483 km parcourus du 25 février au 1er mars 2021
66 787 km parcourus depuis le départ
Jeudi 25 février 2021 :
Gros soulagement ce matin. Victor est enfin guéri. Son état de santé commençait à nous inquiéter car il avait des pics de fièvre et quelques autres symptômes depuis quelques jours qui ne passaient pas. D’où notre présence sur ce bivouac pas terrible sur l’axe bruyant entre Mombasa et Nairobi. Mais avant de s’engager vers le parc d’Amboseli pour quelques jours, nous voulions être sûrs qu’il soit remis. Aujourd’hui, si la fièvre n’avait pas baissé, nous serions allés à l’hôpital de Nairobi pour faire des examens. Nous nous étions déjà renseignés auprès d’expatriés français pour savoir où aller.
Nous profitons du parking de l’hôtel où nous avons payé pour dormir hier soir pour refaire les pleins d’eau, faire quelques lessives et puis aussi pour faire quelques plongeons dans l’eau de la piscine, ce qui ne nous laisse plus aucun doute sur la forme de Victor !
Je profite aussi de bricoler ma tôle sous le moteur dont une fixation a cassé sur la dernière piste en revenant du Lac Jipé.
Nous en avons bientôt fini avec cette route infernale entre le littoral et la capitale. Les 10 km du jour se font toujours en devant doubler une quantité incroyable de camions.
Puis, à Emali, nous bifurquons à gauche sur la C102 en direction de la frontière de la Tanzanie. Un bel axe, en bon état, traverse le bush. Enfin, il n’y a plus de camions. Nous traversons quelques villages. Nous y voyons un hôtel-boucherie… Puis de nombreuses églises évangéliques.
Nous traversons le sanctuaire de Kimana et voyons des girafes, des zèbres, des pintades et pour la première fois des autruches d’Afrique. Cet animal sauvage est le plus grand de tous les oiseaux avec ses 2,50 mètres de hauteur et son poids de 130 kg.
Au fur et à mesure de notre descente sur quelques dizaines de kilomètres au milieu de la savane, nous apercevons de mieux en mieux le toit de l’Afrique avec ses quasiment 6000 mètres d’altitude, le Kilimandjaro. Il devrait être bien dégagé dans les prochains jours selon la météo.
Petit arrêt sur les marchés en bord de route pour nous ravitailler en fruits et légumes à petits prix. Durant ce temps, je reste au volant et répond positivement et volontiers aux multiples demandes de selfies. A ce sujet, les personnes que nous croisons dans ces villes autour des stations-services ou des gares routières ne sont pas les plus agréables. Souvent insistantes, intrusives. De nombreux hommes sont en état d’ébriété. Nous préférons les arrêts dans les petits villages, avec des gens toujours respectueux, souriants et avenants.
Puis, à hauteur de Kimana, nous quittons l’asphalte pour nous engager sur une piste en bon état mais parsemée de très hauts ralentisseurs où j’apprécie d’avoir la tôle de protection de mon carter qui frotte à plusieurs reprises. Je préfère que ce soit elle qui touche plutôt que le bouchon de vidange du carter d’huile. Le pot d’échappement qui est le point le plus bas du châssis racle mais ça passe. Une seule fois, l’imposant silencieux s’est déconnecté du tube primaire en Mongolie.
Nous avions repéré un point iOverlander pour bivouaquer dans un Campsite mais son accès est trop chaotique. Du coup, nous nous arrêtons un peu plus loin sur le bord de la piste et nous demandons à un des Maasaïs si nous pouvons bivouaquer ici en toute sécurité. Il nous affirme que oui mais il nous propose de nous garder le camion toute la nuit pour veiller sur les gros prédateurs nocturnes dont les lions qui pourraient s’approcher de nous. Nous déclinons avec le sourire en lui disant qu’on se débrouillera tout seul. Il sourit… On verra si on garde le sourire si un lion vient rôder pour de bon cette nuit autour de la Tiny.
Le bivouac est classe avec une jolie vue sur le Kili dont le sommet est situé à 34 km à vol d’oiseau. Cette montagne est tellement immense qu’elle nous paraît beaucoup plus proche !
Plusieurs villageois de cette communauté Maasaï passent nous saluer. Contrairement à d’autres que nous avons rencontrés, on sent que ceux-ci ont l’habitude de voir des occidentaux passer sur la piste menant au parc et ils veulent qu’on les prenne en photo ou qu’on leur achète des bijoux de perles. Mais quand on leur dit que nous ne sommes pas intéressés, ils n’insistent pas trop non plus.
Nuit tranquille finalement sans entendre les félins roder autour de la Tiny.
Vendredi 26 février 2021 :
Bricolage ce matin car en voulant ouvrir mon capot hier soir pour faire les contrôles visuels et niveaux d’huile hebdomadaires, il m’a été impossible d’ouvrir par la tirette ce fichu capot. Je démonte heureusement assez facilement la calandre, ce qui me permet d’accéder au mécanisme d’ouverture du capot. Le câble n’est pas cassé. Peut-être que les vibrations de la piste et la poussière ont grippé le système. Un coup de nettoyage et de lubrifiant WD40 et ça fonctionne de nouveau.
Nous prenons la piste après l’école, avec une vue mémorable sur le Kilimandjaro. Une journée haute en couleurs commence : le rouge de la terre, le vert de l’herbe, le bleu du ciel, le blanc de la neige, l’orange de la tenue des écoliers maasaïs…
C’est parti pour la visite du Parc national d’Amboseli, l’un des plus grands et célèbres parcs nationaux du Kenya et le deuxième le plus visité du pays après le parc du Masaï Mara. Mais il nous reste encore de la piste avec une zone de travaux nous obligeant à prendre une déviation pas très longue mais bien pourrie mettant en torsion le châssis de la Tiny. La cellule n’aime pas trop cela, craque pour nous dire qu’elle souffre dans cette position inconfortable. Mais j’avance au pas.
Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à la Kimana Gate où nous nous acquittons des droits d’entrée dans le parc. Ce parc n’était pas prévu au programme de notre visite du Kenya car la visite en temps habituel est très chère mais nous avons la chance qu’en ce moment, en raison de la situation touristique liée aux restrictions de voyage, l’entrée du parc est à moitié prix. Du coup, ça reste cher mais toujours moins cher qu’une entrée dans un grand parc animalier en France, comme Beauval ou La Palmyre. C’est le cadeau d’anniversaire d’Audrey de la part de mon papa et de ses parents. Merci ! L’entrée est valable pour 24 heures à partir de l’entrée sur le site. Nous le visiterons donc en deux demi-journées. Mais pour passer la nuit dans le parc, on est obligé d’aller dans des lodges de luxe ou bien des campings hors de prix pour nous. Nous sortirons donc du parc ce soir et entrerons à l’aube demain matin pour profiter d’une deuxième journée sur place.
Le Parc national d’Amboseli est classé Réserve de biosphère de l’UNESCO. Il tient sa réputation des vues sur la savane avec le Kilimandjaro coiffé de ses neiges éternelles en toile de fond : il s’agit sans doute de la carte postale la plus connue du Kenya. Peut-être aurons-nous cette chance de voir un des 1500 éléphants du parc qui passera devant cette majestueuse montagne au bon moment. En tout cas, nous avons de la chance car le toit de l’Afrique est aujourd’hui bien dégagé et la météo est annoncée encore bonne demain.
Le parc a une superficie de 400 km² (mais n’est que le prolongement d’un vaste écosystème partagé entre le Kenya et la Tanzanie sur une superficie totale de 8500 km²) et n’est pas clôturé. Aussi, les animaux sont vraiment libres de sortir et de rentrer dans cette zone protégée. Cependant, le conflit demeure entre les éleveurs maasaïs vivant en périphérie du parc. D’abord réserve animalière dans les années 1940, il fallut attendre 1974 pour qu’Amboseli devienne un parc national. Durant ces décennies, un long conflit opposa le gouvernement aux éleveurs maasaïs installés depuis toujours dans la région. Les Maasaïs se sont révoltés en tuant de nombreux éléphants et en exterminant quasiment le rhinocéros noir (on en recense plus que 650 alors qu’il y en avait 20 000 il y a 20 ans). D’abord expulsés, les éleveurs finirent par trouver un compromis avec l’État, qui leur accorda des terres, ce qui permit la création du parc. Des points d’eau furent créés pour le bétail des éleveurs. Mais les animaux sauvages, en particulier les lions, attaquent régulièrement les cheptels des Maasaïs qui n’hésitent pas à se défendre en abattant les prédateurs.
La circulation est libre dans le parc et on peut aller où on veut en restant bien entendu sur les pistes principales. Chaque intersection est repérée par un numéro. Il est interdit de sortir de son véhicule au risque de se faire dévorer par un lion ou une hyène… On ne va pas jouer.
Il est 13 heures quand nous entrons dans le parc. Ce sont les heures les plus chaudes de la journée et les animaux ne sont habituellement pas très visibles à ces heures-ci. Mais la chance nous sourit. Dès notre entrée, c’est le festival ! Des éléphants par dizaines, broutent les herbes de la savane au milieu des acacias ou dans les marécages. L’éléphant fait partie de la famille des Big Five, cet ensemble de cinq grands mammifères d’Afrique que les touristes aiment voir durant leur safari. Les autres sont le lion, le léopard, le rhinocéros noir et le buffle.
L’éléphant d’Afrique est le plus grand mammifère terrestre au monde. Leurs défenses sont énormes et continuent à se développer tout au long de la vie de l’animal. Contrairement à ceux qu’on avait vus au Parc national de Tsavo où la terre était rouge, ceux-ci ont la couleur gris-brun de la terre d’ici.
Autant aujourd’hui, ce sont les touristes qui sont en quête de réunir les plus beaux clichés de ces animaux, autant au début du 20ème siècle, ce sont les chasseurs sportifs qui se passionnaient pour abattre ces animaux, ce qui a donné naissance au mythe des Big five. C’est alors que la population de ces animaux s’est effondrée. En 1930, ont été créés les premiers parcs nationaux où la chasse est devenue interdite. Mais le mal a continué avec les braconniers dans les années 70-80 qui entretenaient le trafic d’ivoire, de cornes de rhinocéros, de peaux de léopards. Certains des Big Five ont frôlé l’extinction. Le mal continue avec l’organisation de safaris de chasse encore aujourd’hui en dehors de ces zones protégées où des chasseurs, prêts à dépenser des dizaines de milliers d’euros, viennent du monde entier pour ramener des trophées de chasse d’animaux sauvages. Une autre des menaces pour ces animaux est la perte d’espace et d’habitat suite à l’augmentation rapide de la population humaine. Mais le braconnage n’a pas été éradiqué et continue de faire des ravages en Afrique et en particulier au Kenya dans certaines zones non protégées, avec une nouvelle explosion depuis une dizaine d’années. La guerre en Somalie a entrainé un afflux de braconniers vers le Kenya. Récemment, certains pays d’Afrique australe ont à nouveau autorisé un commerce limité de l’ivoire, pour écouler leur stock, d’où une recrudescence du braconnage. L’ivoire se négocie à plus 2000 dollars le kg, sachant qu’une seule défense d’éléphant peut atteindre 100 kg.
Puis quelques impalas nous souhaitent aussi la bienvenue. Ces antilopes, à la silhouette élancée, sont adorables avec leurs lignes noires verticales sur chaque fesse blanche. Le mâle a des cornes en lyre.
Nous sommes au niveau du swamp (réserve humide) de Longinye. Une véritable Arche de Noé. Un peu plus loin, nous voyons pour la première fois des gazelles de Grant. Elles aussi sont gracieuses. Elles ont aussi une raie verticale noire sur leurs fesses blanches. Leurs cornes sont les plus belles de toutes les gazelles car elles sont longues, bien annelées et orientées vers l’arrière.
Les grues couronnées font aussi les belles devant nous.
Au même endroit que les gazelles, quelques zèbres de plaines habillés de leurs pyjamas à l’allure de codes-barres, font des galipettes devant nous. La population est estimée à 16 000 individus dans le parc.
Nous sommes dans le parc depuis seulement un quart d’heure et les girafes Masaï se présentent aussi devant nous ! Mais quelle chance d’apercevoir dès notre arrivée ces élégants animaux au cou démesuré ! Leur hauteur varie entre 5 et 6 mètres et les mâles peuvent peser jusqu’à 1400 kg.
Les phacochères, plus farouches, fuient à notre approche. Ces cochons sauvages n’ont pas fière allure avec leur peau grise, leurs poils épars, leur museau plat, leur longue crinière, leur excroissance de peau sur la face et leurs défenses recourbées vers le haut.
Nous voyons de près des gnous bleus à barbe blanche que nous n’avions pu apercevoir que d’assez loin au parc de Tsavo la semaine dernière. Ils font partie de la famille des antilopes. Leurs cornes atteignent les 60 cm. Ils sont caractéristiques avec leurs bandes verticales foncées visibles sur le cou. L’avant du corps est plus haut que l’arrière train. Les gnous sont connus pour leur migration, l’une des plus grandes migrations terrestres au monde. Plus d’un million d’animaux se déplacent entre le nord de la Tanzanie (Parc du Serengeti) et le sud du Kenya (Parc du Masaï Mara).
Pour la première fois, nous voyons des gazelles de Thomson avec leurs bébés dans les prairies fleuries. Elles se reconnaissent à leurs larges bandes noires séparant les parties blanches des parties supérieures jaunâtres. Les longues cornes annelées du mâle sont presque parallèles.
La végétation du parc est assez pauvre et est composée d’arbustes et d’acacias. Autour des points d’eau, dans des espaces verdoyants, poussent palmiers nains, papyrus, roseaux et ajoncs.
Également pour la première fois, nous voyons d’énormes buffles du Cap (ou buffles des savanes) qui ne nous invitent pas à sortir de la Tiny. Le deuxième de la série des Big Five. Le mâle, un véritable colosse avec sa structure massive et lourde, peut peser plus de 550kg. C’est le seul bovin sauvage d’Afrique. Ses cornes sont impressionnantes. La chance est encore au rendez-vous car le buffle apparaît soit tôt le matin, soit en fin d’après-midi. A cette heure-ci, il est censé faire la sieste à l’ombre.
Nous continuons au hasard des pistes, parfois boueuses, toujours à la recherche des animaux sauvages. Le graal serait bien entendu de voir des félins mais ils sont très rares et difficiles à apercevoir dans ce parc immense. Nous ne perdons pas espoir.
Au loin, un troupeau d’une dizaine d’éléphants avance droit vers nous. Nous éteignons le moteur pour ne pas les effrayer. Ces pachydermes nous fascinent tellement ils sont imposants.
Le parc est réputé pour sa faune et tient ses promesses. Une variété incroyable d’oiseaux s’offre à nous. Plus de 400 espèces sont répertoriées dans le parc.
Mais ce sont les pélicans qui sont les plus magiques avec leurs gosiers énormes.
Le spectacle grandeur nature continue avec un hippopotame qui sort de l’eau devant nous. Il s’agit du troisième plus gros animal terrestre. Les mâles pèsent entre une et deux tonnes. Leur corps en forme de tonneau repose sur des pattes courtes mais trapues. La tête est très massive. Ils sont de couleur gris-noir avec une teinte rosée.
Nous nous arrêtons dans une immense plaine quand nous voyons déguerpir des gazelles de Thomson à quelques mètres de la Tiny. Sans comprendre pourquoi…
…quand tout à coup, incroyable, une hyène tachetée se couche devant nous. En pleine savane. C’est elle qui a voulu faire son 4 heures avec une petite gazelle… On n’en revient pas de cette chance qu’on a ! Une hyène… La paire de jumelles nous permet de l’observer en détail. Son poids varie entre 60 et 80 kg. Son manteau est jaunâtre et tacheté de parties sombres. Les poils sont courts. Les oreilles sont arrondies. Le museau est noir. Les poils sont crépus. La hyène marque son territoire avec de l’urine ou des crottes.
Nous continuons notre chemin, tout excités par ce que nous venons de voir. Puis, tout s’enchaîne : encore des gnous…
Nous nous dirigeons vers le Swamp Enkong Narok car en fin d’après-midi, il paraît qu’on peut observer, au pied de la colline nommée Observation Hill, les éléphants sortir de leur bain. Pile poil au moment où on arrive, une horde d’éléphants et d’éléphanteaux sortent de leur bain boueux. Quelle magie ! Nous savourons notre chance de pouvoir être là et d’observer tous ces animaux sauvages évoluer paisiblement autour de nous, sans que notre présence ne semble les déranger car ils se dirigent droit vers nous et traversent à 20 mètres devant la Tiny.
Dès la sortie de l’eau, les femelles jouent avec leurs bébés en les aspergeant de sable. Nous sommes surpris du nombre d’éléphanteaux. Il y en a vraiment beaucoup. Certaines années, le nombre de naissances dépasse les 130 dans ce parc ! Quelle chance par rapport aux petits parcs privés d’Asie du Sud-est où les propriétaires ont tant de mal à faire se reproduire l’espèce. Nul doute que le fait qu’ils soient libres d’errer ici sur des centaines ou des milliers de km² favorise la reproduction.
L’Observation Hill est le seul endroit du Parc d’Amboseli où nous sommes autorisés à descendre du véhicule. Nous montons en haut du petit mont depuis lequel nous avons une vue panoramique sur le parc ainsi que sur le Lac Leakey, sur le Lac Kioko et sur le Swamp Enkong Narok.
Depuis ce point de vue, nous observons un hippopotame sortir de l’eau, faire quelques pas sur l’herbe (pour brouter un peu des 100 kg de verdure qu’il ingère quotidiennement) avant de replonger aussitôt dans l’eau. La population d’hippopotames est en recul considérable et il n’en resterait que 150 000 individus en Afrique. Ils sont toujours chassés pour leur chair et leur ivoire depuis l’interdiction de la commercialisation d’ivoire d’éléphant. Il reste l’animal causant le plus d’accidents mortels envers les humains. Beaucoup d’Africains s’en méfient.
Puis, pour encore mieux nous gâter, nous voyons de nouveau deux hyènes jouer ensemble. Whouah, quelle journée mémorable ! Quelle chance de voir ces animaux, pourtant nocturnes.
Nous empruntons une magnifique piste passant sur le lac, ce qui nous permet de profiter des flamands roses dont certains prennent leur envol devant nous. Magique.
Dans la lumière du soir qui décline, c’est un gnou à contre-jour qui marche dans l’eau.
Puis par une piste défoncée, nous traversons une nouvelle zone humide où pélicans et flamands rose prennent leur envol.
Notre game drive, comme on appelle ici ces journées de safari en véhicule, se termine par l’observation d’hippos et de buffles.
En cette fin de journée, nous sommes encore gâtés par les oiseaux.
C’est par l’étroite porte Iremito gate que nous sortons du parc à sa fermeture à 18 heures pour passer la nuit en dehors des limites. Nous négocions l’autorisation de nous garer juste sur le parking de l’entrée, mais ce n’est pas évident car il est interdit de dormir à moins de deux kilomètres des limites du parc. Nous trouvons un « local arrangement » avec les gardiens.
Samedi 27 février 2021 :
Dès 6h30, nous sommes déjà installés tous les 4 dans le poste de conduite et nous entrons de nouveau dans le parc alors que le soleil est à peine levé. C’est à cette heure-ci qu’on a le plus de chance de voir des animaux. Les gardiens nous ont précisé deux endroits du parc où on peut espérer voir les lions avec beaucoup de chance. Nous filons droit vers ces emplacements, conduit par Victor pendant une dizaine de kilomètres.
Les premiers animaux sont des énormes buffles mais aussi des mignons babouins en train de s’épouiller.
Puis un magnifique gnou bleu avec sa crinière chevelue et sa barbe blanche.
Et le cliché tant attendu des éléphants passant devant le mythique Kilimandjaro s’offre à nous. Encore une fois, nous sommes au bon endroit au bon moment. Une horde d’éléphants des savanes passe à quelques mètres de nous.
Puis, alors que nous les avions toujours vus isolés, c’est un troupeau de buffles (avec en arrière-plan, des éléphants ou bien au choix le Kili !) qui nous observe. Les énormes cornes bombées qui se rejoignent sur le front forment un casque à l’animal.
Les phacochères et un joli impala mâle avec ses cornes gracieuses en forme de lyre passent dans les herbes hautes.
C’est au tour d’Anaïs de conduire sur les pistes du Parc d’Amboseli.
Toujours pas de lion à l’horizon, alors que le Soleil brûlant arrive. On voit s’éloigner nos maigres chances d’en apercevoir un. Mais tout comme hier, nous avons de la veine de voir de près deux hyènes en train de faire leur petit déjeuner. Les hyènes sont des chasseurs habiles qui n’hésitent pas à voler les proies d’autres prédateurs comme les lions.
Les hippos sont aussi de sortie.
Nous faisons un petit aller-retour sur une piste boueuse pour nous enfoncer dans un espace arboré où se cacheraient les lions, selon les gardiens. Maigre espoir mais rapidement, nous comprenons qu’ils ne sont peut-être pas loin, mais bien cachés. Décidément, encore des hyènes passent tout près de nous, avec en toile de fond le Kili ! De même qu’encore un gnou bleu.
Demi-tour en direction des swamps, nous nous régalons toujours des flamands rose, des pélicans et d’autres oiseaux.
Mais aussi des hippos…
Une gazelle de Thomson fait la belle et ne semble pas effarouchée par notre passage.
Il est l’heure de commencer à se diriger vers la sortie du parc que nous devons absolument atteindre avant 13 heures, au risque d’avoir à payer une deuxième journée. Un éléphant, une tortue, des zèbres des plaines et des phacochères, toujours aussi craintifs, nous accompagnent.
Quand tout à coup…
A une cinquantaine de mètres…
Un gros chat… Mais oui, c’est bien lui, ou plutôt elle, une lionne !!
Elle traverse la piste devant nous pour rejoindre… son mâle !!! Whouaaaa !!!
Quelle chance, à quelques minutes de sortir du parc, alors qu’on n’espérait plus en voir, le roi des animaux. L’un des Big five. Le plus imposant des trois grands félins d’Afrique. La chance est d’autant plus grande qu’il n’y a qu’une vingtaine de lions dans tout le parc de 400 km² et nous en avons deux sous les yeux. Notre Guide du routard spécifie bien : « les fauves sont bien discrets à Amboseli, voire absents »… Sur toute l’Afrique, la population est estimée à seulement 20 000 individus. Ce n’est pas anodin si on le surnomme le roi des animaux car le lion se nourrit d’antilopes, de buffles, de girafes, de zèbres, de phacochères, d’hippopotames, bref de tous les animaux qu’on a pu observer ! Durant cinq minutes, nous observons avec beaucoup d’émotion, ce couple jouer ensemble, la femelle se mettant sur le dos, le mâle rugissant. Puis, ils partent se cacher dans un buisson !
Nous sommes tellement excités de terminer ce parc en beauté ! Mais les cinq minutes passées à observer le roi lion vont nous manquer pour rejoindre la sortie du parc qui est encore à une quinzaine de kilomètres. Nous longeons le Lac d’Amboseli avec le Kilimandjaro qui n’aura pas été caché par les nuages de la journée. Cette étendue d’eau qui couvre le quart de la superficie du parc est quasiment à sec hors saison des pluies, comme c’est le cas en ce moment. Il est alimenté par les eaux de fonte de neige du Kilimandjaro. Il n’est profond que de 50 cm. D’ailleurs, la piste que nous empruntons est inondée en période des pluies. Des gazelles de Grant sont les derniers animaux que nous observons dans les limites du parc.
Notre progression est ralentie par une piste en très mauvais état, une tôle ondulée très cassante. Sur plusieurs kilomètres, comme dirait Erwan (un voyageur que nous avons croisé sur la côte), c’est une piste « à faire tomber les tétons »… C’est imagé, mais tellement vrai ! La Tiny rebondit à chaque ondulation. Un bruit de tremblement métallique est apparu depuis quelques kilomètres m’inquiétant un peu. Mais je ne vois rien d’anormal sous le châssis. Enfin, surtout je ne prends pas trop le temps de me coucher sous le camion car d’une part le temps passe, et d’autre part, je n’ai pas envie de finir sous les crocs d’un félin… Mais d’un coup, la tôle ondulée a raison de la fixation du panneau solaire sur la cabine. Grrr… Encore 5 minutes de perdues à solidifier le support avec une sangle.
Ouf, nous arrivons avec seulement 5 minutes de retard à la Meshanani Gate, ce qui ne pose aucun problème au gardien qui nous laisse passer. Nous sortons du parc dans lequel nous venons de passer 24 heures dont 13 au volant de notre Tiny à parcourir quelques 150 km de pistes. Mais le goudron n’est pas encore là et il nous reste 50 km encore de tôle ondulée.
Comme je vous l’ai expliqué plus haut, le parc n’est pas clôturé donc les animaux ne s’arrêtent pas à la porte de la piste… Le festival continue avec quelques girafes.
Et puis, pour la première fois, c’est un élégant koudou mâle que nous voyons passer rapidement derrière des buissons. La photo est ratée mais c’est dommage car il est beau avec ses bandes verticales blanches sur les flancs gris brun et ses cornes torsadées.
Mais ce que nous voyons le plus sont des troupeaux d’ovins et de bovins gardés par des éleveurs maasaïs.
Cela fait 10 heures que nous sommes au volant aujourd’hui et il est temps de se poser pour le bivouac car la fatigue se fait sentir. Nous voyons quelques habitations et un chemin cabossé nous permet de nous en approcher. Nous nous installons à l’ombre d’un acacia. Puis nous allons à la rencontre de quelques Maasaïs qui en font de même à notre égard. Nous demandons l’autorisation à deux d’entre eux pour rester ici. Pas de problème.
Mais rapidement, un troisième homme arrive et sa fille qui traduit en anglais nous dit que nous devons payer pour dormir ici, 4000 shillings soit près de 30€ ! Nous leur expliquons que nous ne payons jamais pour dormir et que le but de notre venue ici est de venir rencontrer et échanger avec des locaux. Notre interlocuteur ne l’entend pas. Il nous fait remarquer qu’on est blanc et qu’on vient bien de payer pour aller voir des animaux dans le parc, alors on peut bien payer pour voir des Maasaïs. Je lui fais remarquer que je n’ai pris aucune photo et que je n’ai pas d’appareil autour du cou comme quand je vais observer des animaux. On tente de lui expliquer qu’on n’est pas venu faire un safari humain, mais rencontrer des gens.
Une femme arrive et nous parle du Coronavirus. Nous comprenons qu’elle semble inquiète par rapport au fait qu’on soit blanc et qu’on apporte la maladie. Nous la rassurons en lui disant que pour entrer au Kenya, on a dû fournir un test PCR négatif. Et que donc on ne risque pas de ramener la maladie de l’étranger. Elle le comprend. Elle nous demande si nous avons du gel hydro alcoolique et semble rassurée quand on lui dit qu’on en a dans le camion. Elle nous demande pourquoi nous n’avons pas de masque. Je lui fais remarquer qu’elle ne se protège pas plus que nous. Elle rigole et vient nous serrer la main !
Deux hommes arrivent sur une moto. Nous devons leur expliquer le but de notre visite. Ils acceptent qu’on reste sans payer. Ouf… Mais encore quelques minutes plus tard, le frère des deux autres hommes de tout à l’heure arrive. Rebelote, il faut de nouveau payer si nous voulons rester dormir. Agacés de devoir argumenter sur notre envie de rencontrer des gens, depuis une heure, nous nous énervons. Le ton monte. Nous lui expliquons que nous sommes tristes qu’il ne comprenne pas notre volonté de rencontrer des locaux. Il nous redit que nous sommes blancs et que nous pouvons payer (Ce sont plus ces propos qui nous ennuient que le fait de devoir participer pour de quelconques frais). Je remballe tout. Les enfants qui avaient commencé à dessiner avec d’autres enfants de la communauté sont aussi dépités que nous. Je m’installe au volant et lui dis qu’on s’en va…
Quand tout d’un coup, il change de discours, et dit qu’on est les bienvenus, qu’on peut rester là sans problème. Il ne veut pas que nous soyons tristes, fâchés par son incompréhension. Il se dit heureux de nous accueillir, insiste sur le fait que lui aussi est heureux de nous rencontrer. Nous hésitons de peur que ce soit le même cinéma toute la soirée mais il nous rassure en nous disant qu’il n’y aura pas de nouveau problème avec d’autres personnes ce soir car il est le plus vieux des frères.
Nous comprenons que dans ce village vit une unique famille. A l’origine, ce village typique maasaï, appelé boma a été créé par un seul homme qui a eu 5 femmes, puis 5 à 7 enfants avec chacune d’entre elles. Aujourd’hui, il est décédé mais environ 60 personnes vivent ici.
Tout au long de la soirée, plusieurs personnes de la communauté passent nous saluer, discuter, nous souhaiter la bienvenue… Quel changement de décor par rapport à une heure auparavant où jamais depuis que nous voyageons, je n’avais monté le ton aussi fort avec des locaux.
Dimanche 28 février 2021 :
La nuit a été calme et assez reposante avec les températures qui descendent autour de 20°C la nuit, ce qui nous permet de bien récupérer.
De bon matin, les Maasaïs de la communauté passent nous saluer et s’inquiéter de savoir si nous avons bien dormi. Ils sont charmants. Aussi curieux d’en savoir plus sur notre voyage.
Deux Maasaïs s’approchent et nous demandent si nous avons de quoi soigner une vilaine blessure au genou et au poignet de l’un d’eux tombé à moto hier. Je nettoie à la Bétadine et fais un pansement. Nous lui laissons quelques flacons et des compresses pour qu’il renouvelle l’opération quand on sera parti. Mais le simple fait de juste nettoyer ne suffira pas à guérir cet homme qui souffre. Le mal est profond.
Du coup, dix minutes plus tard, deux femmes demandent à Audrey de les soigner aussi. L’une pour un mal de gorge, l’autre pour une vieille brulure mal cicatrisée et vraiment pas belle. C’est hors de nos capacités… Elles comprennent que nous ne sommes pas médecins et que nous ne pouvons nous permettre de leur donner des médicaments.
Les hommes avec qui le ton était tant monté hier reviennent avec un immense sourire. De nouveau, je soigne une autre blessure à l’un d’eux. Nous discutons de manière très agréable avec tous ces Maasaïs. Nous leur demandons si nous pouvons visiter leur village. Ils acceptent et cette fois, ils nous demandent même de prendre des photos pour montrer à nos amis et à notre famille comment ils vivent.
C’est par une vue satellite qu’on se rend compte de la disposition de ce boma, l’architecture circulaire traditionnelle de ces villages des Maasaïs.
En son centre, il s’agit du lieu de regroupement nocturne pour les vaches. Les petits cercles autour de ce principal enclos entouré de branchages épineux d’acacias (pour protéger les élevages des lions et des hyènes), il y a d’autres petits enclos réservés aux veaux, aux chèvres et aux moutons.
Autour de ces enclos communautaires pour animaux, les habitations des différentes femmes sont réparties. Les maisons sont construites en branchages recouverts de terre et de bouses de vaches pour étanchéifier les murs. Le toit est aussi recouvert de branchages ou rarement de tôles. La durée de vie des murs est d’environ trois ans.
Il n’y a pas d’électricité, pas plus que d’eau courante. Le niveau de vie est très bas. Les conditions climatiques ne permettent pas à ces éleveurs de cultiver des fruits et légumes. Ils doivent les acheter en ville, distante de 15 kilomètres. Aucune voiture bien entendu dans le village, juste quelques motos mais vraiment très peu. Leur unique source de revenus est la viande qu’ils vendent. Mais ils ont quand-même quelques centaines de bestiaux.
Les femmes construisent les maisons, font la traite du bétail matin et soir, recherchent de l’eau et du bois, préparent les repas, s’occupent des enfants, entretiennent la maison. Les hommes veillent à la sécurité du village, s’occupent du bétail en le protégeant des prédateurs et en les emmenant paître hors du village.
Nous partons avec les villageois visiter l’école des enfants de 3 à 6 ans. Elle se résume à un enclos entouré de branchages épineux, à l’ombre d’un acacia. Ce qu’on pourrait croire être un espace pour animaux est en fait la salle de classe pour 35 élèves. Le gouvernement kényan ne finance rien pour l’éducation des enfants de ces communautés. A l’âge de 6 ans, les enfants sont assez grands pour partir seuls à l’école à pieds. Elle est située à 4 kilomètres. Nous avons crû comprendre qu’une mission religieuse coréenne s’occupait de l’école et d’un dispensaire.
A notre tour de faire visiter notre cabane. Les 4 Maasaïs sont très curieux de notre aventure, de notre voyage, de notre manière de vivre. Quel bel échange ! Quelle belle rencontre ! qui pourtant semblait si mal engagée hier soir.
Nous quittons nos hôtes. Nous n’en avons pas fini avec la piste. Il nous reste encore une vingtaine de kilomètres à parcourir. Au pas, nous avançons. Pas d’animaux aujourd’hui car on s’est bien éloigné du parc. Nous voyons quelques bomas répartis le long de la piste. De nombreux Maasaïs gardent les troupeaux. Certains nous arrêtent pour nous demander de l’eau, ce que nous ne pouvons refuser par cette chaleur torride.
Puis enfin, nous retrouvons l’enrobé à Namanga, ville frontière avec la Tanzanie.
Nous roulons vers le nord, en direction de la capitale. C’est un plaisir de retrouver le long ruban d’asphalte après plus de 220 km de pistes ces trois derniers jours. L’enrobé est bouillant et fond au soleil.
Nous cherchons un bivouac, pas trop isolé et nous nous posons un peu en retrait de la route. Un à un, de nombreux villageois viennent nous saluer, nous souhaiter la bienvenue et nous rassurer sur le fait qu’il ne pourra rien nous arriver cette nuit ici. Les rencontres s’enchaînent toute la soirée.
Trois jeunes femmes restent longtemps à discuter avec Audrey. Elles sont professeures à l’école pour enfants maasaïs sourds et muets. Trente-cinq enfants y vivent en internat. L’une d’elle précise qu’elle est de l’ethnie des Kikuyus mais qu’elle se sent bien, ici, en terre Maasaï. Elle pose de nombreuses questions sur notre mode de vie, notre voyage et demandent à être prises de nombreuses fois en photo devant notre cabane. Elles aident Anaïs à apprendre quelques mots de swahili supplémentaires (c’est fou ce qu’elle progresse !).
Dernier jour du mois et ma grande sœur n’oublie pas de me rappeler que nous n’avons pas réalisé le défi du mois qui était de « se fabriquer tous les 4 des vêtements naturels ». Nous nous mettons donc à l’ouvrage…
Lundi 1er mars 2021 :
Première chose de la journée, ouvrir le nouveau défi du mois de mars, celui de ma tendre marraine Huguette qui nous met au défi de « construire un abri pour tous les 4 en branchages, disposer du feuillage sur le sol et y passer une nuit sans aucun autre confort ». EUHHH… comment dire… ça ne va pas être facile au Kenya ou en Tanzanie de le réaliser alors que la nuit, les scorpions et les serpents rodent sur le sol !! Sans parler des moustiques qui transmettent le paludisme…
Un des passants nous apprend qu’un marché aux bestiaux a lieu, comme chaque lundi et vendredi, juste à côté de notre bivouac. Effectivement, depuis ce matin, nous voyons converger vers un même endroit plusieurs éleveurs maasaïs avec quelques chèvres et moutons. Nous nous y rendons. Des centaines de personnes, principalement Maasaïs, sont réunies autour d’un immense enclos. Ils sont réunis pour acheter et pour vendre des ovins et des bovins. Plusieurs éleveurs tentent de nous vendre un mouton ou une chèvre mais nous leur faisons comprendre que cela va être difficile de poursuivre notre cavale ainsi ! Tous ont bien identifié notre Tiny house et ça les fait beaucoup rire de nous imaginer avec une chèvre dedans.
Nous sommes bien entendu les seuls Blancs au milieu de tous ces Kényans. Audrey est l’une des seules femmes dans cet immense enclos ; quelques-unes vendent des plantes médicinales. Autour de l’enclos, dans des petites tentes, beaucoup de femmes font fondre du gras dans d’immenses marmites. Cela nous rappelle la Mongolie.
Avec Victor, nous nous achetons deux bâtons traditionnels de Maasaï. Chaque éleveur, y compris les enfants ont tous ce bâton de bois à la main. Il leur sert souvent à réunir les bêtes. On a aussi vu une mère de famille éloigner (sans taper) de notre Tiny les nombreux enfants du village avec ce même bâton, de crainte qu’ils nous importunent. Soit il s’agit d’un long morceau bien droit, soit il s’agit d’un bâton (appelé Rungu) taillé à partir d’une unique pièce de bois dense, au manche long et étroit et à l’extrémité sphérique afin de se protéger d’éventuels dangers rencontrés dans la savane.
Retour à la Tiny pour faire l’école. Encore ce matin, de nombreux villageois viennent à notre rencontre, pour discuter, pour s’inquiéter si nous avons passé une bonne nuit… Une des professeurs de l’école voisine passe visiter la Tiny avec ses 3 élèves sourdes et muettes.
Je me couche dans la poussière sous la Tiny pour tenter de trouver d’où peut bien venir cette vibration métallique que nous entendons depuis deux jours. Je repère une agrafe servant à fixer une durite métallique de liquide de freins qui est tombée sur la piste. Du coup, ce n’est que cette durite qui tremblait contre le châssis. Un petit lien plastique et c’est réparé.
Puis en début d’après-midi, nous prenons la route vers le nord avant de bifurquer vers l’ouest puis de nouveau vers le sud en direction de Magadi, notre prochaine étape où nous avons un nouveau rendez-vous en terre inconnue, mais chut… ce sera l’objet du prochain article !
Le bel enrobé se transforme en route en travaux, assez étroite et assez cassante, rendant difficiles les croisements avec les camions, car les bas-côtés sont défoncés. Nous arrivons à 2000 mètres d’altitude.
Du coup, la fatigue me rattrape et nous nous arrêtons pour la première fois pour le bivouac dans un lieu vraiment isolé en bord de route. Le vent est fort et rafraîchit l’air. Autant nous adorons faire des rencontres et que les locaux viennent à nous, autant ce soir, nous apprécions un peu l’isolement.
Alors que la première vidéo des Marioles trotteurs faite sur notre Tiny house frôle au bout de 6 jours les 60 000 vues sur Youtube, le deuxième épisode est sorti et je vous invite à le découvrir ! MERCI Marion et Anatole !