847 km réalisés du 27 au 1er juin 2021

75 549 km parcourus depuis le départ

Jeudi 27 mai 2021 :

Notre séjour en Namibie se poursuit avec l’extraordinaire découverte du Parc national d’Etosha. Nous entamons notre quatrième journée à rouler de l’aube au crépuscule entre 100 et 200 kilomètres par jour. Déjà 400 km de parcourus sur les pistes en graviers du parc. Réveil encore matinal après une courte nuit de sommeil au campsite d’Halali. Dès l’ouverture des grilles, nous nous dirigeons vers le point d’eau de Goas. Soleil levant, de jolis grands koudous sortent du bush.

Arrivés à Goas, nous espérons y voir des lions mais non, toujours pas… Mais des girafes et des zèbres viennent nous faire un joli show.

En chemin, nous croisons deux rhinocéros noirs qui coupent notre route juste devant la Tiny. Impressionnant.

Une piste assez défoncée, nous permet d’accéder à un autre point d’eau à Batia, mais pas de faune à l’horizon.

Mais il ne faut pas rouler longtemps pour de nouveau tomber sur des dizaines d’animaux sauvages le long du pan où nous croisons aussi le chemin d’Isa et Manu.

La pause méridienne se fait à Kalkheuwel. Quel privilège de pouvoir manger avec un tel panorama. Nous dénombrons environ 160 zèbres des plaines devant nous mais aussi des pintades, des girafes, des impalas à face noire, des autruches…

L’après-midi, nous empruntons la piste cabossée (beaucoup trop pour qu’on revienne à 8 dans la Tiny début juillet quand notre famille devrait nous rejoindre) nous faisant passer par le point d’eau d’Okerfontein. Des girafes font les belles au travers la végétation. Nous observons aussi des mangoustes grimpant sur le tronc d’un arbre.

Aujourd’hui, nous avons parcouru 138 km sur les pistes quand nous arrivons pour bivouaquer comme hier soir, mais seuls cette fois-ci et sans nos amis voyageurs, au campsite d’Halali. Mais comme hier soir au trou d’eau de Moringa, nous ne voyons « que » des hyènes et des rhinos. Nous nous amusons de voir les rhinos faisant fuir les hyènes et également de les voir se chercher comme des gamins qui jouent. Ils poussent des cris d’intimidation. Les hyènes et les rhinos nous font le show. Oui, un véritable spectacle où ces deux espèces s’amusent à jouer à cache-cache. Les rhinos commencent à repousser la hyène. Celle-ci va se cacher dans le buisson. Mais alors qu’ils ont la tête dans les buissons, la hyène les contourne et repasse derrière eux.

Rencontre sympathique avec Stéphanie, une expat’ française embauchée en tant que chercheuse dans une réserve privée juste en périphérie du parc d’Etosha. Elle travaille sur la cohabitation des grands carnivores et en particulier des hyènes avec les lions. Elle répond à pas mal de nos questions sur le comportement des animaux sauvages que nous observons depuis quelques jours.

Vendredi 28 mai 2021 :

Nous quittons notre campsite d’Halali et après une vingtaine de kilomètres de piste bien cabossée, nous nous posons pour prendre le petit déj au trou d’eau de Nuamses. Pas grand-chose en faune sauvage mais il y a pire comme vue pour prendre son petit déj ! à part tout de même un rhino noir sur la piste.

Nous remontons au bord du Pan, l’immense lac salé à sec couvrant 4800 km² sur les 23 900 km² du Parc national d’Etosha, et nous empruntons une piste de 3 km avançant tout droit sur cette immense zone qui nous rappelle notre séjour sur la Lune ou bien encore les éblouissants paysages de Bolivie. Ce n’est pas aussi blanc éclatant que le Salar d’Uyuni mais cette sensation d’immensité est invraisemblable. On a presque l’impression de voir la courbure de la Terre tellement il n’y a rien à l’horizon. En période des pluies, cet axe est impraticable.

Nous revenons sur la piste principale mais au lieu de tourner à droite, nous décidons subitement de partir à l’opposé. Alors que nous avions prévu de revenir bivouaquer ce soir à Okaukuejo, nous avons un petit regret de ne pas avoir poussé jusqu’à l’extrémité Est du parc vers Namutoni. Nous avons prévu de revenir avec la famille dans quelques semaines mais nous avons eu écho par différentes sources que des lions rôdaient vers le point d’eau de Chudop aux heures les plus fraiches de la journée. Et il y a aussi le grand point d’eau de Fichers’s pan où nous ne sommes pas certains que début juillet, il y aura encore les flamands roses et les pélicans. Alors, nous décidons d’allonger (encore) d’une nuit supplémentaire notre séjour à Etosha et de revenir sur nos pas à l’Est du parc. Et puis, nous ne sommes pas à quelques kilomètres près car nous en avons déjà parcourus plus de 600 dans le parc.

Sur la route notre progression est ralentie par la présence d’éléphants, de zèbres ou par un cou de girafe qui dépasse de la végétation. Elle est aussi ralentie par l’état de la piste. Par moment, le revêtement de gravier nous permet de rouler à 60 km/h. Mais son état peut subitement se dégrader et devenir une épuisante tôle ondulée où nous sommes obligés de réduire considérablement notre vitesse au risque de perdre des morceaux de notre cabane… La vitesse tombe alors à 10 ou 15 km/h d’autant plus que nous avons des petites roues de 15 pouces qui encaissent chaque vibration. La solution de rouler vite pour surfer sur ces ondulations est inenvisageable pour notre véhicule. On prend notre mal en patience. Mais un mal qui est soulagé par l’incroyable faune qui continue de nous émerveiller, de même que les paysages du pan. Nous croisons en chemin nos amis les A notre tour avec qui nous nous échangeons quelques infos avant de nous retrouver sur le bivouac de demain soir.

Encore un moment merveilleux avec un énorme pachyderme non loin de nous.

Nous arrivons à l’heure de manger le midi au point d’eau de Chudop. On s’en doutait mais à cette heure-ci, les lions sont cachés pour digérer leur repas. Nous reviendrons ce soir et demain matin. Mais le spectacle est malgré tout magnifique. Toujours sans sortir du véhicule, nous observons par la fenêtre grande ouverte des dizaines de gnous, d’impalas, de zèbres et de girafes. Grandiose.

Nous empruntons une piste faisant le tour du Fichers’s pan.

Cette étendue d’eau est le paradis des oiseaux. Nous observons juste un magnifique pélican prendre son envol mais plein de flamands roses, de hérons gris et une douzaine de marabouts. Ces derniers sont impressionnants par leur envergure. Ils paraissent énormes et arrivent lourdement à s’envoler.

La piste traverse ce Pan et les couleurs sont incroyablement belles. Pour la première fois dans le parc, nous voyons deux phacochères.

Nous voyons de nouveau un rhinocéros mais celui-ci a la corne coupée. Mais coupée volontairement par les gestionnaires du parc pour éviter tout simplement que ce soit des braconniers qui viennent se servir. Contrairement aux défenses de l’éléphant qui ne repoussent pas, la corne du rhino est comme l’ongle d’un humain, elle repousse.

Si impassibles d’ordinaire, des girafes ou plutôt des girafons s’amusent à se courir après.

Puis, nous empruntons la petite piste en boucle de 6 kilomètres prenant le nom de dik dik drive. Au début de la piste, au trou d’eau de Klein Namutoni, nous observons encore des girafes.

Pour la première fois depuis qu’on en voit, on n’a jamais pu approcher et photographier aussi bien ces toutes petites antilopes (les plus petites d’Afrique) au Kenya, en Tanzanie ou en Zambie. Les dik-diks de Damara sont souvent des animaux assez craintifs qui fuient assez vite. C’est l’animal préféré d’Anaïs et elle est vraiment heureuse de pouvoir observer longuement les grands yeux de ces 5 ou 6 dik-diks sur notre chemin.

Nous avons rendez-vous avec les lions à Chudop mais ils ne l’honorent pas et les girafes les remplacent.

Nous bivouaquons ce soir dans un troisième campsite différent depuis notre arrivée dans le parc. Nous sommes donc à l’extrémité Est du parc dans le campsite de Namutoni. Comme les autres, il est bien équipé avec de larges emplacements et de sanitaires très corrects. Lui aussi a une piscine mais il est trop tard pour que nous en profitions, car il est fait déjà nuit quand nous entrons dans le campsite juste avant que les portes ne se ferment pour la nuit. Heureusement, chaque campsite a une petite station-service qui nous permet de refaire le plein sans avoir à sortir du parc. Jamais nous n’aurions pensé faire autant de kilomètres dans ce parc. Encore une magnifique journée à avoir conduit 165 kilomètres à travers le parc.

Nous retrouvons ce soir Christine et Jacques. En revanche ce campsite a le trou d’eau le moins bien équipé du parc. Les jolis roseaux cachent en partie la vue sur les animaux. Tant pis, on en profite pour se coucher plus tôt que les autres soirs car la fatigue s’accumule.

Samedi 29 mai 2021 :

Comme tous les autres matins, nous sommes dès l’ouverture du portail, à 7h20 au volant prêt à rouler. Le Soleil est tout juste levé et nous nous dirigeons, avec un espoir de trouver des lions, au trou d’eau de Chudop, où nos amis en ont observés hier matin. Mais non, encore pas de chance. Mais où sont ces quelques 500 lions recensés dans le parc ? Nous arrivons et même aucun animal n’est présent. Nous prenons notre temps pour le petit déjeuner dans un cadre encore merveilleux ! Et puis finalement, un oryx et des chacals viennent nous saluer.

Une longue distance nous attend aujourd’hui pour rejoindre ce soir le camp central d’Okaukuejo. Plus de 120 km par la piste la plus directe mais nous allons faire des détours. Et encore une fois, c’est l’arche de Noé. Éléphants, girafes, zèbres se laissent approcher à quelques mètres. C’est impressionnant de les entendre manger ces arbustes épineux. Le barrissement d’un pachyderme à 5 mètres de nous est lui aussi impressionnant et fait presque peur. Comme beaucoup d’animaux, les éléphants utilisent des signaux sonores pour communiquer entre eux. Ils émettent de nombreux bruits audibles comme le barrissement. Mais ces pachydermes sont également capables d’entendre et d’émettre des infrasons que nos oreilles ne perçoivent pas. Ils peuvent ainsi communiquer entre eux, discrètement, sur plus de 10 km de distance.

Victor nous dit que c’est la plus belle de ses journées. Alors qu’on en voit chaque jour des centaines, mais tout comme sa sœur, il ne se lasse pas de ces journées interminables à rester assis plus de 11 heures par jour, sans pouvoir sortir se dégourdir les jambes au risque de se faire dévorer… Même le midi pour passer à l’arrière de la Tiny, nous empruntons le passage entre la cabine et la cellule bien qu’il soit assez étroit.

J’en ai plein les bras et le dos de cette tôle ondulée et je passe donc le volant à Audrey pour une vingtaine de kilomètres. Déjà plus de 800 kilomètres de pistes en quelques jours.

Les sauts des springboks nous font toujours autant rire !

Pause au trou d’eau de Rielfontein.

Nous observons encore une fois l’une de nos gazelles préférées, l’oryx, cette fois accompagnée de son petit.

Nous retournons à l’un des trous d’eau que nous avions bien aimés il y a quelques jours et nous prenons notre temps pour manger à Aus face à une harde de 12 éléphants puis une autre de 7 dont des éléphanteaux viennent se rafraichir. Des impalas à tête noire et des grands koudous nous font aussi le spectacle. Nous nous amusons de voir les râteaux que se prend un mâle en rut voulant attraper deux femelles et des cris qu’ils poussent avec sa petite queue blanche en l’air.

Arrêt au trou d’eau d’Olifantsbad où nous avions observé 24 éléphants il y a quelques jours mais rien aujourd’hui.

Piste vers le sud du parc et l’entrée de la Gate Anderson. J’apprends à Anaïs à conduire toute seule. Passage des vitesses, gestion de l’embrayage et de l’accélérateur, direction… Parfait ! Victor en fait de même mais il a les jambes trop courtes pour l’embrayage…

Nous passons à l’heure de la sieste des zèbres et nous devons malheureusement les déranger dans leur repos. C’est l’occasion de voir leur joli envers du décor.

Nous arrivons au point d’eau d’Ombika où des lions trainaient ici hier soir mais c’est de nouveau un échec pour nous. Décidément, nous n’avons pas tellement de chance avec ces gros chats, bien qu’on ait pu en observer six il y a quelques jours. Mais nous sommes gâtés tout de même ici par des gnous, des oryx, des springboks, des autruches, des girafes et des zèbres. Le tout avec une jolie vue.

Au fait, vous avez remarqué que je ne vous montre jamais des photos d’hippopotames, de crocodiles et de buffles : c’est tout simplement parce qu’il n’y a pas assez d’eau pour eux. Pas plus que de punaises de lit car il n’y en a plus dans la Tiny.

C’est par une route asphaltée sur une dizaine de kilomètres que nous rejoignons le campsite d’Okaukuejo où nous avons déjà passé deux nuits. Que ça fait du bien de rouler sur du velours ! Record de distance aujourd’hui avec 197 km de piste dans le parc d’Etosha !

Nous bivouaquons sous un arbre où des républicains sociaux ont bâti un incroyable nid. Certains peuvent peser plusieurs tonnes et abriter 500 individus.

Nous retrouvons Isa et Manu et après avoir dîner avec eux dans la Tiny, nous retournons sans aucune lassitude nous émerveiller de chaque animal venant à la nuit tombée boire.

En plus de tous les animaux qu’on voit d’habitude, nous avons la chance de pouvoir voir passer une lionne.

Le froid et la fatigue nous poussent à aller nous coucher dans la Tiny alors que je me suis déjà endormi sur les genoux de mon fils, protégé par ma couette. La nuit est bercée par les rugissements des lions et les cris des hyènes ressemblant à des rires d’enfants.

Dimanche 30 mai 2021 :

Petit déjeuner avec Anaïs et Victor qui gâtent leur maman de délicates attentions pour la fête des mères.

Alors que nous avions prévu de nous diriger vers la sortie à l’ouest du parc pour y passer notre dernière nuit ce soir, nous décidons (encore) de prolonger le plaisir à Okaukuejo d’une journée sans bouger et de juste profiter du trou d’eau, le plus beau du parc selon nous. Après tout, pourquoi partir en camion à la recherche des animaux alors qu’ils viennent naturellement ici pour boire ? Et puis une journée sans rouler va faire le plus grand bien après déjà 886 km sur les pistes d’Etosha.

Et nous avons bien fait. Nous passons la journée assis sur les bancs à l’ombre du Soleil et nous voyons des centaines et des centaines d’animaux. Des troupeaux entiers de plusieurs dizaines d’animaux de la même espèce affluent à tour de rôle. Il ne se passe pas 5 minutes consécutives sans qu’il n’y ait des animaux : zèbres, oryx, chacals, springboks, mangoustes, phacochères, koudous, éléphants, gnous… Tout y passe ce matin à part peut-être les impalas, les autruches et les lions. AMAZING ! C’est la première fois qu’on voit les animaux s’immerger presque entièrement dans l’eau. Peut-être que ce trou d’eau a plus de profondeur que les autres.

Le plus beau moment de la matinée reste celui où environ 35 éléphants arrivent tous en même temps d’un bon pas. Ils se répartissent l’espace tout autour du trou d’eau pour boire. Puis, tous ensemble, ils se mettent à prendre leur bain, à s’asperger de boue avec leur trompe, à faire des vagues… La peau des éléphants est très sensible à la lumière du Soleil, notamment aux UV. C’est pourquoi ils se mettent régulièrement de la boue sur eux. Magique. Cela dure une dizaine de minutes mais on se souviendra longtemps de ce moment.

Ne voulant rater aucun moment, nous mangeons avec ce panorama exceptionnel. Mais en début d’après-midi, les animaux se font plus discrets alors que le trou d’eau n’a pas désempli de toute la matinée.

Puis, ils reviennent par troupeaux de dizaines de la même espèce. Tout au long de l’après-midi. Un spectacle sensationnel. Franchement, on en voit autant que les jours passés. Même s’il n’y a pas cette magie du safari à les chercher et à tomber dessus par hasard. Là on attend qu’ils viennent à nous. Et ils nous gâtent pour cette journée de repos que nous nous octroyons. Journée productive pour moi pour me mettre à jour dans l’écriture du blog et le tri des milliers de photos déjà prises…

L’énorme harde de presque 40 éléphantes maintenant et de leurs petits revient en fin d’après-midi. Puis ils s’approchent près du mur qui nous séparent d’eux. Incroyable d’être à 5 mètres de ces pachydermes. Les deux mâles qui étaient déjà sur place depuis une bonne heure ne réagissent pas trop. Nous observons ces animaux s’asperger de boue et de poussière avec leur trompe. Les éléphants des savanes sont énormes. Les femelles pèsent jusqu’à 4,5 tonnes et les mâles jusqu’à 6,8 tonnes. Mais le bébé éléphant à la naissance, après une gestation de 22 mois pèse 120 kg. Celui-ci sur la photo ne doit pas être vieux. Il tête sa maman dont les mamelles sont positionnées sur l’avant du ventre. Adulte, la hauteur à l’épaule est de 4 mètres. Un éléphant peut vivre jusqu’à 70 ans.

Notre journée a été merveilleuse, l’une des plus belles à Etosha, à moins que ce soit celle d’hier ou d’avant-hier ou bien celle de demain… Toute la journée assis sur notre banc à observer des centaines d’animaux sauvages dans cet immense jardin de 23 000 km².

Victor a terminé la sculpture de ses deux petits éléphants en bois. Avec sa sœur, il part faire le tour du campsite pour tenter de les vendre, ainsi que des paires de boucles d’oreilles en bois d’olivier de Croatie. Il revient sans ses éléphants et avec 3 paires de boucles d’oreilles en moins mais avec 600 dollars namibiens soit 36€ à ajouter à sa cagnotte… Anaïs vend un collier avec une libellule en fil de cuivre.

Puis, ce sont quatre girafes qui viennent à l’heure où le Soleil décline. Mais elles sont toujours aussi peureuses et mettent deux heures avant de pouvoir venir boire de l’eau, de peur des prédateurs. Nous restons tard dans la soirée à observer des rhinocéros noirs, des éléphants et quelques chacals et encore des girafes. Le ciel est magnifique ce soir, l’un des plus beaux que nous ayons eu à Etosha car très légèrement nuageux et donc sublimé par le coucher du Soleil.

Lundi 31 mai 2021 :

Nous quittons enfin Okaukuejo après 4 nuits dans ce même campsite qui est incontestablement le meilleur pour observer la faune. Nous sommes de nouveau dès 7h20 à l’ouverture des portes et nous filons vers le point où nous avions observé les lions il y a quelques matins. Mais arrivés à Okondeka, nous ne voyons aucun animal à part la silhouette lointaine de quelques autruches au loin sur le Pan. Ce n’est pas grave et on en va pas se plaindre, on a déjà pris des petits déjeuners dans des cadres plus désagréables. Puis c’est par une piste de tôle ondulée sur plusieurs dizaines de kilomètres que nous roulons. Un peu usant. Nous voyons rarement des squelettes d’animaux mais quelques-uns sur cette piste.

Les paysages changent régulièrement et nous traversons la Ghost tree Forest avec des moringas bien jolis, espacés et sans végétation à leur pied.

On se croirait presque en Beauce tellement il n’y a pas de relief mais il y a moins de champs de maïs ou de betteraves et les springboks remplacent les chevreuils mais sont tout aussi élégants. Quoique des animaux, sur cette partie filant vers l’ouest, il n’y en a pas car les points d’eaux sont très espacés et certains d’entre eux sont asséchés. Le seul relief est celui à la frontière sud du parc de l’imprononçable Ondundozonanandana culminant à 1335 mètres alors que les berges du Pan se situent aux alentours de 1000 mètres d’altitude. Le nom se traduit par « l’endroit où le jeune garçon élevant du bétail est allé pour ne jamais revenir », ce qui implique probablement une forte densité de prédateurs comme les léopards dans les collines…

Nous arrivons à l’un des rares points d’eau du secteur, celui d’Ozonjuitji m’Bari. Du coup, c’est une véritable arche de Noé. Des centaines d’animaux à perte de vue : springboks, zèbres, éléphants, gnous, oryx, girafes, autruches, et même un rhinocéros noir… C’est vraiment le trou d’eau où on aura vu le plus d’animaux. Nous passons plus de trois heures à les observer. Cet endroit est magique, MAGIQUE.

Nous roulons toujours vers l’ouest du parc. Petite pause rapide au point d’eau de Sonderkop où nous observons le cadavre d’un éléphant qui fait le repas d’une nuée de vautours. La malheureuse bête n’a plus ses défenses. Aurait-elle été victime de braconniers ? Nous le craignons. Nous avons eu l’occasion de discuter avec des scientifiques travaillant dans le parc qui nous ont assuré que le braconnage était toujours d’actualité dans le parc.

Les points d’eau de Duiwelsvuur et Teëspoed sont à sec. On observe d’ailleurs que la majorité des points d’eau qui n’ont pas de pompe de puisage sont à sec. Il y a de l’eau à celui de Tobieroen rie mais pas beaucoup de vie sauvage.

Nous arrivons à Olifantsrus qui sera notre dernier bivouac à Etosha. 159 km de piste aujourd’hui avec encore des portions de vilaine et fatigante tôle ondulée. Le nom de l’endroit signifie « le repos de l’éléphant ». Comme en témoigne une grande structure métallique, l’endroit a été utilisé dans le passé comme abattoir d’éléphants. En effet, au début des années 1980, la région avait été touchée à la fois par de grandes périodes de sécheresse ayant entraîné la disparition du couvert herbacé, et en même temps une surpopulation d’éléphants, lesquels semblaient menacer d’autres espèces telles que les rhinocéros noirs, en voie de disparition. 525 éléphants (sur les 3 000 que comptait le parc) furent ainsi abattus entre 1983 et 1985.

Nous aimons bien le point de vue aménagé autour du point d’eau artificiel du campsite d’Olifantsrus. Il ne se prête pas à prendre de belles photos car il manque d’éclairage nocturne mais nous surplombons réellement le trou d’eau. Mais un seul rhinocéros noir est là. Et notre dernière chance de voir des lions s’amenuise. Mais nous avons la chance de voir une nouvelle espèce d’animal, la tortue léopard.

Aujourd’hui est le dernier jour du mois, et nous devons vous avouer que nous n’avons pas pu réaliser notre défi du mois qui consistait à pêcher et manger le fruit de notre pêche mais merci pour votre indulgence. En effet, il nous a été interdit de sortir de notre véhicule pendant tout notre séjour à Etosha sous peine de se faire manger par un lion ou une girafe… et de plus, à Etosha une seule espèce de poisson est recensée et on ne l’a pas vu… Nous sommes donc une nouvelle fois pardonnés.

Mardi 1er juin 2021 :

Petit café matinal au même point d’observation. Nous sommes heureux mais un peu triste de quitter le parc.

Nous quittons le camp de bonne heure car il nous faut avoir quitté le parc absolument avant 10 heures au risque de payer une nouvelle journée. Sur la piste qui nous mène vers la sortie, nous voyons des oryx, des springboks, des impalas, des girafes, des zèbres.

Pour la première fois dans le parc, nous voyons des reliefs en traversant les Dolomite Hills.

Nous marquons un arrêt rapide au trous d’eau d’Okawao et de Jakkalswater mais sans intérêt car sans vie animale.

Celui de Renostervlei est notre dernier trou d’eau. Nous y voyons outre des chacals, des zèbres des plaines du nord de la Namibie comme on en voit depuis notre arrivée en Namibie, bien reconnaissables avec leurs bandes marrons intercalées entre les bandes noires. Nous pouvons aussi observer des zèbres de montagne de Hartmann assez rares. Ils sont petits, trapus et plus densément zébrés, surtout au niveau des membres que les zèbres des plaines que nous avons observés jusqu’à présent. Cette espèce est considérée comme en danger bien que la population augmente de nouveau. Eux, n’ont pas de raies intermédiaires et ont les pattes rayées jusqu’aux sabots. Une espèce endémique…

Ah oui, c’est vrai, je ne vous ai pas dit notre dernier défi ouvert ce matin, quelques minutes avant de quitter le parc : « trouver 6 espèces endémiques et les présenter ». Ah, ah trop facile à Etosha… Durant ces deux heures de route ou plutôt de piste avec des morceaux assez pénibles en tôle ondulée, on a déjà réalisé notre défi le premier jour du mois, à peine quelques instants après l’avoir ouvert.

Nous sortons du Parc national d’Etosha après 8 journées complètes à nous émerveiller à chaque instant. Encore ce matin, les enfants en roulant : « oh regarde là-bas une girafe », « oh, un zèbre ! ». Il n’y a eu aucune lassitude car chaque instant a été magique. Nous avons pris beaucoup de plaisir à observer le comportement des animaux en passant de longues heures à quelques dizaines de mètres d’eux. Ce sont des milliers d’animaux sauvages que nous avons vus. Spéciale dédicace à Marion et Daniel – Le goût d’ailleurs – : MERCI ! car c’est grâce à vous qu’on a pu autant se régaler grâce aux nuits de camping que vous nous avez offertes…

C’est par la Galton gate que nous sortons. Les rangers nous demandent d’ouvrir la soute certainement pour vérifier qu’on ne reparte pas avec une défense d’éléphant après nous avoir posé la question comme à l’entrée si nous avions des armes. La Tiny est envahie de fine poussière fine et blanche. Mais bon, on arrive à faire abstraction et à lâcher prise ! Petit café et bref et succinct dépoussiérage de la Tiny…

Enfin le goudron après 1137 km de piste bien poussiéreuse. La route suit les limites clôturées du Parc national d’Etosha. De nouveau, nous voyons sur le bord des routes des petits villages une fois franchie la ligne de démarcation sanitaire entre le nord et le sud du pays.

Nous nous arrêtons pour manger sur une petite aire de pique-nique de bord de route et finalement on y passe tout l’après-midi et même la nuit… Un grand besoin de repos après cette intense semaine que nous venons de vivre. Mais aussi d’entretien et de menues réparations suite aux vibrations de la piste. J’essaye aussi d’obstruer l’aération de notre chauffage au gaz (qui ne fonctionne plus) car beaucoup de poussière entre par le plancher troué à cet effet.

Nous décidons de changer d’heure aujourd’hui et de vivre désormais à la vraie heure namibienne, soit la même qu’en France. C’est bien la première fois qu’on est si loin de notre pays, plus de 7000 km à vol d’oiseau, et qu’on est sur le même fuseau horaire. Mais comme je vous l’avais expliqué, on a préféré en Zambie, au Botswana et dans l’est de la Namibie vivre avec une heure de décalage pour être plus calé avec le Soleil et ainsi gagner une heure de jour quotidienne. Mais maintenant qu’on s’est bien déplacé à l’ouest du fuseau horaire, on a gagné naturellement quelques dizaines de minutes d’ensoleillement le soir.

Je me mets à jour dans le blog, je trie mes 6000 photos du parc pour n’en garder « que » 1700. Ensuite, j’en sélectionne un peu plus de 300 pour le précédent blog et autant pour celui-ci…

Agréable soirée pizza maison cuite à la poêle et au lit de bonne heure… avant de partir dès demain vers de nouvelles aventures en terre inconnue…