370 km parcourus du 7 au 11 novembre 2018
3542 km parcourus depuis le départ
Mercredi 7 novembre 2018 :
Agréable lever du soleil dont nous profitons encore sous la couette juste en tirant le rideau sur le Pont du 25 avril datant de 1966. Nous sommes sur les quais d’où les caravelles partaient pour les découvertes au delà des mers. Le pont du 25 avril, long de deux kilomètres, s’inspire du Golden Gate de San Francisco. Suspendu au-dessus du Tage depuis 1966, il commémore la démocratie revenue au Portugal en 1974. Le deuxième tablier en-dessous du premier a été ajouté en 1999 pour permettre la circulation ferroviaire.
Le ciel est bien bleu aujourd’hui et c’est seulement couverts d’un petit pull que nous partons tout la journée à la visite de Lisbonne.C’est en taxi Uber, moins cher que les transports en commun, que nous rejoignons le centre de la capitale. Du coup, nous demandons à être déposés au plus haut de cette ville aux 7 collines. C’est dans le Bairro do Castelo que nous faisons nos premiers pas ici. Enfin, pas tout à fait pour nous deux, car nous y étions déjà venus en amoureux en 2013. Nous allons donc aujourd’hui profiter de nouveau de Lisbonne en repassant dans les quartiers que nous avions tant aimés.
Nous déambulons autour du château de São Jorge bien caché derrière ses remparts. La vue du château ci-dessous est prise d’une autre colline.Nous sommes dans le plus ancien quartier de Lisbonne et prenons des forces autour d’un petit expresso (que nous offre Victor avec ses sous !) et d’une des spécialités, les Pastels de Nata, un délice sucré encore tiède, sorte de flanc onctueux sur une pâte feuilletée croustillante.
Nous arrivons dans l’un de plus célèbres quartier, l’Alfama, le seul quartier populaire ayant résisté au tremblement de terre de 1755. Il fut longtemps habité par les pêcheurs et par les marins et reste extrêmement populaire.Les ruelles tortueuses donnent sur des escaliers, des culs-de-sac, des passages voûtés, des cours intérieures. Un charme fou avec les maisons recouvertes d’azulejos, le linge qui sèche aux fenêtres, les balcons en fer forgé bien fleuris sur lesquels des cages enferment quelques perruches. Même les tuk-tuk promenant les touristes sont décorés d’imitation d’azulejos.
De nombreuses œuvres de street-art recouvrent de manière originale quelques murs de ce quartier pittoresque.
Du miradouro santa Lucia, superbe vue sur les toits, les nombreux clochers et sur le Tage. Dommage que d’énormes paquebots de croisière viennent si près durant quelques heures, débarquer leurs milliers de touristes. Ces bateaux monstrueux sont aussi hauts que nous qui sommes encore perchés tout en haut de l’Alfama.
Audrey part visiter avec les enfants le musée du Fado. Le Fado, c’est LA musique mélancolique du Portugal. Un casque sur les oreilles, les enfants se prennent au jeu de découvrir ces chanteurs et guitaristes. Ils apprécient particulièrement Mariza : Victor trouve même que c’est aussi bien que Johnny Hallyday ! Moi je reste attablé à un guéridon en terrasse observant la vie lisboète se dérouler devant mes yeux.
Changement de quartier, changement d’ambiance. Les rues sont à présent tracées au cordeau dans le quartier de Baixa entièrement reconstruit après le terrible séisme de 1755. Le raz de marée qui s’ensuivit termina de raser tout ce quartier, le plus bas de la ville. Les rues abritent dans des immeubles néo-classiques des belles boutiques, des banques, des bureaux et des petits commerces.
Bel arc de triomphe donnant sur la place du Commerce.De chaque côté de ce quartier, les collines montent dans les autres secteurs de la ville. L’Elevador de Santa Justa, œuvre d’un élève de M. Eiffel, permet de rejoindre les quartiers du Chiado.
Nous passons par la superbe place du Commerce, bordée d’édifices jaunes avec galeries à arcades. Elle est le siège de nombreux ministères. Belle vue sur le Tage. La place est extrêmement animée car ce soir se déroule un match à Lisbonne de Ligue des Champions, contre l’Ajax Amsterdam. Les supporters sont déjà bien en forme : d’une terrasse à l’autre, des chants sont entonnés avec énergie !
C’est au nord de ce quartier près de la Praça da Figueira que nous remplissons nos ventres dans un petit resto populaire. Pas très diététiques toutes ces fritures mais que c’est bon…
Le ventre rempli, nous pouvons donc de nouveau marcher ou plutôt grimper sur les hauteurs d’une nouvelle colline et des quartiers du Chiado et de Bairro Alto. Les façades sont usées et taguées mais l’ambiance populaire avec tous ces petits restos et bars est tout de même agréable même si c’est le soir qu’il doit y avoir plus d’ambiance. Quelques œuvres de street-art ont également envahi ce quartier populaire.
On se repose comme on peut… On a de la chance d’avoir deux beaux enfants qui marchent bien toute la journée, sans se plaindre… et pourtant on marche, on monte, on descend, on enchaîne à un rythme soutenu les visites, les entrées dans les monuments, et ils ne disent rien et au contraire apprécient et profitent les yeux et les oreilles grands ouverts sur la richesse de cette capitale.L’église Largo do Carmo a perdu son toit durant le séisme.
Nous retrouvons l’arrivée de l’ascenseur.Nous passons devant de belles boutiques et de beaux immeubles par endroit, où les lisboètes et les touristes viennent faire leurs courses dans les beaux magasins.
Jolie rencontre avec cette petite épicière qui nous aide à compléter notre repas de ce soir. Cela nous change de l’accueil pas toujours agréable dans les commerces ou les lieux très touristiques. En revanche, les portuguais croisés dans la rue sont assez souriants à notre égard.Retour en longeant les rails du funiculaire.
De retour à la Tiny, nous découvrons que le bus touristique de la ville fait un arrêt devant notre cabane pour permettre aux gens de prendre des photos.Ce même bus continue d’avancer le long du quai… avant de plonger dans le Tage ! Heureusement, il s’agit d’un bus amphibie qui poursuit tranquillement sa visite de Lisbonne, sur le fleuve ! Les enfants s’imaginent déjà leur futur véhicule idéal pour voyager, sur terre et sur mer.
Par la fenêtre ce soir, nous observons ces géants des mers repartant naviguer pour la nuit. La Tiny paraît bien minuscule à côté.
Jeudi 8 novembre 2018 :
Nous visitons aujourd’hui Bélem, quartier dans lequel nous bivouaquons depuis deux nuits sur les bords du Tage. L’immense Centre Culturel abrite entre autre le musée d’art moderne et contemporain. Nous ne le visitons pas mais déambulons autour de cette construction récente. C’est l’occasion de voir des œuvres exposées de Dubuffet (Peintre sculpteur français du 20ème siècle, 1er théoricien de l’art brut) et de Niki de Saint-Phalle (artiste peintre sculpteur française ayant travaillé avec Jean Tinguely pour réaliser la fontaine Stravinsky à Paris).
Puis nous arrivons près du majestueux Mosteiro dos Jerónimos (monastère des Hiéronymites), classé au Patrimoine mondial par l’Unesco.Afin d’éviter la longue file d’attente sous la pluie, nous allons acheter nos billets au Musée National d’archéologie (billets communs avec le monastère) logé dans une l’aile gauche du bâtiment qui servait de dortoir. La muséographie est très intéressante et présente des objets de la préhistoire à l’époque médiévale. Les enfants s’intéressent d’autant plus à l’exposition qu’ils peuvent toucher certaines pièces et utiliser de nombreux écrans tactiles interactifs.
Magnifique collection de bijoux et d’orfèvrerie de l’âge du bronze et de l’âge du fer. Victor est très fier de nous dire que lui aussi, il a dans sa collection personnelle des pièces romaines en argent offertes par son tonton Armel.Victor, passionné par l’Histoire égyptienne, est très heureux de voir qu’une partie du musée est consacrée à une exposition de 500 pièces étalées sur 5000 ans d’Histoire allant de la Préhistoire (-6000 – 3000 av JC) à la période Copte (395 – 642). Présentation d’objets du quotidien et des rites et pratiques funéraires.
Nous sortons de cet intéressant musée, sous un grand ciel bleu. La pause déjeuner fait que tous les touristes sont partis au restaurant. Nous nous empressons donc de visiter le Monastère qui reste l’un des plus beaux souvenirs de visite lors de notre précédent voyage à Lisbonne en 2013.Ce bâtiment a résisté miraculeusement au tremblement de terre de 1755. La construction a été décidée en 1496 et a été permise grâce aux nombreuses richesses ramenées des Indes par Vasco de Gama, mais a duré un siècle. Le cloître datant du 16ème siècle est l’un des plus riches du monde de par son exubérance d’ornementations et détails de sculpture.
Un mélange richement et finement travaillé de végétal, de religieux et de décors royaux décore les arcs, les balustrades, les colonnes, les gargouilles, les fenêtres et les portes.
Les ombres du soleil au zénith renforcent la beauté des lieux quasiment vidés des touristes.
Les murs du réfectoire sont tapissés d’azulejos du 18ème siècle.Nous laissons les enfants, agenouillés, se confesser quelques heures.Nous profitons de visiter l’église, chef d’œuvre de l’art manuélin, comparable au monastère de Tomar (article précédent). Le portail et les fenêtres sont un foisonnement de décors végétaux et de niches garnies de statues. Par chance, un grand ciel bleu illumine la façade sud.
La nef intérieure est impressionnante, sa voûte est soutenue par de fins piliers octogonaux très richement sculptés, ce qui allait à l’encontre des autres constructions de la même époque en Europe.
Les vitraux sont également remarquables de par leurs dimensions, leurs décors et leurs couleurs.Vasco de Gama repose dans un tombeau à l’entrée de l’église.
Une fois de plus, nous avons été séduits par ce monument glorifiant l’âge des Découvertes. En rentrant à notre Tiny, nous repassons de jour devant le Monument des Découvertes, représentant tous les grands personnages de l’histoire portugaise liés aux découvertes maritimes. Je vous l’avais déjà présenté dans notre précédent article lors de notre arrivée nocturne à Lisbonne.
Nous quittons cette superbe ville qui nous a laissés de nouveau sous le charme. Nous empruntons le pont Vasco de Gama, une prouesse technique inauguré pour l’expo universelle de Lisbonne et pour le 500ème anniversaire de la découverte de la route maritime vers les Indes par le navigateur éponyme. Il mesure 13 km dont 8 sont construits au-dessus de l’eau. Mais sa longueur en fait le deuxième plus long pont routier d’Europe après celui de la Crimée, et le 27ème plus long au monde.
Voici une photo prise en 2013 alors que nous décollions en avion.L’ouvrage, impressionnant, traverse l’estuaire du Tage. Capable de résister à un séisme plus de 4 fois supérieur à celui de 1755 et des vents à 250km/h. Ses fondations s’enfoncent de près de 100 mètres sous le niveau de l’eau. Sa longueur fait que le rayon de courbure de la Terre a dû être pris en compte lors de sa construction, sans quoi une erreur d’un mètre serait apparue au bout de l’ouvrage.
Depuis ce pont, nous passons devant le Parc des Nations, qui avait accueilli l’Expo Universelle de 1998.Au loin, le Pont suspendu du 25 avril qui avant 1998 était le seul pour traverser le Tage.Nous sortons facilement de la capitale et faisons le plein de nos nouvelles bouteilles de gaz remplissables au GPL à la station-service, ce qui est très facile et surtout très économique. Plus de manutention ni de recherche d’usine de remplissage de bouteilles de gaz comme nous faisions en Amérique du Sud.
Nous roulons durant deux heures mais le temps passe et c’est dans la nuit noire que nous devons faire les quatre derniers kilomètres de piste remplie de trous pour arriver sur le parking du site mégalithique que nous visiterons demain. Ambiance très calme ce soir. Nous dormons loin de tout après ces dernières nuits passées à Lisbonne, bercés par les vagues de l’estuaire du Tage mais également les bruits d’une capitale, ses trains de banlieue qui passent, ses avions qui décollent, les paquebots actionnant leur corne de brume en sortant de l’estuaire… Le ciel nous permet de profiter de son incroyable voûte céleste. Il fait trop nuit pour découvrir notre environnement. On verra demain.
Vendredi 9 novembre 2018 :
Et bien je confirme, l’environnement est superbe. Aucun bruit n’est venu perturbé notre sommeil cette nuit à part une vache au petit matin certainement interpellée et gênée par la présence inhabituelle d’une tiny house près de son enclos.
De bon matin, avant de faire l’école, et alors que les rayons du soleil éclairent cette nouvelle journée, nous partons visiter le site mégalithique de cromlech d’Os Almendres vieux de -6000 à -4000 avant notre ère. Ce n’est effectivement pas très précis… mais il s’agirait de l’un des plus anciens au monde. 92 pierres elliptiques ont été dressées ici en dessinant un ovale. Ce serait un sanctuaire voué au culte du Soleil. Selon des spécialistes, il s’agirait d’un calendrier destiné à observer le mouvement des astres. C’est l’un des plus importants Cromlech de toute la péninsule ibérique.
Nous sommes les premiers visiteurs. Ce site est magique, entouré d’une végétation de chênes-liège et d’oliviers. Les jeux d’ombres sur ces pierres du Néolithique en ce petit matin sont superbes.
Un peu plus loin, nous voyons le grand menhir d’Almendres, datant du milieu du Néolithique. Il est fièrement dressé au milieu de superbes oliveraies. Son alignement avec le cercle mégalithique vu précédemment indique la direction du lever du soleil au solstice d’été.Nous poursuivons quelques kilomètres plus loin par le site de Anta Grande Do Zambujeiro. Cette région autour d’Evora est riche de 150 sites mégalithiques. Nous décidons donc d’y accorder notre journée, histoire de changer des superbes couvents et monastères recouverts d’azulejos…Il s’agit ici du plus grand dolmen du Portugal. Il a un passage d’entrée de 14 mètres menant à une salle bâtie avec d’énormes pierres verticales de plus de 6 mètres de hauteur. Construit il y a 6000 ans, on y enterrait selon des rites les personnes entourées d’objets comme des poteries ou des pierres polies. le site n’est cependant pas très bien entretenu et le dolmen est protégé par un tas de tôles rouillées.
Nous traversons des hectares de plantation de chênes-liège, plantation typique du climat méditerranéen. Voici un petit mot sur cet arbre, provenant de chez Wikipédia : « Il est exploité pour son écorce qui fournit le liège. Une forêt de chênes-liège s’appelle une suberaie. Cet arbre, qui peut vivre 150 à 200 ans, voire 800 ans et atteindre 20 à 25 m de haut. L’écorce épaisse, isolante et crevassée peut atteindre 25 cm d’épaisseur. Le liège produit directement par l’arbre est le « liège mâle », crevassé et de moindre qualité ; on doit l’enlever, c’est l’opération de « démasclage » qui se fait dès que le tronc atteint 70 cm de circonférence. Le nouveau liège qui se forme est le « liège femelle » ou « de reproduction », que l’on lève tous les 9 à 15 ans (selon les régions), quand l’épaisseur voulue est atteinte, environ 3 cm. Le prélèvement de l’écorce s’effectue la première fois lorsque l’arbre atteint l’âge de 25 ans. Le temps de reconstituer une nouvelle assise de liège (tous les 9 à 10 ans), et on le découpe à nouveau, toujours en juillet et août, quand l’arbre est en sève. L’écorce s’exploite sur le tronc et les principales branches, en fonction de la circonférence du chêne-liège. Le liège est un produit de faible densité, bon isolant thermique, acoustique et vibratoire, et résistant à l’eau. Le liège femelle sert traditionnellement à fabriquer des bouchons alors que le liège mâle peut être concassé en granulés et transformé en panneaux d’isolation. Quatre pays, le Portugal, l’Espagne, l’Algérie et le Maroc représentent 91 % de la suberaie mondiale ». 54% de la production mondiale vient du Portugal. Et 76% de la production portugaise provient de cette région de l’Alentejo où nous nous situons. Les troncs rouges-sang, où le démasclage vient d’être réalisé, sont juste magnifiques avec leurs branches recouvertes de lichens. Ils poussent fièrement sur ce tapis d’herbes vertes et sous ce ciel aujourd’hui grisâtre.
Sur les photos suivantes, on voit bien les différentes coupes de liège.
Mais le chêne-liège est aussi un bois dense, très dur qui fait un excellent bois de chauffage. Je m’empresse donc, avec mon fils, de couper quelques chutes de bois mort pour faire du stock !Nos premiers kilomètres sur pistes et chemins boueux menant à ces différents sites mégalithiques se passent bien et notre Tiny se comporte très bien.Encore un peu plus loin, nous visitons l’étonnant dolmen-chapelle de São Brissos. Cette petite chapelle a été construite à partir d’un dolmen.
Nous avons la chance ensuite d’avoir une visite guidée et privée dans la grotte d’Escoural. Un sympathique guide nous fait découvrir ce site découvert en 1963 où il reste quelques rares vestiges de peintures et gravures réalisées voici 15000 à 20000 ans par nos ancêtres.
Route vers Evora que nous visiterons demain.
Samedi 10 novembre 2018 :
La pluie est annoncée pour cet après-midi. Aussi, nous décidons d’aller visiter la jolie ville d’Evora, ceinturée de murailles, et également classée par l’Unesco au Patrimoine mondial. Elle se développa sous les romains et prospéra durant le Moyen Age comme foyer d’enseignement et centre artistique. Elle fut une résidence appréciée des monarques jusqu’à l’annexion du Portugal par l’Espagne en 1580. Son influence diminua encore après la fermeture de son université jésuite au 18ème siècle. Evora a donc été modelée par 2000 ans d’Histoire.
A l’heure où nous sortons, la ville se réveille à peine et les rares touristes n’osent pas encore affronter le crachin humide de ce matin. La cité est bien agréable, malgré quelques façades, blanchies à la chaux mais un peu défraîchies.
De nombreux palais furent construits durant l’âge d’or. Jolis balcons en ferronnerie et fenêtres bien ornementées. Le granit et le marbre font leur apparition dans cette région.
Mes deux princesses.
La cathédrale, ressemblant à une forteresse, a été commencée en 1186. Étonnement, ces deux tours ne sont pas symétriques. L’une d’elles a sa tourelle couronnée d’un cône bleu.
Un étonnant temple romain, le Temple de Diane, construit au 2ème ou au 3ème siècle faisait partie du Forum, centre religieux, politico-administratif, judiciaire et commercial de la ville avant d’avoir par la suite servi successivement d’arsenal, de théâtre et d’abattoir. Il possède encore ses chapiteaux de style corinthien. Il reste bien préservé car ses colonnes furent englobées au Moyen Age dans les murs d’une forteresse et seulement redécouvertes au 19ème siècle.
Le couvent dos Lóios est un monastère du 15ème siècle abritant aujourd’hui un luxueux hôtel. Architecture de style gothico-manuélo-mudéjar.
Les murailles sont bâties sur les fondations des murailles romaines.Nous adorons la visite de l’université, inaugurée en 1559. Elle ferma ses portes 200 ans plus tard suite au bannissement des jésuites. Mais les étudiants ont réintégré depuis 1973 ce magnifique site réparti autour d’un joli cloître de style Renaissance italienne dont les soubassements sont recouverts de superbes fresques d’azulejos.
Nous déambulons autour des étudiants dans cet édifice. Dans les salles de classe, les azulejos représentent des scènes en lien avec la discipline enseignée. Les jolies chairs en bois et marbre ont laissé leur place à des vidéos projecteurs et des écrans blancs. A sa fondation seules les disciplines de Philosophie, Ethique, Théologie Spéculative, Rhétorique, Grammaire et les Humanités étaient enseignées. Les Maths, la Géo, la Physique et l’Architecture ont été introduites plus tard.
Nous profitons de la cafét’ au milieu des étudiants, pour boire un café dans cet ancien réfectoire, sur une table recouverte de marbre. Nostalgie des moments passés sur les bancs de la cafét’ de la fac avec Audrey il y a 20 ans ?La bibliothèque est magnifique.La chapelle baroque du 18ème siècle abrite aujourd’hui la salle des Actes et est utilisée pour les cérémonies de remise de diplômes.Voilà pour cette passionnante visite, le clou de notre visite à Evora.
Le jardin public d’Evora abrite les restes du grandiose Palácio de Dom Manuel.
Petite pause gourmande avant de rentrer car il est l’heure d’aller à l’école !Route toujours plus au sud vers la ville de Beja, où nous avons rendez-vous avec nos amis Annie et Stéphane Marais, nos voisins habitant à quelques kilomètres de chez nous en Charente Maritime. Je vous en ai parlé au début de ce blog : ce sont eux qui nous ont communiqué leur passion contagieuse du voyage. Voilà une dizaine d’années, Audrey achetait leur livre sur leur tour du monde réalisé durant 4 ans en camping-car avec leurs 3 enfants et leur chien. Aussitôt, contaminée par ce virus qu’attrapent les voyageurs, elle me disait qu’elle aussi voulait faire ça ! C’était juste avant de rencontrer d’autres familles comme les Espacla ou les Sanagustin qui n’ont fait que confirmer que notre rêve naissant était réalisable… Merci les amis ! Ce sont aussi les Marais qui tiennent une super boutique « Des Livres, des auteurs » dans le charmant village de Brouage en Charente Maritime où ils vendent des livres régionaux ainsi qu’une super sélection de récits de voyageurs ! N’hésitez pas à y faire un tour ! Ce sont enfin eux qui organisent l’immanquable Festival des Aventuriers à Tonnay Charente chaque année au début du mois d’octobre. Ne le manquez pas non plus, vous passerez un incroyable week-end entourés de voyageurs et d’aventuriers présentant leur périple… Annie et Stéphane sont les précurseurs des voyageurs en famille en camping-car autour du monde. Ils ont réalisé leur premier voyage en 1999 et font partie des voyageurs que tout le monde connaît ! Nous sommes fiers et heureux de partager notre premier bivouac avec eux !Leur camping-car affiche fièrement quelques centaines de milliers de kilomètres au compteur mais est toujours vaillant pour les mener se promener !
« Il a fière allure du haut de ses 290 000 km de routes et de pistes parcourues à travers le monde. Les autocollants scotchés derrière, témoins des aventures passées, sont brûlés ou pis encore, tombés de fatigue. Son revêtement meurtri par les agressions de la météo et ses fenêtres assiégées par une mousse trop verte lui confèrent un air de baroudeur hors du commun. » écrit Stéphane dans son dernier ouvrage « Pèlerinage(s) » en vente ici sur leur site. Je vous le recommande…
Dimanche 11 novembre 2018 :
Avec nos compagnons de bivouac, nous partons nous perdre dans le labyrinthe tortueux des ruelles de la jolie Beja. La vieille ville, protégée par ses remparts, est bien calme en ce petit matin ensoleillé. Les maisons aux façades usées et défraîchies alternent avec de riches demeures restaurées. Une agréable atmosphère se dégage de ce patrimoine historique.
Nous commençons la visite par le donjon du château, un des plus beaux exemples d’architecture militaire du Moyen-Âge portugais. L’édifice est entièrement construit en marbre !
Haut de 40 mètres, nous atteignons son sommet après avoir gravi près de 200 marches. C’est le plus haut de la péninsule Ibérique. Nous pouvons apprécier la vue panoramique sur l’immense plaine fertile alentour de cette région de l’Alentejo. La culture du blé (mais aussi des olives et du liège) en fait une des richesses de la région.
Anaïs et Victor restent toujours aussi complices et passent des heures à se donner la main et à jouer calmement ensemble. Je suis fier d’eux.
Nous atteignons le musée régional Rainha Dona Leonor installé dans le couvent de Notre-Dame da Conceição. Mélange architectural très étonnant. Le portail gothique possède des fenêtres manuélines.
Nous y pénétrons par une incroyable chapelle baroque décorée d’orfèvrerie religieuse. Impressionnant autel en marqueterie de marbre.
Puis un étonnant cloître aux vieux azulejos du 16ème siècle. D’autres ont des motifs géométriques que nous n’avions pas vus jusqu’à présent.
La salle capitulaire est recouverte de carreaux de faïence hispano-arabes.
Nous arrivons au couvent de São Francisco du 13ème siècle abritant un luxueux hôtel que nous visitons.Retour au bivouac par les ruelles pleines de charme.
Nous quittons à regrets nos amis, Annie et Stéphane, en nous donnant rendez-vous à leur Festival des Aventuriers en 2021 !
Route vers… le sud, toujours vers le sud en espérant bien trouver un peu plus de soleil et moins d’humidité. Les derniers jours sont en effet bien arrosés mais le soleil est promis pour demain et les prochains jours. Les kilomètres défilent. La fatigue, la nuit tombante et l’asphalte troué, m’incitent avec prudence à trouver un bivouac plus près de l’endroit que nous avions initialement envisagé, d’autant plus qu’une petite route de montagne à travers la Sierra de Monchique nous attend dans quelques kilomètres.
Nous trouvons refuge sur le minuscule parking du cimetière de Santanna de Serra. Je m’empresse d’entrer dans le cimetière pour voir si je pourrais y trouver un robinet pour remplir mes 200 litres de réservoirs d’eau demain matin. Bingo… Chose étonnante, plusieurs tombes sont éclairées par une bougie que les familles sont venues allumer à la tombée de la nuit.
Tout s’annonce calme pour ce bivouac mise à part la cloche de l’église qui sonne chaque quart d’heure. Et puis, le bruit de moteur des rares voitures qui passent et qui ralentissent certainement pour observer la Tiny House…
Merci à vous toutes et à vous tous d’être de plus en plus nombreux à nous rejoindre et à nous suivre. Merci pour tous vos petits messages sympathiques qui nous font très plaisir, par mail, par WhatsApp, Messenger, FB ou bien Insta… Merci à ma grande sœur adorée, Christelle qui nous sert de correctrice à ce blog !
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