271 km parcourus du 8 au 11 décembre 2020
63 441 km parcourus depuis notre départ

Mardi 8 décembre 2020 :

Comme je vous l’ai expliqué dans le dernier article, nous avons décidé d’abréger un peu notre séjour en Croatie par crainte de mesures plus draconiennes qui pourraient être appliquées dans notre prochain pays, le Monténégro. Nous prenons donc la route plein sud vers ce pays qui n’est plus qu’à 220 km avec pour objectif de dernière visite la ville de Dubrovnik.

Nous sommes toujours sur l’île de Hvar qui s’étire tout en longueur sur 68 km d’est en ouest à travers un épais maquis, avec des vues sur des côtes très découpées… Le temps est toujours exécrable avec des rafales annoncées à 80 km/h et beaucoup de pluie. Ce n’est pas très agréable.

Nous arrivons à l’extrémité Est de l’île sur le port de Sućuraj. Le continent n’est qu’à un peu plus de 6 km, soit beaucoup plus près qu’au centre de l’île où nous étions arrivés aussi en ferry après une quarantaine de kilomètres en mer depuis Split. Le ferry est tout petit et ne coûte pas bien cher, toujours grâce au tarif que je négocie pour ne pas payer le tarif camping-car qui serait plus que 3 fois plus cher (voir dernier article). La mer est démontée et il ne faudrait pas que la traversée dure plus que les 35 minutes prévues. Nous ne sortons même pas de la Tiny pendant la traversée tellement le temps est pourri.

Nous arrivons sur le continent et roulons vers le sud toujours en longeant la côté découpée et montagneuse de la Dalmatie.

Puis nous arrivons à la frontière, celle de la Bosnie-Herzégovine. Étrangement, pour accéder au sud de la Croatie et la région de Dubrovnik, nous devons passer par la Bosnie, qui lors du redécoupage des frontières après la dislocation de la Yougoslavie, a négocié un accès à la mer. Il y a donc cette petite enclave, large d’une dizaine de kilomètres à traverser. Le pays a proclamé son indépendance en 1992 et s’est alors enfoncé dans la sanglante guerre de Bosnie, qui a pris fin en décembre 1995.

La Bosnie-Herzégovine est membre du Conseil de l’Europe mais ne fait pas partie de l’Union Européenne, pas plus que de l’Espace Schengen. Mais un simple scan de nos passeports (sans être tamponnés) suffit pour franchir très rapidement la frontière, une fois qu’on a dit aux douaniers qu’on ne faisait que transiter par la ville côtière (la seule du pays) de Neum. Autrement, si nous voulions prolonger notre séjour en Bosnie, nous devrions présenter un test PCR négatif pour y entrer. Nous avions bien pensé dire qu’on ne ferait que transiter et puis faire quand même un détour pour aller visiter la ville de Mostar. Mais nous avons appris que la police fait justement des contrôles sur l’unique route quittant le littoral vers l’intérieur du pays.

Un pont à haubans est en travaux pour éviter d’avoir à transiter par la Bosnie pour relier les deux parties de la Croatie. En effet, une péninsule croate remonte sur la Mer Adriatique face à la ville de Neum jusqu’au nord de la frontière. Le pont enjambera donc la Baie de Mali Ston et reliera la côte septentrionale de la péninsule de Pelješac au continent sur la partie croate.

Neuf kilomètres plus loin, nous voici déjà de nouveau à la frontière pour entrer en Croatie où le même scan des passeports suffit à prouver qu’on n’a fait que transiter par le pays. La Bosnie-Herzégovine ne sera pas le pays où nous aurons passé le moins de temps. Le record reste le Myanmar (Birmanie) où n’avons passé que 5 minutes, juste le temps de faire un visa run pour entrer de nouveau en Thaïlande, suite à nos déboires de frontières fermées en raison de la pandémie mondiale au mois de mars dernier.

La baie est réputée pour l’ostréiculture et la mytiliculture dont on voit les bassins d’élevage.

C’est toujours sous la pluie que nous roulons jusqu’aux villages de Mali Ston et de Ston. Ce dernier est aussi bien connu pour son sel, récolté dans des salines, qui fut hautement convoité par notamment l’Empire Ottoman.

Mercredi 9 décembre 2020 :

La pluie est toujours là. De grosses averses. Des éclairs qui même en plein jour illuminent l’intérieur de la Tiny, suivis de coups de tonnerre quelques secondes juste après… Une éclaircie pendant l’école ; nous posons les stylos et nous sortons visiter le village de Ston.

Les deux villages de Mali Ston et de Ston, séparés d’environ un kilomètre, ferment l’isthme de la péninsule de Pelješac, en passant par une haute colline qui domine les alentours. Une forteresse édifiée en 1358 sous l’impulsion vénitienne, domine le village. Ce système défensif et ses remparts étaient un exploit notable de l’architecture médiévale. Un double Grand Mur de plusieurs mètres de haut et de 5 kilomètres ferme l’isthme de Pelješac entre Mali Ston et Ston. Mais il mesurait à l’origine 7 km de long. Il est ponctué de tours et bastions. L’objectif de la muraille était de protéger des assaillants venus de la mer et sécuriser les salines qui se trouvent à quelques centaines de mètres seulement de Ston. A ce jour, la muraille demeure la plus longue d’Europe en état complet, voire la deuxième du monde derrière la Grande Muraille de Chine. L’ouvrage comporte 10 tours rondes, 3 grands bastions ainsi qu’une trentaine de tours carrées. Malgré le temps gris, nous avons un joli point de vue sur cette muraille dominée par sa forteresse.

Nous visitons le village à l’abri de ses murailles de près d’un kilomètre de long. Petit parcours dans les vieilles ruelles, près de la capitainerie, du fort Veliki Kaštio sur le port.

Mais il a tellement plu ces derniers jours que tout est inondé, en particulier les marais salants exploités depuis 2000 ans. Nous ne voyons pas les délimitations des différentes salines. Le sel était la clef du succès économique de la République de Raguse dont nous parlerons plus tard.

La pluie se remet à tomber très fort. Il est temps de reprendre les stylos pour terminer l’école. Puis, notre cavale reprend toujours sous la pluie. Nous roulons vers notre dernière étape croate, la ville de Dubrovnik.

Perchée sur un rocher et ceinturée de hauts remparts baignés par la mer, le premier point de vue que nous avons sur elle est tout simplement, malgré la grisaille, incroyable ! Nous sommes à l’aplomb de la vieille ville et nous la surplombons de plus de 400 mètres d’altitude… Nous y sommes, dans cette ville de Dubrovnik, la « perle de l’Adriatique », inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, que nous voulions visiter depuis si longtemps.

A quelques encablures des remparts de Dubrovnik, l’Île de Lokrum et son fort royal, édifié en 1806 par les français. Au nord de la ville, l’archipel des Îles Elaphites constitué de 13 petites îles s’étendant au nord-ouest de la ville. Seules les trois plus grandes sont habitées depuis l’Antiquité.

Espérons que l’éclaircie météo prévue demain sera bien là… En attendant, sous la pluie, je pars avec Victor, GPS en main,  chercher un paquet que nous ont caché nos amis les Nomadsfix, Béné et Guillaume. Ils nous devancent toujours un peu sur la route, nous envoient toujours des bons petits plans, et nous ont caché un sac avec un pass de visite gratuit pour Dubrovnik. Et nous connaissant bien, ils ont ajouté une bouteille de vin. Mais aussi, un nouveau défi à réaliser avant Noël ! Comme si on n’en avait pas assez !

Mais avant de vous faire découvrir demain Dubrovnik, voici un peu d’Histoire. Parlons de la République de Raguse. L’Histoire de Dubrovnik, bien que des archéologues aient retrouvé des traces d’un camp militaire du 2ème siècle mais également celles d’une basilique romaine-byzantine du 5ème ou 6ème siècle, commence à partir de l’attaque des Slaves au 7ème siècle quand ils détruisirent la cité romaine d’Epidaurum. Les habitants trouvèrent refuge sur un îlot rocheux (Raguse) qui était séparé du continent par un chenal. La construction de remparts était nécessaire.

Sur le continent, la localité de Dubrovnik se forme et fusionne avec Raguse au 12ème siècle, tout en comblant le chenal qui les séparait. Elle devient alors un important centre de commerce qui reliait les pays méditerranéens aux Balkans. De 1205 à 1358, elle passa sous domination vénitienne. Les bateaux de Venise faisaient ici escale. Puis, Raguse fut une république indépendante ou cité-État administrée par un Recteur pendant 450 ans (de 1358 à 1806), malgré la puissance de Venise et de l’Empire Ottoman.

Au 15ème siècle, la République de Raguse avait annexé plusieurs îles et péninsules environnantes ainsi qu’une longue bande côtière. La cité-État devint un des principaux centres commerciaux de la Méditerranée, avec sa propre flotte de 300 navires et 4000 marins, la plus grande de la Méditerranée. Pendant l’âge d’or de Raguse au 16ème siècle furent construits des églises baroques, des palais de la Renaissance et des demeures patriciennes. Mais un séisme en 1667 laissa la cité en ruine et 5000 victimes périrent. Ce fut le déclin économique de la cité.

Lors de ses guerres de conquêtes, ayant gagné des victoires décisives sur l’Autriche, Napoléon Ier gagna des territoires au sud des Alpes, sur le littoral Adriatique de Trieste jusqu’à Dubrovnik. Ses troupes s’y installèrent en 1806. La République de Raguse cessa d’exister en 1808. En 1815, la ville passa sous contrôle de l’Autriche.

Elle fit ensuit partie de la Yougoslavie entre 1918 et 1991.

Suite à la déclaration d’indépendance de la République de Croatie en 1991 suite au référendum où 94% des Croates votèrent pour la Sécession, l’armée yougoslave, les Serbes et les Monténégrins, déclarèrent la guerre aux Croates. Pour mettre fin à ce processus d’indépendance, ils lancèrent une attaque d’une extrême violence sur Dubrovnik, à la fois terrestre, maritime et aérienne. L’objectif était d’annexer toute la région de Dubrovnik à la Serbie en chassant les Croates de leurs terres. Le 6 décembre 1991, l’artillerie serbe bombarda sans répit la ville depuis le sommet du Mont Srđ. Celui où nous avons posé notre bivouac ce soir, à 415 mètres au-dessus du niveau de la mer, près du Fort Napoléon construit en 1806-1812. Ce dernier servit déjà de refuge à la population lors de l’invasion austro-hongroise en 1882. Puis, de nouveau, de nombreux habitants trouvèrent refuge dans le fort en haut de ce mont lors des attaques de la ville par les 11 000 soldats de l’armée serbe et monténégrine en 1991. Dans les alentours, de nombreux villages furent occupés par les soldats serbes et monténégrins. La cité fut assiégée pendant 8 mois. Les habitants vécurent alors sans eau et sans électricité. Il y eut 21 000 réfugiés. Entre 1991 et 1995, 200 (ou 400 selon les sources) combattants de Dubrovnik furent tués et 100 civils (dont 15 enfants) périrent par des obus qui frappèrent les églises, les palais, les demeures historiques. Des centaines furent blessés. Mais pas un morceau des fameux remparts ne fut détruit. Dubrovnik, de par sa résistance, a eu sa part dans la liberté croate et la reconnaissance de l’État croate. En 1992, l’intervention des Nations Unies permit l’obtention d’un cessez-le-feu et le déploiement des Casques bleus. L’armée fédérale se retira des territoires qu’elle occupait. Le conflit se déplaça alors en Bosnie.

Quand on pénètre dans la ville, une plaque rappelle la tragédie du Siège de Dubrovnik. 70% des maisons furent touchées.

Voici quelques photos (exposées au Palais de Recteurs) prises par le photographe de guerre Božidar Gjukić, lorsque Dubrovnik a été assiégée entre 1991 et 1992. Elles sont terrifiantes, comme toute image de guerre. Mais cette guerre fait partie de l’Histoire contemporaine. Bien entendu que les autres conflits antérieurs nous touchent aussi, mais on se souvient encore de ces Guerres de Yougoslavie et des images que nous diffusaient les médias. On avait l’âge d’Anaïs. C’était hier. La plupart des photos datent du 6 décembre 1991 lorsque 600 obus furent tirés sur la vieille ville parmi les milliers d’autres projectiles qui tombèrent sur Dubrovnik. Ce jour-là, 9 palais furent détruits, de même que 461 structures de maisons, 19 édifices religieux, 12 équipements publics et une partie des murs de la ville et des forts. La rue principale Stradum a subi des coups directs de 45 obus de mortiers et d’artillerie.

Nous avons eu l’occasion lors de notre séjour en Croatie, de traverser des zones sinistrées par la guerre et dont de nombreuses maisons étaient encore marquées des impacts de la guerre, en particulier dans la région de Plitvice.

Mais les images les plus dures qu’on ait vues sont celles de notre toute dernière visite en Croatie avant de passer au Monténégro, soit dans trois jours. Mais comme je ne tiens pas à terminer mon blog et surtout de clore ce merveilleux chapitre de la Croatie par des images de guerre, je vous montre maintenant les photos d’une zone hôtelière ravagée par les obus de mortiers et les balles en 1991. Ce site est situé à seulement 4 kilomètres de Dubrovnik, à seulement 400 mètres de la route entre l’aéroport de la ville et la cité aujourd’hui si mignonne.

D’énormes structures de béton datent des années 60 et sont aujourd’hui devenues des ruines de guerre. L’Hôtel Pelegrin, l’Hôtel Kupari, le Grand Hôtel et ainsi que l’Hôtel Gorcina, font tous partie d’un projet de l’État Kupari-Srebreno de développement du tourisme haut de gamme. Ces milliers de lits étaient destinés à l’élite militaire de l’Armée nationale yougoslave (JNA) et à leur famille, mais a commencé à accueillir des touristes étrangers, au début des années 1980. Même le président Tito avait une résidence d’été à Kupari. Aujourd’hui, le complexe est encore la propriété du Ministère de la Défense qui le laisse actuellement à l’abandon. Lors du siège de Dubrovnik en 1991, la JNA a bombardé ces hôtels à plusieurs reprises. Après l’attaque, l’Hôtel Pelegrin a été utilisé comme abri temporaire pour les militaires de l’armée croate.

La « visite » des ruines du Grand Hôtel (qui lui date des années 20) est glaçante. Bien entendu, l’endroit a depuis la guerre été squatté et pillé. Le comptoir de la réception est couché au sol. Tout ce qui a pu l’être a été démonté et emmené : marches d’escaliers, menuiseries, mobilier, électricité, plomberie… Il demeure la décoration avec les moquettes recouvertes de débris de verre, et les tapisseries aux motifs floraux dans plusieurs salles. Le sol a conservé ses carreaux par endroits. Que c’est poignant de marcher dans ces ruines de guerre.

Voilà pour le triste rappel historique de la région de Dubrovnik. Demain, je vous emmène découvrir la belle Dubrovnik qui est renée de ses cendres depuis la fin de la guerre civile. Dubrovnik a depuis été restaurée pour retrouver sa splendeur et elle est devenue la ville la plus réputée de la Croatie, la plus visitée aussi ; c’est l’une des villes les plus populaires de la Méditerranée. LA PERLE DE L’ADRIATIQUE…

Jeudi 10 décembre 2020 et vendredi 11 décembre 2020 :

Exceptionnellement, je réunis deux journées en une car la visite de Dubrovnik a été tellement riche et on est passé plusieurs fois devant les mêmes monuments que notre découverte sera plus facile à vous relater. De plus, vous verrez dans nos photos le même bâtiment, pris soit depuis la rue, soit depuis les remparts voire même du Mont Srđ où nous avons bivouaqué.

Remparts

Les fameux imposants remparts de la ville de Dubrovnik, sont réputés dans le monde entier. Ils font la fierté de la Croatie et c’est par eux que nous commençons à découvrir la ville. Ils sont classés tout comme la ville au Patrimoine mondial par l’UNESCO. Cette muraille est l’une des mieux conservées d’Europe.

Ils existent depuis le 7ème siècle et ils furent plusieurs fois réaménagés et consolidés jusqu’à la fin du 16ème siècle. Ceinturant presque entièrement l’ancienne cité (sauf au niveau du port), les remparts de l’ancienne Raguse protègent la forteresse de la ville. Ces remparts hauts de 24 mètres et larges de 6 mètres côté terre et de 3 mètres côté mer, et d’une longueur de 1940 mètres, plongeant dans les eaux de l’Adriatique. Initialement plus fins, ils sont progressivement améliorés et dotés de tours supplémentaires. Ainsi, ponctuant les remparts à intervalle réguliers, les tours et autres constructions ajoutées au 14ème et 15ème siècle renforçaient les défenses de la ville.

Il y a même du côté de la terre ferme, une double rangée de remparts, plus basse que la première. Elle comporte 10 bastions semi-circulaires. A l’époque, il y avait des douves entre ces deux murailles.

C’est un des rares lieux en Europe ou la quasi intégralité des remparts sont encore debout. Élevés sur différents niveaux à cause de la mer et des reliefs du terrain, les remparts imposent de gravir puis de redescendre plusieurs volées d’escaliers. C’est parti pour presque deux heures à faire le tour des remparts ! Ils sont composés de 10 bastions en demi-cercle, 12 tours rectangulaires ou carrées, 3 tours rondes, 5 bastions et 5 forteresses. Des 5 forteresses, trois sont incorporées dans le complexe des murailles (Minceta, Bokar et Saint-Jean) et deux autres (Saint-Laurent et Revelin) se tiennent à l’extérieur des remparts. Se situant sur le point culminant de la ville et des remparts, la Tour Minceta devait protéger la ville du nord. Je vous présenterai juste après chacune de ces forteresses.

Comme vous allez le constater sur les photos, nous avons eu la chance de ne croiser aucun touriste sur les remparts de même que dans les différents forts. Le guichetier des remparts qui a pointé nos tickets nous a dit qu’il avait vu un seul autre touriste depuis l’ouverture ce matin jusqu’à midi. Hier, il n’avait eu que 4 visiteurs sur les remparts. Avant-hier aussi. C’est dingue de pouvoir visiter Dubrovnik dans ces conditions. Nous sommes vraiment conscients d’avoir une chance extraordinaire.

Le tour des fortifications permet d’admirer les incomparables toits de tuiles rondes qui ont fait la réputation de Dubrovnik. Petit aparté sur les fameuses tuiles de Dubrovnik. Après les bombardements de la guerre civile de 1991-1992, il fallut remplacer 500 000 tuiles endommagées. Ce fut la ville de Toulouse qui en fournit la moitié bien que le rose des tuiles de la ville française soit d’une nuance différente du ton miel de celles de Croatie.

Superbe vue sur la mer et sur l’île de Lokrum et sur la nouvelle ville hors les murs.

Mais la vue est surtout imprenable sur l’intérieur de la ville close, et sur tous les édifices des siècles passés que nous découvrirons plus tard à l’intérieur des murs, sur l’enfilade harmonieuse des façades et sur les rues en damier mais aussi sur de discrètes petites cours intérieures et des jardins, d’insoupçonnables ruelles mais aussi un curieux terrain de basket adapté à la forme des remparts !

Fort Saint-Laurent

À l’Ouest des remparts de Dubrovnik se trouve cette forteresse plus connue sous le nom de Fort Lovrijenac. Au 11ème siècle, les vénitiens souhaitaient avoir la main sur la ville et avaient alors entrepris la construction d’un fort au même endroit. Ayant eu vent de leurs projets et ne souhaitant pas être chapeautés par Venise, les habitants combattirent les Vénitiens, empêchèrent la construction ennemie et réussirent à conserver leur fort et leur indépendance. Les habitants de Dubrovnik ont réussi à construire ce fort en seulement 3 mois dès 1018 puis l’ont constamment amélioré jusqu’au 16ème siècle.

À plus de 37 mètres au-dessus de l’eau, cette construction massive bâtie sur un éperon rocheux surplombant la mer protégeait la ville de deux façons distinctes : en veillant sur la mer au Sud et en contrôlant la route située au Nord-Ouest. C’est aussi la meilleure défense dont disposait le petit (et plus ancien) port de la ville : Kolorina. De forme triangulaire, la construction dispose de 3 terrasses en escalier. Les murs côté mer sont très épais de 4 à 12 mètres. Les murs côté ville étaient très fins (60 cm), pour pouvoir attaquer le cas échéant sa propre armée qui se serait rebellée. Dix gros canons équipaient le fort. Les chefs militaires étaient renouvelés tous les mois.

La forteresse en elle-même est très dépouillée. À l’intérieur, la petite Chapelle Saint-Lovro.

Fort de Bokar

Il occupe l’angle sud-ouest des remparts, et fait face au Fort Saint-Laurent. Bokar, construit au 16ème siècle avait pour rôle principal de protéger le petit port au sud-ouest des remparts, mais aussi la douve et le Pont de Pile.

Fort Saint-Jean

Construit en 1346, il fait face à la mer et à l’entrée du port au Sud-Est de la vieille ville. Il abrite désormais le Musée maritime dont nous reparlerons plus tard.

Fort de Revelin

Cette forteresse érigée en 1462 fut agrandie au siècle suivant pour résister aux Ottomans qui avaient envahi l’Herzégovine voisine. Un pont-levis en bois et en pierre relie l’imposant fort à la terre ferme et un autre en pierre le relie à la ville. Entouré de douves de trois côtés et de la mer du quatrième côté, Revelin était imprenable.

Tour Minceta

Le point culminant du système défensif de Dubrovnik est l’énorme Tour Minceta (14ème et 15ème siècles). Les menaces les plus difficiles à repousser venaient de la terre, la muraille est donc ici bien plus épaisse. Pour plus de solidité, on conçut vers l’extérieur un avant-mur oblique et un fossé défensif.

Depuis la terrasse de la tour, le panorama est unique sur l’ensemble de la ville et sur le reste des fortifications.

Voilà pour le tour des fortifications et du système défensif de Dubrovnik. A présent, entrons dans les murs de la Cité.

Porte Pile

L’entrée principale de la Vieille Ville de Dubrovnik s’effectue par la Porte de Pile, qui tient son nom du petit Port de Pile, hors les murs. Cette porte fermait autrefois la cité durant la nuit. Le pont-levis était alors relevé. Saint-Blaise, patron de la ville, regarde la porte. La tour circulaire où est percée la porte extérieure est de style Renaissance (1537). La porte intérieure (1460) est gothique, surmontée elle aussi par une statue du saint patron (moderne celle-ci).

Elle se complète par deux autres portes : Ploče et Buža.

Rue Placa ou Stradun

Cette artère principale fend la cité en deux. C’est la rue la plus large de la ville, elle traverse de part en part cette dernière et va de la Porte Pile jusqu’au port et à la Porte Ploče. Cette rue commerçante piétonne aux pavés lustrés qui est parfois nommée rue Stradun, Corso ou Stradone. Cette artère est l’incontournable de la vieille ville. Mais on a la chance de la voir, elle aussi, sans quasiment aucun touriste, sans terrasses de cafés ou de restaurants. Presque toutes les boutiques « non essentielles » à la vie des Croates sont closes en ces temps de Covid-19. Elle est vide et seuls quelques locaux passent. Même le traditionnel et réputé marché de Noël n’a pas eu le droit d’ouvrir ses portes cette année. Seules quelques décorations nous rappellent qu’on est en décembre. Le sol, lustré et poli par les siècles est superbe. L’eau des pluies de la nuit transforme les pavés patinés en miroir.

Les origines de la rue remontent au 11ème siècle, lorsqu’un ancien bras de mer qui marquait la limite entre les anciennes villes slaves de Dubrava et romaines de Ragusium a été remblayé. Les deux cités se transformèrent à la fin du 12ème siècle alors en une seule unité urbaine. D’un style baroque très sobre, elle doit sa remarquable unité architecturale à la reconstruction qui a suivi le tremblement de terre de 1667, lorsque les autorités de la ville ont imposé une uniformité de matériaux (la pierre blanche de l’île de Brač), de hauteur et de façade et même agencement intérieur des maisons. Les échoppes qui bordent la rue sont elles aussi homogènes : une arche au-dessus de la vitrine et une unique porte.

Fontaine d’Onofrio

Cette fontaine de forme circulaire fut élevée pour commémorer l’achèvement des travaux de l’aqueduc en 1438, qui servait à approvisionner la ville en eau depuis une source située à 12 km à Šumet. Elle doit son nom au constructeur de l’aqueduc. L’eau potable s’écoule par les bouches de figures sculptées appelées mascarons. Durant la guerre en 1991, elle fut la seule source d’eau potable pour les habitants quand la ville fut assiégée et bombardée.

Monastère des Franciscains des Frères mineurs

Le portail monumental de l’église datant du 15ème siècle a été réalisé par des maîtres sculpteurs de Dubrovnik.

Le cloître, de style roman tardif (1360), est très élégant avec son jardin central, son puits, sa galerie à arcades romanes, ses chapiteaux finement travaillés, ses colonnettes octogonales surmontées de chapiteaux ornés chacun d’un groupe différent d’animaux, de têtes humaines et de bêtes fantastiques. Jolies fresques sur les murs.

On y trouve à l’intérieur, la plus ancienne pharmacie du pays et la troisième plus ancienne du monde. Fondée en 1317, elle n’a jamais cessé d’être en activité. Initialement conçue pour les besoins des frères et gérée par eux-mêmes, elle s’étendit par la suite pour des raisons humanitaires et charitables en dehors des murs pour devenir publique. Elle n’est plus gérée par les moines mais elle fonctionne encore aujourd’hui. Outre les produits pharmaceutiques classiques, on peut y acheter des préparations confectionnées selon les formules ancestrales du Moyen-Âge à base de cire d’abeille, de lait à huile d’amande douce, d’essence de rose, d’essence de lavande de l’Île de Hvar

Le fonds d’origine de la pharmacie est exposé dans un musée dans l’ancienne salle capitulaire du monastère : pots d’apothicaires en bois, boîtes pharmaceutiques en céramique, pilons, mortiers, appareils de distillation, livres de prescription médicale avec mesures précises…

Le musée compte aussi de très nombreux objets sacrés : croix de procession, reliquaires, mobiliers, tableaux, bijoux…

A l’intérieur même de la salle capitulaire, nous voyons sur les murs des traces d’impacts de la dernière guerre. Quelques restes de munitions sont aussi exposés.

De part et d’autres de la rue Placa

De charmantes et étroites petites ruelles s’enfoncent dans la vieille ville en montant vers les remparts. On y découvre de belles demeures, certaines ornées de riches blasons.

Dubrovnik pourrait faire penser à une ville-musée mais bien qu’effectivement, tout soit nickel et bien arrangé, une véritable vie s’y déroule. Nous avons adoré déambuler et flâner, dans une ambiance toute méditerranéenne, dans ces ruelles étroites dallées de pierres blanches lustrées, ces placettes italiennes fleuries. Nous avons aimé voir de vieilles dames donner à manger aux pigeons et aux chats, les gamins jouer au ballon dans les rues, les ados aller au collège, les habitants acheter quelques légumes sur le petit marché, les religieuses aller à l’église, le linge sécher aux balcons…

Nous avons aussi aimé que la ville ne soit pas polluée par des enseignes. Chaque magasin, bureau de poste, banque a les mêmes lanternes.

Église Saint-Sauveur

L’Église Saint-Sauveur, voisine du couvent, date de 1520 et se dresse à l’extrémité ouest de la Rue Placa, près de la Porte Pile. Elle est un bel exemple de l’architecture Renaissance car elle demeura intacte après le séisme de 1667.

Place de la Loge ou Luža

Ainsi nommée pour la loggia qui se situe à l’autre bout de la rue Placa, la Place de la Loge faisait jadis office de place du marché. Elle était le centre de la vie publique durant la République de Raguse. On y trouve la petite Fontaine d’Onofrio. Le beffroi, construit en 1463, est doté de cloches qui sonnaient aussi pour convoquer le Conseil de la République mais aussi pour alarmer la population, en cas d’incendies ou d’autres menaces.

Palais Sponza

Il se dresse avec sa remarquable façade gothico-Renaissance sur cette place. C’est l’une des rares à avoir résisté au tremblement de terre de 1667 et elle permet d’imaginer la somptuosité des palais de l’époque. Ce palais, avec sa magnifique galerie à arcades, abritait la douane, la citerne, le Trésor public et l’Hôtel de la Monnaie de la République de Raguse, puis plus tard le Centre culturel de Raguse. Aujourd’hui, on y conserve les archives municipales.

A l’intérieur du palais, une salle est consacrée à une exposition photographique des combattants et défenseurs croates morts dans la Guerre de l’indépendance de 1991 à 1995. Nombreux portraits des jeunes Croates qui défendirent la ville au prix de leur vie.

Tour de l’horloge

Elle domine les alentours avec son clocher de 35 mètres de haut depuis 1444. La tour d’origine qui penchait trop a été reconstruite en 1929. Deux figures de bronze verdis par le temps posés sous le dôme de la tour, frappent avec leurs marteaux les heures et les demi-heures la grosse cloche. Nous avons vu les originaux au Palais des Recteurs. Une horloge indique les phases de la Lune.

Palais des Recteurs

Sous la République de Raguse, le Palais des Recteurs servait de résidence au gouverneur et de siège à l’administration de la République. Le palais abritait donc les appartements du Recteur, la chancellerie, la salle du conseil, des bureaux administratifs, une étude notariale, mais aussi une salle des gardes, l’arsenal et une prison. Le Recteur était à la tête de la République. Seul le milieu aristocratique l’élisait. Les gens du peuple n’avaient pas le droit de vote. Il appartenait obligatoirement à une famille noble de la ville. Son mandat ne durait qu’un mois. Il vivait ici, sans sa famille. Le Recteur avait interdiction de sortir du palais, sauf pour des raisons officielles. La devise est inscrite sur le palais et se traduit ainsi : « Oubliez vos affaires privées, consacrez-vous aux affaires publiques ». Chaque soir, il recevait les clés des portes de la ville. La garde de la Cité lui était alors confiée pour la nuit.

Cette ancienne forteresse médiévale du 13ème siècle fut remaniée à plusieurs reprises suite à divers sinistres et au tremblement de terre de 1667. Il allie ainsi le style gothique raffiné du 15ème siècle, aux styles Renaissance et baroque, voire rococo. Le mélange des genres reste harmonieux, comme en témoigne la galerie extérieure et la belle cour intérieure (appelée l’Atrium) entourée d’arcades décorées de remarquables chapiteaux Renaissance.

Riche Musée culturel et historique à l’intérieur du palais avec collections de mobilier, armes, montres, sceaux, poids, costumes, portraits, tableaux, pièces de monnaie et objets utilitaires du 16ème siècle au 19ème siècle.

Théâtre

Le Théâtre à Dubrovnik remonte à 1552 où le gouvernement avait commandé un spectacle à un auteur local. Depuis, il est toujours en activité.

Église Saint-Blaise

Cet édifice baroque (1715), dédié au patron et protecteur de la ville, offre un contraste saisissant avec la sobriété de la Rue Placa. Son imposant perron, sa façade richement ornée et son dôme cachent un intérieur compact avec une courte nef mais chaleureux. L’autel est surchargé de sculptures autour de la statue gothique de Saint-Blaise en argent doré. Quelques vitraux modernes illuminent d’une belle lumière l’intérieur de l’édifice.

Cathédrale de l’Assomption de la Sainte-Vierge

Située dans le cœur historique proche du port au Sud-Est de la ville, la cathédrale catholique de style baroque est un des bâtiments majeurs présent au sein de l’enceinte fortifiée. Elle date du début du 18ème siècle dans cette version actuelle. Suite à un important séisme en 1979, les travaux préliminaires de réfection du bâtiment ont permis de découvrir, dans la crypte, une ancienne basilique byzantine datant du 6ème ou 7ème siècle, mais également un empilement de constructions du 10ème, 11ème et 12ème siècles. En 1667, presque tout fut détruit puis reconstruit dans le style baroque au début du 18ème siècle sous l’influence de Rome. Elle déploie une riche décoration extérieure de colonnes corinthiennes, corniches, frontons, statues et balustrades, le tout sous une coupole qui se détache de façon très marquée des toits de tuiles de la ville. L’intérieur est blanc et plus simple malgré la présence d’énormes retables baroques en marbre.

Place Gundulić

Une partie de la place fait office de marché de producteurs des villages alentours. Outre la statue du poète croate Gundulić (il figure au dos des billets de 50 kunas) qui se dresse au milieu de la place, nous voyons la Fontaine d’Amerling avec une tête de lion, qui est elle aussi encore marquée par les bombardements de 1991.

A midi pétante, alors que sonnent les 12 coups dans toute la ville, un employé municipal vient, comme chaque jour, nourrir les pigeons qui attendent sagement le déversement du gros seau de grains. Victor se fait un plaisir de se faire picorer les mains par les pigeons.

Place Ruđer Bošković

Une volée de marches de style baroque mène vers cette place, sur laquelle trône l’Église jésuite Saint-Ignace. Ce quartier a été épargné par le séisme de 1667 et les bombardements de 1991. On y trouve aussi l’imposant Collège jésuite (1738), toujours en service malgré sa façade décrépie.

Église Saint-Ignace-de-Loyola

Cette copie de Saint-Ignace de Rome fut conçue par l’architecte romain Andrea Pozzo, à partir de 1699. Son style se caractérise par des formes galbées, des colonnes, des pilastres, des frontons, des dômes, des moulures et corniches intérieures. Les opulentes fresques murales baroques en trompe-l’œil de 1735 sont l’œuvre d’un artiste sicilien. La Grotte de Lourdes (inhabituelle dans une église, et l’une des premières de ce style en Europe, en 1885) rappelle que le culte de la Vierge est essentiel pour les jésuites. Très kitsch.

Musée maritime

Ce musée occupe le Fort Saint-Jean. Le fond explique l’histoire de la marine locale et présente l’histoire de la marine marchande de la République de Raguse aux 19ème et 20ème siècles, au travers de splendides maquettes de grands voiliers, de bateaux à vapeurs et des premiers paquebots. On découvre le quotidien du bord, tels de beaux coffres de marin en bois peint, une pharmacie portable de bord, des cartes des routes maritimes et une foule d’instruments de navigation. Le musée donne un aperçu du développement du commerce maritime et de la construction navale depuis les établissements grecs et romains jusqu’à l’apogée de la République de Dubrovnik, qui coïncida avec l’affaiblissement de Venise.

Église Couvent des Dominicains

Ce monument religieux construit du 14ème au 16ème siècle pour accueillir des moines de l’Ordre des Dominicains venus d’Italie. Mais sa façade est bien cachée derrière des échafaudages.

Musée ethnographique

Les collections de ce musée sont reparties sur les étages de la vieille grange à blé du 16ème siècle. La République de Raguse tenait dans le sous-sol de ce bâtiment toutes ses réserves de blé, d’orge et de millet : 15 profonds silos (1200 tonnes de blé chacun) ont été creusés à même la roche et enduits de manière étanche qui permettaient de conserver le grain à 17°C. C’est ici qu’était stocké le blé importé de Syrie, d’Égypte, d’Italie, de Bulgarie et du sud de la France. Les ouvertures des silos étaient fermées par de lourds couvercles en pierre amovibles, avec des anneaux en fer servant à les lever au moyen d’une poulie. Les étages servaient au séchage et à l’aération du grain. Puis, le blé était amené jusqu’au sous-sol par un système de canaux latéraux , creusés dans les murs. Le site a été utilisé jusqu’à la chute de la République de Raguse en 1806.

Outre l’intérêt du bâtiment, le musée présente les objets utilisés dans l’économie rurale traditionnelle : costumes populaires brodés, outillages, objets du quotidien…

Maison de Marin Držić

Cette petite maison présente une exposition sur la vie et l’œuvre du plus grand prosateur et dramaturge de la République de Raguse au 16ème siècle.

Nous avons vu sur la Place Luža une statue de l’homme de théâtre sculptée par Ivan Meštrović. Elle est percée d’une trace de balle dans le cou. Bien que Dubrovnik soit minutieusement restaurée depuis la guerre, il n’est pas rare de trouver encore des traces des bombardements.

A l’étage, nous visitons une exposition de peintures de Petar Dolić.

Église orthodoxe de l’Annonciation

L’Église orthodoxe serbe a été construite en 1877.

Galerie Dulčić-Masle-Pulitika

Petite visite d’une galerie d’œuvres de 3 artistes importants de Dubrovnik.

Rue Prijeko

Cette rue animée d’ordinaire de restaurants forme l’axe principal de la partie la plus récente de la vieille ville, qui correspond à l’ancien village croate, entièrement redessiné après le séisme de 1667. Chaque maison est construite selon le même modèle (puits au rez-de-chaussée, chambre au premier étage, cuisine au dernier étage pour limiter les risques de propagation des incendies). Certaines façades sont somptueuses, bien qu’on ait peu de recul dessus. Des ruelles perpendiculaires montent en direction des remparts, ponctuées de plantes luxuriantes (ficus, philodendron…) et de fils à linge.

Porte de Ploče

Cet ouvrage est la deuxième grande porte de Dubrovnik. Du temps de la République de Raguse, c’était l’entrée la plus importante car elle ouvrait vers l’est, d’où arrivaient toutes les caravanes en provenance d’Orient. Elle se compose de deux portes intérieures (période romane) et d’une grande porte extérieure (période autrichienne). La plus petite des trois est surmontée de la tête de Saint- Blaise. Elle présente une architecture identique à celle de la Porte Pile.

Vieux port

Nous ressortons de la vieille ville par la porte Buža et découvrons le vieux port dominé par le Fort Saint-Jean qui gardait son entrée et dont je vous ai précédemment parlé. De grandes arcades encadrent le marché aux poissons. Autrefois on y trouvait l’arsenal et les chantiers navals où se construisaient les bateaux en grand secret. La Digue Porporela (19ème siècle) sert dorénavant de brise-lames et de point de rendez-vous pour les amoureux après avoir servi à contrer les attaques ennemies.

Autrefois, entre la Tour Saint-Luc et la Tour Mul, une chaine était tendue chaque nuit à l’aide d’un treuil fixé au Fort Saint-Jean pour prévenir l’entrée de vaisseaux importuns et protéger la cité des attaques par la mer.

Lazarets

Les Lazarets sont une enfilade de bâtiments où les voyageurs séjournaient durant la quarantaine qui leur était imposée par peur des épidémies. Ce fut la première quarantaine du monde installée dès le 14ème siècle. Se situant au croisement des routes de commerce maritimes et des caravanes, Dubrovnik fut l’une des premières villes d’Europe à reconnaitre les avantages d’un système de quarantaine en prévention contre les maladies contagieuses, que risquaient de transmettre les voyageurs, tenus pour cette raison en isolement pendant une période de 40 jours. Le premier établissement fut aménagé sur des îles et ensuite en 1590, commença la construction des Lazarets. Un prêtre, un médecin, un chirurgien-barbier et des serviteurs s’occupaient des résidents.

Voilà, j’en ai terminé pour cette longue présentation de la Perle de l’Adriatique, une véritable perle. Retour à notre bivouac avec un joli coucher de soleil sur Dubrovnik.

Petit Point Covid-19 :

Quoi de neuf ? Depuis la semaine dernière, il ne s’est pas passé grand-chose de plus en Croatie à part le nombre de cas qui continue à augmenter. Concernant le Monténégro, depuis hier, les bars sont désormais fermés (zut) et le couvre-feu est toujours en vigueur la nuit. Mais rien de plus… La frontière est toujours ouverte et les tests PCR ne sont toujours pas exigés. Alors, en ce vendredi 11 décembre, en début d’après-midi, je vous laisse et nous prenons vite la route vers le Monténégro qui n’est qu’à une trentaine de kilomètres…

Et n’oubliez-pas !

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