Gorges de la Mrtvica. Une petite balade nous permet de longer les rives de la rivière aux eaux transparentes jusqu’à un joli pont de pierres. Nous découvrons les ruines d’un petit moulin perdu dans la végétation.

Nous observons les paysans ramassant du foin, qu’ils mettent à sécher en créant des petits dômes coniques.

Bien que jolie car très encaissée, la route sur laquelle nous sommes n’est pas des plus agréables à l’approche de la capitale Podgorica où nous étions déjà passés il y a quelques jours. Elle est très empruntée par les camions qui roulent à toute vitesse et doublent dangereusement. Le Monténégro est un pays sans autoroutes, sans 4 voies.

Sur les bons conseils de nos amis les Nomads Fix, nous nous rendons au Monastère Dajbabe où les reliques de Saint-Simon sont vénérées en continu par des fidèles orthodoxes. L’un d’eux vient nous accueillir directement sur le parking pour nous faire visiter cette église qui a la particularité d’être creusée dans la roche. On ne se comprend pas à cause de la barrière de la langue mais il nous explique, on pense, longuement, très longuement, très très longuement, l’histoire de Saint-Simon. Comme tous les fidèles, souvent jeunes, que nous croisons dans ces églises serbes orthodoxes, ils pratiquent tous un rituel impressionnant aux icônes, aux portraits peints, et aussi aux reliques. Celles de Saint-Simon sont dans un cercueil ouvert, protégé par un plexiglas troué au niveau du visage. Longuement, il embrasse à travers ce trou le tissu recouvrant les reliques. Ce cérémoniel est vraiment surprenant à observer.

Pas de gestes barrières ici pour limiter le Covid-19. Pas de masque. Ils se (nous) serrent la main. Ils embrassent tous les mêmes icônes, les mêmes endroits… Pas étonnant qu’il y ait eu un important cluster récemment en novembre à Podgorica, lors des obsèques du chef de l’Église orthodoxe serbe au Monténégro. La cérémonie a occasionné de nombreuses contaminations car les gens ne portaient pas de masque et embrassaient le corps du religieux décédé quelques jours plus tôt du Covid-19…

Nous reprenons la route et arrivons au niveau du Lac Skadar, dont je vous avais parlé au début de l’article. A Virpazar, nous quittons l’axe principal descendant vers la côte pour nous engager sur une (encore) très étroite route longeant ce lac. Le panorama est somptueux sur le lac et sur les montagnes enneigées de l’Albanie au loin. Mais le lieu de notre bivouac me paraît difficilement accessible car le chemin est trop pentu pour descendre sur les rives du lac. Je préfère jouer la sagesse et ne pas tenter. Demi-tour par la même très étroite route.

Nous continuons jusqu’à la côte, découvrons quelques points de vue panoramiques et observons d’étonnants reflets du soleil sur la mer.

Nous nous posons pour la nuit sur un parking dans la ville de Petrovac. Nous laissons nos enfants au camion et nous partons en amoureux découvrir le rivage de l’Adriatique que nous venons de retrouver. La ville très bétonnée n’est pas jolie mais le front de mer est agréable autour de son petit port de pêche avec ses jolies maisons en pierre, le tout dominé par le Fort Kastio.

Jeudi 24 décembre 2020 :

Nous ne trainons pas ce matin, et roulons le long de la côte en ayant pour une fois la Mer Adriatique sur notre gauche et non pas sur notre droite comme depuis bien longtemps. Non pas que nous ayons décidé de faire demi-tour car notre projet est toujours de descendre vers l’Albanie. Mais nous voulons juste aller voir deux ou trois petits villages sur la côte en direction des Bouches de Kotor.

Arrêt rapide à Sveti Stefan construit sur une petite péninsule toute mignonne. Cet ancien village de pêcheurs fortifié datant du 15ème siècle est devenu depuis un complexe hôtelier inaccessible, sauf si on est client, ou si on décide de payer 20€ par personne pour franchir l’étroit isthme qui y mène. En 1960, sous l’impulsion du président yougoslave Tito, l’île s’est métamorphosée en un village-hôtel de luxe, symbole du pays et haut lieu de villégiature pour les personnalités royales, politiques, de la mode et du cinéma. 50 ans plus tard, l’île renaît avec l’inauguration de l’un des groupes hôteliers les plus luxueux du monde. Un palace unique au monde où les ruelles moyenâgeuses remplacent les traditionnels longs couloirs des hôtels…

L’arrêt même rapide vaut néanmoins le coup car cette petite plage de sable rose avec cette presqu’île en arrière-plan est bien jolie.

La route côtière en direction du nord, nous mène à Budva, où nous arrivons encore sur un parking pas très heureux, mais ce n’est pas évident de trouver des bivouacs super sur le littoral monténégrin très urbanisé. Nous recroisons les français Laeti et Baptiste que nous avions rencontrés dans le nord de la Croatie en Istrie.

Anaïs et Victor restent au camion, à jouer en ligne à des jeux de société avec leurs petits cousins réunis en France pour le réveillon qui approche. En amoureux, nous partons visiter la cité médiévale de Budva. Le littoral de 2 km de cette station balnéaire la plus connue du Monténégro est horrible, entre constructions abandonnées, paillotes de plages défoncées, aménagements urbains en triste état, club nautique proposant de louer des bateaux à pédales et de pratiquer le jet-ski, le ski nautique, le banana boat ou encore le parachute ascensionnel, constructions anarchiques… Décidément, rien à voir avec la Croatie où tout est mignon.

Le port abrite aussi bien des yachts que des barques de pêcheurs.

La vieille ville est protégée par de solides murs vénitiens du 15ème siècle. Quelques églises, monastères, palais, et citadelle répartis autour des petites places et des ruelles étroites valent le détour.

Retour chez nous pour le réveillon. Heureusement, WhatsApp nous permet de nous sentir plus près des gens qu’on aime et qui nous manquent, surtout dans ces moments de fêtes, bien que la situation sanitaire en France implique un Noël 2020 particulier. Nous apprécions la bouteille de vin et les bons mets offerts par ma marraine avant notre départ que nous conservons pour ces moments de fête.

Vendredi 25 décembre 2020 :

Joyeux Noël !! Anaïs et Victor nous rejoignent pour la traditionnelle ouverture des cadeaux dans notre lit. Qu’on est heureux dans notre petit cocon ! Qu’on est gâté, y compris par nos enfants et par nos proches !

Le premier de notre voyage s’était déroulé dans un pays musulman, le deuxième dans un pays bouddhiste, le troisième dans un pays orthodoxe… D’ailleurs, le Noël orthodoxe se fête le 7 janvier. Mais étonnamment, la journée du 25 décembre est aussi fêtée ici.

En ce dernier jour de vacances, nous offrons à notre petit Victor, passionné de beaux bateaux et de grands yachts, un petit aller-retour à Tivat sur les Bouches de Kotor, où nous étions la semaine dernière. Il a repéré depuis que nous sommes passés, sans l’apercevoir, le plus grand super yacht à voile et moteur du monde. Il est à quai en ce moment dans cette marina pour milliardaires… Le Sailing Yacht A mesure 143 mètres de long et 25 mètres de large. Les mâts les plus hauts du monde culminent à 100 mètres de hauteur et tendent une surface de voile en fibre de carbone de plus de 3700 m²… Il appartient à un milliardaire russe ayant fait fortune dans la finance et son épouse ex-mannequin serbo-croate et chanteuse pop. Ils se sont fait construire un bateau démesuré au look impressionnant. Andreï Melnitchenko ne s’est rien refusé pour ce bateau de 417 millions d’euros : une salle d’observation sous-marine de 18m² dans la quille du bateau de 8 mètres de longueur avec trois grands hublots de 30 cm d’épaisseur, un sous-marin, un hélicoptère, une grande piscine, un aménagement en acajou, en cristal de baccarat, et en peau de raie ou d’alligator… 54 membres d’équipage pour 20 passagers maximum ! La démesure…

La marina luxueuse de Porto Montenegro abrite également de très nombreux méga yachts aux dimensions gigantesques… comme celles du Pelorus, classé parmi les plus grands yachts du monde.

Le Maritime Heritage Museum expose deux sous-marins de l’ex-Yougoslavie.

Nous roulons cette fois vers le sud du pays. Malgré les nouvelles mesures gouvernementales tombées hier, interdisant les déplacements entre les municipalités en ce jour du 25 décembre, rien ne semble entraver la circulation et nous ne voyons aucun barrage routier. Nous longeons la côte décidément trop vilaine. Le littoral monténégrin est vraiment saturé de béton, de constructions massives défigurant la côte. Pourtant, cette côte montagneuse, déchiquetée, est belle si on fait abstraction de l’urbanisation… D’immenses chantiers inachevés gâche la vue. Des panneaux publicitaires n’arrangent rien. Rien à voir avec la Croatie où tout est mignon.

La politique environnementale du pays n’arrange rien et c’est très sale. Des tonnes de déchets jonchent les fossés, les cours des rivières… Le mauvais temps n’arrange rien pour apprécier. Bon, c’est décidé, on accélère notre descente vers l’Albanie.

Une petite éclaircie sans pluie, nous permet de découvrir en chemin le village abandonné de Stari Bar. Niché sur les hauteurs à 4 km du port et de la nouvelle ville de Bar, ce village fantôme est adossé aux Mont Rumija. Appartenant à l’empire byzantin, la cité fut assiégée à plusieurs reprises, passant successivement des mains de la République de Venise et des Ottomans. La découverte de cette cité protégée par les remparts de la citadelle et un fort en hauteur valent le détour. La nature a repris ses droits au milieu des vieilles bâtisses et de quelques bâtiments en restauration. L’aqueduc qui alimentait la ville en eau depuis l’époque ottomane au 16ème siècle et détruit à la suite du tremblement de terre de 1979, fournit de nouveau de l’eau depuis une source située à 3 km.

Depuis quelques kilomètres, le son des cloches des églises se mélange à l’appel à la prière des muezzins. On adore. Le sud du pays, à l’approche de l’Albanie dominé par la religion musulmane, possède de nombreuses mosquées.

La frontière n’est plus loin et rapidement, nos passeports sont visés. Nous coupons nos téléphones car notre opérateur français ne couvre pas l’Albanie. Un nouveau pays nous ouvre ses portes, le 28ème de notre cavale.

Direction la première ville pour retirer des LEK au taux de 1€ pour 122ALL. Il nous faut aussi acheter une carte SIM pour rester connectés à Internet. Puis la première nuit se passe sur un parking de centre-ville pas très agréable mais ça dépanne, d’autant plus que dehors, il fait nuit et c’est le déluge… qui doit durer une dizaine de jours.

Point Covid-19 :

Et bien, on a bien fait d’accélérer notre descente de la Croatie vers le Monténégro. Souvenez-vous, il y a une petite quinzaine de jours, on craignait la mise en place de tests PCR pour entrer au Monténégro. Nous avions pu entrer facilement mais depuis le 24 décembre, il en faut désormais pour entrer. Une fois de plus, comme cela s’est déjà produit dans tous les pays par lesquels nous sommes passés depuis notre deuxième départ en juillet dernier, chacun en a imposé un, juste après que nous ayons pu visiter le pays. Autant c’est la Sécurité sociale qui rembourse les tests PCR en France, autant à l’étranger, c’est de sa poche entre 50 et 100€ par personne. Je vous laisse faire le calcul…

Nous avons donc pu traverser le Monténégro facilement. Les seules restrictions de circulation entre les provinces le week-end ou le 24 et 25 décembre ne nous ont pas empêchés de rouler ces jours-là.

En Albanie, pas de test PCR, pas de quarantaine, même pas de prise de température à la frontière. Un couvre-feu et la fermeture des bars et restaurants à partir de 22 heures ne devraient pas nous déranger non plus. Aucune autre restriction ne devrait nous empêcher de visiter le pays. Sauf la frontière avec la Grèce qui demeure fermée, ce qui nous obligera à passer par la Macédoine du nord, puis la Bulgarie… A MOINS QUE dans le prochain article, on vous annonce peut-être un méga changement de plan et de route. Mais chut, on ne peut encore rien vous dire… On est encore en pleine cogitation… D’ailleurs, je vous laisse pour aller faire la sieste car ça fait plusieurs nuits qu’on dort mal avec tout ce qui trotte dans nos têtes…

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