1078 km parcourus du 26 décembre 2020 au 7 janvier 2021
65 432 km parcourus depuis notre départ
Samedi 26 décembre 2020 :
Bon, par quoi je commence cet article… J’ai tellement de chose à vous raconter… et puis, je vous avais laissé avec un peu de suspense à la fin de notre dernier article quant à la suite de notre parcours…
Mais commençons par le début, nous sommes donc arrivés hier soir de nuit, sous un temps exécrable en Albanie, à Shkodër. Nous avons galéré pour trouver une carte SIM. Sous une pluie diluvienne, garés en double ou triple file avec des policiers encore moins arrangeants que souriants qui me demandaient de bouger, Audrey s’occupait de trouver un distributeur de billets sans frais locaux. Il y avait 3€ de frais fixes par retrait. Bon, n’ayant pas le choix, on retirait 2000 LEK pensant retirer l’équivalent de 160€ environ. Zut, on recevait juste après le retrait une notification de notre banque sur le téléphone portable disant qu’on n’avait retiré que 16€… On s’était trompé d’une virgule. Ça fait cher le retrait… On a aussi galéré à trouver un parking car on a absolument besoin de se brancher pour recharger la batterie auxiliaire. Après 15 minutes de discussion avec le gardien d’un parking privé pour se mettre d’accord sur le prix, il m’annonçait (toujours sous la pluie) que notre véhicule était trop grand et qu’on ne pourrait finalement pas se brancher… On a finalement trouvé assez rapidement un autre parking près du stade de Shkodër, sans branchement 220V. Ouf, on était posé et on passait à table, euh non, à l’apéro, et le vigile du stade frappait à la porte pour nous demander de bouger. GRRRRR…
Aujourd’hui, il pleut sans cesse. La météo est annoncée pourrie pour les 10 prochains jours. Pas de soleil annoncé = pas de rechargement par les panneaux solaires. Un peu galère. La priorité est de trouver de l’électricité. Ah non, il faut d’abord trouver un distributeur pour retirer cette fois 2000 LEK. Grâce aux conseils de nos amis Béné et Guillaume, on trouve directement une banque sans frais.
Par chance, nous trouvons un parking cerné de bâtiments en ruines à moins de 6€ les 24 heures avec électricité… Parfait.
Ouf, on se pose, on boit un café, on boit un deuxième café. Et maintenant, on fait quoi ? On est dans ce nouveau pays, sans savoir ce qu’il y a à visiter. On n’a pas de guide et on n’a pas pris le temps encore de regarder sur Internet. Mais bon, pour être honnête, on n’a pas trop la tête à se plonger dans l’Albanie.
Nous passons la journée à travailler pour l’école, à mettre à jour le blog et à…
Bon d’accord, j’y viens, pour tout vous dire, on a la tête déjà vers de nouvelles contrées… celles dont on rêve depuis longtemps… Celle qui nous a fait faux bond lorsque ce fichu Covid-19 a pointé son nez à la mi-mars !
Pour ceux qui ne nous suivaient pas à l’époque, on avait prévu après la Thaïlande de revenir par la route par le Myanmar et par l’Inde puis de prendre un bateau en direction de l’Afrique du Sud. Tout était calé. Les visas étaient achetés. Les billets d’avion aussi… Mais, une à une, les frontières fermaient et le monde allait vivre différemment pour de nombreux mois. Nous étions alors rapatriés en France par avion et la Tiny rentrait en bateau jusqu’au Havre.
Depuis six mois, nous sommes repartis de France et prenons un plaisir fou à découvrir l’Europe. C’est franchement une belle découverte et de belles surprises. Aussi de belles rencontres.
Mais ce doux rêve d’Afrique est toujours dans nos têtes. On voit des voyageurs qui font le pari d’y retourner… Et pourquoi pas nous ? Bien entendu, l’Afrique reste un pari car c’est un continent où tout bouge très vite. Mais on a envie de se laisser tenter et de suivre notre instinct. Au niveau de la situation sanitaire liée au Covid-19, ce n’est pas réjouissant mais ce n’est pas pire qu’ailleurs dans le monde. La seule contrainte est de réaliser des tests PCR dans chaque pays, à part pour la Tanzanie. Tous les pays sur notre route sont ouverts, à part le Lesotho et le Swaziland. Il n’y a plus de quarantaine à respecter, à part au Mozambique. Alors, pourquoi ne pas se laisser tenter ? Et bien, peut-être à cause de cette nouvelle souche de virus détectée entre autres en Afrique du Sud et puis cette deuxième ou troisième vague qui arrive peut-être…
Bref, nous passons la journée avec Audrey à réfléchir, à relancer notre réseau, à contacter des voyageurs actuellement sur place dont nos amis les Un tour à cinq, à échanger avec des voyageurs qui ont les mêmes envies un peu folles que nous, à lire l’actualité locale, mais aussi à demander des devis de transports maritimes pour emmener la Tiny sur place.
Nous avons envie de vivre notre rêve. Tellement d’étoiles dans les yeux que le sommeil ne vient pas…
Dimanche 27 décembre 2020 :
Deuxième journée entièrement consacrée à la préparation du shipping (terme utilisé pour la traversée maritime). C’est compliqué de réserver un tel bateau et pas aussi simple que pour réserver un ferry pour aller en Corse où on achète le billet en quelques clics sur Internet !
Il nous faut passer par un transitaire car on ne peut pas réserver directement auprès des grosses compagnies maritimes. Mais il en existe plein qui finalement bossent tous avec les deux ou trois mêmes compagnies. Il nous faut privilégier les ports les moins corrompus sur place (élimination d’une arrivée en Tanzanie). Il nous faut choisir d’arriver dans un pays où les saisons sont bonnes en ce moment (élimination d’une arrivée en Namibie où les grands parcs sont fermés à cette période). Il reste donc possible d’arriver en Afrique du Sud, mais le pari reste très osé compte tenu des nouvelles mesures sanitaires aujourd’hui même dans ce pays ayant une nouvelle flambée des cas de Covid-19. Et si on envoie le camion sur place et que les frontières ferment le temps du mois de traversée ?
L’option la moins risquée est donc une arrivée au Kenya mais c’est la moins pratique car elle implique qu’on ne pourra pas à la fois descendre par la route du Kenya vers l’Afrique du Sud puis remonter tout le continent vers l’Égypte. Trop court en un an.
Bref, on passe la journée à travailler intensément sur le dossier. Audrey s’occupe de tracer l’itinéraire en fonction des saisons. Car il faut éviter les saisons des pluies, mais il faut aussi se laisser le maximum de chance de pouvoir observer les animaux sauvages et ça, c’est différent en fonction de chacun des pays et de la période de l’année.
Et puis, il nous faut aussi prévoir le meilleur port de départ entre Gênes en Italie, Marseille voire même Anvers en Belgique qui n’est pas finalement et étonnamment beaucoup plus loin de là où nous sommes que Marseille. Il y a bien un port aussi au Havre, mais cela nous fait trop de kilomètres à parcourir en France sans contrôle technique qui est archi périmé. Il faut aussi tenir compte et comparer le prix des billets d’avion, en fonction des différentes options de pays de départ et d’arrivée. Il nous faut aussi savoir comment rejoindre rapidement ces ports de départ, car tous les pays par lesquels nous sommes passés pour descendre les Balkans imposent désormais un test PCR pour entrer mais les ambassades nous disent qu’on a le droit de transiter en quelques heures par le pays. Bref, le tableau Excel continue à se remplir avec toutes ces données que j’essaye de compiler.
En soirée, petit moment de plaisir à retrouver nos amis Béné et Guillaume, les Nomads Fix. Pour la quatrième fois, et dans un quatrième pays différent, nous passons un bon moment avec eux, à échanger sur nos changements respectifs de plans !
Lundi 28 décembre 2020 :
Bonne route les amis vers la France et au plaisir de partager de nouveaux moments dans un cinquième pays… et merci pour tous ces moments passés en votre compagnie.
Nous sortons de notre parking pourri car nous n’avons plus d’eau. Première fois où nous roulons vraiment en Albanie. Premières découvertes de ce pays si différent des autres traversés jusqu’à présent : mobylettes, vélos et piétons à contre sens de la circulation, petits vendeurs ambulants, vaches ou chevaux sur les trottoirs, vendeurs de dindes par centaines sur le bord de la route… Un air du Moyen-Orient ou du Maghreb qui nous rappelle de délicieux souvenirs. Nous constatons d’énormes écarts de richesses.
Nous nous garons sur une aire d’autoroute où nous avons repéré de l’eau et de l’électricité qui va nous permettre de nous mettre à jour dans nos lessives car on n’a vraiment plus rien pour s’habiller. Dur dur la vie de voyageurs ! Mais on aime ça… Le bivouac n’est pas glamour mais la priorité de cette nouvelle journée est d’avancer dans nos recherches et de prendre une décision car le prochain départ de bateau est le 10 janvier et ça va peut-être aller très vite.
Nous nous replongeons dans notre boîte mail, puis dans la recherche des infos sur les groupes privés Facebook spécialisés sur l’Afrique et les shippings… Je remplis mon tableur Excel avec les premiers retours de mails et de chiffrages à la vingtaine de mails envoyés depuis quelques jours. Je contacte et j’appelle les transitaires en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en France, en Uruguay, en Italie… pour avoir des précisions. Ce n’est pas la meilleure période, entre les fêtes, mais on arrive cependant à pouvoir échanger.
Les heures passent, les enfants sont mignons malgré le fait qu’ils n’aiment pas ces périodes d’incertitudes. Pas de chance, le temps est toujours aux rafales de vent et à la pluie par averses orageuses et ils ne peuvent pas sortir. A part le temps de juste réaliser le petit challenge que nous avaient fixé nos amis les Nomads Fix, celui de réaliser à la craie une œuvre en relation avec Noël… Petit moment de distraction mais l’œuvre sera vite effacée par la pluie et le passage des camions.
Sans arrêt, on change d’avis. Véritable ascenseur émotionnel entre une bonne nouvelle qui arrive, puis un devis trop cher qui remet en question nos plans ou un brin de stress qui nous fait douter de nos choix… C’est certain que ce serait beaucoup plus confortable de rester à voyager sereinement en Europe. Mais vous commencez un peu à nous connaître !
Ah, et puis, si finalement on descendait par la route du nord vers le sud. On peut en effet prendre un bateau qui traverse la Méditerranée entre la Turquie et l’Égypte, ce qui est d’une part beaucoup moins cher et surtout plus rapide. Mais il y a une grosse incertitude sur le fait de pouvoir entrer et de pouvoir traverser l’Éthiopie. C’est le seul pays par lequel nous pouvons passer pour descendre après l’Égypte et le Soudan en direction du Kenya. Mais l’Éthiopie est depuis quelques semaines en proie à des violences, des déplacements de réfugiés et une tension entre l’armée et les habitants de la région du Tigré. Donc ce n’est pas question aujourd’hui de prendre le risque de prendre cette route pour descendre au risque de se retrouver bloqués. L’alternative dans ce cas de bifurquer vers la péninsule arabique est actuellement mise de côté car les frontières de l’Arabie Saoudite, et de l’Iran sont fermées à cause du Covid-19, ou bien alors ils ne délivrent plus de visas. Donc on élimine cette option pour le moment, et on espère par contre que la situation sera améliorée en Éthiopie d’ici à ce qu’on remonte par la route dans environ un an. On met aussi de côté l’option de prendre en bateau entre l’Italie et Israël car ce dernier est lui aussi fermé.
Bon voilà, vous savez tout… On a la tête à l’envers… Il pleut toujours… Longues discussions avec Audrey. Beaucoup de doutes mais tellement d’envies… Mais bon, il nous paraît plus raisonnable de se donner encore un mois là où nous sommes à observer la situation sanitaire en Afrique du Sud. Ce serait vraiment l’idéal pour nous d’arriver dans ce pays, ce qui nous laisserait une chance de tout remonter par la route si cela s’améliore en Éthiopie. Et puis, cela terminerait en beauté notre voyage avec les pyramides que rêve de voir notre petit Victor… Nous faisons donc le choix de ne pas nous précipiter sur le prochain bateau du 10 janvier à Gênes, de bien finaliser le chiffrage en attendant tous les devis afin de bien choisir la meilleure route maritime…
Nous roulons vers un point de bivouac encore pas glamour car c’est le parking d’une station-service mais qui offre la possibilité de pouvoir se brancher sur le secteur pour charger notre batterie auxiliaire. Car ça fait plusieurs jours consécutifs qu’on n’a pas vu un seul rayon de soleil…
Mardi 29 décembre 2020 :
Même programme qu’hier, même climat… on profite de l’électricité et de l’eau, qui ne coule déjà pas très clair du robinet, pour enchainer quelques lessives. Elle est jaunasse avec des particules noires en suspension. C’est toujours mieux que rien, vu l’état du linge.
Nous poursuivons nos recherches sur l’Afrique. Anaïs et Victor se moquent gentiment de nous, s’amusent de nous voir changer de plans sans cesse … au fur et à mesure d’une nouvelle recherche internet, d’un échange entre voyageurs, d’un devis qui tombe…
Nous éliminons une arrivée en Afrique du Sud. C’est pourtant le plus facile et le moins cher mais comme je vous l’ai expliqué, c’est trop risqué compte-tenu de la courbe exponentielle des cas de Covid-19, nous faisant craindre une fermeture des frontières.
Les propositions des transitaires continuent d’arriver au fur et à mesure de la journée. On a très envie de se laisser tenter par l’option de rejoindre le Kenya. Mais l’inconvénient majeur est qu’aucun des 4 intermédiaires chez qui nous faisons faire les devis n’est en mesure de nous donner le contact d’un agent local pour nous aider à faire les démarches douanières pour sortir la Tiny, une fois arrivée sur place. Et ça, c’est un problème majeur. De plus, on nous annonce des traversées avec de trop nombreuses escales et une durée de traversée de presque 40 jours. Trop long pour nous.
Ce n’est pas mieux sur l’Éthiopie, où le port paraît encore plus corrompu et clairement déconseillé aussi bien par les voyageurs que par les transitaires.
Petite baisse de moral. Il nous paraît ce soir, plus sage d’attendre de voir comment la situation évolue en Afrique du Sud et de décaler notre éventuel départ de quelques semaines. Mais c’est autant de temps perdu sur place à ne pas pouvoir sillonner l’Afrique.
Nous roulons vers la capitale albanaise, Tirana. Toujours sous la pluie. Nous passons 2h30 dans les bouchons pour parcourir les 6 derniers kilomètres. Puis, nous retrouvons pour la première fois, une nouvelle famille française de voyageurs, répondant au nom de La grande transhumance de Kika et ses 5 bergers. Noémie, Julien et leurs enfants Noam, Lucie et Billie, en raison des frontières fermées vers le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-est, ont dû faire demi-tour aux portes de l’Iran. Ils cherchent leur nouvelle route… et devinez-quoi… Ils sont chauds bouillants pour partir en Afrique, encore plus que nous… Ils ont déjà acheté aujourd’hui du contreplaqué pour sécuriser le shipping et fermer l’accès entre la cellule et la cabine de leur camping-car… Ils sont vraiment très chauds et leur décision est prise. Ils ont même acheté des valises aujourd’hui… Ils embarquent sur le bateau du 10 janvier à Gênes vers le Kenya.
Nous passons une belle soirée avec eux et je vous laisse deviner le sujet de conversation. Il n’en faut pas plus pour nous rebooster et nous décider à revoir nos plans vers cette destination. D’autant plus, qu’ils sont en contact avec un transitaire italien qui leur propose une traversée en seulement 22 jours.
La nuit va peut-être porter conseil…
Mercredi 30 décembre 2020 :
La nuit a été courte. Très courte. On y va ? On n’y va pas ? Raisonnable ? Pas raisonnable ?…
De bon matin, nous voici encore sur Internet et devant nos tableurs Excel… On a très envie de se laisser tenter mais le problème majeur est qu’on n’a toujours pas de transitaire au Kenya sur le port de Mombasa. Mais après quelques recherches, notamment sur l’application de partage entre voyageurs iOverlander, je trouve un contact à qui j’envoie un message. Aussitôt, celui-ci nous rappelle en WhatsApp vidéo, et nous met rapidement en confiance. Reste à attendre ses tarifs.
Notre bivouac du jour n’est pas plus sympa que les autres. Les rats sont par dizaines autour des poubelles. Nous sommes entourés d’immeubles. Mais bon, l’emplacement est bien pour aller visiter la ville de Tirana. Sauf qu’il pleut, qu’il pleut et qu’il pleut… Et puis, sincèrement, on a tellement la tête dans nos projets…
Les enfants restent adorables. Ils enchainent comme nous les journées à ne pas pouvoir sortir se défouler. Ils nous entendent parler et envisager tant d’itinéraires différents…
Petite soirée pizzas achetées au coin de la rue.
Deuxième nuit sur le même parking.
Jeudi 31 décembre 2020 :
La décision est à prendre ce matin car notre transitaire italien arrête de travailler à midi et sera en vacances jusqu’au 4 janvier. Or, si on décide de partir, il faut qu’on commence à prendre la route vers Gênes d’ici là, pour pouvoir déposer le camion le 7 janvier au port. Entre temps, le devis de notre transitaire à Mombasa est arrivé et nous convient.
C’est décidé, nous partons en AFRIQUE !!! NOUS PARTONS EN AFRIQUE ! Une nouvelle page de notre cavale se tourne. Après 18 mois au Moyen-Orient, en Asie Centrale, de l’Est et du Sud-Est, après 3 mois en France suite à notre rapatriement puis après tout juste 6 mois en Europe, nous partons vers de nouvelles aventures… L’itinéraire ? on est bien incapable de vous le donner en raison de trop d’incertitudes quant aux éventuelles fermetures de frontières en Afrique australe… Nous sommes conscients qu’on devra s’adapter au fur et à mesure, mais nous avons acquis cette capacité d’adaptation…
La seule chose que l’on sache, c’est que notre Tiny embarquera sur le Jolly Perla le 11 janvier.
L’après-midi se passe à finaliser la réservation, à étudier ce que nous allons faire durant ce mois où nous n’aurons pas la Tiny avec nous… Mais ça, je vous le dirai plus tard… Je vous fais juste une petite cachoterie, nous allons passer faire un petit tour très rapide pour voir notre proche famille en France en fin de semaine prochaine.
Maintenant, il nous faut préparer notre itinéraire vers Gênes. Comment ? Par la route, c’est le plus économique. Mais il nous faut remonter tous les Balkans, soit 1500 km. On a largement le temps, mais le problème est que nous n’avons le droit d’entrer dans le Monténégro, la Croatie, la Bosnie, la Slovénie et l’Italie qu’à la condition de fournir un test PCR à chaque frontière. Impossible. Mais ces pays autorisent d’y entrer à condition qu’on ne fasse que transiter en moins de 12 heures par pays. Ce qui implique d’enchainer tous ces pays sans s’arrêter. Car dès qu’on sort d’un pays, on enchaine aussitôt sur un nouveau transit, sans avoir le temps de dormir. Du coup, on ne se voit pas capable d’enchainer une trentaine d’heures de conduite, non-stop. Ce ne serait pas prudent, surtout que le temps est à la pluie.
L’idée est alors de prendre un ferry qu’on a repéré depuis l’Albanie vers Ancône en Italie, ce qui ne nous laisserait que 500 kilomètres de route pour rejoindre Gênes. Mais au moment de réserver en ligne, ça coince et le site ne veut pas enregistrer notre véhicule.
Alors que nous voulions profiter d’aller visiter Tirana cet après-midi, nous préférons nous rendre directement sur le port albanais de Durrës pour réserver dans une agence mais nous apprenons une fois arrivés sur place que le ferry en question n’embarque pas de camping-cars mais que des voitures.
Nous allons donc devoir prendre un ferry entre Durrës et Bari au sud de l’Italie. Et il nous faudra rouler plus de 900 km pour rejoindre Gênes. Nous réservons pour un départ demain soir.
Petite soirée de réveillon juste entre nous. Ce n’est pas faute d’avoir reçu une gentille invitation d’autres familles voyageuses réunies ensemble ce soir pour l’occasion mais nous préférons nous mettre à l’abri d’une éventuelle contamination au fichu virus avant d’avoir à passer les prochaines frontières et surtout avant de retrouver nos proches la semaine prochaine. Encore plus que d’habitude, nous allons bien nous protéger cette semaine.
Le parking n’est pas mieux que les autres ce soir mais bon, nous avons quand-même le droit à un feu d’artifices tiré depuis les balcons aux 12 coups de minuit…
Vendredi 1er janvier 2021 :
Tous les Mollalpagas en cavale se joignent à moi pour vous souhaiter une fabuleuse année 2021 !
Qui dit premier jour du mois, dit ouverture du traditionnel défi. Encore une fois, nous avons perdu celui du mois dernier où nous devions travailler une journée entière contre rémunération auprès d’un patron local… Celui de ce mois de janvier devrait être plus facile : « nager dans un cours d’eau naturel »… Mais nous allons attendre une quinzaine de jours et de changer d’hémisphère pour cela, avec des températures plus clémentes…
Le ferry vers l’Italie est réservé, le shipping vers le Kenya aussi. Mais de nombreuses heures sont passées aujourd’hui pour étudier les billets d’avion, les demandes de visas…
Enfin, nous pouvons profiter d’une journée sans pluie. La première depuis une dizaine de jours ! La première depuis que nous sommes en Albanie. Je profite de ce beau temps pour faire la vidange du moteur de la Tiny. La dernière avait été faite début mars à la frontière de la Thaïlande et de la Malaisie, alors qu’on n’imaginait pas encore un instant que la Tiny embarquerait directement pour la France sur un bateau. Où sera la prochaine vidange ???
Bon, dernière journée en Albanie. Notre regret ? celui de ne pas avoir pu découvrir ce pays en profondeur. Celui aussi d’avoir vu certainement le côté le moins beau de l’Albanie avec sa saleté, ses parkings délabrés de grandes villes (Shkodër, Tirana, Durrës ), cet écart de richesse considérable entre ceux faisant vrombir les moteurs surpuissants de leurs voitures allemandes et ceux qui fouillent de quoi manger dans les poubelles… Nous sommes vraiment conscients d’être passés à côté de ce pays car beaucoup de voyageurs au long-cours ayant pris le temps de découvrir l’Albanie le classent parmi leurs coups de cœur. Malgré les quartiers populaires très défavorisés que nous avons traversés et où nous avons dormi plusieurs nuits consécutives, jamais nous n’avons senti le moindre sentiment d’insécurité, bien au contraire.
Cependant, nous retiendrons l’Accueil et l’Hospitalité des Albanais. Nous retiendrons tous ces pouces levés à notre passage, ces sourires spontanés, ces femmes et hommes venant à notre aide pour nous servir de traducteurs quand on n’arrivait pas à se faire comprendre avec quelqu’un dans un commerce, ces personnes qui n’hésitaient pas à prendre de leur temps pour nous indiquer le bon chemin, cet homme qui en plein effort a posé au sol ses altères dans sa salle de sport pour venir m’aider à me faire comprendre du gardien d’un parking, cette femme qui du haut de son immeuble décrépi, nous voyant depuis deux jours sur le parking pourri de Tirana, est venue nous demander si on avait un problème et nous proposer d’aller prendre une douche chez elle et de nous mettre à disposition sa machine à laver, ce commerçant qui nous a offert cette bouteille de soda en plus des deux pizzas commandées, cette main posée sur le cœur du gardien du parking si heureux que je lui donne mes deux bidons d’huile de vidange usagée toute noire, ces deux employés de station-service qui nous ont offert 10 sapins magiques odorants pour la Tiny, cet homme ce matin qui malgré la fermeture de son bureau en ce jour férié a passé 10 minutes à nous imprimer notre billet de bateau pour ce soir… et puis, pour terminer en beauté ce soir, juste avant de se diriger vers le port, ces deux gamins qui nous ont apporté une assiette de douceurs orientales, suivi quelques minutes plus tard d’un troisième gamin faisant la même chose…
Vraiment, nous quittons l’Albanie avec le regret de ne pas avoir pu nous imprégner encore plus de cette hospitalité et des petits bijoux culturels dont nous ont parlé nos amis voyageurs. Jamais, nous n’avons rien visité dans un pays (à part notre transit rapide en Bosnie-Herzégovine où nous avons passé 15 minutes, et le Myanmar où nous avons passé 5 minutes…). Mais ce n’est que partie remise… Nous reviendrons en Albanie.
Voici, en vrac quelques photos de notre passage rapide en Albanie, où l’unique sortie aura été dans les rues de Dürres.
18 heures, nous nous dirigeons vers le port de Durrës. Rapidement, les formalités douanières sont effectuées, y compris un passage sous le portique scanner pour la Tiny. Nous embarquons sur le AF Francesca, un ferry de 150 mètres de longueur capable d’embarquer 2000 passagers et quelques 600 véhicules. Le départ est prévu à 23 heures. Nous prenons possession de notre minuscule cabine, pas très confortable, assez bruyante, un peu stressante aussi car située sous le niveau de la mer avec beaucoup de bruits faisant angoisser Victor. Le navire qui a notre âge a moins bien vieilli que nous… Mais nous pourrons au moins dormir allongés et pas pliés en trois sur un fauteuil dans les couloirs.
Samedi 2 janvier 2021 :
La nuit n’a pas été très reposante. Quelques dizaines de minutes avant d’arriver en Italie, nous sortons sur le pont pour prendre l’air et observer les manœuvres portuaires.
8h15, nous mettons pied à terre en Italie au port de Bari, après une traversée de 220 km de la Mer Adriatique. Nous craignons un peu le passage en douane car, sans test PCR à fournir, nous n’avons le droit qu’à un transit de 36 heures pour traverser le pays. Or, nous n’en sortirons au mieux que dans 120 heures car nous avons rendez-vous le 7 pour la Tiny au port de Gênes… Personne ne nous embête à l’entrée dans le pays, personne ne nous parle de la durée maxi du transit. Nous devons fournir un papier sur l’honneur pour entrer en Italie comme quoi nous en sortirons dans le délai imparti. Mais quand je dis au douanier que je ne l’ai pas rempli, cela n’a pas l’air de le déranger. Il scanne cependant nos passeports. Notre entrée sur le territoire italien est donc enregistrée. On verra bien à la sortie quand nous passerons la frontière en train au poste frontalier de Vintimille. On essaiera de sortir avec nos cartes d’identité si besoin. Je ne pense pas qu’ils nous embêtent alors que nous serons en direction de la France. D’autant plus qu’on n’aura plus le véhicule.
Nous roulons entre les champs d’oliviers le long de la côte Adriatique avant de couper la botte pour rejoindre à travers des collines cultivées l’autre côté de l’Italie. L’autoroute est déserte et toute l’Italie en ces périodes de fêtes est en zone rouge donc tout déplacement est interdit. Seul les cas de nécessités absolues restent autorisés ainsi que le transit motivé entre autres par un retour au domicile habituel. Ce qui est notre cas…
La Mer Méditerranée n’est plus très loin mais nous bivouaquons sur une aire d’autoroute (près de Naples et du Vésuve), comme nous allons le faire toute la semaine. En effet, nous n’allons pas trop jouer non plus et ne pas sortir des grands axes et ne pas faire de tourisme en Italie. Une aire d’autoroute, ce n’est pas glamour surtout quand un chauffeur lituanien met en route son moteur régulièrement, à deux mètres de nous. On ne va pas lui en vouloir car il n’a pas le luxe d’avoir le confort comme nous du poêle à bois qui crépite dans la Tiny. L’aire de repos nous donne au moins l’avantage d’avoir accès aux douches et au wifi de la station-service… Au fait, il pleut toujours…
Dimanche 3 janvier 2021 :
École pour Audrey et les enfants. De mon côté : réservation des billets des 4 trains différents entre Gênes et Poitiers pour Audrey et les enfants, où nous allons aller passer quelques jours en famille le week-end prochain (de mon côté, je prendrai le premier train ou avion disponible une fois les formalités portuaires effectuées), prise de 4 rdv pour un test PCR obligatoires pour entrer au Kenya, formalités en ligne pour le evisa du Kenya, réservation du train pour remonter à Roissy et d’une nuit d’hôtel, réservation des billets d’avion pour le 13 janvier vers Nairobi via Doha… Puis, préparation de ce que nous allons faire entre le 14 janvier et l’arrivée de la Tiny prévue vers le 4 février au port de Mombasa. Mais ça, je vous en dirai plus dans le prochain article… Mais ça nous prend aussi du temps à caler. Ouf, après 8 jours à temps complet à ne faire que ça… La pression va un peu retomber maintenant que la décision est prise et que tout est réservé.
A midi, tout est bouclé, tout est réservé. Nous croisons juste les doigts que nous recevrons en temps et en heure le visa. Le délai maximum annoncé de 7 jours ouvrés pour le recevoir est la veille de notre départ pour le Kenya…
Nous roulons, sous la pluie bien entendu, vers le nord de l’Italie. Aujourd’hui, nous relions la métropole de Naples à celle de Rome. Cette région ne doit pas être confinée comme celle du Sud-est de l’Italie car il y a beaucoup plus de circulation. Certainement, que de nombreux Romains rejoignent aussi la capitale pour reprendre le travail demain.
Le temps nous paraît long à ne pas sortir de la Tiny depuis plusieurs jours. Audrey ne peut plus courir, nous ne sortons plus ni randonner, ni visiter de villes. Gros manque d’oxygénation… Du coup, on prend un petit apéro.
Encore une nuit dans une nouvelle station-service. Nous allumons le poêle à bois car il faut bien réchauffer notre cocon et aussi utiliser tout le bois qu’on a en réserve car je ne suis pas sûr qu’on s’en serve beaucoup dans les mois à venir. On va ainsi pouvoir s’alléger et vider les trois caisses de bois.
Lundi 4 janvier 2021 :
Pour ne pas changer, c’est toujours sous la pluie que nous prenons la route. Avant dernière étape aujourd’hui. Quelle semaine ! Que de l’autoroute, sans en sortir… heureusement, toujours pas de contrôle de police. Car nous sommes maintenant très largement au-delà des 36 heures autorisées de transit. C’est cette fois sur un parking de station-service au nord de Pise que nous nous arrêtons à la tombée de la nuit entre deux poids-lourds. Pas très glamour comme bivouac. La bonne nouvelle d’aujourd’hui est la réception, finalement très rapide, du e-visa pour le Kenya. Sauf que l’accent circonflexe sur le BÂTON du nom de jeune fille de ma chérie a été transformé en BÃ, TON. On envoie un mail en espérant que la modification soit faite rapidement, ou que ce e-visa avec une erreur ne pose pas de soucis à l’arrivée…
Mardi 5 janvier 2021 :
Après une matinée d’école, les kilomètres s’enchaînent, encore avec les essuie-glaces en double vitesse. Dernière étape italienne avec l’arrivée à Gênes. Les bivouacs ne sont pas faciles dans cette ville mais nous en trouvons un sur le parking d’un magasin de bricolage Bricoman. Ce sera parfait demain pour aller acheter quelques bricoles pour préparer la mise en sécurité de la Tiny.
Mercredi 6 janvier 2021 :
Grosse journée aujourd’hui car il s’agit de préparer au mieux la Tiny pour le shipping vers l’Afrique. Et puis il nous faut aussi préparer nos sacs à dos car nous allons passer environ un mois sans notre cocon dans lequel on a nos petites habitudes et toutes nos affaires à portée de main. Il nous faut prévoir ce dont on aura réellement besoin durant ce mois en vêtements, en matériel scolaire, en jeux pour s’occuper.
Mais il nous faut aussi garder à l’évidence qu’un shipping est toujours un risque à courir d’effraction du véhicule et de vol de nos affaires personnelles durant la traversée et les escales portuaires. Chacun de nous prend donc avec soi ses petits souvenirs précieux qu’on ne voudrait pas perdre avec un éventuel vol. Bien entendu, nous prenons avec nous tout ce qui est appareillage informatique, appareil photo… Mais il reste encore beaucoup de valeur à bord, comme tout l’outillage, les pièces mécaniques d’avance… et tout ce qui nous sert à vivre au quotidien. Mais on le sait et on a tous conscience maintenant qu’un shipping est risqué, d’autant plus suite au carnage qu’ont subi trois familles de notre groupe de voyageurs entre la Corée du Sud et le Cambodge il y a un peu plus d’un an.
La tiny est sens dessus dessous. On ne sait plus où poser un pied. La chambre d’Anaïs est condamnée car nous allons y stocker tout le contenu des placards. L’idée est de simuler un véhicule qui voyage à vide pour ne pas tenter des mauvaises intentions. On ne sait pas si c’est la meilleure idée. D’autres voyageurs préfèrent tout fermer et tirer les rideaux. Pour l’instant, et parmi les trois shippings que nous avons déjà effectués, cela s’est toujours bien passé.
Nous passons un peu de temps à démonter les débords de toits de la Tiny. Le froid et le toit recouvert de neige ne nous arrêtent pas. En effet, de chaque côté, il y a une trentaine de centimètres de toiture qui dépasse. Or, un shipping se paye au mètre cube utilisé sur le bateau. Et 60 cm de gagné, sur une longueur de plus de 7 mètres et une hauteur de 3,20 mètres, ça fait quelques mètres cubes de gagnés.
Lors de la préparation du dernier shipping en Malaisie, nous n’avions pas eu le temps de les démonter car nous avions dû préparer la Tiny en à peine 4 heures suite à notre décision rapide de prendre un vol de rapatriement au dernier moment. Et du coup, notre transitaire nous avait appelé au moment de charger la Tiny sur le container, nous disant qu’elle était trop large par rapport à ce que j’avais initialement annoncé, et on avait eu une rallonge financière conséquente à faire. Mais nous n’avions pas le choix…
Nous apprécions donc cette fois-ci d’avoir trois fois plus de temps pour tout préparer sereinement. Les enfants sont mignons malgré notre stress qu’ils ressentent, malgré le fait qu’ils n’aient pas de place pour jouer et que leurs chambres soient inaccessibles. Ils vont plusieurs fois au magasin de bricolage et achètent des rondelles, du fil de fer, des clous… pour faire de prochains bricolages.
Dans l’après-midi nous rejoint La grande transhumance de Kika et ses 5 bergers. Noémie et Julien embarquent aussi sur le même bateau que nous et partent découvrir l’Afrique avec leurs trois enfants Noam, Lucie et Billie. C’est d’ailleurs un peu suite à leur rencontre à Tirana en Albanie, que nous nous sommes décidés à partir précipitamment au Kenya !
Je fais aussi quelques passages au magasin pour acheter quelques planches que je transforme en une solide séparation entre la cabine et la cellule. Nous devons en effet laisser les clés de la cabine de la Tiny au port afin qu’ils puissent la charger et la décharger sur le bateau. Je fixe donc une planche épaisse, doublée de la tôle d’aluminium de 5 mm de protection sous le moteur. Et derrière, environ 2 mètres cubes d’affaires personnelles entassées dans la chambre d’Anaïs. S’ils veulent entrer pour cambrioler, une chose est certaine, c’est qu’ils ne passeront pas par là…
La journée se termine avec nos compagnons de voyage autour de quelques verres. Ben oui, il faut bien souffler aussi après toutes ces journées de stress et de fatigue accumulées. Mais il faut aussi surtout alléger la Tiny et boire des bières autrichiennes qu’on a retrouvées en rangeant aujourd’hui !
Ce soir, Anaïs a pris le lit de son petit frère, qui lui, se retrouve à dormir par terre.
Le sommeil tarde à venir. Avons-nous pensé à tout ? Ne laissons-nous rien dans la Tiny indispensable à notre séjour d’un mois en sac à dos ? Au niveau administratif, sommes-nous OK ? Rien d’autre à ajouter sur la check-list de demain matin à part le gaz à couper, les réservoirs à vider, l’électricité à couper à bord, les WC à vider… Et puis les douaniers ne vont-ils pas nous embêter demain en sortant d’Italie après 120 heures passées sur le territoire au lieu des 36 autorisées ?
Nuit hachée et pas très reposante.
Jeudi 7 janvier 2021 :
Réveillés bien avant l’heure du réveil pourtant programmé à 6 heures. Une journée marathon s’annonce. Je dépose Audrey et les enfants à la gare de Gênes qui prennent le train à 7h45. Trois autres seront nécessaires pour rejoindre ce soir la maison de ma sœur adorée en Touraine. Il va y avoir de nombreux changements à Vintimille, à Nice puis à Paris avant d’arriver à Montlouis sur Loire ce soir à 22 heures ! En plus, il va y avoir un changement de gare à Paris. Je pars seul vers le port donnant un petit coup de klaxon à mes amours… Et là, le klaxon se bloque et ne cesse de sonner d’un son strident en continu… Impossible de l’arrêter ! Comme si on ne se faisait pas assez remarquer comme ça avec notre Tiny. D’autant plus qu’elle a une drôle d’allure avec ses débords de toiture enlevés. J’enlève le fusible du klaxon. On verra ça plus tard.
Ne sachant pas pour combien de temps je vais en avoir sur le port pour déposer la Tiny, et ne pouvant entrer qu’à une seule personne dans la zone sécurisée portuaire, il nous a paru plus sage qu’Audrey parte devant. D’autant plus que le dernier train que je peux attraper ce matin pour être certain d’arriver ce soir à Tours, part à 9h43… ça va donc être la course pour moi.
Avec Julien, nous déposons nos deux camions au terminal de la compagnie Messina. Assez rapidement, nous laissons nos deux bébés, nous confions les clés…
Au revoir ma Tiny et voyage bien ! Le roro qui va t’emmener porte le nom de Jolly Perla. Tu devrais partir le 12 janvier, puis faire escale à Naples en Italie le 13 et 14 janvier, à Alexandrie en Égypte le 17 et 18 janvier. Puis tu remonteras à Mersin en Turquie le 20 et 21 janvier avant de te présenter de nouveau en Égypte à Port-Saïd pour franchir le Canal de Suez le 22 et 23 janvier. Tu vas le passer pour la troisième fois de ta vie, après l’avoir déjà franchi avec tes anciens propriétaires de retour d’Asie en 2016, puis également à notre retour à nous au mois de mai dernier… Tu connais la route… Puis tu feras escale à Djeddah en Arabie Saoudite vers le 25 janvier et enfin à Djibouti vers le 30 janvier. Le Jolly Perla te débarquera à Mombasa au Kenya le 6 février. Que le temps va nous paraître long d’ici là… D’autant plus qu’on s’attend à un peu de retard. Encore une fois, et plusieurs fois par jour, nous suivrons ta progression en direct sur le site Marine Traffic accessible sur ce lien.
Il est à peine 9 heures et nous quittons le port avec nos sacs de voyage. J’arrive juste à temps en taxi à la gare pour prendre le dernier train qui me permettra d’être ce soir en famille et non pas comme j’avais imaginé tout seul dans un hôtel miteux à 15€ la nuit à Turin ce soir. J’achète en ligne mes 4 billets de train.
Ouf, je me pose dans le train. Je souffle. La frontière à Vintimille se passe sans soucis. On n’a pas vu l’ombre d’un douanier. Je rejoins mes amours en gare de Nice et terminons le voyage dans le même train.
A présent, il va falloir un peu de temps pour digérer tout ce qu’on a ressenti depuis ce 25 décembre où nous avons décidé d’aller vraiment au bout de notre rêve. Tellement de changements d’émotions ces derniers jours, de changements d’itinéraires… Tellement de décisions importantes à prendre… Mais aussi, tellement d’excitation d’une part de passer le week-end prochain à Poitiers entourés des gens qu’on aime et puis surtout de nous envoler mercredi 13 de Paris vers Nairobi ! Voilà, vous savez tout maintenant ! Je vous donne rendez-vous dans l’hémisphère sud…