405 km réalisés du 15 au 22 juillet 2021
78 964 km parcourus depuis le départ
Jeudi 15 juillet 2021 :
Notre séjour en Namibie se poursuit sur la côte Atlantique que nous avons retrouvée hier en rejoignant l’agréable ville aux allures allemandes de Swakopmund. Nous recevons ce matin un appel de l’agence DHL nous annonçant que notre colis parti de France il y a 8 jours est arrivé à Walvis Bay. Aussitôt nous prenons la route pour parcourir la trentaine de kilomètres séparant ces deux villes côtières. Depuis la semaine dernière, on suivait sa progression en ligne mais ces deux arrêts de 48 heures chacun à Johannesburg en Afrique du Sud et à Windhoek en Namibie à la douane nous faisaient craindre qu’on soit embêtés pour le récupérer. D’une part, car il contenait des cartes bancaires interdites de voyager par DHL mais aussi des articles neufs comme des crayons, des joints mécaniques pour nos amis les Kaquet, des manuels scolaires, pour lesquels on aurait dû joindre une facture d’achat afin de s’acquitter à la réception du colis des frais de douane afférents. Mais avec beaucoup plus de facilité qu’on ne le craignait, nous récupérons notre colis chez DHL comme on récupère un colis à La Poste. Rien ne nous est demandé. Ouf, le colis a bien été ouvert par la douane, mais rien ne manque, et surtout aucune taxe ne nous est réclamée. Une bonne chose de réglée ! Merci ma grande sœur de t’en être occupé… et pour le cadeau surprise que tu as ajouté à ce colis…
Plein de courses au supermarché de Walvis Bay. Comme dans tous les autres en Namibie, on trouve de tout comme en France à des prix sensiblement identiques car quasiment tout est importé d’Afrique du Sud. Tout est emballé et sur emballé, y compris les fruits et légumes qui n’ont ni l’allure ni le goût de tout ce qu’on pouvait trouver en Afrique de l’Est.
Audrey passe du temps à préparer la future année scolaire en triant les manuels et en ajoutant dans la corbeille prévue à cet effet les nouveaux arrivés ce matin dans le colis, Histoire, Géographie, Espagnol, Latin. Les enfants pendant ce temps profitent d’avoir du temps pour dessiner et sculpter. Nous bivouaquons dans un charmant endroit en bordure de la lagune de Walvis Bay, un paradis pour les flamants roses. De l’autre côté de la baie, peut-être un des ports duquel nous repartirons en Europe.
Le long de la baie, de jolies villas. Qu’elle est loin l’Afrique de l’est avec ses petites cases de terre et ses rues effervescentes.
Nous retrouvons nos amis la Happiness Road ainsi que les Kaquet et passons comme d’hab’, une bien belle soirée entre voyageurs et nous nous régalons du gâteau au chocolat cuisiné par Lucie. Le froid nous rapatrie dans nos deux camions, les adultes d’un côté et les enfants de l’autre. Notre bivouac est en plein ville mais vraiment agréable sur ce front de mer le long de la lagune de Walvis Bay où nous voyons des centaines de flamants roses.
Vendredi 16 juillet 2021 :
La nuit a été bercée par le bruit de la mer et des flamants roses. Pas trop désagréable, pas plus que de se réveiller dans un cadre pareil.
Audrey et Élodie partent courir sur le front de mer. Victor les accompagne un petit peu et revient seul au camion.
Dans l’après-midi, nous roulons vers Dune 7, juste à la sortie de la ville. Un magnifique endroit. Cette dune géante atteint une altitude de 383 mètres. Mais le sable est brûlant et il faut attendre un peu que le Soleil décline pour que les enfants passent de longs moments à monter tout en haut et à faire des glissades et des roulades pour en redescendre. Tant pis pour la Tiny qui encore ce soir, ressemblera à une plage de sable fin.
Comme souvent entre voyageurs, on s’échange livres numériques et films. Puis pendant que certains restent au bivouac à jouer au Dixit, Victor et ses copains partent dans le 4×4 des Happiness Road faire un petit tour dans le sable mou au pied de la dune.
Le vent s’est calmé et nous pouvons enfin passer la soirée dehors tous ensemble, ce qui est plus confortable, surtout à trois familles.
Samedi 17 juillet 2021 :
Nous nous réveillons dans un cadre encore bien agréable… Et dire qu’on avait entendu que le camping sauvage était interdit en Namibie…
Je vous ai longuement parlé dernièrement de notre tristesse de ne pas pouvoir accueillir notre famille interdite de voyager depuis la France vers la Namibie. Cette nouvelle était tombée une quinzaine de jours avant leur décollage, ce qui nous avait tous abattus. Nous sommes doublement accablés aujourd’hui car cette restriction vient de tomber pour les voyageurs français vaccinés qui de nouveau peuvent entrer en Namibie. Y’en a vraiment marre de ces changements incessants de directives. Mais il est désormais trop tard pour les faire venir car il est temps pour nous de commencer notre descente vers l’Afrique du Sud. On peut dire que ce n’est vraiment pas de bol quand-même que cette interdiction soit tombée juste pile poil pendant leur venue.
Nous avions croisé trop furtivement à la sortie d’Etosha un couple de Français mais sans pouvoir descendre de nos véhicules car on était encore dans le parc et surtout car notre billet d’entrée allait expirer juste quelques minutes après notre rencontre. Nous étions alors frustrés de ne pas pouvoir échanger plus longuement avec Anne et Philippe, qui semblaient bien sympathiques et qui paraissaient bien nous connaître car ils nous suivent assidûment sur notre blog. C’est donc avec un grand plaisir que nous pouvons aujourd’hui tranquillement les retrouver à Walvis Bay alors qu’ils viennent juste de récupérer leur 4×4 au bateau qui vient d’arriver au port en provenance d’Europe. Rapidement, le contact passe bien avec ce charmant couple de jeunes retraités et nous décidons de prolonger le plaisir en nous retrouvant ce soir. Mais pour le moment, nous devons partir car nous avons un autre rendez-vous, cette fois avec Jacques.
Nous nous sommes laissés tenter par la réservation d’une belle excursion comme on aime s’offrir de temps en temps. Pendant 5 heures, nous partons à la rencontre du désert et de l’océan en 4×4 en direction de Sandwich Harbour jusqu’à la limite sud du Dorob National Park. C’est un endroit bien entendu inaccessible sans 4×4. Notre guide Jacques est super sympathique.
Juste à la sortie de Walvis Bay, nous montons vertigineusement sur une première dune pour avoir un point de vue sur les immenses salines. Ce sel est exporté pour l’industrie en Afrique du Sud mais également en France où on le retrouve sur nos tables dans des conditionnements de la marque Cerebos.
Nous nous dirigeons vers l’océan en traversant ces salines réparties sur plusieurs hectares.
Jacques enclenche le mode 4×4 bien que ce ne soit pas encore vallonné mais ça y est , on est dans le sable mou.
Puis nous entrons dans le Namib-Naukluft Park et nous allons longer la côte sur 36 km en direction du sud.
Paysages magnifiques, somptueux, irréels. Magique de rouler sur la plage, parfois dans l’eau. Incroyable de voir ces dunes de presque 100 mètres de hauteur qui plongent dans l’Atlantique. L’océan particulièrement démonté ces dernières semaines a bien attaqué les dunes, rendant la conduite compliquée pour notre guide qui doit rouler prudemment pour éviter les vagues venant grignoter les dunes. Ces dernières deviennent de plus en plus abruptes, laissant la plage comme seul moyen d’accès à Sandwich Harbour. A marée haute, cette étroite bande de sable est submergée par les vagues se brisant contre les dunes, rendant la baie inaccessible.
Puis Jacques quitte la plage et s’engage dans les dunes.
Nous arrivons à Sandwich Harbour, autrefois un port de pêche et de commerce. Diego Cão a nommé cette zone Port d’Ilheo en 1486 lorsque lui et d’autres marins portugais ont navigué dans ce port naturel. L’importance du port à cette époque reste un mystère, mais plus tard au 19ème siècle, il est devenu un port particulièrement attrayant pour les marins pour son eau douce, et soutenait diverses industries telles que la transformation du poisson, la mise en conserve du bœuf et la collecte du guano. En 1884, il a gagné plus d’importance en tant que port d’approvisionnement pour l’Afrique du Sud-Ouest sous l’occupation allemande. Cependant, il fut rapidement remplacé par le port de Swakopmund.
Ce lagon aujourd’hui rendu à son état sauvage est d’une beauté indescriptible. Les couleurs sont de toute beauté entre les reflets du bleu de l’eau et du vert de la végétation. Nous sommes tout en haut d’une dune qui nous offre une vue à couper le souffle sur ce lagon bleu émeraude incroyablement grandiose ! Cette merveille naturelle de la côte namibienne où la mer embrasse les dunes est exceptionnelle. Le tout dans un silence inimaginable. La beauté en Namibie est décidément infinie et continue à nous émerveiller de jour en jour.
Nous descendons sur les fesses et on observe pour la deuxième fois le très rare phénomène du « chant des dunes », déjà mentionné par Marco Polo dans ses récits. Comme dans le Désert de Gobi en Mongolie, nous entendons ce phénomène étrange : les grains de sable entrent alors en résonance et le sable ronronne quand il se met à descendre comme une petite avalanche de neige. Une trentaine de dunes chantantes sont recensées dans le monde.
Il est l’heure de rebrousser chemin mais cette fois, Jacques, au lieu de rouler sur la plage, prend la direction des dunes qu’il connaît et maîtrise parfaitement. Les montées et descentes sont vertigineuses. Il lui faut prendre de la vitesse pour gravir les dunes les plus escarpées. Sensations et émotions fortes résument à merveille ce que nous ressentons à nous faire conduire en 4×4 dans cette immense mer de sable. Une aventure palpitante et inoubliable… Il nous arrête quelques instants à un point de vue panoramique sur le désert et l’océan. C’est l’occasion de faire encore la Tour Eiffel bien que notre défi soit déjà validé…
Puis, nous redescendons sur la plage… et nous roulons dans l’eau.
De nouveau, nous retrouvons les dunes.
Curieusement, le désert est également une source de nourriture pour la faune grâce à la plante !nara. Cette plante du désert endémique de Namibie, pousse là où il y a de l’eau douce souterraine. Elle donne une espèce de melon sauvage qui nourrit les animaux sauvages qui gambadent dans ces dunes tels que le springbok, l’oryx, l’autruche, le chacal et la hyène brune, ainsi que des espèces plus petites adaptées au désert, notamment des gerbilles, des lézards et des serpents. Mais nous ne faisons pas de rencontre avec la faune : nous ne voyons que quelques phoques mais ni baleine ni dauphin. Nous prenons plaisir à voir aussi en vol quelques pélicans et flamants roses.
En chemin, Jacques s’arrête pour nous montrer l’étonnante formation de petites dunes.
Nous voilà de retour à Walvis Bay, ravis de notre excursion avec l’agence Red dunes safaris.
Nous prenons aussitôt la direction de la maison louée par Anne et Philippe et passons une très belle soirée avec eux. Cet adorable couple fait partie de nos belles et enrichissantes rencontres de voyageurs un peu plus âgés que nous, retraités ou pas encore, ouverts sur le monde et dynamiques, curieux et enthousiastes, que nous avons eu la chance de faire sur la route et avec qui nous sommes restés depuis amis : Catherine et Philippe, Valérie et Christian, Marie-Anne et Bruno, Isa et Manu… Des couples adorables et passionnants, à qui on aimerait ressembler quand on sera plus grands !
Nous apprécions aussi le confort de leur appartement loué pour cuisiner un bon plat de lasagnes au four, pour faire tourner quelques machines à laver, pour nous mettre à jour en douches, et pour faire chauffer la box Internet pour télécharger quelques mises à jour gourmandes en data de nos différents écrans qu’on ne peut pas faire d’ordinaire avec notre abonnement 4G.
Mais nous prenons surtout plaisir à passer des heures à discuter avec Anne et Philippe.
Bivouac devant chez eux en bord de lagune.
Dimanche 18 juillet 2021 :
Encore une matinée passée avec nos nouveaux amis, avant de les laisser préparer leur 4×4 pour qu’ils puissent à leur tour dès demain démarrer leur cavale en Afrique Australe.
Nous reprenons (encore) la direction de Swakopmund. Mais en chemin, nous nous arrêtons au pied de belles dunes de sable pour une sortie en quad chez Dare Deril Adventures. Victor tenait à s’offrir cette activité avec l’argent qu’il a gagné en vendant ses petites créations en bois à Etosha. Je pars donc accompagner mon grand garçon. Nous partons deux bonnes heures, chacun au volant d’un quad, accompagnés d’un guide, bien que la conduite ne soit pas autorisée aux moins de 16 ans. Mais Victor comprend rapidement comment utiliser cet engin prudemment.
Là encore, les sensations sont très fortes à conduire dans ce paysage merveilleux et dans ce sable vierge de toute trace de passage. Nous nous régalons.
Puis, nous changeons de monture et en haut d’une grande dune, nous nous installons sur une petite planche en isorel qui va nous servir de luge. Moment vraiment insolite et enthousiasmant sauf quand arrivés en bas de la dune, il faut tout remonter à pied dans le sable mou. Au bout de la deuxième remontée à pied, je suis exténué mais Victor a encore de l’énergie pour faire une troisième descente. Mais le sympathique guide qui nous accompagne a pitié de mon fils et descend en bas de la dune pour le remonter en quad ! Du coup, il fait deux descentes de plus. Le Soleil décline sur l’océan et nous offre une jolie vue sur les dunes plongeantes vers le littoral.
Nous roulons vers le front de mer de Swakopmund où nous avons maintenant nos habitudes de bivouac. Danièle, la Namibienne qu’on avait déjà croisée il y a quelques semaines, est toute heureuse de nous voir de nouveau là et s’arrête discuter avec nous.
Lundi 19 juillet 2021 :
Un brouillard très épais et chargé d’humidité nous entoure au réveil sur ce parking du front de mer de Swakop’. Mais il en faut plus pour décourager Audrey qui part faire ses 10 km en bord d’océan. Mais elle revient une heure plus tard sous un joli ciel bleu.
Journée repos, blog, tri des centaines de photos prises ces derniers jours, coiffeuse pour les filles qui n’y étaient pas allées depuis un an, petites courses en ville…
Mardi 20 juillet 2021 :
Avant de quitter demain pour de bon cette ville où nous avons passé beaucoup de temps, et avant de nous enfoncer de nouveau dans le désert, il nous faut remplir le frigo et les placards de courses alimentaires, mais aussi les bouteilles de gaz et les réserves d’eau.
Il nous faut aussi acheter un permis d’entrer et de dormir dans le parc de Naukluft où nous irons à partir de demain. Et voilà comment on s’occupe quelques heures…
Nous rejoignons un bivouac à la sortie de la ville. Un point de vue d’un côté sur un terrain vague, une voie ferrée et une zone industrielle mais de l’autre, sur le magnifique cordon dunaire qui relie les deux villes de Swakopmund et Walvis Bay. Large de 8 km et long d’environ 30 kilomètres, c’est là où Anaïs a fait du sand board et où avec Victor, nous avons fait du quad.
Nous partageons ce bel endroit avec les Kaquet mais aussi avec Anne et Philippe, qui passent ici leur premier bivouac dans leur 4×4 tout juste récupéré. Mais le vent froid vient du désert et il nous est impossible de terminer notre bière devant ce point de vue. Dommage, mais nous devons nous rapatrier au chaud dans la Tiny tandis que les plus petits se réfugient dans la Coco des 5 bergers devant quelques dessins animés.
Belle soirée tous ensemble. Un peu triste de savoir que déjà dès demain, nous prendrons deux directions différentes avec Anne et Philippe. Mais on est intimement persuadé qu’on recroisera le chemin de ce charmant couple quelque part. Et concernant les Kaquet, on continue encore à suivre le même itinéraire vers le sud. En même temps, on a l’habitude, à part une petite infidélité au Botswana, nous nous suivons depuis notre rencontre en Albanie. Chacun fait route de son côté mais c’est toujours agréable de se retrouver de temps en temps autour d’une ou deux petites bières ou d’un verre de whisky !
Mercredi 21 juillet 2021 :
Juste après Swakopmund, nous entrons dans le Parc national de Naukluft sur la Welwitschia Drive.
Mais le brouillard est encore là ce matin et à l’entrée dans le parc, nous nous arrêtons quelques dizaines de minutes pour attendre en buvant un café que le Soleil perce cette brume. Nous roulons autour de champs de lichens gris et noirs. On peut facilement confondre un certain lichen avec de la terre, car il a la même couleur. D’autres lichens, comme ceux à touffes orange ou gris-vert, sont beaucoup plus faciles à reconnaître. Une fonction importante des lichens est de fixer et de stabiliser le sol. Ce mélange d’algues et de champignons créant les lichens verdit quand on fait l’expérience de déposer quelques gouttes d’eau dessus. Mais avec les 20 mm de précipitation annuelles, ils ne doivent pas souvent être verts. Ils dépendent pour leur survie de la brume qui se déplace de la mer sur le désert la nuit. La pluie le plus souvent tombe en averses isolées. Souvent, il n’y a pas de pluie du tout pendant plusieurs années.
Deux types d’arbustes résistants à la sécheresse prédominent : le buisson du dollar – ainsi appelé en raison de ses feuilles rondes en forme de pièce de monnaie, et le Ink bush, avec ses feuilles fines.
Un peu plus loin se déploie l’époustouflant paysage du Moon Landscape formé par la rivière Swakop. Un paysage lunaire spectaculaire qui a vu le jour lorsque la rivière a traversé les dépôts de surface plus mous. Ces matériaux mous ont été déposés il y a environ 460 millions d’années lorsque le climat de la région était plus humide. En arrière-plan, on peut voir la montagne Rossing. Difficile d’imaginer que dans cette Namibie aujourd’hui si désertique a coulé un jour un torrent capable d’éroder cette vallée.
Un peu plus loin, c’est une surprise de trouver des vestiges d’un séjour humain dans ce paysage désolé. A cet endroit, les troupes sud-africaines ont campé quelques jours en 1915 pendant la Première Guerre mondiale.
Nous reprenons la route, et soudain en plein désert, nous voyons même un mirage…
Nous traversons une petite chaine de montagnes où la crête noire est formée de dolérite. La lave en fusion a pénétré dans une fissure dans l’ancien rocher granitique gris et forme maintenant l’épine dorsale de la crête. Cette roche est très dure et s’érode plus lentement que la roche environnante.
Nous traversons le lit un peu sablonneux de la rivière Swakop où comparé aux plaines désertiques, il y pousse une végétation composée de Camelthorn, d’Anaboom et de Tamaris. Ils trouvent l’eau nécessaire à leur croissance dans la rivière qui coule en profondeur.
Puis, nous prêtons une nouvelle fois attention aux Welwitschia Mirabilis, ces curieuses plantes centenaires, à l’aspect ébouriffé. Cette curiosité végétale ne pousse que dans les plaines caillouteuses et le désert en Namibie en a plusieurs. Il s’agit en fait d’un conifère nain qui est apparenté au pin. Il semble que la Welwitschia ait de nombreuses feuilles entrelacées, mais en réalité, il n’y a que deux feuilles qui continuent de pousser tout au long de sa vie. Au fil du temps, celles-ci sont déchirées en lambeaux plus minces. Les plantes sont unisexuées et nous repérons facilement les plantes mâles des plantes femelles. Nous voyons des insectes jaunes et noirs appelés Probergrothius sexpunctatis qui sucent la sève de la plante.
Les plantes les plus vieilles comme la dernière que nous voyons aurait selon les scientifiques 1500 ans ! Pas étonnant que ces plantes soient qualifiées de fossiles vivants !
Nous faisons demi-tour, toujours sur cette piste à la tôle ondulée infernale.
Nous nous arrêtons quelques instants à la mine abandonnée de Von Stryk. Cette petite mine de minerai de fer excavée à la main a été exploitée dans les années 1950, mais elle n’était pas économiquement viable à long terme.
Heureusement, nous retrouvons une piste de graviers un peu meilleure et pouvons rouler une cinquantaine de kilomètres à une vitesse correcte, le tout en soulevant un nuage de poussière ! Mais les 10 derniers kilomètres nous menant vers la montagne Blutkuppe sont horribles. Cependant, nous y parvenons et dormons sur un terrain de camping aménagé de façon très rudimentaire mais qui nous permet de dormir en toute légalité dans le parc national à moindre frais.
Jeudi 22 juillet 2021 :
Nous partons ce matin randonner, de bonne heure de façon à être rentrés de nos 7 kilomètres avant qu’il ne fasse trop chaud. Mais du coup, comme les variations de température sont très importantes dans le désert entre la nuit et le jour, on apprécie bien nos pantalons et nos polaires au démarrage.
Nous voyons les étonnants arbres à carquois qui sont des aloès arborescents qu’on ne trouve qu’en Namibie et en Afrique du Sud. L’UICN a classé cette espèce dans la liste des dix espèces les plus menacées par le changement climatique. Les branches sont lisses mais l’écorce du tronc est formée d’écailles dorées. Les sujets les plus âgés peuvent atteindre 80 ans et 7 mètres de hauteur.
Le Sentry Hills nous fait passer par des paysages incroyables. On adore cette petite rando au sein de roches érodées comme de la dentelle. Superbe. Merci Stéphanie de nous l’avoir recommandée !
Nous arrivons au point culminant de la rando à près de 800 mètres d’altitude d’où nous avons un superbe panorama à 360°.
Retour à la Tiny.
Puis il est temps de prendre la route car il nous faut être sortis du parc avant ce soir et nous avons 95 km à parcourir. S’ils sont comme les 10 premiers, la journée va être terrible et jamais assez longue ! La Tiny rebondit. La Tiny est secouée. J’ai peur que la Tiny se dévisse et tombe en mille morceaux. La Tiny n’en peut plus mais elle tient le coup. Je ne peux pas dépasser les 17 km/h. Une nouvelle fois, je dois faire une réparation de fortune pour le panneau solaire fixé sur la cabine… Mais fort heureusement, la piste qu’on prend après avoir croisé la C28, alors qu’elle était marquée comme en « état terrible » sur notre GPS, est finalement en parfait état. La niveleuse a dû passer il y a quelques jours. Et ça, c’est une bonne nouvelle car c’est franchement épuisant de rouler durant des heures sur de la tôle ondulée. Du coup, on roule à plus de 40 km/h… Les décors sont 100% minéraux, sauf quand on croise le lit d’une rivière éphémère où quelques arbustes ou plantes poussent. Un sentiment d’isolement et de solitude incroyable !
Puis, nous retrouvons la piste C14 encore plus large et en meilleur état. Nous arrivons au niveau du Canyon de Kuiseb où chaque virage de la route du petit col nous offre de jolis panoramas.
Un peu plus loin, juste après la sortie du parc, nous nous arrêtons bivouaquer dans un joli cadre surplombant une grande grotte. Que de magnifiques bivouacs nous faisons en Namibie !