31. Kirghizistan : du 28 mai au 8 juin 2019 : Sary Tash, Osh, Bichkek, Ala Archa, Issyk-Kul, Canyon de Shazka

1328 km parcourus du 28 mai au 8 juin 2019

26 572 km parcourus depuis le départ

 

Mardi 28 mai 2019 :

Nous sommes arrivés hier soir à Sary Tash, au pied du col des hauts plateaux du Pamir qui nous ont tellement enchantés mais aussi tellement fait souffrir. Nous sommes fiers d’avoir parcouru ces 1300 km de la célèbre et mythique route M41 sur le toit du monde, et encore émerveillés par ces paysages sublimes et tous les sourires qui nous ont été offerts.

Je profite d’un timide réseau wifi de la station-service où nous avons bivouaqué hier soir car nous n’avons pas pu encore acheter une carte SIM. Sary Tash est une toute petite ville où il n’y a même pas moyen de faire réparer nos deux pneus crevés. Je les regonfle. L’un d’eux se dégonfle aussitôt. L’autre devrait tenir la pression jusqu’à Osh pendant encore 180 km. De toute façon, il faudra bien car je n’ai qu’une roue de secours… Je change à la station-service quelques dollars en monnaie locale, le Som kirghize, au taux de 1$ pour 68 TJS.

Puis, nous changeons nos horloges en les avançant d’une heure. A présent, 4 heures de décalage avec la France et 10 heures avec Saint Sauveur (Salut les caribous) ! Nous discutons avec Julien, un courageux cycliste prenant la même route que nous.Puis nous prenons la route en direction d’Osh, la première grande ville que nous allons rencontrer. Il y a 180 km mais d’après nos sources, elle n’est pas terrible. Quelle surprise en voyant qu’en fait, nous roulons sur un superbe ruban d’asphalte, y compris pendant la montée du premier col de Taldyk juste à la sortie de Sary Tash. Nous arrivons poussivement, à fond de deuxième, sans turbo, à 3615 mètres d’altitude. Par moment, je crois être obligé de repasser la première vitesse mais non, la deuxième l’emporte à un maigre 2000 tours/minute. Le temps est dégagé et nous permet de profiter d’un superbe panorama sur les chaînes montagneuses nous entourant.Une jolie et tortueuse descente s’offre à nous. Elle nous rappelle la route des trolls en Norvège ou bien des descentes de sacrés cols argentins. Mais la pente est bien cassée par des épingles à cheveux et je n’ai pas besoin de freiner trop fort pour ralentir les 5 tonnes de la Tiny.

Nous descendons et retrouvons de la verdure que nous n’avions plus à des altitudes supérieures à 3500 mètres depuis une bonne semaine. Les températures se réchauffent. Le printemps arrive. Les poulains tentent de se mettre debout, certains pour la première fois.

Nous assistons aux transhumances d’animaux vers les hauteurs des montagnes. Mais ce ne sont pas simplement les troupeaux qui changent de lieu. Leurs éleveurs, nomades, déménagent en même temps et nous voyons les yourtes démontées qui voyagent avec leurs propriétaires sur des camions, suivies par d’autres camions chargés de chevaux et autre bétail.

  Signe d’arrivée des beaux jours, les habitants des villages lavent tapis et couvertures et aèrent maisons et yourtes. Bon, il n’y a pas foule sur la route alors les tapis sont brossés à même l’asphalte.

Le fait de redescendre dans la vallée nous permet également de pouvoir refaire le plein d’eau facilement au puits du village. Nous laissons bien entendu la priorité aux locaux, n’ayant pas l’eau courante, venant remplir leur bidon. Une foule d’enfants entoure le camion et nous observe.

Les paysages nous ravissent.

Les bergers sont quasiment tous à cheval ici. Ils tentent de rassembler les animaux récalcitrants.

Nous voyons de plus en plus de yourtes de nomades. Beaucoup sont installées près des routes. Dans la majorité des cas, les nomades agrandissent leurs parties habitables de quelques m² supplémentaires en aménageant d’anciens wagons, roulottes ou caisses de camions.

Nous arrivons à Osh, deuxième ville du Kirghizistan avec une population d’environ 280 000 habitants. Elle est située dans la vallée de Ferghana, tout près de la frontière ouzbèke. La ville a d’ailleurs été le théâtre d’affrontements interethniques entre Kirghizes et Ouzbeks en 1990 et surtout à l’été 2010 où 2000 maisons privées ont brûlé, dont la plupart appartenaient à des Ouzbeks ethniques.

Nous sommes rassurés d’arriver en ville où nous allons pouvoir nous réapprovisionner et surtout retrouver une roue de secours. Nous trouvons un supermarché à l’européenne mais rapidement, tous ces rayons aux marques internationales nous oppressent un peu. Nous avons perdu l’habitude de cette surconsommation poussée à l’extrême avec ses promos en tête de gondole. Bon, on se lâche et on en profite quand-même ! L’achat d’une nouvelle carte SIM ne me coûte que 2,50€ pour le mois. Elle nous permet comme dans chaque pays de partager la connexion en wifi avec les autres appareils électroniques (tablettes, PC, téléphone d’Audrey). Il est vrai qu’on galérait plus en Amérique du Sud à chercher du wifi dans les hôtels ou stations-services, voire des cyber cafés. Pour l’instant, ça se passe très bien ainsi.

Je m’arrête chez un premier réparateur de pneu qui me dit ne pas savoir réparer ma crevaison… les trois suivants dans la même rue m’accueillent de la même sorte. Le suivant accepte et me met une mèche dans une des roues. Quant à la deuxième, ma roue avant droite qui perd environ 1 bar de pression par jour, il n’arrive pas à trouver la moindre fuite. Je l’aide en pulvérisant de l’eau savonneuse, en guise de détecteur de fuite. Rien. Aucune fuite. Nous remontons la roue et nous dirigeons vers un bivouac, près d’un square. Anaïs passe à côté de la roue avant droite et entend nettement la fuite d’air ! Retour chez le réparateur qui installe une mèche. Ouf, les deux pneus sont réparés. En prévision de la Mongolie, ce serait quand même bien qu’on trouve une jante pour y monter le deuxième pneu neuf d’avance que nous avons. Ça nous ferait ainsi deux roues de secours.

Les enfants posent beaucoup de questions sur le futur bébé à naître dans la famille, celui de ma nièce adorée Émilie et de son chéri Boris, qui occupent d’ailleurs notre maison durant notre voyage. Nous regardons le film documentaire « Bébés ».

Il fait plus de 30° dans le camion. Ça change de la neige d’il y a trois jours…

Mercredi 29 mai 2019 :

Le contre coup de la fatigue et du stress accumulés sur la Pamir Highway se fait un peu sentir aujourd’hui. On a besoin de repos et de reprendre notre rythme de voyage qui a été un peu chamboulé depuis quelques jours. Ce matin est consacré à l’école, toujours sur le parking. Nous n’avons pas envie de bouger aujourd’hui. Les enfants passent quelques heures à la plaine de jeux (comme disent nos amis belges, une fois) à jouer avec d’autres enfants et à jongler. Nous profitons d’avoir enfin une bonne connexion internet pour faire de l’administratif et préparer la suite de notre parcours. Nous allons arriver très vite en Russie et en Mongolie, pays demandant des visas avec des dates précises d’entrée et de sortie. Il faut donc affiner notre parcours, prévoir l’itinéraire, les passages de frontières, anticiper les jours d’ouverture des consulats et ambassades pour déposer les demandes de visas, puis passer les retirer quatre jours après, et surtout anticiper un arrêt technique au stand dans un garage Mercedes qui pourrait regarder de près à notre problème de turbo. Enfin on espère.

Bientôt la fin du mois, dernière occasion pour réaliser notre défi, celui de nos cousins Noëlle et Bernard (au fait, on se voit en Thaïlande ?), celui de fabriquer un chapeau traditionnel local avec des matériaux locaux. Voici en photos le résultat. Plus d’infos sur la page consacrée spécialement à la réalisation de ces défis.

De mon côté, je passe une bonne partie de la journée à mettre en ligne les deux derniers articles sur la Pamir Highway.

Jeudi 30 mai 2019 :

Avant de quitter Osh, nous partons découvrir la Montagne sacrée de Sulaiman-Too, classée par l’Unesco au Patrimoine mondial. Pendant plus d’un millénaire et demi, elle a été un phare pour les voyageurs, une montagne sacrée vénérée par tous. Ses cinq pics et ses flancs abritent de nombreux anciens lieux de culte et des grottes ornées de pétroglyphes. Sur le site, 17 sites rituels sont encore utilisés. Des mouchoirs blancs recueillent les donations des pèlerins. Des gamins passent par derrière récupérer les billets ! Dispersés autour des pics, les sites sacrés sont reliés par des sentiers et sont associés à des croyances : cures soignant la stérilité, les migraines, le mal de dos et accroissant la longévité. Ce lieu de vénération mélange croyances préislamiques et islamiques. Les sentiers aménagés sont usés et les rochers sont lustrés par les passages répétés des pèlerins depuis des millénaires. Certains rochers semblent même avoir l’empreinte des fesses des enfants !

Tout au bout de cette colline, qui serait l’un des endroits saints les plus importants d’Asie Centrale, nous entrons dans un minuscule mausolée, où un imam récite des prières.

De là-haut, joli panorama sur l’étendue plate de la ville de Osh. La ville est très verte. Toutes les rues sont plantées d’arbres.

Nous prenons la route, en direction du nord du pays. Quasiment 700 km nous séparent de la capitale Bichkek. A peine avons nous quitté la ville, que déjà un violent bruit me fait penser à une roue éclatée… Ouf, ce n’est que l’agrafe de la rallonge de valve de ma roue jumelée intérieure qui n’a pas été refixée à la jante par le réparateur de pneu. Il n’y a pas une journée qui se passe sans que j’ai à me coucher sous le camion !Nous traversons des paysages très verts, très agricoles, aussi bien en culture céréalière, qu’en rizière ou en maraîchage.

L’asphalte au départ en bon état se détériore sur plusieurs dizaines de kilomètres. Les prochains voyageurs dans quelques mois devraient y trouver un revêtement en meilleur état suite aux nombreux travaux effectués. Conduire sur cet axe m’épuise. Après plusieurs heures, nous nous arrêtons en bord de route pour la nuit.

Vendredi 31 mai 2019 :

La route serpente le long de cours d’eau tortueux. Tortueux autant que la frontière ouzbèke que nous longeons. On sent bien que le partage des territoires a été compliqué il y a bientôt 30 ans lors de la fin de l’URSS.

En longeant la rivière Naryn, nous passons devant un très grand barrage.

Nous arrivons devant une incroyable étendue artificielle d’eau turquoise, d’une superficie de 284 km². Le barrage de Toktogul est le plus grand barrage du Kirghizistan. Le lac a une capacité de 19 milliards de mètres cubes. Le barrage est utilisé pour la production d’électricité, pour l’irrigation et pour réguler le cours d’eau et limiter les crues. Il a sa part de responsabilité dans l’assèchement de la mer d’Aral. Quand le lac artificiel se remplit en 1976, 24 villages furent noyés dans la vallée. Ce barrage fournit 90% de l’énergie du Kirghizistan.

Ralentissements toujours et encore pour laisser place aux transhumances.

Nous arrivons à un péage, où le prix s’affiche automatiquement sur un panneau digital 125 soms. On sait que le prix pour les étrangers n’est pas celui-là mais de là à nous demander 700 soms (soit 9€). Je négocie avec l’agent du péage. Il ne cède pas. Je lui tends 350 soms. Il ne cède pas. J’attends. Il ne cède pas. L’unique file de voitures s’allonge derrière moi et commence à klaxonner. Il cède.

Pause du midi dans un village pour remettre de l’eau à un robinet qui crache de l’eau en continu avec une pression très forte. J’entame une lessive avec la machine à laver pendant que les enfants font l’école. Un grand gaillard arrive, me demandant d’arrêter aussitôt ce que je fais. Je lui explique que je ne fais rien de mal pas plus que la dame du village qui est venue faire également sa lessive. Audrey intervient en lui montrant les produits bio que nous utilisons pour fabriquer notre détergent : du savon de Marseille et du bicarbonate de soude. Il n’entend rien. Je lui montre alors le tas de déchets en plastique qui traînent tout autour de là en lui expliquant que ça par contre, c’est beaucoup moins écolo. Le ton monte. Il menace de mettre le feu à la Tiny. On se casse.

Nous ne sommes que depuis quelques jours au Kirghizistan mais nous trouvons l’accueil beaucoup moins chaleureux que dans les autres pays traversés dernièrement en Asie Centrale. A plusieurs reprises, nous avons été un peu refroidis. Pour les enfants également, ils ont connu quelques moments pas sympas sur des aires de jeux, se voyant prendre leurs jeux ou se faisant insulter. Bien entendu, il ne faut pas généraliser car nous avons également eu des grands sourires et beaucoup de signes de sympathie mais quand-même !

Nous reprenons de l’altitude et retrouvons les paysages montagneux et des nomades de plus en plus sédentarisés dans leurs yourtes sur le bord des routes pour y vendre des boulettes de fromage, du lait de jument, du miel…

Nous franchissons au milieu de magnifiques pâturages, deux cols à 3290 mètres. Un tunnel de 2,5 km, permet d’éviter d’avoir à monter encore plus haut. Il est en mauvais état, mal éclairé, mal ventilé. La circulation est alternée pour les poids-lourds. La descente du deuxième col, celui de Töö-Ashuu est vraiment très raide (on perd 2000 mètres en moins de 50 km) et la Tiny s’emballe vite. Pour ménager les freins, je descends en deuxième voire en première jusque dans le fond des gorges.

Nous arrivons en début de soirée dans la plaine, avec une grosse journée de 372 km, 5567 mètres de dénivelé positif et 6132 mètres de dénivelé négatif, et tout ça sans turbo ! Bon, le GPS indiquait 4h40 de route, on a mis 10h30 ! Les enfants ont été cools. Besoin de bercer personne ce soir pour s’endormir sur un petit bivouac sympa au pied des montagnes à Sosnovka.

Samedi 1er juin 2019 :

Victor prend toujours du plaisir à faire cuire de délicieux pancakes au petit déjeuner. Merci mon titi.Nous profitons de l’environnement paisible et bucolique de notre bivouac. Des chèvres, des moutons broutent autour de la Tiny. Des très jeunes garçons d’environ 8 ans montent des chevaux au galop. Après l’école, un groupe d’enfants vient jouer au Uno avec Anaïs et Victor.

Petits bricolages par ci et par là sur le camion. On ajoute une vis, on ressert des boulons, on refixe une étagère. On termine la lessive interrompue par le gros c.. d’hier. On fait un brin de ménage. On aère la Tiny. Les enfants font des bouquets de pâquerettes. Ça sent le printemps.

Route vers Bichkek, la capitale du Kirghizistan. La route en travaux est pourrie.

L’arrivée dans la ville n’a rien d’agréable. Circulation dense, pollution, aucun beau bâtiment, routes en travaux… Mais le cœur de ville vers lequel nous avons un heureux rendez-vous est d’un coup, plus appréciable. Larges avenues plantées de verdure, massifs fleuris… Nous retrouvons nos amis Gali et Compagnie ainsi que les Lav’Cul que nous avions laissés tous deux à la fin de notre mémorable traversée du Turkménistan.

Heureuses retrouvailles. Nous nous racontons nos anecdotes du mois passé, nos belles rencontres, nos galères mécaniques… autour de quelques verres de vodka. Car oui, la bouteille de vodka ne coûte ici que 2,50€ ! Merci Luc pour le tajine. Dommage que tu n’en ai pas profité !

Dimanche 2 juin 2019 :

Nous bullons, les enfants jouent, les parents discutent. Partie de bricolage à installer deux nouveaux klaxons en remplacement de celui d’origine trop faiblard et pas assez sécurisant quand j’ai besoin d’alerter un piéton, un conducteur ou une vache…

L’après-midi, avec Gali, nous partons nous promener dans la ville qui n’a vraiment aucun bâtiment joli. Ils sont vraiment comme on peut imaginer des constructions russes, assez austères, cubiques en béton. Cependant, la promenade est agréable car la ville est assez calme pour une capitale. Il se dégage une ambiance reposante avec tous ces passants prenant le temps de se promener, de s’asseoir sur un banc, de s’arrêter jouer avec leurs enfants sur une aire de jeux.

Le drapeau du Kirghizistan flotte au dessus de la grande place Ala-Too. Deux gardes sont relevés toutes les heures à son pied. Un soleil jaune au centre du drapeau national comporte 40 rayons qui représentent les 40 tribus kirghizes. Au centre du soleil, un anneau rouge représente de façon stylisée le tündük, pièce de la charpente de la traditionnelle yourte kirghize.

Nous croisons quelques limousines qui n’auraient pas fait leurs malines sur la Pamir Highway.

Soirée sushis d’une excellente qualité. Nous nous régalons !

Lundi 3 juin 2019 :

Nous commençons notre journée en nous rendant au Consulat de Mongolie pour déposer nos demandes de visas. On n’en a pas besoin pour tout de suite, bien que dans un mois on y sera, mais pour demander nos prochains visas russes, nous devons avoir nos visas du pays suivant. Les formalités sont vite expédiées et nous pourrons les récupérer jeudi.

A présent, direction l’adresse de la concession Mercedes que j’ai repérée depuis quelques jours. Il nous faut absolument trouver une solution à ce problème de turbo avant d’entamer la Mongolie, et surtout notre traversée en convoi de la Chine pour laquelle on ne pourra pas se permettre d’être à 23 km/h en haut des côtes !

Nous arrivons en sortie de ville, devant un magnifique totem de la marque à l’étoile mais le bâtiment censé abriter la concession est désespérément vide. Aucune trace d’atelier mécanique. Une personne nous indique une autre adresse à l’opposé de la ville, spécialisée en mécanique Mercedes. Nous y arrivons et attendons qu’un mécanicien s’occupe de nous. Au bout d’une demi-heure, il s’approche de nous mais nous explique que son garage n’est pas spécialisé en véhicule utilitaire. Effectivement, la cour est remplie de voitures Mercedes mais pas un seul camion. Il m’indique un autre garage spécialisé en réparation de turbo. Cool. Nous nous rendons dans ce troisième garage, et à peine arrivés, un mécano ouvre le moteur. Je n’ai pas le temps de lui expliquer les symptômes mais vu sa spécialité, il doit bien se douter pourquoi nous sommes là. Je prépare un texte traduit par mon ami Google traduction et au même moment, il m’appelle et me montre un tuyau de dépression d’air en sortie de la pompe à vide, alimentant le turbo, qui est débranché ! Honte à moi, cette panne m’est déjà arrivée en France la veille de partir et Joaquim m’avait pourtant dit de bien penser à vérifier cela si un manque de puissance venait à se produire de nouveau. J’ai beaucoup vérifié cette connexion lors de notre passage en Iran et les premières pannes intermittentes de turbo. Mais pas depuis que le turbo s’est définitivement arrêté le jour où nous avons lâché la famille à Samarcande. C’est donc en changeant mon filtre à gasoil en Ouzbékistan que j’ai dû toucher à ce tuyau et le débrancher sans faire attention. Du coup, peut-être que les différentes sondes que j’ai remplacées dernièrement auront un effet sur les quelques pannes de turbo intermittentes que j’avais eues en Iran et au Turkménistan.Enfin, nous voici rassurés et soulagés.

Je demande à ce mécano s’il peut intervenir sur un autre problème qui nous pèse de plus en plus, la fuite de gasoil sur le deuxième réservoir de gasoil. Il ne peut pas réparer mais il m’emmène dans notre quatrième garage de la journée. Fermé. Cinquième garage. Il est ouvert et accepte de se mettre aussitôt au travail. Diagnostic, démontage du réservoir, soudure (cigarette à la bouche) de la fêlure due à un mauvais montage au Maroc. Il manquait des entretoises entre les pattes du réservoir et les vis de fixation et avec l’état des pistes que nous prenons, la tête de vis a fait travailler les soudures et cassé l’une d’entre elles. Heureusement, juste à côté, il y a une casse de Mercedes Sprinter, véhicule équipé d’un même réservoir et nous y trouvons deux entretoises. Le gérant, Vladimir, qui nous avait accueillis avec un visage très fermé, se détend au fur et à mesure que les heures passent. Il nous lave en plus le camion et tient à nous offrir 20 bouteilles d’un demi litre d’Ice Tea et une douzaine de bouteilles d’eau ! Il nous demande pour tout ça 30€ !

Retour sur notre lieu de bivouac d’hier où nous retrouvons (encore !) Gali ainsi que la Smalaventure, une belle famille de voyageurs composée de Caroline, Jérôme et leurs 4 enfants Elias, Noélia, Kyan et Jonas. Ils ont tout quitté en France pour partir découvrir le monde au volant d’un camping-car capucine poids-lourd Concorde. Nous faisons connaissance avec eux. Nous aurons largement l’occasion de nous revoir car ils font partie comme 8 autres familles du groupe avec qui nous traverserons en convoi obligatoire la Chine au mois de septembre. Nous arrosons notre rencontre et nos réparations mécaniques !

Mardi 4 juin 2019 :

Récupération de la soirée. Puis je me dirige vers la banque pour payer 232 dollars sur le compte du Consulat de Mongolie, en vue d’obtenir nos visas. Au bluff, nous tentons de nous rendre au Consulat pour voir si nos visas sont prêts, ce qui nous éviterait d’avoir à revenir les chercher jeudi. La négociation est difficile avec monsieur le Consul. Il me dit que ce n’est pas possible. Je lui explique que nous avons un très gros problème et que nous devons absolument aller au Kazakhstan aujourd’hui. Il me dit que ce n’est toujours pas possible. Bien installés dans les fauteuils en skaï de la salle d’attente, je persiste. Soudain, ça devient possible mais il me demande alors 100 dollars de plus ! Hors de question que je paye. Je lui explique que je n’ai pas d’argent liquide sur moi. Au bout d’une heure d’attente, il revient avec nos 4 passeports où sont collés dedans nos visas ! Ouf, ça n’a pas été facile mais ça va faciliter notre organisation des prochains jours.

Petit tour au grand Mall commercial de la capitale où Victor rêve devant le rayonnage des Lego Star Wars. Juste à côté du rayon officiel Lego, prend place des rayons de contrefaçons. Ici, les Lego City s’appellent Lepin Cities…Nous mangeons un très copieux kebab et nous décidons de tester la boisson nationale du pays que des femmes vendent à tous les coins de rues. Le maksym est une boisson fermentée traditionnelle, obtenue à partir d’orge, de maïs et de blé. C’est paraît-il rafraîchissant, désaltérant et rassasiant, mais nous sommes déjà rassasiés juste après avoir trempé nos lèvres avant même d’être désaltérés. Le tchalap (aussi appelé tan) est fabriqué à partir de lait de jument fermenté. À la différence de l’ayran turc, le tchalap est pétillant. Il a également soi-disant des vertus désaltérantes et est riche en vitamines mais ce sont finalement les arbres qui bénéficieront de toutes ces qualités nutritives !

Nous croisons sur le bivouac, Marion et Franck des Himaya que nous avions déjà croisés à deux reprises en Iran. Mais, c’est pour nous l’heure de prendre la route et de tester sur la grande route et en montagne le turbo. Déjà, en sorte de ville, nous sommes confiants mais dès que nous attaquons le dénivelé positif de 1000 mètres nous menant plein sud dans le parc national d’Ala Archa, nous sommes pleinement rassurés. La Tiny a retrouvé toute sa puissance. Le turbo fonctionne parfaitement !

Bivouac en pleine nature au pied des montagnes. Un spot comme on les aime !

Mercredi 5 juin 2019 :

Nous sommes venus dans ce parc national pour randonner. Il y avait un grand besoin et surtout une grande attente des enfants qui nous en réclamaient depuis longtemps. Les dernières randonnées en pleine nature remontent à la Turquie. Et puis, nous avons enchaîné beaucoup de journées complètes de route dernièrement au Tadjikistan et de visites de villes en Ouzbékistan : il y a un besoin pressant de prendre une bonne bouffée d’O² et non de CO².

La météo pourtant pessimiste nous permet de profiter de la magnifique randonnée que nous entamons. Le sentier du Ratsek, bien balisé suit le cours d’eau Ak-Cau qui a creusé un haut canyon, en le surplombant de quelques dizaines de mètres. Nous sommes déjà à 2100 mètres au départ de la rando, entourés de quelques yourtes.

Le chemin est escarpé et grimpe bien, les paysages sont superbes.

Nous arrivons à une cascade (gelée de novembre à mai). La vue est splendide sur les vallées montagneuses. Nous avons franchi 660 mètres de dénivelé positif pour arriver ici. Nous continuerions bien mais nous sommes déjà fatigués et le temps est bien bouché au-dessus. Le sentier continue en direction d’un glacier à quasiment 5000 mètres d’altitude. Nous croisons d’ailleurs des sportifs bien équipés.

Après un pique-nique savouré à 2765 mètres d’altitude en dégustant une bonne petite terrine (merci les chatons !), il est temps de reprendre le chemin du retour avant que les nuages gris ne se fâchent.

Nous adorons ces paysages, franchir ces gués où nous refaisons le plein de nos gourdes, observer cette faune et cette flore sauvages.

Nous arrivons en même temps que d’épaisses gouttes de pluie à notre Tiny après 9 km de rando géniale.

Après-midi Lego, école, blog…

Nuit bercée par le bruit de nombreuses familles venues de la capitale dans ce parc national fêter l’Aïd el-Fitr, fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois du ramadan. La majorité (86%) des kirghizes est d’origine musulmane, bien que comme dans les autres pays en « stan » déjà traversés, la culture musulmane se soit largement effacée sous l’ère soviétique. Les appels à la prière sont très discrets, comparativement à l’Iran ou à la Turquie.

Jeudi 6 juin 2019 :

De bon matin, je me prends la tête avec un branleur faisant des acrobaties avec sa Mercedes et des demi-tours incontrôlés à trois mètres de la Tiny. Il vient déjà de manquer de se prendre un pylône en béton, et je n’ai pas envie qu’il vienne s’encastrer dans notre véhicule. Bon d’accord, je suis un peu énervé par la mauvaise nuit, mais c’était déjà ce même jeune homme qui mettait la musique à fond à 2 mètres de la Tiny alors que le parking fait 100 mètres de long…

Nous revenons vers la capitale que nous traversons sans nous arrêter si ce n’est pour faire quelques courses et regonfler une roue arrière qui perd de l’air certainement à cause d’une rallonge de valve mal vissée. A surveiller.

En sortie de ville, au premier rond-point, un policier me fait signe de m’arrêter. Comme déjà à trois reprises il y a quelques jours, nous lui répondons par des grands signes de la main pour lui dire bonjour. Il ne réagit pas et ne nous poursuit pas… Comme dirait notre ami Nico des VW, « j’ai à nouveau négligé l’ordre d’un policier qui m’invitait à m’arrêter. Rien qu’à voir son regard s’illuminer à notre vue, j’ai senti qu’il valait mieux lui faire un salut amical et passer mon chemin. Pas bien, hein ».

Au deuxième rond-point, un autre policier en fait autant mais voyant notre réaction, en plus d’agiter comme ses collègues sa torche fluo, il se sert de son sifflet et de la sirène de sa voiture pour nous arrêter… Bon d’accord, on s’arrête. Il nous demande nos papiers et se rend compte que le permis de conduire international que je lui tends n’est pas l’original mais une copie couleur plastifiée. Il nous demande le vrai. Puis il m’explique qu’il nous a arrêtés car je n’ai pas allumé mes feux de croisements, pourtant obligatoire au Kirghizistan hors agglomération. Je le savais mais j’ai oublié de les allumer.

Il me demande de le suivre à sa voiture. Audrey me suit. L’amende s’élève à 3000 soms soit 38€. Nous refusons de payer. Nous le suivons à sa voiture et il nous menace de dresser la contravention sur son carnet à souches. Je lui dis que ce n’est pas la peine et que je n’en veux pas. Puis il demande à Audrey de retourner au camion. Elle refuse. Il insiste et lui impose de partir, évidemment pour mieux négocier tout seul avec moi le bakchich, sans présence de témoin. Audrey s’énerve (oui, ça arrive). Il s’énerve encore plus avec une grosse voix et insiste pour qu’Audrey parte. Audrey se met alors à gueuler (oui, oui, ça arrive) sur le policier lui expliquant que c’est inadmissible que sous prétexte qu’elle est une femme, il refuse de communiquer avec elle ! Elle le pourrit. Je ne l’ai jamais vue dans un état pareil. C’est aussi ça l’avantage du voyage à vivre 24/24 ensemble, on se découvre dans le couple encore plus que dans la vie ordinaire… J’en ajoute une couche en criant « corruption, corruption ! » autour de la voiture pour que les autres personnes qui se sont faites arrêter (et qui glissent sous le manteau un billet à l’agent) entendent. Je menace d’appeler l’ambassade de France. Il me menace de dresser la contravention m’expliquant que je ne pourrai pas sortir du pays sans l’avoir réglée. Bien entendu, il me demande de la payer en cash ! Je continue à crier « Corruption ! ». L’affaire dure une vingtaine de minutes. Puis, voyant que nous ne lâcherons pas, il me tend mon permis en me disant « mon ami, c’est bon tu peux y aller, pas de contravention ! ». L’Asie centrale est très mal classée par l’ONG Transparency International dans son rapport annuel sur la perception de la corruption au niveau mondial. En 2017, le Kirghizistan arrive à la 137ème position sur 180 pays (là où la France est 23ème). Nous revenons à la Tiny, garée à 20 mètres. Anaïs, qui nous a observés par la fenêtre avec son petit frère, nous dit qu’elle n’a pas compris ce qu’on disait mais que nous faisions de très grands gestes et que nous criions très fort ! Nous repartons, et éclatons de rire après quelques tours de roues, fiers de notre négociation. Bien que l’infraction était bien réelle, le montant de l’amende était trop disproportionné par rapport au coût de la vie ici (le salaire moyen est d’environ 80€ par mois), d’autant plus qu’il fallait la payer en liquide et sans reçu !

Une belle route (oui, ça existe en Asie centrale) s’offre à nous jusqu’à Issyk-Kul, le plus grand lac du Kirghizistan et l’un des plus grands d’Asie centrale, situé à 1606 mètres d’altitude au nord des monts Tian Shan.

Nous le contournons par sa côte sud plus sauvage (que nous préférons à son littoral nord bordé de résidences de vacances et de sites de villégiature) et trouvons un bivouac sympathique au pied d’une petite plage.

Cette immense étendue d’eau dont nous ne voyons pas le bout, nous rappelle évidement les bons souvenirs du lac Titicaca au Pérou et en Bolivie. Il est long de 182 km d’est en ouest et mesure 60 km dans sa plus grande largeur. Il couvre une superficie de 6236 km², plus de dix fois la superficie du lac Léman, ce qui en fait le deuxième plus grand lac de montagne du monde après le lac Titicaca.

Nuit bercée par un vent à décorner les yacks. Heureusement, pas de yacks à l’horizon mais juste quelques troupeaux de chèvres et moutons gardés par quelques bergers montés à dos de cheval, au milieu des nombreux champs de blé, d’orge ou de maïs.

Samedi 7 juin 2019 :

Nous longeons cet immense lac, alimenté par 80 cours d’eau, aux eaux alternant entre un bleu soutenu et un tendre turquoise. Ce lac légèrement salé a la particularité d’être endoréique, c’est à dire qu’il ne se déverse dans aucun autre cours d’eau. Il est clos et retient ses eaux qui ne le quittent que par évaporation ou infiltration. Quelques plages de sable rose ont quelques touches de végétation verte. C’est magnifique. La route qui nous avait été décrite comme exécrable est finalement assez roulante, en tout cas beaucoup plus que ce qu’on a pu voir par ailleurs.

Nous quittons l’axe principal pour nous enfoncer sur une bonne piste de quelques kilomètres et arrivons au canyon de Shazka, une beauté de la nature, une véritable merveille pour les yeux. L’endroit est quasiment désert et nous pouvons librement marcher et nous perdre au sein de ses failles érodées depuis des millénaires par l’action du vent et de l’eau.

Les falaises de sable sont toutes sculptées créant de hautes aiguilles ou d’autres formes mystérieuses plus ou moins évocatrices selon l’imagination de chacun.Les couleurs toutes mélangées se dévoilent : ocre, jaune, marron, rouge, vert, orange, blanc… Les fleurs du printemps jaunes et violettes ajoutent du charme au lieu… selon Audrey.

Nous adorons ce lieu enchanteur, chef d’œuvre de la nature, prénommé Fairy Tale (conte de fées). En prenant un peu de hauteur, nous avons une vue panoramique sur le bleu du lac et au-delà de la ligne d’horizon des eaux de celui-ci, nous voyons les cimes enneigées à plus de 4000 mètres de l’autre rive à plusieurs dizaines de kilomètres.

Nous quittons les lieux pour retrouver une dizaine de kilomètres plus loin sur un magnifique bivouac déniché par deux familles de voyageurs français avec qui nous avons rendez-vous, la P’tite troupe en voyage (Caro, Nico, Valérie et Vincent) et les Aventuracinq (Sabine, David, Pauline, Gabin et Elise). Nous les avions déjà rencontrés avant notre départ sur des rassemblements de familles voyageuses en France. Et là, nous nous retrouvons à des milliers de kilomètres. Après le Kazakhstan, les premiers suivront le même itinéraire que nous, les seconds reviendront vers l’Europe. Que de familles françaises en ce moment dans le secteur. Les Himaya, les Lav’Cul, les Voyageurs en théorie, Gali et compagnie, la Smalaventure ne sont pas loin non plus…Nous sommes au bord d’une plage de galets déserte, aux eaux translucides.

Anaïs est contente de jouer avec des enfants de son âge et d’enchaîner des parties de jeux de société. Victor reste fidèle à ses constructions de Lego. Les adultes passent également un agréable moment. Soirée crêpes, apéro et feu de camp avec chamallows grillés au bord du lac à la lueur d’un merveilleux clair de lune faisant scintiller les eaux sombres du lac Issyk-Kul.

Samedi 8 juin 2019 :

J’ai du mal à trouver de l’inspiration dans l’écriture de mon blog, tellement je suis distrait par le cadre enchanteur de cet incroyable bivouac…Heureusement, un très violent vent se lève d’un coup et m‘invite à entrer au chaud à ma place habituelle où j’écris habituellement ce blog, c’est à dire dans mon lit, à l’arrière de la Tiny, surplombant le coin dînette où Anaïs et Victor font sérieusement l’école avec leur Mamantresse. Je les observe toujours d’un œil et suis tellement fier de voir comment ils progressent, comment ils ont à cœur de respecter le programme et d’avancer consciencieusement, comment Audrey a autant de patience et de pédagogie pour que ce temps scolaire soit vraiment un moment de plaisir pour nous tous. Jamais, jamais, ils ne rechignent à faire école. Ce temps est tellement ritualisé dans notre voyage, depuis qu’ils en ont pris l’habitude lors de notre année en Amérique Latine, qu’il est devenu une habitude quotidienne. Les rares journées, où nous ne faisons pas l’école sont des très longues journées de route, des journées où nous allons visiter une grande ville, des parcs nationaux où nous allons faire une grande randonnée, ou des lendemains de soirées passées avec des voyageurs… C’est donc en moyenne une journée par semaine qui saute, jamais la même. Pas de dimanche, pas de pont, pas de vacances (hormis quand la famille nous rejoint). Ce qui fait que les deux heures quotidiennes suffisent amplement à respecter le programme scolaire, 5ème pour Anaïs et CM1 pour Victor !

Nos amis, Gali et compagnie, nous rejoignent et nous nous retrouvons donc à 4 véhicules français sur cet incroyable bivouac situé entre montagne et lac. Les 9 enfants du bivouac gambadent, jouent, se défoulent, font des cabanes et des châteaux de sable… Anaïs est vraiment heureuse d’avoir une autre adolescente avec qui jouer et passe donc beaucoup de temps avec Pauline. Qu’il est bon également de se retrouver entre voyageurs, d’autant plus que ce week-end, est organisé le rassemblement des Familles autour du monde, superbe moment auquel nous avons participé aux deux dernières éditions. Il a réuni cette année encore 70 familles, soit 300 personnes !

La journée se passe comme on les aime, à partager tant de bons moments entre voyageurs, nos envies, nos doutes, nos galères, nos joies. Chacun y va de son anecdote, de son astuce, de son conseil. Bien entendu, nous parlons de nos connaissances communes et des autres voyageurs dont certains grands noms qui n’en sont pas à leur coup d’essai reviennent régulièrement, les Plems’, Un tour à cinq, Les nomads road, Les Boss, Exploracy, les VW on the way, les Marais, les Zapp… et puis de nos rencontres de ceux croisés ou avec qui nous avons fait un bout de chemin ensemble, sur ce voyage, Les Macax, Iran is great, Les Lav’Cul, Les Bigorneaux, les Pourquoi Pas, la Smalaventure… enfin, il y a tous ceux qui viennent de prendre la route vers la Mongolie que nous allons bientôt retrouver, les Hakuna Matata, les Junarost, les Baam, les familles Soichet, Ginoux et Faist, et tous les autres … Vous voyez qu’on n’est pas seuls ! Et puis, s’il y a une famille de voyageurs qui fait tellement parler en ce moment dans le milieu des voyageurs, c’est bien les Voyage en Théorie restés bloqués quasiment deux mois à Almaty au Kazakhstan, pour un gros pépin mécanique dû à un professionnel qui leur a installé un filtre à huile pas adapté à leur moteur et qui a fait serrer leur mécanique. Le temps du diagnostic, de commande des pièces en Russie et le temps d’attente de leurs mécanos (qui ne faisaient que repousser le délai) a fait que leur galère n’a pris fin qu’hier. Viviane, Sylvain et leurs quatre enfants ont enfin repris la route ! Nous sommes admiratifs de leur courage et de leur patience à gérer cette épreuve, que redoute tout voyageur motorisé.

Avec Gaëtan, nous faisons une pause très rapide dans les eaux tièdes du lac. Elles sont appelées ainsi car ce lac, malgré les -25°C en hiver, ne voit jamais sa température descendre en dessous de 5°. Aujourd’hui, elle frôle les 16°C…

Puis, le temps qui était redevenu clément dans la journée s’agite soudainement en fin d’après-midi et la nouvelle soirée crêpes se termine dans deux camping-cars différents, les adultes d’un côté, les enfants de l’autre, où chacun peut ainsi mieux se raconter ses secrets !

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