1215 km parcourus du 7 au 12 septembre 2019
35 154 km parcourus depuis le départ
Samedi 7 septembre 2019 :
Nous quittons Pékin, tôt le matin, toujours en convoi de 8 véhicules, accompagnés de Xia et Liu, nos deux guides chinois parlant bien français. L’étape du jour dépasse une nouvelle fois les 300 km. C’est beaucoup en camion et surtout en convoi mais finalement, ces étapes se passent assez bien. En partant le matin de bonne heure, nous arrivons sur les sites touristiques en tout début d’après-midi, ce qui nous laisse du temps ensuite pour visiter.
Les montagnes arrivent mais la route est toujours aussi droite. Les chinois ne s’embêtent pas avec les reliefs et percent les montagnes de tunnels et franchissent les vallées par de hauts viaducs.
Lors d’une petite pause, Bruno d’On perd pas le sud, continue à travailler tout en voyageant. Il est humoriste et animateur radio pour France Bleu Provence et enregistre régulièrement des chroniques. Il nous met à contribution pour celle-ci. Je vous laisse l’écouter. Ça dure 2 minutes et c’est bien sympathique.
Nous arrivons dans la province du Shanxi, à Wutaishan, à 1700 mètres d’altitude au cœur de paysages magnifiques. La montagne Bei Heng est le premier des quatre monts sacrés du bouddhisme en Chine où de nombreux pèlerins se rendent pour honorer Manjusri, l’une des figures centrales du Lamaïsme, un Bodhisattva qui incarne la sagesse. Le site a été inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Wutaishan signifie « montagne aux cinq pics ». En effet, le mont est composé de pentes vertigineuses et de cinq pics dénudés dont le sommet est assez plat.
Dans cette vallée alpine se trouve le village de Taihuai. Nous nous posons dans ce petit village monastique principalement peuplé de moines, de lamas et de pèlerins. On y dénombre seulement 2000 âmes constituées de 4 ethnies : les Han, les Mongols, les Tibétains et les Tujia.
Sous la dynastie Tang, le premier empereur Han fit construire le premier temple du Mont Wutai, en l’an 68. Wutaishan contient par la suite 350 temples et monastères dont un grand nombre ont aujourd’hui disparu. 41 édifices religieux (contenant 500 statues) sont encore debout. L’endroit est magnifique avec tous ces monastères répartis sur cette montagne aux cinq plateaux.
Nous partons à la découverte de quelques-uns de ces temples et monastères de confessions bouddhiques Han et Tibétains (principalement Vajrayāna). Des pratiquants de toutes les confessions bouddhiques venus de toute l’Asie y pratiquent des pèlerinages. L’endroit est du coup assez touristique mais nous sommes les seuls européens. Du coup, nous sommes dévisagés et observés par les asiatiques que nous croisons. Ils nous prennent en photo. Mais ils ne parlent quasiment pas anglais. Par conéquent, la communication est difficile, mais les échanges de sourires sont agréables.
L’un des passants rigole en voyant que nous avons deux grands enfants, nous faisons le rapprochement avec la politique de l’enfant unique qui n’a été abolie en Chine qu’en 2015. Destinée à éviter la surpopulation du pays, elle pénalisait les parents de plus d’un enfant, et impliquait la réalisation d’avortements et de stérilisations par la force. Ils n’ont donc pas encore l’habitude de voir des grandes familles ! Aujourd’hui, la politique fixe le nombre maximal d’enfants à deux par famille.
De nombreux pèlerins et moines se prosternent entre les édifices religieux. Ils sont équipés pour certains de genouillères.
Le premier temple que nous voyons sans pouvoir y entrer est le Yuan Zhao Si. Sa façade est magnifique.
Le Temple Xian Tong Si est le plus vieux et le plus grand temple du Mont. C’est le deuxième plus ancien temple bouddhiste de Chine. Une centaine de moines y vivent encore.
Parmi les 400 pièces de cet immense temple, le pavillon de bronze, permet d’admirer une statue en bronze de Manjusri aux 1 000 bols d’aumône ainsi que 10 000 figurines de bronze gardant la relique. Cinq stupas également en bronze sont édifiés sur la terrasse.
De nombreuses offrandes sont déposées par les pèlerins. On y trouve de tout dont des pyramides de canettes de Red Bull.
Le temple Wu Ye Miao est tout aussi impressionnant à voir avec tous ces moines et ces fidèles.
Parmi les temples de Wutaishan, le principal temple et symbole du Mont est le temple Tayuan construit au 13ème siècle. Il domine l’horizon du village avec son grand Dagoba blanc coiffé de ses 200 clochettes. Cette pagode de style tibétain est en fait un stupa de 56 mètres de hauteur. Les pèlerins se prosternent devant lui et tournent autour de lui en faisant tourner les moulins à prières et en murmurant des prières.
Les moines occupent les lieux et se promènent, prient, chantent, font tourner des petits moulins à prières, font brûler de l’encens.
Nous voyons les cellules dans lesquelles vivent les moines (adultes et enfants). Également les cuisines où ils pouvaient faire à manger pour 2000 moines dans ces chaudrons énormes.
Le temple Pusading est le temple le plus complet du Mont Wutai. Nous y accédons par un escalier de 108 marches. Ancienne demeure de la secte tibétaine des Bonnets Jaunes, il fit ensuite parti des temples de la famille impériale. Il est vite devenu le lieu de culte du bouddha Manjusri. Il est situé en haut du pic Lingjiu et a été fondé au 5ème siècle. La cour principale est cernée de bâtiments aux toits superbes de couleur jaune-orange et jade.
Retour sur le parking après avoir acheté à manger dans la rue. Nous profitons d’une belle vue sur les monuments éclairés.
Dimanche 8 septembre 2019 :
Audrey sort faire deux petites courses au magasin mais au moment de payer, la commerçante n’accepte pas d’être réglée en argent liquide mais seulement avec le téléphone. Hors, en tant qu’étrangers, il nous est impossible de payer ainsi. Un autre client, revenant d’une nuit de pèlerinage du haut de la montagne, propose à Audrey de payer à sa place avec son téléphone. Puis il refuse qu’Audrey le rembourse. Il est très heureux de nous offrir cela. Nous l’accueillons quelques instants dans la Tiny. Il a des étoiles dans les yeux.
Ce système de paiement est certainement très pratique pour les chinois mais compliqué pour nous en tant qu’étrangers. Il faut absolument tout payer en liquide mais encore faut-il que le commerçant l’accepte ou ait la monnaie. Même les petits commerçants de rue ont un flash code que les clients photographient. Nous avons même vu dans la rue d’une grande ville un mendiant allongé par terre au milieu de la foule qui au lieu de récolter quelques pièces de monnaie avait affiché son flash code dans sa casquette posée au sol.
Avant de quitter la vallée, dès 7h30 du matin, nous grimpons déjà profiter d’un dernier temple, celui de Nanshan dédié au Taoïsme et au Bouddhisme. De magnifiques sculptures en pierre ornent les rambardes. Mais nous sommes pris par le temps car le reste du groupe nous attend. Dommage, nous y serions bien restés davantage.
Route vers la ville historique de Pingyao, également classée à l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’humanité. Depuis plus de 6 siècles, elle est à l’abri de ses hauts remparts percés de 6 portes et protégés par 72 tours de guet et longs de 6,5 km.
La ville fut la capitale financière de la Chine de 1824 jusqu’au début du 20ème siècle. Sous la dynastie Qing, de nombreuses banques s’y sont développées. Les transferts d’argent interbancaires y ont été créés. Des escortes ont également été formées aux arts martiaux chinois pour accompagner les transports de fonds. C’est à ce moment que de nobles demeures, les silheyuan, se sont construites les unes collées aux autres dans tout son centre. 3800 demeures historiques sont recensées, 400 étant restées intactes et complètes.
Les toitures en pierres sont superbes.
De même que les nombreuses sculptures.
Sans prendre le ticket assez onéreux nous donnant l’accès aux plus belles maisons, nous arrivons quand-même à entrer dans quelques-unes de ces demeures transformées en magasins ou en hôtels restaurants. Elles sont organisées autour d’étroits patios rectangulaires. La décoration est très riche : rampes et fenêtres ciselées, poutres sculptées et peintes…
Mais nous apprécions de quitter ces rues très touristiques pour aller vers des quartiers plus authentiques. Les demeures d’architecture traditionnelle sont moins restaurées. Au lieu d’être destinées au tourisme, on y voit vivre les habitants, on y voit des petites épiceries, des temples…
Nous faisons notre première expérience de passage chez le pédicure, mais un pédicure un peu particulier, nommé Garra rufa. C’est un Fish pédicure ! un Poisson-docteur ou Poisson-chirurgien d’eau douce. Nous plongeons nos pieds dans un bassin rempli de ces petits poissons et nous nous laissons chatouiller pendant près d’une heure. Les poissons, qui n’ont pas de dents, avec leur bouche en forme de ventouse appliquent de délicates succions pour se nourrir des peaux mortes. Nous en ressortons avec une peau aussi douce qu’Ethan, dernier nouveau-né de la famille, qui fête ses 4 jours aujourd’hui.
Retour sur le bivouac où s’organise comme régulièrement le soir une petite réunion de groupe avec nos deux guides pour faire le point sur le trajet et caler différentes petites choses. La vie en groupe s’organise et nous apprenons à nous connaître. Ce n’est pas évident car, outre la différence de véhicules, nous avons également chacun des rythmes différents, des caractères différents, des centres d’intérêts, des envies différentes et des budgets différents. Nous faisons au mieux pour que chacun y trouve son compte.
Lundi 9 septembre 2019 :
Réveil de bonne heure dû au bruit de la ville mais aussi à celui des sportifs matinaux accompagnant de musique leurs gestes et mouvements surprenants. Certains jouent au Jiànzi (ou Plumfoot), un sport d’origine asiatique, qui consiste à garder en l’air un volant en utilisant les pieds.
Nous roulons vers la région de Xi’an. Grosse journée de liaison assez fatigante. Les enfants arrivent à faire école en roulant. Puis des échanges d’enfants se font entre les différents véhicules.
En fin de journée, un accrochage de l’un d’entre nous avec deux autres véhicules se solde par un arrangement à l’amiable. Il n’existe pas d’assurance à l’étranger qui couvre les dommages matériels.
Nous bivouaquons sur le parking de notre belle visite de demain.
Mardi 10 septembre 2019 :
Dès 7h30, nous sommes parmi les premiers touristes à nous présenter devant les portes nous donnant l’accès à l’une des principales visites touristiques de la Chine, l’Armée de terre cuite aussi classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. C’est un ensemble de près de 8000 soldats en terre cuite, 130 chars tirés par 520 chevaux, auxquels il faut rajouter les 150 chevaux montés par des cavaliers. Ils représentent les troupes de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine. Elles ont été enterrées dans les fosses de son mausolée en 210 av. J.-C. Cette « armée enterrée », était destinée à protéger l’empereur défunt. Elle monte la garde à l’est de sa tombe. Les travaux du mausolée commencent en 246 av. J.-C., lorsque le futur empereur devient roi de Qin à l’âge de 13 ans. Mais le mausolée est toujours fermé et n’a jamais été fouillé et on ne sait pas si ses richesses ont été pillées ou pas.
L’Armée de terre cuite découverte en 1974 par des agriculteurs en train de creuser un puits, n’est qu’un des éléments d’une immense nécropole car la taille totale est estimée à 98 km².
La fosse n°1, qui fait 230 mètres de long et 62 mètres de large, renferme au total plus de 6000 statues. C’est là où se trouve la plus grande partie de l’armée. Elle est divisée en 11 corridors d’à peu près 3 mètres de large, qui sont pavés de petites briques.
À l’époque de leur construction, chacun de ces corridors était recouvert d’un toit en bois, soutenu par de grandes poutres et de gros piliers. Une fois achevés, les plafonds en bois étaient recouverts de nattes de roseaux et de couches d’argile pour assurer leur étanchéité et surélevés en rajoutant de la terre pour se retrouver 2 à 3 mètres au-dessus du niveau du sol environnant.
Certaines des statues présentent des traces d’incendie et l’on a trouvé à côté d’elles des restes de toits brûlés. Ceci, couplé à l’absence des restes des armes de ces statues, laisse penser aux archéologues que le site a été pillé puis incendié par les troupes de Xiang Yu, ce qui a provoqué l’effondrement des toits des corridors et la destruction des statues de terre cuite. En effet, l’armée a été réduite à l’état de débris et les soldats que l’on peut voir à l’heure actuelle ont été restaurés à partir des fragments trouvés sur place.
En plus des soldats, on trouve dans ces fosses des statues de civils, dont des membres de l’administration, des acrobates et des musiciens. Leur taille varie suivant leur grade au sein de cette armée, celles représentant les généraux étant les plus grandes. Les chevaux tiraient des chars en bois aujourd’hui disparus.
Toutes les statues de terre cuite ont été fabriquées à l’échelle 1, soit grandeur nature. Les soldats mesurent entre 1,75m et 1,96m. Leur taille, leur uniforme, et leur coupe de cheveux changent en fonction de leur rang au sein de l’armée et même si, au premier abord, chaque visage est différent, les chercheurs ont fini par identifier 10 visages types qui ont été réutilisés, avec des variantes, pour toute l’armée. Les têtes, bras, jambes et torses ont été fabriqués séparément, puis assemblés et scellés ensemble.
Les soldats de terre cuite sont regroupés dans différentes familles ou types : les fantassins en armure, ceux sans armure, les cavaliers avec une coiffe en tissu, les conducteurs de char de guerre avec un casque et une armure lourde, les porteurs de lance embarqués dans les chars de guerre, les archers et arbalétriers à genoux en train de viser et enfin ceux qui sont debout et ne visent pas. À ces soldats, il faut ajouter les généraux et autres officiers et sous-officiers. Il existe cependant de nombreuses variations dans les uniformes qui ne sont pas liées au rang des soldats. Par exemple, certains peuvent porter des protège-tibias tandis que d’autres n’en ont pas ; ils peuvent porter des pantalons soit longs, soit courts, dont certains peuvent être rembourrés. Pour ceux qui en portent, les armures varient selon le grade, la fonction et la position dans la formation.
À l’époque de leur fabrication, les statues étaient peintes de couleurs vives : rose, rouge, vert, bleu, noir, brun, blanc et lilas. Ces couleurs, à base de pigments naturels, étaient recouvertes d’une couche de laque protectrice et des détails spécifiques avaient été rajoutés à chaque visage pour rendre chaque statue la plus réaliste possible. Mais, avec le temps, les couleurs ont presque entièrement disparu et les traces restantes ont perdu leur éclat originel. Lors des premières fouilles, les surfaces peintes présentes sur certains personnages en terre cuite ont commencé à s’écailler et à pâlir. La laque couvrant ces peintures peut se décoller en copeaux en quinze secondes, une fois exposée à l’air sec de Xi’an et peut s’écailler en seulement quatre minutes.
La plupart des statues étaient équipées de véritables armes, arbalètes, épées, lances, boucliers, flèches… Mais la plupart des armes originales ont été pillées peu après la création de l’armée ou ont pourri sur place. Certaines de ces armes, comme les épées, étaient recouvertes d’une couche de dioxyde de chrome, qui les a préservées de la rouille pendant 2000 ans. Nous en voyons exposées au musée du site.
Cette armée enterrée vieille de 22 siècles est l’un des plus grands chantiers archéologiques du 20ème siècle. Nous voyons d’ailleurs des scientifiques encore en train de fouiller ce chantier qui dura 36 ans à construire et qui mobilisa 700 000 personnes. Mais il y a encore du travail car seulement 1000 soldats ont été déterrés sur le nombre total estimé à 8000.
Dans la fosse n° 2 se trouvent des cavaliers, des fantassins et des chars de guerre, l’ensemble devant représenter une garde. 1300 soldats ont été découverts ici. Un seul exposé au musée a été retrouvé intact. Il s’agit d’un archer agenouillé.
Nous pouvons également voir de près trois autres statues et admirer les détails comme par exemple des semelles antidérapantes.
La fosse n°3 représente le quartier général de l’armée, avec ses officiers de haut rang et un char de guerre. Une soixantaine de soldats ont été exhumés de cette fosse.
La fosse n°4 est vide, ses travaux ayant peut-être été interrompus par la mort subite à 49 ans de Qin Shi Huang.
Nous ressortons émerveillés de cette visite avant de prendre la route vers le centre-ville de Xi’an à une quarantaine de kilomètres. Mais au moment de partir, c’est le gros camion jaune des Hakuna Matata qui a un problème de freins. Nous leur donnons un petit coup de main mais ils doivent rester là en attendant un mécano.
Arrivés à Xi’an, nous enfilons les vêtements de pluie et partons profiter de la fin d’après-midi pour découvrir cette ville qui a été la capitale de plusieurs dynasties et le point de départ de la Route de la Soie. Nous y entrons en traversant ses puissantes murailles et arrivons après avoir parcouru quelques stations en métro à la Tour de la Cloche, une imposante construction du 14ème siècle.
Nous arrivons dans le quartier Hui. Les Hui sont une ethnie musulmane chinoise. Grands marchands, ils sont installés depuis longtemps en Chine et à Xi’an où démarrait l’antique route de la Soie. La rue principale est bordée de superbes bâtisses dont les rez-de-chaussée sont tous occupés par des snacks de rue.
L’ambiance est très populaire et très agréable. Nous passons de stand en stand et nous testons différents plats. Tous ne sont pas une réussite mais dans l’ensemble nous nous régalons, même si c’est parfois très épicé.
Retour nocturne en passant devant la Tour du Tambour, sœur jumelle de la Tour de la Cloche.
Mercredi 11 septembre 2019 :
Une nouvelle fois, le réveil est matinal et dès 7h20, nous sommes déjà dans le métro de cette grande ville de 6,5 millions d’habitants. Nous sommes, encore une fois parmi les premiers à entrer sur le site de la forêt de stèles. C’est un musée d’histoire rassemblant 3000 stèles et des sculptures de pierre principalement bouddhistes. Le musée est installé sur un site qui fut un temple confucianiste du 11ème siècle.
La forêt de stèles a commencé à exister avec deux groupes de stèles gravées pendant la dynastie Tang et présentées au Temple de Confucius de Chang’an. La plus ancienne date de 175 (dynastie des Han orientaux). En 904, une armée rebelle a saccagé Chang’an et les deux stèles ont été évacuées vers l’intérieur de la ville. En 962, elles ont été replacées dans le Temple de Confucius alors restauré. Pendant la dynastie Song (1087), une salle spéciale a été construite pour abriter et présenter ces deux groupes de stèles. Aujourd’hui, le musée abrite près de 3000 stèles dont la plupart datent de la dynastie Tang. Les stèles portent les textes qui formaient le socle de l’enseignement sous la dynastie Han. D’autres sont des stèles administratives ou bien encore des poèmes.
Certaines sont surmontées d’un chapiteau sculpté et reposent sur des tortues en pierre.
Nous observons la technique de l’estampage visant à reproduire sur papier la calligraphie de la stèle. Une feuille mouillée est appliquée sur la stèle, tapotée avec un pinceau sec pour que le papier épouse les creux des dessins, puis séchée à l’aide d’un ventilateur. Enfin, l’encre est délicatement appliquée avec un tissu, en prenant soin de ne pas remplir les creux, pour que les dessins apparaissent.
Nous nous faisons plaisir en nous offrant une belle estampe. C’est une reproduction de calligraphie de la dynastie Qing datant de 1885.
Visite du musée avec de belles statues dont un rhinocéros de 10 tonnes et également de jolies portes de monuments funéraires.
Nous continuons notre déambulation de Xi’an alternant entre quartiers modernes et quartiers plus anciens et populaires.
Puis nous visitons la Tour du Tambour, qui date de la dynastie Ming. Une impressionnante collection d’instruments de toutes les formes et toutes les grandeurs est exposée.
Nous assistons à un petit concert de musique traditionnelle. Très sympa.
Nous visitons la Grande Mosquée datant de 742. C’est la plus importante mosquée de Chine par son rayonnement spirituel et la deuxième plus grande après celle de Canton. Le plan architectural est tout étiré en longueur. Patios, portiques en pierre ou en bois, kiosques, minaret, pavillons se succèdent. C’est très paisible. Des stèles comme nous en avons vues plus tôt au musée sont présentes mais sont gravées ici de caractères en arabe.
La salle de prière est recouverte de tuiles vernissées. On devine son intérieur dans lequel nous ne pouvons entrer. Sur les murs sont accrochés des panneaux de bois sculptés faisant référence au Coran.
C’en est fini pour la visite de Xi’an et il nous faut déjà reprendre la route. Le rythme de ce transit en Chine est au pas de course et la fatigue se fait déjà sentir. Nous enchaînons de grosses étapes de route et de longues (et passionnantes) visites de villes et de sites touristiques. Quelques tensions dans le groupe dues à notre grand nombre, à des différences de caractères entre nous et avec les guides redescendent aussi vite qu’elles montent.
Malheureusement, un deuxième accrochage de l’un d’entre nous se règle, toujours à l’amiable mais un peu moins facilement qu’avant-hier car cela se termine au commissariat. Il faut dire que la circulation est dense et piétons et deux-roues bien chargés slaloment entre les files de véhicules.
Nous roulons tout l’après-midi. Les paysages changent. Ils sont très montagneux et très verts. La végétation est extrêmement dense. L’humidité est omniprésente.
Bivouac à la tombée de la nuit sur un parking bruyant de station-service.
Jeudi 12 septembre 2019 :
Encore 400 kilomètres aujourd’hui. Le début se passe sous une pluie continue. Dommage car nous ne pouvons apprécier les paysages qui doivent être superbes. Les forêts recouvrent les pentes. Des panneaux indicateurs signalent la présence de pandas en liberté dans ces montagnes.
Les ouvrages d’art se succèdent les uns après les autres. Nous sortons d’un tunnel de plusieurs kilomètres pour entrer aussitôt sur un viaduc aussi long. Puis de nouveau, c’est encore un tunnel encore plus long. Et encore un viaduc surplombant la vallée.
Dans le fond de celle-ci, nous voyons les premières rizières et de nombreuses terres cultivées de céréales et de légumes.
Nous arrivons près de Guangyuan et visitons la vieille ville de Zhaohua. Encore une vieille ville cernée de remparts avec ses maisons historiques de toute beauté comme nous en avons vues à Pingyao. La région est très humide. L’air est très moite. Ça y est, nous arrivons dans ce climat que nous allons conserver quelques mois. Par contre, la végétation ne s’en plaint pas.
Mais cette fois, l’endroit est à l’écart des circuits touristiques habituels. Cela s’en ressent nettement et nous apprécions déambuler dans cette petite cité paisible. Nous poussons quelques portes et découvrons la vie des gens. En échange, nous ne recevons que des sourires et des gestes sympathiques.
Bivouac sur le parking du site.