198 km parcourus du 2 au 9 novembre 2020
62 142 km parcourus depuis notre départ
Lundi 2 novembre 2020 :
Nous poursuivons notre séjour en Croatie et plus particulièrement en Istrie, cette péninsule plongeant dans la Mer Adriatique, frontalière avec la Slovénie. Nous visitons depuis quelques jours l’intérieur des terres avec une succession de petits villages médiévaux perchés en hauteur sur des promontoires rocheux. Notre bivouac d’hier soir nous offre une belle vue sur Motovun que je vous ai présenté dans le précédent article.
Nous roulons vers Oprtalj qui n’abrite qu’une bonne centaine d’habitants dans le vieux village. 20% de la population est italienne, nous rappelant que l’Italie n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de là. Nous pénétrons dans la forteresse d’autrefois par l’ancienne porte de la ville. Du haut des hauts remparts, jolie vue un peu dans le brouillard aujourd’hui sur les alentours avec les collines vertes tapissées d’oliveraies, de champs cultivés et de vignes qui ont de magnifiques couleurs automnales.
La cité est un peu triste car les rares maisons restaurées sont principalement des chambres d’hôtes, fermées en basse saison. Beaucoup d’autres sont en ruines. Jolie loggia vénitienne à l’entrée de la ville.
Nous roulons vers un autre village, Grožnjan, autre bijou moyenâgeux mais mieux conservé et restauré à l’abri de ses remparts. Nous prenons plaisir à nous perdre, les enfants d’un côté et nous d’un autre, dans ce tout petit village au hasard de ses passages sous voûte, ses maisons et monuments ocres, ses ruelles anciennes et ses petites places arborées. Dommage que la saison touristique soit terminée car la trentaine d’ateliers et de galeries d’artistes sont pour la plupart fermés.
Retour à la Tiny pour y passer l’après-midi tranquillement. En soirée, Audrey et moi ressortons dans une petite taverne locale où nous dégustons quelques délices istriens.
A la nuit tombée, nous nous rendons au… cimetière. En ce jour de la Toussaint, quasiment la totalité des monuments funéraires sont fleuris et allumés de bougies.
Mardi 3 novembre 2020 :
Nous prenons de plus en plus notre temps et jamais encore, nous n’avons eu un rythme aussi slow travel… C’est bon de prendre son temps, de ne pas faire trop de prévisions à plusieurs semaines à l’avance et de simplement suivre son instinct, ses envies…
Nous roulons vers la côte ouest de la péninsule de l’Istrie. C’est la période de cueillette des olives… et des citrouilles !
Nous trouvons un superbe bivouac sur le littoral à Mareda près de Novigrad. Nous ne sommes qu’à 15 km à vol de mouette de la Slovénie, à 30 km de l’Italie. De l’autre côté de l’Adriatique, face à nous, Venise est à seulement 90 km. Venise où nous avions embarqué pour 25 heures de navigation sur un ferry en direction de Patras en Grèce. C’était il y a 656 jours. Nous étions alors passés à seulement 70 km au large de là où nous sommes aujourd’hui… et depuis ce jour, la Tiny a parcouru 52 219 km par la route et 15 000 km de plus avec son retour en cargo entre la Malaisie et la France en avril dernier.
Le parking isolé est bien entendu interdit aux camping-cars mais à priori pas aux tiny houses… On brave l’interdiction car on est vraiment hors saison, il n’y a personne et les deux gros campings qui nous entourent sont fermés.
Anaïs est ravie car il y a des arbres espacés de la parfaite distance pour accrocher son hamac. Elle ne rentrera que ce soir une fois la nuit tombée. Elle dessine au feutre noir en s’inspirant de jolis modèles trouvés sur Instagram. #fierdemafille. Victor sort sa caisse à outils et se lance dans la construction d’un radeau avec des roseaux. Le travail est bien avancé et il flotte ! #fierdemonfils
Mercredi 4 novembre 2020 :
La classe ce matin se passe dans un cadre merveilleux et on savoure notre bonheur de ne pas avoir à aller sur les bancs de l’école avec un masque sur le visage.
L’après-midi, nous allons marcher dans le village de pêcheurs de Novigrad. La vieille ville est située sur une petite île qui a été, au 18ème siècle, reliée avec le continent. Les murs de la ville qui datent du début du Moyen-âge sont bien conservés. Novigrad a conservé sa structure médiévale avec ses rues étroites, et son architecture de l’époque de l’Empire vénitien. Le pavillon de la ville et plusieurs maisons sont construites dans le style gothique vénitien. Jolies façades colorées.
Nous avions prévu de rouler cet après-midi pour changer de village mais cela convient bien à nous 4 de rester sur ce bivouac. Le programme d’hier ne change pas pour Victor qui passe plusieurs heures, un peu avec mon aide, à terminer son radeau qui prend le large en fin de journée. Anaïs tisse un joli bracelet.
Jeudi 5 novembre 2020 :
Le soleil est encore bien au rendez-vous ce matin. Joli ciel bleu. Températures douces. Petit café sur les rochers en observant le soleil se lever et les chalutiers qui remontent leurs filets.
Jolie rencontre avec Andrea, une Croate qui vient à notre rencontre. Elle est déçue qu’on parte aujourd’hui car elle voulait nous inviter chez elle à manger. Je vous avais parlé dans un précédent article qu’on trouvait les Croates assez froids et pas trop expressifs dans l’intérieur des terres, bien que nous ayons fait de belles rencontres à Zagreb. Nous en venons un peu à nuancer cet avis car sur la côte, on sent les habitants plus ouverts et avenants à notre égard.
Nous prenons la route en longeant la côte toujours vers le sud de la péninsule istrienne, tout en traversant d’importantes cultures d’oliviers.
Nous arrivons à Poreč. La vieille ville fortifiée appelée Dekumanus avec ses remparts donnant directement sur une péninsule est très jolie et en meilleur état de conservation que Novigrad où nous étions hier.
Il reste encore trois tours du 15ème siècle sur les quais. Ses rues suivent un plan hérité des romains. A l’abri des remparts, nous voyons de très beaux palais de styles Renaissance, vénitien et baroque ainsi que des maisons à façades romanes ou gothiques. Poreč ayant appartenu pendant plus de 500 ans à la République de Venise a été très influencée par celle-ci. Sur la Place Mafaron, les maisons ornées de belles façades de style baroque et gothico-renaissance sont ravissantes.
Une maison romane du 13ème siècle est parfaitement rénovée. C’est un édifice sur trois niveaux avec des fenêtres géminées, un balcon en bois et un escalier extérieur.
Nous voyons quelques vestiges du Temple de Neptune. Au cours du 2ème siècle av. J.-C., un camp romain avec son forum était construit en effet sur cette péninsule.
Mais Poreč est surtout célèbre pour sa sublime Basilique Euphrasienne, une église paléochrétienne inscrite au Patrimoine mondial par l’UNESCO de même que la sacristie, le baptistère, le campanile et le palais épiscopal. A l’intérieur, trois nefs sont séparées par deux rangées d’arcades reposant sur des colonnes de marbre, sur lesquelles se trouvent des chapiteaux finement sculptés. L’abbaye est réputée pour ses magnifiques mosaïques byzantines du 6ème siècle. Dans le cœur, un baldaquin soutenu par quatre colonnes de marbre est lui aussi orné de mosaïques. Sont représentés le Christ entouré des apôtres, la Vierge entourée d’anges, la main de Dieu la couronnant mais aussi les trois martyrs protecteurs de la ville.
Notre cavale croate continue, toujours en slow travel… Comme dit mon papa, on fait presque plus de kilomètres à pied qu’en camion en ce moment ! Nous nous arrêtons pour le bivouac du jour dans (encore) un endroit charmant, tout au bout du Fjord de Lim ou Canal de Lème. C’est une ria, c’est-à-dire une vallée inondée, longue de 10 km et large d’environ 600 mètres. Le fjord, déjà évoqué dans les récits de Jules Verne, est un haut lieu de la mytiliculture et de l’élevage de moules et d’huîtres. Cette formation géologique qui date de la dernière glaciation il y a 12 000 ans a été formée à partir de l’érosion du calcaire sous l’action de l’eau. Ont été creusées des falaises karstiques de plus de 100 mètres de haut trouées de grottes et des galeries. Les eaux sont d’un bleu turquoise incroyable. Là encore, le stationnement nocturne des camping-cars est interdit et on savoure encore une fois de visiter la Croatie hors-saison. Les rares marins et passants curieux nous saluent d’un signe de la main et d’un sourire, et ne nous disent rien sur le fait qu’on dorme sur place.
Vendredi 6 novembre 2020 :
Le temps est radieux depuis quelques jours et la météo est annoncée encore ensoleillée au moins pour une dizaine de jours. Environ 15 à 18°C la journée et des nuits pas trop fraiches, ce qui nous dispense d’allumer le poêle à bois.
Route vers la ville de Rovinj, qui on ne le sait pas encore, va faire partie de nos coups de cœur de la Croatie. En s’approchant par les quais du port de pêche, Victor nous dit que cela ressemble (bien qu’il ne l’ait jamais vu) au Mont-Saint-Michel. Ce n’est pas faux car Rovinj, blottie sur sa presqu’île, construite sur un éperon rocheux de forme ovale et dominée par son église, semble flotter sur la mer.
L’histoire de la ville, comme celle de l’Istrie plus généralement, est quelque peu mouvementée. Durant les premiers siècles de son histoire, cette ville a subi, comme beaucoup d’autres villes en Croatie, les invasions romaines et byzantines, avant d’être placée sous la protection de Venise, d’où l’architecture typique de la cité. Le lion ailé de Saint Marc se retrouve partout. Mélangé à l’influence et à la culture autrichienne, le tout est particulièrement séduisant, d’autant plus que la vieille ville a été préservée des bombardements de la Seconde Guerre mondiale et a ainsi conservé son cachet… Nous faisons nos premiers pas dans la vieille ville aux ruelles dont les pavés sont lustrés par le passage répété des milliers de touristes… Mais encore une fois, les personnes que nous croisons ne sont quasiment que des locaux.
Puis nous contournons la presqu’île par son chemin de ronde, profitant du panorama sur les treize îles et îlots au large, sur les criques aux eaux translucides qui inviteraient bien à la baignade si l’eau était un peu plus chaude et surtout s’il y avait un peu moins de méduses dedans.
Nous arrivons sur le port installé au fond d’une anse et bordé de façades italiennes aux teintes chaudes, colorées harmonieusement d’ocre, de rouge, de jaune et d’orange.
Nous apprécions la Place du Maréchal Tito qui fait l’articulation entre le port et la cité, avec ses nombreuses terrasses de cafés, ses maisons aux façades vénitiennes, la tour de l’Horloge, et l’ancien hôtel de ville. Nous savourons vraiment la chance qu’on a de visiter Rovinj dans ces conditions. Nos guides touristiques indiquent qu’il est difficile de se frayer un chemin dans le centre historique très touristique. Je vous laisse vous rendre compte sur les photos comment nous sommes dérangés !
Nous nous enfonçons dans le labyrinthe de venelles enchevêtrées de la Stari Grad (vieille ville) dans lesquelles le linge sèche aux fenêtres, les balcons sont fleuris, et où les façades de styles Moyen-âge et baroque sont quelque peu décaties. Depuis sa fondation au 4ème siècle jusqu’en 1763, Rovinj était une île. L’espace limité a conduit à la construction de bâtiments étroits, d’étroites ruelles et de petites places.
La Cathédrale Sainte Euphémie surplombe la vieille ville de Rovinj. Elle a été construite au 18ème siècle, tandis que sa façade de style vénitien baroque n’a été ajoutée que plus tard. Son campanile de 60 mètres de hauteur (imitant celui de la Place Saint Marc à Venise), a à son somment la statue de la sainte patronne de la ville tenant une barre de roue de navire qui sert de girouette aux marins. Mais comme la majorité des chapelles et églises de Croatie, elle est fermée.
Depuis les hauteurs de la ville, nous profitons encore plus du bleu intense de la mer, sur laquelle naviguent quelques barques et petits chalutiers, ainsi que des îlots à la végétation sombre.
Bref, on comprend mieux pourquoi Rovinj est surnommée la perle de l’Istrie. Nous sommes tombés sous le charme.
Nous roulons vers le petit village de Bale, pas incontournable mais comme il était situé sur la route, nous ne regrettons pas d’avoir marqué l’arrêt dans cette petite ville istrienne typique, à 5 km de la mer. Nous goûtons au silence des tortueuses ruelles pavées et bordées de hautes maisons de pierres. Elles sont situées dans l’enceinte du château médiéval. Le Palais Bembo avec sa façade gothico-Renaissance, datant du 10ème siècle, est le plus joli bâtiment de Bale.
Grosse journée aujourd’hui ! Nous continuons toujours vers le sud de la péninsule de l’Istrie et nous trouvons encore (oui encore) un bivouac de ouf à Štinjan sur la plage de Puntižela, face à l’archipel des îles Brijuni dont le parc national est composé de quatorze îles.
Anaïs et Victor se montent un petit stand de vente de leurs créations artisanales. Deux petites ventes les encouragent à continuer jusqu’à la nuit tombée alors que nous partons en amoureux marcher le long de la mer et profiter d’un superbe coucher de soleil sur l’archipel.
Samedi 7 novembre 2020 :
Petit déjeuner sur la plage pour Audrey qui revient d’une course de 14 kilomètres. Plus rien ne l’arrête ! Puis l’école se passe encore dans un cadre paradisiaque alors que je continue d’écrire ce blog avec une jolie vue par la fenêtre sur les îles Brijuni.
Cet archipel a souffert de l’exploitation de ses bois et ses ressources, mais aussi de la peste et du paludisme jusqu’à ce qu’un riche industriel autrichien rachète l’île, replante une forêt et introduise des animaux sauvages. Aujourd’hui, la réserve naturelle abrite 700 espèces végétales et 250 espèces d’oiseaux. Les aristocrates austro-hongrois de la Belle Époque y installèrent leurs villas et hôtels de luxe. Le Maréchal Josip Broz Tito, le dirigeant de la Yougoslavie depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à sa mort en 1980, y avait sa résidence d’été. C’est aussi sur ces îles qu’il recevait de nombreuses personnalités du monde de la politique ou du cinéma. Ses invités avaient l’habitude de lui offrir un cadeau de leur pays d’origine et c’est ainsi qu’il s’est créé une impressionnante collection de plantes et d’animaux venant du monde entier. L’éléphant offert par Indira Gandhi à Tito vit encore sur l’île tout comme des zèbres, des moutons de Somalie, des zébus, des dromadaires, des lamas… Des safaris touristiques y sont organisés…
D’un point de vue historique, c’est ici que fut signée la Déclaration de Brioni en juillet 1956, initiée par Nasser (Président d’Égypte), Tito, et Nehru (Premier ministre de l’Inde) dans le but, dans le contexte de la Guerre froide, de se protéger de l’influence des États-Unis et de l’URSS qui cherchaient à rallier le monde à leur cause et créer un monde bi-polaire. Ce Mouvement des non-alignés existe toujours aujourd’hui et regroupe 120 États, qui se définissent comme n’étant alignés ni avec ni contre aucune grande puissance mondiale.
En fin de matinée, Anaïs et Victor s’empressent d’aménager leur petit stand de créations artisanales. Cela va les occuper tout l’après-midi… tout en continuant à bricoler.
ll y a pas mal de passage de locaux qui viennent se balader sur cette longue promenade bien aménagée. Il y a même des superbes équipements pour que les personnes en fauteuil roulant puissent aller dans l’eau.
Avec Audrey, nous partons faire le tour de la presqu’île de Christo. Jolis panoramas scintillant de bleu sur l’archipel et sur la baie de Pula.
Nous faisons le tour extérieur du Fort de Punte Christo. En arrivant au pouvoir, la monarchie austro-hongroise a décidé de transformer la ville de Pula et d’en faire sa base navale militaire principale. En plus des nombreux bâtiments qui ont été construits de 1881 à 1918, tels que l’arsenal, l’hôpital, ils devaient aussi construire un système de défense. C’est ainsi que la ville de Pula s’est vu doter d’un système de fortification grandiose, qui en plus protégeait aussi les villes de Medulin et Fažana. C’est la plus grande fortification austro-hongroise.
Retour à notre Tiny où les affaires ont bien marché pour les enfants… Anaïs a même reçu une commande particulière de la part d’une dentiste qui souhaiterait avoir une sculpture de dent pour mettre sur son bureau. Le rendez-vous est pris pour demain.
Soirée écrans : j’allume la télé 16/9ème de 152 cm de diagonale dans la Tiny ! Petit apéro avec encore une fois un ciel qui prend de merveilleuses couleurs ! Victor se met sur sa tablette pour immortaliser ce paysage…
Dimanche 8 novembre 2020 :
Avant de quitter ce charmant bivouac, Vedrana, la dentiste, passe récupérer sa commande auprès d’Anaïs qui se voit payer très généreusement !
Point ravitaillement de tous nos réservoirs ce matin. C’est rare mais depuis hier, on est à sec sur nos réserves de plus de 200 litres d’eau. Toujours agréable quand Audrey a les cheveux plein de mousse sous la douche et qu’il n’y a plus d’eau. Heureusement qu’il nous restait deux litres dans la réserve de secours pour terminer le rinçage ! Le réservoir de gasoil est lui aussi sur la réserve. Même si on ne roule que très peu en ce moment (même pas 190 km sur cet article !), il faut quand même en remettre un peu de temps en temps. Le gasoil en Croatie par rapport aux autres pays est cher et atteint 1,10€ le litre. Les placards, le frigo et la cave sont aussi vides. Bon, j’exagère un peu car je sais qu’Audrey a des cachettes et des réserves de nourriture un peu partout mais je déprime quand je vois que le stock diminue. Arrêt indispensable au Lidl. Bref, ces pauses techniques font partie de la vie des voyageurs…
Nous arrivons à Pula, la principale ville de l’Istrie, une ville riche en monuments de l’époque romaine. Dès l’an 43, Pula était un important centre administratif et commercial.
Le principal monument, l’Amphithéâtre (1er siècle), est l’un des plus vastes de l’époque romaine qui reste debout. C’est le sixième plus grand amphithéâtre au monde, il pouvait accueillir jusqu’à 25 000 spectateurs qui venaient assister aux combats de gladiateurs. Ces derniers furent interdits au 5ème siècle, ainsi que ceux d’animaux au 7ème siècle. C’est à partir de ce moment qu’on commença à le démanteler afin d’utiliser ses blocs de pierre pour d’autres constructions. Il a cependant échappé au pire puisqu’il fut envisagé de le transporter à Venise. Les arènes ont une forme elliptique de 133 mètres sur 105 mètres, sur 3 étages atteignant 35 mètres de hauteur.
Le Forum est la plus vieille place de la ville. Le Temple d’Auguste, avec son portique soutenu par six colonnes corinthiennes, dédié au premier empereur romain avait un temple jumeau auparavant. De ce dernier, il ne reste que la façade arrière intégrée à la construction d’un très beau palais du 13ème siècle logeant l’actuel hôtel de ville d’architecture gothique et Renaissance.
Nous voyons les ruines d’un petit théâtre romain qui a conservé trois rangées de gradins et une partie de la scène.
Plus loin, nous découvrons le magnifique sol en mosaïques d’une ancienne villa romaine en parfait état de conservation. Il date du 3ème siècle av. J.-C.
Autres vestiges romains, la Double porte également du 1er siècle qui menait à l’amphithéâtre ainsi que l’Arc des Sergi (ou Porte d’or), un arc de triomphe dédié à une famille noble et non pas à un empereur comme c’est le cas d’habitude.
Plus récemment, ont été construits d’autres bâtiments que nous découvrons, comme une Forteresse vénitienne (Kaštel) construite au 17ème siècle sur les ruines d’une forteresse médiévale, la Chapelle Sainte-Marie Formoza, le Couvent et l’Église Saint François, la Cathédrale Sainte-Marie construite au 5ème siècle et modifiée en 1640 avec une façade de style Renaissance. Son campanile a été construit avec les pierres de l’amphithéâtre.
Nous avons bien aimé cette rapide visite de Pula, surtout pour ses vestiges romains car le reste de la ville n’est pas bien mis en valeur. Beaucoup de bâtiments sont tagués, délabrés.
Nous roulons pour bivouaquer sur la pointe sud de la péninsule de l’Istrie à l’entrée du parc naturel de Kamenjak. Petite bière partagée face à un coucher de soleil sur la baie d’Uvala Prisadi.
Lundi 9 novembre 2020 :
Nous terminons aujourd’hui notre séjour en Istrie en beauté en nous rendant à l’extrême sud de la péninsule au Cap Kamenjak. C’est un parc naturel de 3400 mètres de long et de 500 à 1600 mètres de large.
Tout au long des 7 kilomètres de notre randonnée, nous ne faisons que suivre ce littoral découpé de façon irrégulière offrant plus de 30 pittoresques criques de gravillons et de galets entourées par des eaux cristallines. Au large, un archipel composé de onze îles inhabitées. Ce site exceptionnel nous ravit à chacun de nos pas et partout où se porte notre regard.
La mer est bleu vert émeraude. On voit à plusieurs mètres de profondeur. Une merveille ! Le Cap Kamenjak est à couper le souffle ! La pause baignade s’impose malgré les 17°C de l’eau.
Quelle chance de pouvoir profiter de ce coin de paradis hors-saison. Tout au long de la journée, le nombre de personnes croisées se compte sur les doigts d’une main. La progression sur le littoral n’est pas toujours évidente car le sol calcaire saillant est érodé de manière spectaculaire, nous faisant escalader des petites falaises.
Là où il n’y a pas de roche, le sol riche en fer, prend une couleur rouge-orange. La végétation méditerranéenne profite d’un micro-climat. La presqu’île est recouverte de maquis et de quelques forêts de pins.
Dernier bivouac en Istrie…
Petit point Covid-19 :
Quoi de neuf depuis la semaine dernière… La situation sanitaire, comme dans beaucoup de pays européens, se dégrade de jour en jour en Croatie. Pour l’instant, on ne se rend compte de rien d’autant plus que les locaux ne portent le masque que dans les magasins et qu’ils ne semblent respecter les distanciations. Même les serveurs dans les bars et restos le portent toujours sur le menton. Personne ne le porte dans la rue. Nous suivons l’actualité locale et les hôpitaux semblent pourtant saturés par la situation. Tout cela nous fait penser que nous n’allons pas forcément mettre longtemps à nous voir imposer un confinement, bien que rien ne filtre à ce sujet dans la presse.
Depuis samedi dernier, nous venons de faire une croix sur la Grèce qui vient de se confiner pour une durée de minimum 3 semaines.
Bref, ça se tend un peu mais nous continuons à savourer chaque jour notre liberté tout en continuant d’avancer tout doucement vers le sud… et tout en jetant un œil de temps en temps pour repérer une petite crique aux eaux cristallines, avec si possible un bar sur la plage, du wifi et un robinet d’eau pour un éventuel confinement !
Pour ceux qui ne l’auraient pas vue, voici une interview réalisée par Camping-car Magazine sur notre aventure : cliquez-ici
Je vous rappelle que l’adresse de notre blog www.lesmollalpagasencavale.com ne fonctionne plus et que la nouvelle est www.lesmollalpagas-encavale.com